C’est la seconde manche pour Qualcomm sur la Surface Pro, avec un Surface Pro X qui n’a malheureusement pas convaincu, aussi bien au niveau des performances que de la compatibilité de Windows. Cette nouvelle version vise à gommer les défauts du passé dans un châssis légèrement modernisé et surtout, une toute nouvelle puce prometteuse, la Snapdragon X, ici proposé en versions Plus ou Elite selon les modèles.
Alors que vaut cette nouvelle itération ARM pour la Surface Pro ?
Fiche technique
Modèle | Microsoft Surface Pro 11 (Snapdragon) |
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Dimensions | 287 mm x 9,3 mm |
Définition | 2880 x 1920 pixels |
Technologie d’affichage | OLED |
Écran tactile | Oui |
Processeur (CPU) | Snapdragon X Elite |
Puce graphique (GPU) | Qualcomm Adreno |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go, 32 Go |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go, 1024 Go |
Système d’exploitation (OS) | Microsoft Windows 11 |
Poids | 895 grammes |
Profondeur | 208 mm |
Fiche produit |
La machine est prêtée par Microsoft pour ce test.
Design
Les appareils Surface sont une véritable vitrine de design pour Microsoft. Ce Surface Pro reprend la recette qui a fait le succès des précédents modèles dans le carcan d’un 2-en-1 qui a maintenant fait ses preuves depuis maintenant plus de 10 ans. Les finitions transpirent la qualité et la durabilité dans ce châssis qui prend un peu en poids cette année, mais reste sous la barre des 900g (895g pour être exact, sans clavier).
Les coins arrondis, les fines bordures autour de l’écran, la charnière solide sur ses appuis, on reste en terrain connu qui a fait ses preuves. Contrairement au Surface Laptop, Microsoft ne propose pas de nouveau coloris cette année, mais on lui préfère toujours ce bleu sapphire.
La charnière reste toujours aussi solide et pratique à utiliser pour transformer la configuration du Surface Pro 11 comme bon vous semble. Elle cache en plus habilement le système de refroidissement sur toute une moitié du châssis. Bref, on ne va pas vous refaire un dessin, il s’agit d’une belle machine aux superbes finitions, certes un peu lourde pour une tablette, mais bien moins qu’un PC.
Clavier et pavé tactile
Cette année, la gamme de claviers Surface s’enrichit avec un nouveau clavier Surface Pro Flex qui vise à gommer les défauts des versions de base en offrant un gain de mobilité conséquent : il peut se détacher pour être utilisé séparément à l’écran. Ainsi, vous pouvez poser la Surface Pro sur n’importe quelle… surface (!) et utiliser le clavier sur vos genoux pour encore plus de flexibilité. C’est notamment très pratique lorsque vous ne disposez que peu de place pour poser un clavier en plus d’un écran, dans le train ou l’avion par exemple.
Pour le reste, le Surface Pro Flex reprend la bonne idée du dernier Signature keyboard, à savoir un logement aimanté pour le stylet qui sert aussi de station de recharge. L’appareil étant vraiment un combo PC / tablettes, un fonctionnement inspiré de l’iPad, avec un stylet aimanté sur le côté de l’écran, n’aurait pas été des plus adaptés.
Microsoft a aussi fait des efforts sur le bruit de la frappe, maintenant aussi silencieuse que n’importe quel notebook de qualité. L’espacement des touches est similaire à celui d’un MacBook Air, mais nous avons cependant deux reproches à faire à ce clavier : la touche Shift de gauche est encore bien trop petite par rapport à celle des crochets (< >), provoquant quelques mauvaises saisies accidentelles. Et si le trackpad a gagné en taille, il reste encore trop restreint en hauteur, ce qui s’avère peu pratique lors de longs défilements.
Dans l’ensemble, ce Surface Pro Flex est une belle évolution du signature Keyboard, mais s’inspire du pire côté Apple, à savoir son prix. Pour 409 euros (60 euros de plus que le Magic Keyboard), on atteint un tarif franchement rédhibitoire pour ce type de clavier. Certes, son revêtement en Alcantara est du plus bel effet et l’accessoire s’avère très agréable à utiliser, mais pour plus de 400 euros ? Pas si sûr.
Connectique
Pas de changement cette année au niveau de la connectique sur la Surface Pro, à un détail prêt : on passe de la norme Thunderbolt 4 à USB4. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose, chacun pouvant atteindre les 40 Gbps, mais les pré-requis pour les appareils Thunderbolt 4 sont légèrement plus performants.
En plus des deux seuls ports USB-C, on retrouve le décrié Surface Connect, toujours présent après tant d’années, et tant de critiques des utilisateurs. Ce port propriétaire de Microsoft sert à alimenter la Surface Pro et c’est à peu près tout. Son utilité toute relative le rapproche du moins imposant MagSafe d’Apple, qui avait l’avantage de libérer un port USB-C sur les MacBook qu’il intégrait.
