Vous pensiez le rachat d’Activision Blizzard sur le point de se clôturer ? Voilà un nouveau retournement de situation. Depuis janvier 2022, Microsoft cherche à racheter Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars. La firme a dû faire face aux autorités de la concurrence dans de nombreux pays, mais a fini par convaincre partout, sauf au Royaume-Uni. Le 19 juillet 2023, les deux entreprises ont repoussé leur engagement pour se laisser jusqu’en octobre pour convaincre le Royaume-Uni de valider ce rachat.
Aujourd’hui 22 août 2023, Microsoft présente officiellement son nouveau projet de rachat à la CMA au Royaume-Uni, l’autorité de la concurrence. Elle prévoit notamment de revendre une partie des droits sur les jeux à Ubisoft, un nouvel acteur dans l’équation.
La question du cloud gaming
Rappelons que le seul risque envisagé par la CMA, si elle devait valider ce rachat, était la question du cloud gaming. Pour l’autorité de la concurrence, laisser Activision Blizzard aux mains de Microsoft, c’était laisser le risque de voir Xbox Cloud Gaming prendre une part trop importante de ce marché naissant qui pourrait exploser dans les années à venir. Par ailleurs, cette hypothèse renforçait aussi d’autres segments de Microsoft, comme les ventes de licences Windows qui servent à faire tourner les jeux sur les serveurs de cloud gaming.
Pour répondre à toutes ces remarques et faire valider son rachat avant le 18 octobre 2023, nouvelle date de fin pour le contrat du rachat, Microsoft a dévoilé des contreparties plutôt importantes.
Ubisoft rachète les droits sur le streaming
La firme de Redmond annonce que si le rachat est validé, les droits sur le streaming de jeu vidéo seront revendus à Ubisoft, l’éditeur français de Yves Guillemot. Dans ce nouveau scénario, Ubisoft rachète à perpétuité les droits mondiaux sur le cloud gaming pour les jeux PC et consoles d’Activision Blizzard disponibles dès maintenant ou à sortir sur les 15 prochaines années. L’éditeur peut ensuite utiliser ce droit pour proposer le jeu sur les services de cloud gaming de son choix.
Cela signifie que Microsoft ne pourra pas décider de sortir ses jeux Activision Blizzard en exclusivité sur Xbox Cloud Gaming, et qu’Ubisoft pourra commercialiser ces jeux sur des plateformes de cloud gaming où les serveurs ne tournent pas sous Windows. La firme aura même l’obligation de réaliser un portage d’un jeu vers GNU/Linux à la demande d’Ubisoft, si ce dernier paye pour cela.
Cela veut aussi dire que Microsoft va devoir payer Ubisoft pour le droit d’ajouter les jeux Activision Blizzard à Xbox Cloud Gaming, même si Activision Blizzard est une filiale de Microsoft.
Le paiement des droits par Ubisoft va se faire avec un paiement en une seule fois, permettant à l’éditeur français d’avoir la main libre sur le modèle économique à employer pour faire fructifier ces droits. Enfin, il s’agit d’un rachat de droits à l’échelle mondiale, mais l’accord signé entre Ubisoft et Microsoft prévoit de respecter les engagements de la firme de Redmond vis-à-vis de l’Union européenne. Les jeux Activision Blizzard seront donc bien proposés chez Nvidia, Boosteroid, Ubitus, Nware ou d’autres services respectant les conditions de l’accord avec la Commission européenne.
PlayStation, le petit gagnant du scénario
Ubisoft propose déjà son catalogue de jeux en abonnement à travers Ubisoft+. Ce bouquet est également proposé sur Amazon Luna, le service de cloud gaming du géant américain, et pourra donc grossir avec les jeux Activision Blizzard. Par ailleurs, l’éditeur propose aussi une version allégée de son offre avec Ubisoft+ Classics, une sélection de jeux offerts dans l’abonnement PlayStation Plus Premium.
Dans le communiqué de presse d’Ubisoft, les choses sont claires, le rachat de ces droits va permettre « d’enrichir sa bibliothèque croissante de titres en permettant aux joueurs de jouer sur plusieurs plateformes, y compris PC, consoles Xbox et Amazon Luna avec un seul abonnement à Ubisoft+ Multi Access, et sur la plateforme PlayStation avec Ubisoft+ Classic ».
Autrement dit, PlayStation devrait aussi récupérer sa petite part du gâteau. Rappelons toutefois qu’il s’agit uniquement des droits sur les jeux en streaming. Pour ce qui est des jeux en téléchargements, dans le cadre du PlayStation Plus Extra ou du Xbox Game Pass, c’est bien Microsoft qui conserve l’intégralité des droits.
Le Royaume-Uni lance son enquête
En réponse à cette annonce, la CMA a confirmé qu’elle lançait une nouvelle enquête pour déterminer si ce nouveau scénario élimine tous les risques pour la concurrence et donc pour l’avenir du marché vis-à-vis du consommateur. L’autorité de la concurrence confirme par ailleurs que la première version du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, même en incluant les contraintes vis-à-vis de l’UE et le contrat signé avec Sony, était désormais interdite par la CMA, et ce, à l’échelle internationale.
La nouvelle enquête débute avec une décision prévue au plus tard le 18 octobre 2023, soit en même temps que l’expiration du contrat.
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