Mise à jour du 13/06 à 16h03 : réponse officielle de Dacia, qui préfère ne pas faire de commentaire pour le moment.
Mise à jour du 13/06 à 09h49 : réponse officielle de Volvo. « Volvo Cars analyse actuellement les derniers développements de l’enquête de l’UE. Une fois l’enquête terminée, après les votes des États membres et la publication des droits définitifs, nous aurons un aperçu clair et précis de l’impact que cela aura sur Volvo Cars », tout en précisant qu’il est « prématuré de confirmer des actions particulières », notamment sur l’évolution du prix de l’EX30.
Article original : Après plusieurs mois d’enquête, le couperet est tombé le 12 juin 2024 : la Commission Européenne a annoncé avoir trouvé suffisamment de preuves pour conclure que « les chaînes de valeur des véhicules électriques en Chine bénéficient de subventions déloyales » de la part de l’État chinois pour faire baisser leurs prix.
En réaction, la Commission a planché sur une hausse des frais de douane pour les voitures électriques produites en Chine, et nomme plusieurs groupes automobiles : Geely (groupe de Volvo, Polestar, smart, Lotus ou Zeekr), SAIC (dont fait notamment partie MG), BYD, mais également Tesla, dont la Model 3 y est assemblée.
Ces hausses pourraient être effectives dès le 4 juillet 2024 si les discussions entre l’Europe et la Chine n’aboutissent pas. Quelles en seront les conséquences, aussi bien pour les marques que les consommateurs ? Nous nous sommes penchés sur le sujet.
MG risque d’y perdre le plus
Pour la faire simple, la Commission Européenne a indexé la hausse des frais de douane en fonction de la « coopération » des marques chinoises lors de l’enquête. SAIC, groupe de MG, semble n’y avoir pas mis beaucoup du sien, puisqu’elle écope de la plus forte hausse : 38,1 %, contre 10 % auparavant.
Un rapide calcul nous permet d’estimer les nouveaux frais de douane, qui s’entendent sur le tarif hors taxe de la voiture. Pour la MG4 par exemple, ces frais pourraient donc passer d’une fourchette actuellement comprise entre 2 499 et 3 374 euros selon la motorisation à une fourchette comprise entre 9 522 et 12 855 euros. Une hausse considérable, d’autant plus pour ce constructeur connu pour ses voitures à bas prix.
Bien sûr, cela n’implique en rien que le tarif client augmente d’autant : la marque pourrait prendre en charge une partie de ce surcoût. Nous avons contacté MG pour connaître leur réaction à cette annonce et les actions qui pourraient être mises en place, nous sommes en attente de leur réponse. Nous actualiserons l’article dès que nous l’aurons reçue.
BYD, le bon élève récompensé
À l’opposé de SAIC, BYD, numéro deux mondial de l’électrique au coude-à-coude avec Tesla, a bien voulu coopérer avec l’Union européenne. La « récompense » est perceptible, avec des frais de douane « limités » à 17,4 %.
Là aussi, sortons nos calculettes. Ces frais de douane pourraient par exemple passer de 2 832 euros actuellement à 4 928 euros sur la Dolphin premier prix, ou encore de 3 916 euros aujourd’hui à 6 813 euros dès le 4 juillet sur la berline Seal.
Une hausse plus contenue que pour MG, donc, même si la question de la répercussion pour le client continue de se poser. Sollicité par nos soins, le porte-parole de BYD France n’a pas souhaité s’exprimer.
Le cas particulier Tesla
Cette hausse des taxes douanières touche certes les voitures électriques de marques chinoises, mais également celles produites sur le sol chinois. La Tesla Model 3 rentre donc dans cette case ; pour le Model Y, c’est un peu particulier, puisque les exemplaires vendus en Europe sont aussi bien produits à Shanghai, avec la Model 3, qu’à Berlin.
Cependant, la marque américaine semble avoir exprimé une « demande motivée » à la Commission pour renégocier cette hausse – chose d’ailleurs ouverte à toutes les marques incriminées. Un taux qui nous est encore inconnu, ne nous permettant donc aucune projection.
Il faudra sans doute attendre le 4 juillet pour le connaître, ainsi que l’évolution des prix des Model 3 et Model Y – les prix français du Model Y devraient cependant ne pas être affectés par cette possible hausse douanière : seule la production berlinoise y est disponible pour des questions d’éligibilité au bonus écologique.
Volvo, smart, Lotus : entre deux eaux
Troisième grand groupe pointé du doigt par la Commission : Geely, groupe (entre autres) de Volvo, Polestar, Zeekr, Lotus et smart. Geely écope d’une « peine » intermédiaire, avec des frais de douane montant à 20 % (soit un doublement tout de même de cette taxe).
Pour smart, les #1 et #3 sont donc concernés, de même que l’Emeya et l’Eletre chez Lotus. Pour Volvo, l’EX30 rentre dans les cases… mais pour quelques mois seulement. Volvo a en effet annoncé dès octobre 2023 que la production pour l’Europe serait rapatriée à Gand (Belgique) en 2025, et des bruits de couloir indiqueraient que cette arrivée pourrait se précipiter.
Reste que la problématique reste d’actualité, avec des frais de douane qui pourraient s’échelonner entre 7 820 et 10 760 euros selon ses versions (le double d’actuellement, pour rappel). Volvo France reviendra vers nous dès qu’ils auront une position officielle du siège.
Une annonce qui n’arrange pas Dacia
Enfin, n’oublions pas Dacia, qui produit sa petite Spring en Chine. Une hausse des frais de douane qui serait assez dommageable pour la petite citadine électrique, dont son prix plancher est sans nul doute son argument de vente numéro un, surtout face à l’arrivée d’autres voitures électriques « abordables », Citroën ë-C3 en tête.
La Commission ne précise pas quel est le nouveau montant de ces frais, nous avons contacté Dacia pour en savoir plus. Ici aussi, actualiserons l’article lorsque nous aurons la réponse.
BMW et Mini ne sont pas contents
Reste le cas des constructeurs allemands, pour qui la Chine reste un marché important. Le gouvernement chinois a d’ores et déjà prévenu que ces hausses douanières pourraient avoir des conséquences économiques, ce qui n’arrange pas BMW et Mini, d’autant que plusieurs de leurs modèles (BMW iX3, Mini Cooper et bientôt Mini Aceman) sont également produits là-bas.
Oliver Zipse, CEO du groupe BMW, s’est déjà exprimé sur le sujet avec des mots durs. Pour lui, cette décision n’est « pas la bonne solution », pouvant mener à une « spirale protectionniste » ouvrant la voie « à l’isolement plutôt qu’à la coopération ».
Pour les modèles incriminés, l’iX3 ne devrait plus avoir beaucoup de temps à vivre, puisqu’il sera remplacé en 2025 par la première voiture électrique de la gamme Neue Klasse. Mini, de son côté, suit la voie de Volvo et avait déjà annoncé un retour à Oxford en 2026 pour les Mini Cooper et Aceman.
Vous l’aurez compris : cette annonce rebat un grand nombre de cartes. S’il est encore trop tôt pour en comprendre tous les enjeux, nous actualiserons l’article au fur et à mesure des retours des marques pour vous tenir informés.
Votre café et votre dose de tech vous attendent sur WhatsApp chaque matin avec Frandroid.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix