Elder Scrolls 6, le serment Phil Spencer sur Call of Duty, fin de Stadia : jour 2 des révélations du procès de Microsoft

 
La promesse sous serment de Phil Spencer, Elder Scrolls 6, la mort de Google Stadia, on fait le point sur le jour 2 du procès FTC – Microsoft.

Le procès entre la FTC et Microsoft est toujours en cours devant le tribunal fédéral de Californie. Il doit déterminer s’il est nécessaire de bloquer le rachat d’Activision Blizzard aux États-Unis en attendant la fin prévue en 2024 de l’autre procès, plus complet complet, de la FTC au tribunal administratif.

Les témoignages et les preuves se succèdent, et avec cela des révélations sur les coulisses de l’industrie du jeu vidéo. Après le premier jour, voici un résumé des événements du 2e jour d’audience, le vendredi 23 juin. Le grand invité du jour n’était autre que Phil Spencer, patron de Microsoft Gaming.

L’essentiel du témoignage de Phil Spencer concernait la stratégie de Microsoft avec le rachat précédent d’un éditeur, celui de Zenimax Bethesda. La FTC accuse la firme d’avoir changé de discours entre le début du projet de rachat de Bethesda et son application. Elle souhaite démontrer qu’une fois le rachat validé, Microsoft pourrait faire des jeux Activision des exclusivités, et qu’il ne faut pas faire confiance dans les accords signés par le géant américain aujourd’hui.

Bethesda a été racheté pour Starfield

Le premier sujet a donc été l’arrivée de Starfield prévu pour la fin de l’année en exclusivité sur les consoles Xbox et sur PC. D’après Phil Spencer, Sony était en discussion pour faire de Starfield une exclusivité de la PlayStation 5. Le constructeur avait déjà signé un accord concernant la sortie de Deathloop et de Ghostwire Tokyo.

C’est cette perspective de voir un autre gros jeu échapper à la plateforme Xbox qui aurait motivé Microsoft à racheter l’éditeur au complet en 2020.

Ce fut l’occasion pour Phil Spencer de pointer du doigt que plusieurs jeux Microsoft sont disponibles sur PlayStation, comme Minecraft. Sur chaque vente de ces jeux sur console PlayStation, Sony touche naturellement un bénéfice que le fabricant peut alors réinjecter dans ses contrats d’exclusivité qui privent Xbox de certains jeux.

The Elder Scrolls VI sortira peut-être sur PS6

Toujours concernant Bethesda, l’audience s’est focalisée un temps sur le cas de The Elder Scrolls VI. Contrairement à Starfield, il s’agit d’une licence déjà établie sur PlayStation à travers Skyrim et The Elder Scrolls Online.

Sur la question de la future exclusivité, Phil Spencer a indiqué ne pas connaitre la liste des plateformes du jeu. Pour la simple et bonne raison que le titre en serait encore à ses balbutiements puisque c’est la même équipe de développement qui s’occupe de Starfield.

Le lancement de The Elder Scrolls VI ne se ferait pas avant 2028 au mieux, et d’après Phil Spencer, le jeu pourrait peut-être sortir sur la prochaine génération de consoles, PS6 incluse.

La promesse sous serment de Phil Spencer

Le moment fort du 2e jour d’audience était sans aucun doute la promesse sous serment de Phil Spencer. Le patron de Microsoft a dû promettre de façon très solennelle que Call of Duty ne va pas disparaitre de la PlayStation.

Je m’engage ici à ne pas retirer Call of Duty — c’est mon témoignage — de PlayStation. Comme vous l’avez dit, Sony doit évidemment nous permettre de livrer le jeu sur sa plateforme. Mais en l’absence de ce risque, mon engagement et mon témoignage sont que nous continuerons à livrer les futures versions de Call of Duty sur la Sony PlayStation.

Il a précisé plus tard dans son témoignage que cela concernait « la PlayStation 5 et les futures versions de console PlayStation ».

Il y a donc désormais une promesse sous serment du patron de Microsoft Gaming que la firme continuera de proposer Call of Duty sur les consoles PlayStation pour les années à venir. Cette promesse engage évidemment Phil Spencer, mais aussi l’entreprise qu’il représente dans le cadre du procès.

Microsoft a tenté de racheter Zynga

Le projet de rachat est principalement attaqué par les autorités sur la question du cloud gaming et de la concurrence sur console de jeu. Pour se défendre, Microsoft insiste donc sur un autre marché, celui du mobile. La firme aimerait y créer un Xbox Store mobile concurrent du Google Play Store et de l’Apple Store qui irritent les autorités.

Pour y parvenir, elle a besoin de jeux mobiles très populaires et souhaite donc racheter des géants du secteur. Elle s’est donc tournée vers Zynga, mais le rachat n’a pas été conclu par Microsoft. C’est l’éditeur Take Two qui a racheté le spécialiste du jeu mobile et social pour 12,7 milliards de dollars.

Le rachat d’Activision Blizzard King est donc une alternative encore plus juteuse d’après le géant américain. Rappelons que l’éditeur américain est aux commandes de Candy Crush, Call of Duty Mobile, Hearthstone et Diablo Immortal.

Xbox se doit d’être profitable

Avec ses rachats à plusieurs milliards et les investissements dans le Xbox Game Pass, Microsoft est souvent accusé de faire du quasi-dumping sur le marché du jeu vidéo face à des constructeurs plus petit.

Lors de son témoignage, Phil Spencer a révélé que Microsoft Gaming fonctionnait comme une branche autonome de Microsoft et devait rendre des comptes à la firme. Plus précisément, il a indiqué que Xbox avait un devoir de rentabilité vis-à-vis de Microsoft qui s’accompagnait de réunion mensuelle avec Amy Hood, la directrice financière du géant américain.

On imagine qu’un investissement de 68,7 milliards de dollars ne rentre pas exactement dans ce devoir de rentabilité, mais si l’on met de côté ces rachats monstres, Xbox serait bien une branche bénéficiaire pour Microsoft.

La mort de Stadia

Phil Spencer n’était pas le seul témoin du jour. La FTC a demandé à interroger Dov Zimring, l’un des responsables du développement de Google Stadia.

Il a notamment pu expliquer que la mort de Google Stadia était en partie due au manque de contenu sur la plateforme. Pour la FTC, il s’agit de démontrer le futur potentiel pour des concurrents de Microsoft qui n’aurait plus accès au contenu d’Activision Blizzard et d’expliquer que le contenu et le nerf de la guerre dans ce projet de rachat.

Dov Zimring est également revenue sur la question de l’infrastructure de Google Stadia. Contrairement à Nvidia GeForce Now qui utilise Windows, le service de Google tournait sur des serveurs GNU/Linux ce qui rendait plus complexe le portage de jeu. D’après le témoin, utiliser Windows aurait doublé le prix de l’infrastructure pour Google.

Ici, la FTC peut relier cet élément à une des craintes émises par la CMA au Royaume-Uni : malgré les accords signés par Microsoft avec des concurrents, ces derniers peuvent apporter du bénéfice à Microsoft à travers l’achat de licences Windows.

On a appris depuis que Google travaillait sur un nouveau service de streaming de jeu vidéo.

La fin du procès

Les audiences reprennent ce mardi 27 juin et devraient s’achever dès le jeudi 29 juin. En effet, la juge Jacqueline Scott Corley a demandé aux avocats de chaque partie de préparer leurs conclusions pour ce jeudi. Au programme de la semaine, sont notamment attendus les témoignages de Satya Nadella, CEO de Microsoft, et de Bobby Kotick, le patron d’Activision Blizzard.


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