Cette semaine a été particulièrement décisive dans le cadre du rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft. Il faut dire que, jeudi 8 décembre, la FTC — en charge de la régulation de la concurrence aux États-Unis — s’est réunie et a décidé d’attaquer Microsoft en justice afin d’empêcher le rachat du premier éditeur de jeux vidéo dans le monde.
Parmi les différents arguments avancés par la FTC, l’un concerne les antécédents de Microsoft et notamment le rachat de Zenimax (Bethesda), en mars 2021. Selon l’argumentaire de la FTC, « Microsoft a assuré à la Commission européenne, durant son examen antitrust pour le rachat de Zenimax, qu’il n’avait pas l’intention de bloquer les titres Zenimax pour les consoles rivales. Mais, après que la Commission européenne a validé la transaction, Microsoft a annoncé vouloir faire de plusieurs titres Zenimax, y compris Starfield, Redfall et Elder Scrolls VI, des exclusivités Microsoft ».
C’est notamment sur cet apparent revirement de position de la part de Microsoft que la FTC a décidé d’attaquer la firme afin de l’empêcher de racheter Activision Blizzard King. Même si Microsoft a assuré vouloir conserver la licence Call of Duty sur PlayStation, sur Steam et même la proposer sur les consoles Nintendo, la FTC affirme de pas avoir confiance dans les déclarations du constructeur : « Le comportement passé de Microsoft apporte du discrédit à ses engagements publics de conserver Call of Duty sur les consoles PlayStation jusqu’à la fin de l’engagement existant entre Activision et Sony ».
Une large part de l’argumentaire de la FTC s’attarde donc sur des déclarations que Microsoft aurait faites auprès de la Commission européenne… sauf que ces déclarations n’ont jamais été décisives dans la décision européenne.
La Commission européenne conteste le principal argument de la FTC
Comme le relaie WCCFTech, l’agence MLex a interrogé la Commission européenne vendredi 9 décembre pour découvrir que l’autorité européenne n’avait jamais exigé de tels propos de la part de Microsoft. Interrogée par MLex, la Commission européenne détaille :
La Commission a validé le rachat de Microsoft par Zenimax sans condition puisqu’elle a conclu que la transaction ne posait pas de problème de concurrence.
Surtout, Microsoft n’avait, à l’époque, pas cherché à rassurer la Commission européenne avec de telles promesses et la décision « ne s’appuyait pas sur une déclaration faite par Microsoft au sujet de sa future stratégie de distribution concernant les jeux Zenimax ».
En d’autres termes, l’argument principal de la FTC pour attaquer Microsoft semble être celui de présumées déclarations réfutées par la Commission européenne elle-même.
Pour aller plus loin
Activision Blizzard : les États-Unis attaquent Microsoft en justice pour bloquer le rachat
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