On a essayé la nouvelle Mini Cooper électrique avec son impressionnant écran : une vraie Mini

Voitures • 2024

La Mini Cooper arrive dans une quatrième génération, à la fois en thermique, et en 100 % électrique. Pour cette dernière, c'est l'occasion de gommer l'un des défauts majeurs de son aînée, avec une autonomie en forte hausse. Mais alors qu'elle grandit encore très légèrement, est-ce toujours une vraie Mini ? Nous avons essayé la Mini Cooper SE !
Source : Mini pour Frandroid
Source : Mini pour Frandroid

En bref
Mini Cooper SE 2024

7 /10
Points positifs du Mini Cooper SE 2024
  • Infodivertissement complet
  • Planificateur d'itinéraire
  • Consommation contenue
Points négatifs du Mini Cooper SE 2024
  • Prix
  • Suspensions et confort fermes
  • Son virtuel de la voiture
 

Elle fait partie des plus longues dynasties de l’automobile. La Mini vient du fond des âges (automobiles au moins) puisque c’est en 1959 qu’un certain Alec Issigonis figera les traits de la toute petite voiture citadine. 65 ans plus tard, elle a bien évolué. Citadine, elle l’est encore. Mais son gabarit n’a plus rien à voir. Pourtant, elle reste sans aucun doute l’une des voitures les plus reconnaissables, même par ceux qui n’accordent aucun intérêt à l’automobile ! 

Rien ne semble arrêter la Mini qui revient pour une cinquième génération si l’on compte la toute première, et la quatrième de l’ère BMW (depuis 2000). Une Mini Cooper qui contribue à renouveler la gamme, alors que le Countryman vient aussi d’être renouvelé. Et qu’un inédit Aceman, petit SUV urbain, vient étoffer le catalogue. Et si certaines motorisations thermiques font de la résistance, tous les nouveaux modèles s’offrent en version 100 % électrique.

Pour la Mini Cooper qui était l’une des premières à sentir arriver le vent de l’électrique, dès 2008, l’heure est venue de se mettre à la page sur des éléments aussi importants que l’infodivertissement et l’autonomie. Pour en avoir le cœur net, nous avons pris le volant de la nouvelle Mini Cooper SE dans la région de Barcelone. 

Fiche technique

Modèle Mini Cooper SE 2024
Catégorie Citadines
Puissance (chevaux) 218 chevaux
0 à 100km/h 6,7 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Taille de l’écran principal 9,4 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Longueur 3,86 m
Prix entrée de gamme 36400 euros
Essayez-la   Fiche produit

Le test a été réalisé dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Mini.

Dimensions

Que serait une Mini sans ses phares ronds ? Demandez-donc au Countryman, qui n’a décidément plus de Mini que le nom. Pour ce qui est de la nouvelle Cooper E ou SE (différence de moteur et d’autonomie, on le verra plus bas), ils sont bien là. Plus grands que jamais. Les deux portes latérales, « check » ! Le « toit flottant » qui semble posé sur la surface vitrée, « check » aussi. Tout comme la ceinture de caisse haute, ou encore la calandre caractéristique. Mais il y a bien quelques changements sur cette nouvelle génération. 

Là où ça saute aux yeux, c’est à l’arrière, avec une poupe modernisée, avec des feux Matrix LED triangulaire. Mais parmi plusieurs choix personnalisables, on peut garder la signature lumineuse en forme de Union Jack. Ouf ! Ce qui est plus subtile, ce sont les passages de roues qui sont couleur caisse, et non plus recouverts de plastique. Maintenant qu’on le sait, effectivement, c’est plus élégant. Ou encore le capot désormais légèrement nervuré. Ça, c’est pour affirmer sa personnalité. Et puis les poignées de portes sont affleurantes. Ça, c’est pour l’efficience. 

Source : Mini

Pour ce qui est des dimensions, la nouvelle Mini Cooper électrique n’évolue que peu par rapport à la génération sortante, avec 4 cm de plus en longueur (3,86 cm). Elle est aussi légèrement plus large, 1,75 m (+2 cm), et plus haute 1,46 m, +4 cm). Mais surtout c’est l’empattement qui gagne 3 cm (2,53 m), un bon point pour l’espace intérieur. 

Habitabilité

Dans l’habitacle, notre Mini Cooper SE dans une finition Favoured plutôt haut de gamme nous accueille avec de très beaux sièges crème, avec passe-poil. Très british. On note aussi immédiatement la présente sur l’ensemble de la planche de bord d’un textile réalisé en matériau recyclé, aussi agréable au toucher qu’à l’œil. En revanche dès que les yeux se baissent, la partie basse fait la part belle à des plastiques durs peu flatteurs. 