Sa présence nous semble encore superflue cette année, surtout que Microsoft n’a pas enrichi son offre connectique pour ce nouveau modèle et qu’aucun accessoire utile n’exploite ce port. L’année prochaine peut-être ?
Webcam, photo et audio
La Surface Pro propose toujours une webcam avec un capteur 1080p qui fait très bien son travail, grandement aidé par l’ISP (processeur d’image) de Qualcomm. L’image est nette, avec un bon piqué et des couleurs chaleureuses sans non plus trop forcer. Cela sera amplement suffisant pour de la visioconférence, surtout que les effets de Windows Studio Effects seront là pour flouter votre arrière-plan, effectuer un recadrage automatique et même conserver votre plus beau regard caméra grâce à l’IA.
On ne s’attardera pas trop sur le capteur dorsal, car on se doute que vous n’allez pas faire du Surface Pro votre appareil photo de choix, mais elles sont satisfaisantes pour de la capture d’appoint en plein jour, même si elles manquent cruellement de piqué.
Écran
Grande nouveauté de la gamme Surface cette année : les versions disposant de la puce Snapdragon X Elite intègrent une dalle 13 pouces Oled 3K (2880 × 1920) en conservant son taux de rafraîchissement de 120 Hz et son verre Corning Gorilla Glass 5. Autant le dire tout de suite, Microsoft a très bien calibré son écran, qui en plus d’offrir les grandes qualités de l’Oled, offre une expérience visuelle convaincante à tous les niveaux.
Nous avons passé l’écran sous notre sonde Calibrite Display Plus HL avec le logiciel Calman Ultimate et les résultats sont très convaincants. Sur la couverture des espaces colorimétriques, c’est un sans faute avec 168% du sRGB et 112% du DCI-P3 et même 76% du Rec.2020, lui dédié aux travaux professionnels en HDR. C’est du niveau des dalles QD-Oled de nouvelle génération.
En HDR, le pic de luminosité est de 900 cd/m² sur des fenêtres jusqu’à 25%, on reste à 628 cd/m² en plein écran, ce qui est excellent. En SDR, c’est légèrement plus bas à 589 cd/m² sur des petites zones et 478 cd/m² en plein écran. La dalle est excellente pour des conditions de lumière ambiante parfois contraignantes.
Au niveau des couleurs, la calibration d’usine est tout simplement excellente. La température est mesurée à 6401K, très proche du point blanc D65 européen à 6500K. Les couleurs sont aussi très fidèles : nous avons mesuré un Delta-E en HDR de 2,04 et une valeur de 0,67 en SDR, bien en dessous de la valeur de 3 qu’on préconise pour ne pas remarquer de déviations colorimétriques. Bref, Microsoft a mis les bouchées doubles pour l’arrivée de l’Oled sur sa Surface Pro.
Les balbutiements de l’IA dans Windows 11
La Surface Pro 11 est la troisième machine que nous testons compatibles avec les fonctionnalités Copilot+ de Windows 11 (version 24H2). À l’heure où nous écrivons ces lignes, vous pouvez utiliser l’assistant Copilot, la création d’images avec Paint, la génération d’images avec Microsoft Photos (et aussi Paint), les effets de webcam (flou d’arrière plan, suivi du regard, recadrage) ainsi que le sous-titrage automatique.
Cependant, Copilot est relégué au rang de web app qui ne fonctionne qu’une fois connecté à internet, il ne s’agit donc pas d’un modèle de langage compact pouvant prendre en compte le contexte de l’utilisateur (et notamment les données et paramètres de sa machine). La génération d’images est reléguée au rang de distraction amusante, se reposant sur Dall-E pour des résultats très variables en termes de qualité.
Mais il faut dire que la Surface Pro 11, avec son stylet, est l’appareil de choix pour Paint et sa fonctionnalité Co-creator, qui vous permet de dessiner avant de demander au logiciel de générer une image plus complexe en se basant sur votre œuvre. Pour le reste, on attend de voir comment Microsoft justifiera tout ce tapage sur l’IA dans nos PC.
Tout comme les autres Surface, Microsoft propose un centre de contrôle clair et minimaliste, donnant à l’utilisateur une vue d’ensemble sur l’état de santé de son appareil : informations, garantie, paramètres divers et surtout, niveaux de batterie pour le stylet ainsi que le clavier sans fil.
Enfin, mentionnons la compatibilité des applications avec l’architecture ARM de Windows 11. Si elle est largement supérieure aux précédents essais de Microsoft, il faudra être patient avant de voir les développeurs proposer des versions natives de leurs applications. Les essentiels comme Google Chrome, la suite Office ou 7-Zip sont compatibles, mais certaines applications professionnelles de la suite Adobe par exemple sont encore en cours de transition. De même pour les jeux qui devront pour la plupart se lancer en émulation.
