Le moral est sans doute au plus bas chez Xbox depuis quelques jours. La branche gaming de Microsoft a encaissé un refus ferme au Royaume-Uni concernant le rachat d’Activision Blizzard puis a dû faire face aux retours particulièrement mauvais à la sortie de son nouveau blockbuster Redfall. Le jeu n’a clairement pas convaincu la presse (le score Metacritic est de 59) ni les joueurs (seulement 1276 avis sur Steam avec une évaluation moyenne « plutôt négative »).
C’est dans ce contexte que Phil Spencer a maintenu son invitation dans l’émission Xcast de la chaîne Kinda Funny. Un épisode spécial de 40 minutes où le patron de Xbox a répondu aux questions les plus chaudes du moment. Un exercice difficile où, c’est assez rare pour le noter, une personne à ce niveau de responsabilité n’a pas évité les questions et y a mis une bonne dose de transparence.
Phil Spencer n’hésite d’ailleurs pas, à plusieurs reprises, à prendre la responsabilité des échecs de Xbox : « je m’en veux » et « je prends l’entière responsabilité » de l’échec du lancement. Rappelons que Redfall est l’un des premiers jeux Xbox Game Studio à sortir exclusivement sur la nouvelle génération de consoles Xbox Series, et le premier jeu de Microsoft à être commercialisé à 80 euros.
La pire génération de console à perdre
Lors de l’interview, Phil Spencer revient notamment sur la « course » du marché des consoles de jeux. Depuis la première génération de Xbox en 2002, Microsoft occupe la 3e place du secteur derrière Nintendo ou PlayStation. Même le succès de la Xbox 360 et son avance sur la PlayStation 3 n’a pas permis à Microsoft de finir 1er ou 2e sur cette génération.
Le problème a surtout été la génération suivante : « Nous avons perdu la pire génération à perdre, où tout le monde a construit sa bibliothèque numérique de jeux ». Phil Spencer fait ici référence au lancement de la Xbox One. Une génération où la marque avait les cartes en main pour transformer l’essai Xbox 360, mais s’est plantée dans les grandes largeurs face à la PlayStation 4.
Comme l’indique le patron de Microsoft Gaming, c’était aussi la génération du passage au numérique pour beaucoup de joueuses et de joueurs. Résultat, les changements de génération de console « ne sont plus aujourd’hui des remises à zéro des compteurs », les joueurs restent plutôt dans le même écosystème : « 90 % des gens qui vont dans une boutique de jeux vidéo pour acheter une console sont déjà membre de l’un des trois écosystèmes ».
Pour Phil Spencer, la conclusion s’impose d’elle-même : « Notre métier n’est pas de dépasser les consoles de Sony et Nintendo, il n’y a pas de solution ou de victoire possible pour nous. Je sais que cela va fâcher beaucoup de monde, mais c’est la vérité ». Toujours d’après le patron, la sortie de grands jeux ne pourra pas changer cette situation : « Il n’y a pas de monde où Starfield obtient une note de 11/10 et où les gens commencent à vendre leurs PS5 ».
Est-ce la fin de Xbox ?
Alors, cela veut-il dire que Microsoft jette l’éponge sur le marché des jeux vidéo ? Pas du tout. Sous cet aveu d’échec, se cache la stratégie déjà mise en place par Xbox depuis plusieurs années maintenant. Plus précisément, on peut remonter à 2016 et à l’annonce du lancement des exclusivités Microsoft non plus uniquement sur consoles Xbox, mais aussi sur PC avec Windows 10.
En 2023, la stratégie est toujours là avec au centre le joueur et le Xbox Game Pass désormais. Le plus important, c’est donc la vente d’abonnements et de jeux, et non plus la vente de consoles.
Une stratégie qui porte tout de même ses fruits. Si l’on peut retenir du dernier trimestre de Microsoft un affaissement des ventes de consoles Xbox, la firme enchaine aussi des trimestres de plus en plus juteux quand on parle de chiffres d’affaires. C’est notamment grâce à la bonne santé de ses jeux services, des ventes d’abonnements (Xbox Live Gold, Game Pass, Fallout 1st, Minecraft Realms, Microsoft Solitaire Collection) et de nouveaux jeux sur PC et Xbox.
Des trimestres records qu’il ne faut pas vraiment perdre de vue et qui rendent aujourd’hui ridicule l’idée d’un abandon pur et simple de la branche gaming de Microsoft. Surtout quand la firme tente le rachat le plus élevé de son histoire à 70 milliards de dollars pour cette branche.
Microsoft va-t-il abandonner les consoles ?
Si Microsoft n’abandonne pas la branche Xbox, la firme va-t-elle arrêter de commercialiser des consoles de jeux ? Phil Spencer semble exclure cette idée.
La console est au cœur de la marque Xbox, cela ne fait aucun doute. Nous resterons concentrés sur l’excellence de l’expérience sur console, mais je sais que certaines personnes veulent faire de nous une meilleure version verte de ce que font les bleus (NDLR : Sony PlayStation), et je dirai simplement qu’il n’y a rien à gagner pour Xbox à rester dans le sillage de quelqu’un d’autre. Nous devons aller de l’avant et faire notre propre truc avec le Game Pass, les choses que nous faisons avec xCloud, et la façon dont nous construisons nos jeux
Au cours de l’interview, Phil Spencer donne rendez-vous pour la grande conférence Xbox le 11 juin à 19h, qui n’aura pas lieu à l’E3. Un rendez-vous où l’équipe donnera des nouvelles de jeux très attendus comme Starfield, mais aussi sans doute Avowed ou Hellblade 2.
Chaque matin, WhatsApp s’anime avec les dernières nouvelles tech. Rejoignez notre canal Frandroid pour ne rien manquer !
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix