Qui aurait cru, en voyant Windows RT et les tablettes sous Windows 8 de l’équipe, que la gamme Surface deviendrait l’un des fers de lance d’une industrie PC auparavant en berne et qui avait besoin d’un souffle nouveau ?
Et pourtant nous voici ici en face de la Microsoft Surface Pro 9, dernière héritière d’une longue lignée qui n’a eu de cesse de satisfaire aussi bien les professionnels que les particuliers grâce à un concept 2-en-1 aujourd’hui adopté par tous.
Si de nombreux regards sont tournés vers la version ARM de nos jours, la Surface Pro 9 sous Intel n’est pas à oublier. Et pour cause : elle régale toujours autant.
Fiche technique
Modèle | Microsoft Surface Pro 9 (Intel) |
---|---|
Dimensions | 20,9 cm x 287 mm |
Taille de l’écran | 13 pouces |
Définition | 2880 x 1920 pixels |
Densité de pixels | 267 ppp |
Technologie de l’écran | IPS |
Modèle du processeur | Core i7-1255U |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 16 Go, 32 Go |
Mémoire interne | 128 Go, 256 Go, 0 Go, 1000 Go |
Appareil photo (dorsal) | 10 Mp |
Enregistrement vidéo | 4K |
Wifi | Wi-Fi 6E |
Bluetooth | 5.1 |
NFC | Non |
Étanche | Non |
Poids | 879 grammes |
Couleurs | Bleu, Vert, Gris |
Prix | 999 € |
Fiche produit |
La Surface Pro 9 nous a été prêtée par Microsoft dans le cadre de ce test.
Design
Que peut-on vraiment dire en 2022 sur une Surface Pro qui n’a jamais été dit auparavant ? C’est d’une grande difficulté puisque depuis le début, Microsoft a mis tout son savoir-faire dans ces appareils et que leur formule a très souvent été imitée sans jamais vraiment avoir été égalée.
La Surface Pro 9 est la somme de toutes les améliorations que l’on a pu voir au fil des années, des bordures rétrécies à la charnière optimisée en passant par l’allègement du poids total, pour pérenniser cette formule qui apparaît toujours aussi unique malgré une concurrence toujours mieux organisée au fil du temps.
La Surface Pro 9, c’est évidemment un PC dans un format tablette de 13 pouces, qui ne devient vraiment un PC que lorsque lui est rattaché le Signature Keyboard hélas toujours vendu séparément quand bien même, il est fondamentalement nécessaire à l’expérience. La tablette elle-même reste un bijou d’ingénierie, à commencer par cette charnière qui fera toujours plus plaisir puisqu’elle permet toute sorte de configurations jusqu’à l’horizontal presque total.
Le système de refroidissement organisé discrètement tout autour de la tablette lui permet de conserver un design simili unibody quand bien même c’est loin d’être le cas. Le tout dans des matériaux nobles qui respirent une qualité certaine, et un petit arrondi qui vient se poser dans la paume de la manière la plus naturelle qui soit. Il n’y a pas : Microsoft reste le roi de ce format « PC tablette » malgré toutes ces années, et la Surface Pro 9 en est la dernière preuve.
Clavier et pavé tactile
Pour la Signature keyboard, nous récupérons cette année la bonne idée qu’avait déjà eu la Surface Pro X à la base d’intégrer un stylet à même le clavier, même si évidemment cette nouvelle configuration ne supplante pas l’option moins onéreuse du clavier unique. Toujours est-il que ce stylet est, pour un novice comme moi, d’une simplicité affolante à utiliser et est toujours appréciable à avoir, lové dans son petit recoin conçu à cet effet et automatiquement rechargé par la connexion pogo habituelle. De la très belle ingénierie, toujours.
Le clavier en lui-même n’a par contre pas vraiment évolué sur cette génération. Les touches sont bien séparées, mais sont un peu molles à l’usage, quand le pavé tactile apparaît désormais si petit face aux ordinateurs traditionnels. Ceci étant dit, ce sont évidemment des concessions d’usage qu’il faut irrémédiablement faire dans le cadre d’un 2-en-1 de la sorte, et on les fait sans heurts.