Cependant, l’offensive d’Apple en 2020 avec ses puces M basées sur l’architecture ARM promet une transition plus rapide sur Windows.
Performances
Comme le Surface Laptop 7, cette Surface Pro 11 intègre l’avant-dernière puce de la gamme Snapdragon X Elite, à savoir la version X1E-80-100. Celle-ci propose 12 cœurs cadencés à 3,4 GHz au maximum avec la possibilité de turbo en dual core jusqu’à 4 GHz. À noter que si vous optez pour la version LCD, vous avez le droit à un Snapdragon X Plus avec seulement 10 cœurs.
Sur notre configuration, la machine embarquait 16 Go de RAM LPDDR5x ainsi qu’un stockage SSD interne de 512 Go.
Benchmarks
Nous nous reposons uniquement sur Cinebench 2024 pour le moment sur la plateforme, l’un des seuls outils de benchmark nativement compatible avec l’architecture ARM sur Windows. Nous tâcherons d’enrichir davantage nos tests synthétiques une fois que la compatibilité des outils s’améliorera au fil du temps.
Avec cette version de la puce Snadragon sur le format tablette sur Surface Pro, nous atteignons 750 points en multi-coeurs et 121 en mono-coeur. Sur un tel format, les performances de la puce sont logiquement inférieures aux implémentations sur PC portable. Le score multi coeur est ainsi inférieur à ce que propose Lenovo avec leur dernier Yoga Slim 7x (902), qui embarque le même SoC, tout comme le Surface Laptop 7.
Cependant, les applications principalement mono-coeur ne seront pas en reste, le score de 121 est parmi le haut du panier pour des puces mobiles. On voit ici encore l’avantage du turbo jusqu’à 4 GHz.
Ici encore, les performances du GPU Adreno X1 déçoivent avec des scores similaires à d’autres machines que nous avons pu tester, déjà bien en retard par rapport à l’iGPU du Intel Meteor Lake ainsi que celui de AMD.
Les performances du SSD sont elles très similaires à l’autre machine de Microsoft, le Surface Laptop 7 avec des scores de 3559 Mo/s en lecture et 2298 Mo/s en écriture, loin de ce que peut proposer la norme PCIe 4.0.
Rappelons qu’à l’instar des autres machines embarquant la puce Snapdragon X Elite de Qualcomm, le système s’avère hyper réactif, qu’il s’agisse de naviguer dans l’explorateur, lancer des applications, y compris dans des scénarios multitâches. Ce n’était pas le cas avec l’ancienne architecture ARM des Surface, il est donc important de noter que l’expérience est ici radicalement différente.
Pour les créatifs
Nous n’avons pour le moment accès qu’à un seul test de performance pour les applications créatives, à savoir PugetBench Photoshop. Très complet, il ne nous donne cependant qu’un aperçu du potentiel de la nouvelle plateforme de Qualcomm sur PC.
Ainsi, nous atteignons le score de 5392, très proche du Surface Laptop 7 (5499) mais nettement inférieur à ce que nous ont proposé Lenovo (6741) et Asus (6545). On est ici davantage étonné de la performance du laptop de Microsoft que celle de ce Surface Pro.
Autonomie
La capacité de batterie du Surface Pro 11 diffère selon les modèles. Si vous optez pour celui avec écran LCD, celle-ci est de 48 Wh, pour l’Oled, on monte à 54 Wh, identique au Surface Laptop 7 en 13 pouces. Le chargeur compact de 39W est aussi inclus, toujours avec ce connecteur Surface Connect propriétaire que nous allons cesser de critiquer dans cette partie. Vous pouvez bien sûr recharger la Surface Pro 11 via les deux ports USB-C qui sont compatibles Power Delivery.
En utilisant l’appareil pendant plusieurs semaines, j’atteignais en moyenne les 12 heures d’autonomie. On comprend ici la navigation internet, l’usage bureautique, mais aussi la lecture de vidéo en streaming. Dans ce dernier cas de figure, il était possible de grimper jusqu’à presque 14 heures d’autonomie sans broncher. Impressionnant, donc.
Prix et disponibilité
La Surface Pro 11 est disponible en deux versions, départagées selon leur puce mais aussi leur écran. Le modèle LCD est le moins onéreux à une puce Snapdragon X Plus à 10 cœurs à partir de 1 199 euros alors que le modèle Oled avec son Snapdragon X Elite débute à 1 799 euros. L’appareil étant virtuellement inutilisable en tant que PC sans l’ajout d’un clavier, comptez au minimum un investissement de 160 euros supplémentaires pour un clavier standard, et plus de 400 euros pour le Surface Pro Flex détachable. La facture peut donc vite grimper.
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