Les sièges offrent une un bon confort, sont bien enveloppants. Mais étonnamment, l’assise, même dans sa position la plus basse, est plutôt haute. L’accès à l’arrière se fait en tirant la sangle en cuir sur le siège avant le dossier se plie vers l’avant et l’assise coulisse électriquement. Après quelques contorsions, on prend place sur la banquette (60:40) et la place reste relativement praticable compte tenu du format de la voiture. Même pour un adulte d’1,80 mètre derrière un siège avant réglé pour cette taille. Le dossier par contre est un peu trop droit. La place du milieu ? Oubliez !

On notera la présence de petits rangements çà et là pour placer les objets du quotidien. Avec un grand espace au pied de la planche de bord qui, en option, permet aussi la recharge de votre smartphone par induction. En revanche, la petite boîte fermée sous l’accoudoir n’est vraiment pas pratique. Dernier mot sur le coffre avec un hayon qui s’ouvre vraiment très grand (attention aux garages bas !) et un volume toujours relativement petit : avec 210 litres, c’est même 1 litre de moins que la Mini électrique sortante. Il faut compter jusqu’à 800 litres tout rabattu.

Infodivertissement

L’élément central de la nouvelle Mini est l’écran central entièrement rond. Et vraiment très grand : 24 cm de diamètre ! Il s’agit d’une dalle OLED qui nous avait très bonne impression lors de notre premier contact avec la Mini lors de sa première présentation, de par sa luminosité et la qualité de l’image. Un sentiment que l’on retrouve pour cette nouvelle rencontre, avec un tactile plutôt fluide, mais pas tout à fait autant qu’un smartphone. 

Étant donné qu’il n’y a pas d’écran d’instrumentation derrière le volant, comme chez Tesla, tout passe par l’écran central. Même les infos les plus basiques, comme la vitesse. Pas idéal, mais on y reviendra dans le chapitre sur la conduite. Pour le reste, le logiciel Mini est vraiment très complet, les menus sont jolis, mais on peut malgré tout reprocher le nombre d’informations un peu trop important dans chaque menu. 

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Malgré les nombreuses informations qui s’affichent sur l’écran d’infodivertissement, ce qui nécessite sans doute un petit temps d’adaptation, Mini a conservé une barre d’icônes qui reste fixe avec les liens directs vers la ventilation, la navigation, le téléphone, les médias, et bien sûr un retour rapide vers le menu principal. Sinon, quelques boutons « physiques » bien pratiques subsistent sous l’écran et les commandes de boîte de la voiture, comme la possibilité de lancer le dégivrage avant et arrière, ou le lancement de la caméra et du stationnement automatique. Pratique ! 

Du fait de la forme ronde de la dalle, l’Apple CarPlay et Android Auto sans fil s’affichent dans un carré central qui aurait mérité d’être peut-être un peu mieux intégré. Par ailleurs, la connexion Bluetooth, notamment pour les médias, n’aura pas été facile, et ne nous aura pas permis d’écouter la musique, sauf à passer par Apple CarPlay et Android Auto. Et c’est pas faute d’avoir testé avec des smartphones sous les différents OS. 

Aides à la conduite

Notre nouvelle Mini Cooper SE fait évidemment le plein d’aides à la conduite avec le régulateur de vitesse adaptatif, l’alerte de collision avant avec freinage d’urgence, l’alerte de sortie de voie, l’assistant de conduite avec maintien de la trajectoire, la détection des angles morts… 

Évidemment tout ça ne vient pas sans les désormais obligatoires alertes sonores. Heureusement, pour les couper en un tournemain, Mini a pensé qu’il serait plus facile d’avoir un bouton physique accessible immédiatement, plutôt que d’aller se balader dans les menus de l’écran. Donc en une pression sur un bouton, et deux « clics », vous aurez coupé les alertes de survitesse et le maintien dans la voie.

Sur autoroute, la conduite semi-autonome de niveau 2 qui nous a paru plutôt efficace et douce. Elle se déclenche depuis le volant et évite le « ping-pong » entre les lignes comme ça arrive souvent, gère la vitesse de manière coulée, sans à-coups, tandis que les alertes pour remettre les mains sur le volant ne sont pas trop intrusives. 

Enfin dernier mot sur les aides au stationnement. Notre voiture d’essai était équipée du Park Assist Plus qui intègre 4 caméras tout autour de la voiture et permet de retransmettre une excellente image 3D à 360° de la voiture dans son environnement sur l’écran central. Et sous tous les angles, même vu de dessus. C’est diablement efficace. Mais pas autant que le système qui permet à la voiture de se garer seule (vous n’avez qu’à gérer les pédales), très efficace dans toutes les situations testés ! 

