Meta va commencer à utiliser vos données pour entraîner son IA : comment s’y opposer ?

 
Après de longues tractations avec les autorités européennes, la maison mère de Facebook a annoncé qu’elle commencerait à siphonner les données publiques de ses utilisateurs et utilisatrices pour entraîner son IA. Avec possibilité de refuser ce traitement, heureusement.
Crédit : Frandroid

C’était à prévoir. Alors qu’Instagram et Facebook utilisent depuis de nombreuses années les données de leurs utilisatrices et utilisateurs américains pour améliorer son modèle d’IA, voilà que l’entreprise prévoit de faire la même chose avec les internautes européens.

Comme l’a annoncé Meta sur son site, cette nouveauté intervient après d’importantes discussions avec les différents organismes européens dédiés à la protection des données personnelles. Elle se fait aussi en accord avec le RGPD, ce qui signifie que chacun et chacune a le droit de s’opposer à ce traitement.

Quelles données sont concernées ?

Techniquement, c’est la seconde fois que Facebook annonce son intention d’utiliser les données publiques des internautes européens. Déjà, l’année dernière, l’entreprise avait annoncé son intention d’absorber les contenus publiés sur sa plateforme pour améliorer son IA, mais la firme avait été rattrapée par le comité européen de la protection des données et avait mis son programme en pause.

Les autorisations désormais dûment obtenues, Facebook et Instagram vont pouvoir utiliser les données publiques disponibles sur leurs sites pour nourrir leur grand modèle de langage. L’entreprise précise tout de même quels genres de données seront utilisés. Cela comprend donc toutes les publications partagées en mode « public » sur Instagram et Facebook, c’est-à-dire celles qui ne sont pas réservées à un groupe d’amis précis.

En mai 2024, Meta envoie déjà une notification sur l’utilisation de vos données pour son IA sur Facebook et Instagram // Source : Frandroid

Les messages privés ne sont cependant pas utilisés dans ce cadre là, tout comme les données publiques des utilisateurs et utilisatrices mineures. Vos discussions WhatsApp, Instagram ou Messenger, ainsi que les données de votre éventuelle progéniture ne sont donc pas concernées.

Comment s’opposer à l’utilisation de ses données par l’IA de Meta ?

Contrainte de respecter le RGPD, Meta a cependant mis en place des mécanismes permettant de s’opposer à cette nouvelle exploitation de leurs données. Selon le texte européen, un tel traitement doit effectivement se faire avec le consentement « libre, spécifique et éclairé » de l’internaute.

Pour s’opposer à l’utilisation de vos données par l’IA de Facebook et Instagram, il existe deux méthodes :

  • Attendre la notification que les différents réseaux de la firme ne devraient pas tarder à vous envoyer pour vous informer du changement. Cette dernière contiendra un lien vers un formulaire permettant de s’opposer à l’utilisation de vos données par l’IA de Meta.
  • Prendre les devants en remplissant d’ores et déjà le formulaire disponible sur le site de Meta. Comme nous l’expliquions déjà il y a quelques mois, en remplissant simplement son pays de résidence, son adresse mail et en collant l’URL de la Cnil (https://www.cnil.fr/fr) dans le champ relatif à « l’incidence de ce traitement sur vous », Meta devrait laisser vos données tranquilles.

La firme s’est engagée à respecter le choix des internautes ayant déjà rempli le formulaire lors de la première tentative de déploiement de l’IA Meta en Europe et en fera de même pour tous les formulaires nouvellement soumis. Sans réponse, l’IA de Meta devrait, normalement, s’abstenir d’utiliser les données des internautes concernées.