Google verse des sommes importantes régulièrement pour être le moteur de recherche par défaut sur Safari. Rien d’officiel depuis longtemps, mais c’est un secret de polichinelle. Un secret qui se révèle au grand jour dans un procès contre Alphabet, mené par le ministère américain de la Justice, pour pratiques anticoncurrentielles. Dans cette histoire, il y a aussi Microsoft avec Bing : l’entreprise a elle aussi voulu payer Apple pour faire de Bing le moteur de recherche par défaut de Safari.
Microsoft voulait payer Apple pour propulser Bing
C’est Bloomberg qui rapporte cette histoire contée au tribunal par Jon Tinter, vice-président du développement commercial de Microsoft. En 2016, le directeur général (toujours en poste) de Microsoft Satya Nadella avait rencontré le PDG d’Apple Tim Cook. La firme de Redmond a envisagé d’investir plusieurs milliards de dollars à Apple. L’idée était d’intégrer Bing dans Siri et Spotlight, l’outil de recherche d’applications. À l’époque, Google est déjà par défaut sur Safari, et c’est ce que voulait Microsoft.
Microsoft avait de bonnes raisons de placer Bing en moteur de recherche par défaut sur Safari. Dépenser des milliards de dollars aurait permis de gagner des parts de marché importantes, et donc des revenus. Si l’on en croit Statcounter, Safari est le deuxième navigateur le plus utilisé dans le monde avec 19% de parts de marché (février 2023). La raison est simple puisqu’il est installé sur tous les produits Apple : iPhone, Mac, iPad. De son côté, Google est le moteur de recherche le plus utilisé dans le monde et de loin. C’est pourquoi le ministère américain de la justice soupçonne que Google paierait Apple pour que ce dernier ne développe pas son propre moteur de recherche. Dans ce procès, Apple prévoirait de dire tout le bien de Google, afin de justifier son choix de le mettre par défaut sur Safari.
Pourquoi Google a remporté la mise deux fois
Apple a en quelque sorte « fait monter les enchères » entre les moteurs de recherche. Ses accords impliquent un partage des revenus issus des publicités affichées lors des requêtes des utilisateurs de produits Apple. Le problème, c’est que Bing est moins utilisé et qu’Apple demandait à Microsoft un pourcentage bien plus important qu’à Google. Un pourcentage tellement grand que Microsoft aurait perdu de l’argent avec un tel accord, selon les dires de Jon Tinter.
Mais l’histoire s’est aussi répétée avec Samsung. En 2019, Satya Nadella poussait fortement le directeur de Samsung de l’époque, Dong-Jin Koh, à passer à Bing en tant que moteur de recherche par défaut sur Samsung Internet Browser, le navigateur de Samsung. Le problème, c’est que Google a également un accord avec Samsung, pour y être présent. Jon Tinter a raconté au tribunal ce jeudi avoir insisté auprès de Samsung pour permettre à Microsoft d’au moins faire une offre. Selon Jon Tinter, « même si les avantages économiques étaient supérieurs en travaillant avec Microsoft, ils [Samsung] ne quitteraient pas Google ». Au final, Samsung semble n’avoir jamais envisagé un accord avec Microsoft.
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