Planificateur d’itinéraire

Sans avoir pu le tester sur un véritable voyage nécessitant des recharges lors de ce premier essai de la Mini Cooper SE, le planificateur d’itinéraire n’en reste pas moins très complet. Comme chez d’autres constructeurs, il permet de voir en un clin d’œil jusqu’où la voiture peut aller sur la carte, grâce à un « rayon d’action » qui se dessine autour de la voiture sur la carte.

Par ailleurs, pour planifier un voyage, vous pouvez rentrer via un curseur le niveau de charge minimal que l’on veut atteindre à la prochaine station, ou à destination. On peut aussi sélectionner les opérateurs de charge préférés ainsi que de ne faire apparaître les bornes qu’en fonction de leur vitesse : AC, DC ou HPC.

 

Ensuite, une fois l’itinéraire calculé, prenant en compte les travaux et la circulation en temps réel, vos différents arrêts programmés s’affichent avec toutes les infos nécessaires : vitesse maximale de charge de la borne, le pourcentage de batterie et l’heure à l’arrivée, jusqu’à quelle heure rester pour recharger et le pourcentage au départ pour continuer le voyage… Sans oublier de voir le nombre de points de recharge par station, et le nombre d’entre eux occupés. C’est hyper complet ! 

Conduite

La nouvelle Mini électrique est proposée en deux versions : la Cooper E qui développe 184 ch et 290 Nm, et la Cooper SE qui grimpe à 218 ch et 330 Nm. Sur le papier, la différence ne paraît pas énorme, surtout avec une différence de seulement 0,5 seconde sur l’exercice du 0 à 100 km/h. À l’avantage de la SE évidemment. 

Une fois la fausse clé centrale tournée pour démarrer (gadget), les premiers tours de roues se font, ou plutôt ne se font pas en silence. La voiture émet un son censé accompagner la conduite, les accélérations, comme pour se rapprocher du thermique. Mais ce qu’on aime dans l’électrique, c’est le silence, non ? Au lieu de ça, la Mini nous distille des bruits différents, plus ou moins intrusifs (parfois difficile de parler avec son passager), plus ou moins agréables (un des modes fait entendre une sorte d’accord qui peut être dissonant avec votre musique !), notamment en fonction du monde de conduite choisi.

Ce que Mini appelle les « Experiences », et disponibles via le contacteur central. Un conseil : enlevez vite le son (en deux clics) via le bouton physique qui renvoie vers les aides à la conduite. 

La prise en main du volant, avec son épaisse jante et ses parties plus larges à 10h10 sont typiques BMW, mais pas des plus agréables. Sans doute une question de goût. Pour autant la direction est douce, pas trop ferme, mais manque un peu de feeling. 

La Mini Cooper SE est vive, efficace, et répond rapidement à la moindre sollicitation de l’accélérateur. Notamment en mode « Go Kart », équivalent d’un mode Sport, non sans un léger à-coup d’ailleurs. Mais très rapidement, on atteint ses limites : celles d’envoyer son couple conséquent sur les roues avant, motrices. Et là ça ne passe pas, et on ressent des remontées de couple dans le volant. Une conduite coulée évitera cet écueil, mais attention à ceux qui ont une conduite nerveuse ! Quand le rythme s’accélère, il faut rester prudent et ne pas trop réaccélérer avec les roues tournées, la voiture n’aime pas ça et l’ESP intervient très rapidement. Heureusement. 

Quant aux suspensions, très fermes, elles vous font sautiller en ville sur la moindre irrégularité. Les jantes de 18’ optionnelles n’y étaient peut être pas pour rien non plus. Et sur route, elles peuvent même faire sauter la voiture sur un changement rapide de direction. En conduite un peu extrême en tout cas ! Le freinage est efficace, fait preuve d’un bon feeling. À noter que la Mini Cooper SE opte aussi pour un mode B, pour « Brake », qui augmente le freinage régénératif (réglable par ailleurs en 4 positions) pour avoir la conduite à une pédale, jusqu’à l’arrêt.

L’insonorisation générale est bonne, les bruits d’air bien maîtrisés, notamment sur route et autoroute, ce qui en fait un bon compagnon de voyage et non pas seulement une voiture purement urbaine. 

