L’intelligence artificielle est actuellement sur toutes les lèvres et semble bien partie pour révolutionner notre façon d’utiliser le Web et les moteurs de recherche. Entre le nouveau Bing reposant sur GPT-4 et Google Bard, la bataille fait rage, mais de nombreuses questions restent encore sans réponse, à commencer par celle du modèle économique de ces IA.
La publicité dans Bing
L’utilisation de LLM (Large Langage Model) est coûteuse, non seulement pour entrainer l’intelligence artificielle, mais aussi à l’usage. Une recherche sur Bard coûterait dix fois plus cher à Google que la même question sur son moteur de recherche traditionnel. Et ce dernier affiche en outre de nombreuses publicités pour rentabiliser le tout, ce qui n’est pas le cas de Bard ou de ChatGPT.
Microsoft semble donc chercher un moyen de rentabiliser cela au travers de Bing. Dès le début, le nouveau Bing pouvait afficher des publicités pour des produits lorsque la requête s’avérait pertinente, comme l’ont soulevé certains utilisateurs, mais de nouveaux formats s’invitent désormais dans cet agent conversationnel.
Comme le souligne l’expert de la recherche sur le Web Debarghya Das, Bing affiche dorénavant des liens sponsorisés au cœur de ses réponses. Ceux-ci n’apparaissent toutefois pas pour chaque requête.
Quelle répartition pour les sources ?
Au-delà de l’économie des moteurs de recherche, qui génère actuellement plus de 100 milliards de dollars, la question du partage des revenus avec les sources utilisées par ces LLM est également à soulever. Il s’agit déjà là d’une problématique actuelle avec le droit voisin et l’utilisation d’extraits de sites sur Google, et cela va s’amplifier avec ces IA.
Le contenu généré par Bard ou le nouveau Bing va piocher ses informations sur le Web, ce qui s’avère très pratique pour l’utilisateur, mais risque de réduire radicalement le trafic sur ces sites, et donc leurs revenus. À terme, une nouvelle bataille juridique pourrait donc avoir lieu entre les sources de ces moteurs et les géants comme Microsoft et Google.
Microsoft se prépare d’ailleurs déjà à cette question en cherchant à mettre davantage en valeur les sources dans ses discussions. Un récent article de blog précise par exemple que les liens sont désormais étendus lorsque l’utilisateur passe son curseur dessus.
Pas sûr que cela suffise cependant, d’autant que la majorité de l’usage se fait aujourd’hui sur smartphones, sur lesquels le survol d’un lien est bien moins naturel.
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