Il reste cependant à noter que de par la conception plus tablette qu’ordinateur portable de la Surface Pro 9, l’usage de cet ordinateur posé sur ses genoux rencontre toujours les mêmes problèmes d’ergonomie. Le clavier a tendance à avoir un rebond toujours bien prononcé, il est difficile de vraiment bien équilibrer le produit sur ses jambes, et le poids reste concentré sur la tablette ce qui n’offre pas une grande stabilité. Comme toujours, l’idée est que la Surface Pro 9 doit être utilisé uniquement en mode tablette dans son canapé, et avec son clavier sur un bureau.
Connectique
Dans la version Intel que nous testons ici, la Surface Pro 9 a le droit à deux ports USB-C certifié Thunderbolt 4, offrant donc une large bande passante de 40 Gbps pour connecter des périphériques extrêmement performants. On retrouve également le port propriétaire aimanté Surface Connect, utilisé pour la recharge principalement même si des accessoires peuvent le transformer en extension de ports USB notamment.
C’était déjà ironique sur les versions précédentes, ça l’est encore plus ici : le Surface Connect a fait son temps. Si l’on peut accepter une connectique limitée due au format tablette, il est difficile de justifier aujourd’hui la continuité de ce port propriétaire qui n’a pour seul avantage le fait d’être aimanté. La place qu’il prend pourrait être prise par deux ports Thunderbolt 4 supplémentaires bien plus intéressants, et l’appareil peut quoi qu’il arrive se recharger en USB-C.
Peut-être faudrait-il développer une alternative libre au MagSafe très populaire d’Apple, certes. Mais la réponse propriétaire datée de Microsoft n’a plus lieu d’être. L’ironie est telle que de nos jours, la majorité des accessoires officiels Microsoft utilisent tous le Thunderbolt 4.
Webcam et audio
La webcam avant Full HD compatible Windows Hello de la Surface Pro 9 reste au dessus du lot grâce à un traitement logiciel un brin agressif, mais tout de même apprécié. Ce n’est cependant pas dire grand-chose au vu du niveau abyssal de la concurrence sur ce point, comme toujours. Notez que la Surface Pro 9 intègre également un capteur arrière de 10 mégapixels, mais l’usage cible reste un peu toujours le même : la capacité de montrer, en visioconférence, des éléments quelconques. Et pour cet usage, c’est du très bon.
L’expérience audio n’est pas particulièrement intéressante non plus, avec un son dans la moyenne constatée sur l’année des ordinateurs portables. Les micros sont par contre un brin meilleurs que les autres grâce notamment à leur longue portée. L’optimisation de l’expérience autour des professionnels a du bon sur ces deux aspects.
Écran
La Surface Pro 9 Intel a un avantage par rapport à la version ARM : elle permet de profiter d’une fréquence de rafraîchissement jusqu’à 120Hz. Pour le reste, nous sommes toujours sur une dalle IPS LCD de 13 pouces tactile en définition 2880 x 1920 pixels, soit le fameux ratio 3:2 cher à Microsoft. Le constructeur offre deux profils couleurs : sRVB et Vif, ainsi qu’une adaptation automatique à la luminosité naturelle que nous avons désactivé pour nos tests.
Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, en mesurant le profil sRGB, on retrouve une couverture de 96,8% de l’espace mentionné pour 68,6% de l’espace DCI P3. Nous pouvons également confirmer le ratio de contraste de 1208:1 promis par le constructeur, pour une luminosité maximale mesurée à 458 cd/m². La température de couleurs moyenne est mesurée à 6089K, soit un peu chaude mais tout de même très proche de la norme NTSC à 6500K. Le Delta E00 moyen est quant à lui mesuré à 2,37, soit très bon même si imparfait.
Notez que le mode Vif pousse effectivement beaucoup plus les couleurs, et se rapproche un peu plus de l’espace DCI P3, mais ne l’atteint clairement pas à seulement 81,1% de couverture constatée. Dans les faits, on préférera donc plutôt favoriser le sRGB, qui reste plus respectueux des couleurs naturelles et sera plus à même de contenter la création professionnelle.
