Rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft : le Royaume-Uni réduit la pression sur Microsoft

 
Le rachat de l’éditeur de jeux vidéo Activision-Blizzard par Microsoft a un détracteur en moins. Alors que l’autorité de la concurrence britannique y était défavorable, elle n’estime finalement plus que Microsoft pourrait retirer certains titres populaires de plateformes concurrentes.
Call of Duty Warzone sur mobile. // Source : Activision

C’est une épine en moins du pied de Microsoft. Ce vendredi 24 mars, l’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni vient de revenir en partie sur ses critiques concernant le rachat en janvier 2022 de l’éditeur de jeux vidéo Activision-Blizzard par Microsoft. Une acquisition à hauteur de 69 milliards de dollars, la plus chère de cette industrie, rappelle l’agence de presse britannique Reuters, qui relaie l’information.

La CMA enquête sur le rachat depuis février 2022 et estimait que Microsoft risquait de retirer certains jeux vidéo ultra populaires édités par Activision-Blizzard de ses plateformes concurrentes, comme la PlayStation de Sony. Ce n’est désormais plus le cas… mais seulement pour les consoles.

Un changement d’avis radical

Les multiples réunions entre la CMA et Phil Spencer, patron de la branche Xbox de Microsoft, semblent donc avoir porté leurs fruits, notamment concernant l’une de ses préoccupations majeures : la franchise Call of Duty. Dans sa première enquête de février 2022, la commission argumentait ses doutes sur le rachat en évoquant le risque que les titres de cette licence jouée par des millions de joueurs ne deviennent plus accessibles que sur la console américaine.

Mais après une enquête et la découverte de « nouveaux éléments », précise Reuters, la CMA estime pourtant qu’à l’inverse, retirer ces jeux vidéo des consoles PlayStation de Sony « n’aurait pas de sens financièrement » pour Microsoft. Un changement radical, peut-être à mettre sur le compte du « vrai manque de connaissances sur le marché du jeu vidéo » des régulateurs, qu’avait évoqué Phil Spencer dans une interview au quotidien britannique The Times, fin février.

Encore des doutes sur le marché du cloud gaming

Pour autant, l’autorité de la concurrence de sa majesté n’a pas totalement lâché les côtes de Microsoft. À l’occasion de ce mea culpa, les régulateurs ont d’ailleurs répété une autre de leurs critiques exprimées depuis février : le risque que Microsoft retire également des franchises populaires des plateformes de ses concurrents… sur le marché des jeux vidéo en streaming.

La CMA estime que la part de marché du xCloud de Microsoft pourrait passer de « 20-30 % en 2021 à 60-70 % en 2022 » s’il rendait les titres d’Activision-Blizzard exclusifs à son service xCloud. Dans son article, The Times notait toutefois que la jeunesse de ce marché rendait cette analyse imprécise.

Même si la commission britannique doit donner son avis final sur cette question le 26 avril prochain, cette levée des critiques sur l’aspect consoles du dossier envoie malgré tout un signe positif aux autorités de concurrence européenne et américaine, également opposées pour l’instant au rachat.


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