Bruxelles ne chôme pas. Après avoir officiellement livré à Apple une plainte pour non-respect des règles européennes de concurrence, c’est maintenant Microsoft qui est dans le viseur de la Commission européenne. Dans un communiqué de presse publié le 25 juin 2024, le législateur européen explique que l’éditeur de Windows abuse de sa position dominante sur le marché pour imposer son logiciel de visioconférence Teams.Très concrètement, l’UE reproche à Microsoft de lier de manière un peu trop profonde son appli de visio au reste de son offre Microsoft 365. « Nous craignons que Microsoft puisse conférer à son propre produit de communication Teams un avantage indu par rapport à ses concurrents, en le liant à ses suites de productivité populaires pour les entreprises », note Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence.
21 milliards dans la balance
Cette pratique de « vente en pack » est contraire aux règles anticoncurrentielles européennes. Pour le moment, Bruxelles a juste communiqué ses griefs à Microsoft qui a indiqué à l’agence de presse AP, « chercher des solutions pour répondre aux préoccupations » de la commission. En cas de condamnation ferme, Microsoft pourrait écoper d’une amende allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’entreprise, soit la bagatelle de 21 milliards d’euros environ.
Pour aller plus loin
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Les conclusions préliminaires de Bruxelles font suite à l’ouverture d’une enquête entamée en juillet 2023 sous la pression de Slack. Le logiciel de messagerie estimait qu’il était impossible de se faire une place dans l’écosystème Microsoft avec l’omniprésence de Teams dans la suite logicielle de Microsoft. Suite à cette plainte, Microsoft avait modifié son modèle de distribution en découplant Teams du reste de sa suite Office.
Microsoft peut mieux faire
Malgré cela, la Commission a jugé que les efforts de Microsoft n’étaient pas suffisants en raison des « limitations de l’interopérabilité entre les concurrents de Teams et les offres de Microsoft ». Bruxelles a donc demandé au géant d’apporter « davantage de modifications à son comportement pour rétablir la concurrence. ».
Si l’enquête a été officiellement ouverte avant l’entrée en vigueur officielle du tout nouveau DMA, l’affaire qui oppose Bruxelles et Microsoft reste un cas symbolique pour la Commission européenne qui veut prouver qu’elle sera intraitable envers tous les abus de position dominante et les tactiques d’étouffement de la concurrence. Sur ce point, les attaques contre Apple et Microsoft envoient donc un signal fort au reste de l’écosystème numérique.
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