Il nous faut également parler de cette fréquence de rafraîchissement à 120 Hz. Si celle-ci est bien disponible, elle n’est pas le moins du monde activée par défaut où l’ordinateur fonctionnera uniquement en 60 Hz. Un mode dynamique, qui n’activera le 120 Hz que lorsqu’il est utile, est disponible, tout comme le fait de laisser constamment le PC en 120 Hz, mais le choix par défaut de Microsoft en dit long sur cette option. La réponse est à voir du côté de l’autonomie.
Logiciel
Il n’y a jamais grand-chose à dire du côté du logiciel face à un produit Microsoft, puisqu’il s’agit évidemment d’ordinateurs intégralement gérés nativement par Windows 11.
Surface fournit tout de même un logiciel nominatif qui permet de régler quelques options comme la sensibilité du stylet ou la sauvegarde de la batterie, mais rien de plus. Tant mieux, finalement, puisque c’est aussi grâce à cela que nous avons une totale absence de logiciels publicitaires préinstallés.
Performances
Notre configuration de test est propulsée par le Soc Intel Core i7-1265U, un processeur 10 cœurs (2 performance et 8 efficients) et 12 threads pouvant turbo jusqu’à 4,8 GHz. Il est ici soutenu par 16 Go de RAM LPDDR5 et une mémoire de stockage de 256 Go en PCIe Gen 4.
Benchmarks généraux
Nous connaissons bien cette configuration, et elle se comporte exactement comme on pouvait l’attendre en considérant le format du produit. Si l’i7 est capable d’atteindre des scores multi core dans les 8000 et 1700 sur Cinebench R23, nous pouvons en tirer un très respectable 7433 points en multi core et 1643 points en single core ici.
Il faut bien après tout limiter la chauffe dans ce format si compact, mais la perte est moindre que sur d’autres produits Microsoft de cette année, notamment le Laptop 5, ce qui souligne une gestion thermique bien plus maîtrisée. Le score de 5103 points sur PCMark 10 est du même acabit : convenu et rassurant à la fois.
Refroidissement et bruit
Le sacrifice de ses performances pour le bien de l’usage se voit aussi dans la gestion thermique de l’ordinateur. Ou plutôt la tablette, ici, puisque nous sommes sur une gestion clairement héritée de ces produits. La Surface Pro 9 est un gigantesque dissipateur, qui peut flirter jusqu’à 40°C avant que les performances du SoC soient limitées. Mais du même temps, les ventilateurs restent assez peu audibles, même face à des ultrabooks classiques, ce qui est une force du produit.
Autonomie
On ne fait pas un PC tablette sans casser des batteries ? La Surface Pro 9 s’équipe d’une batterie de 47,7 Wh, qui se recharge autant grâce au port Surface Connect propriétaire que par la norme USB Power Delivery à 65W maximum.
L’autonomie de la Surface Pro 9 n’est… pas bonne. Pas catastrophique, surtout en considérant la nature du produit lui-même, mais la comparaison avec les ultrabooks de notre monde lui fait du mal.
Sur une bonne journée de productivité sublime qui ferait rêver les investisseurs du web3, j’ai pu profiter du PC sur environ 6 heures de travail. En considérant les quelques optimisations possibles, notamment le fait de me contenter d’une luminosité moins forte, on peut considérer que la Surface Pro 9 atteindrait les 7 voire 8 heures d’usage, mais pas plus.
C’est… un bon score pour une tablette intégrant un PC complet, ça se défend. Mais un mauvais score pour un ultrabook de 2022. Et en considérant que cette autonomie a été atteinte alors que l’écran était par défaut bloqué en 60 Hz, il souligne également à quel point le 120 Hz n’est pas vraiment une option pour cet ordinateur portable, à moins de l’utiliser exclusivement branché.
Prix et disponibilité
Le prix de départ de la Surface Pro 9 est de 1299 euros pour la version Core i5. Cependant, il faut aussi considérer que ce prix n’intègre pas le clavier avec stylet intégré, qui ajoutera 179,99 euros à votre facture finale.
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