Si la vitesse s’affiche sur l’écran central, elle est vraiment trop loin du champ de vision, et aurait mérité d’être mise sur la partie droite du rond. Comme Tesla qui consacre la partie droite de l’écran rectangulaire aux informations nécessaires au conducteur. Et donc au plus proche de ce dernier. Car dans la Mini, ça nécessite de vraiment tourner la tête pour voir la vitesse. On vous conseille d’aller piocher dans les options pour ajouter l’affichage tête haute, lequel s’avère bien pratique en donnant un rappel des informations dans l’axe de vision. 

Autonomie

La différence entre les Mini Cooper E et SE ne se fait pas seulement sur la puissance, comme évoqué auparavant, mais aussi sur la capacité de la batterie Lithium-ion. En l’occurrence, elle est de 40,7 kWh sur la Mini Cooper E, et de 54,2 kWh sur la Cooper SE de notre essai. De quoi afficher respectivement 305 et 402 km d’autonomie WLTP

La recharge aussi est différente en fonction de la batterie, avec une puissance maximale de 75 kW pour la E, et 95 kW pour la SE. Pour notre version d’essai, il faut 7h45 pour passer de 0 à 100 % sur du 7,4 kW, et 30 minutes pour le 10 à 80 % en courant continu, sur une borne de recharge rapide délivrant la puissance maximale admise. 

L’un dans l’autre, entre la capacité de la batterie et la puissance de charge, la Mini Cooper SE semble donc plus indiquée que la Cooper E pour voyager, même si la recharge se fait plus rapidement sur cette dernière (respectivement 5h45 et 28 minutes). Mais les 300 km fondront plus rapidement sur autoroute, pour des arrêts nécessairement plus rapprochés. 

Quant à la consommation, elle est annoncée en WLTP sur la Cooper SE entre 14,7 et 14,1 kWh/100 km, selon le type de jantes choisis. Et à peine moins, entre 14,3 et 13,8, pour la Cooper E. Lors de notre essai de la SE, nous avons relevé 17,5 kWh/100 km sur un trajet de 95 km mené à bon train, et en partie sur petites routes sinueuses. Un second trajet de 42 km mené à une vitesse plus raisonnable, davantage en ville et en partie sur autoroute, nous aura fait descendre à 13,4 kWh/100 km. 

Prix, concurrence et disponibilité

La Mini Cooper E de 184 chevaux et avec ses 305 km d’autonomie est disponible à partir de 34 000 euros dans sa finition Essential. L’écart avec la Cooper SE de 218 ch et 402 km n’est que de 4000 euros puisque cette dernière, également en finition d’entrée de gamme, s’échange pour 38 000 euros. 

En revanche les prix grimpent vite car notre Mini Cooper SE, dans sa finition Favoured débute à 44 920 euros. Et notre version d’essai, ajoute même la teinte Bleu Blazing à 610 euros, les jantes 18’ bi-ton à 910 euros et le Package XL à 8230 euros (toit panoramique, Hi-Fi Harman Kardon, sièges avant électriques à mémoire conducteur, sièges avant chauffants, projecteurs Full LED, le Park Assist Plus, le Drive Assis Plus, la caméra d’habitacle, l’affichage Tête Haute couleur…). Soit une note à 49 970 euros. Pas donné ! 

Côté concurrence, celle qui jouera sur un petit gabarit comme cette Mini et sur un look néo-rétro sera la très attendue Renault 5, ou R5. Et si l’on n’a pas encore les prix définitifs, elle devrait être positionnée bien en dessous de sa rivale britannique. Et surtout elle aura droit au bonus ! 

Évidemment, cette nouvelle Mini Cooper électrique n’a pas droit au bonus écologique en France car elle est fabriquée en Chine. Mais à partir de 2026, elle sera aussi produite en terres anglaises, à Oxford. Ce qui pourrait lui faire bénéficier d’un bonus, qui devrait continuer au moins jusqu’à 2027. 

Note finale du test
7 /10
Finalement, cette nouvelle Mini électrique que nous avons essayée dans sa version la plus puissante (218 ch) et avec le plus d’autonomie (402 km) est une vraie Mini ! Avec ce que cela comporte d’avantages et d’inconvénients. 

Évidemment on craque sur son look « so British », ses accents rétro, et sa présentation intérieur clairement premium. Au moins dans notre version d’essai. On aime aussi beaucoup son infodivertissement très complet et ses aides et technologies de conduite à la pointe. En revanche, on aime beaucoup moins le comportement de la voiture. Certes elle est vive et plutôt agréable à conduire, mais ses suspensions dures rendent le confort trop ferme au quotidien. De plus sa puissance a du mal à passer sur la route. Mais elle arrive à garder un feeling de « kart » tellement cher à la marque. Et n’est-ce pas là ce qu’on demande à une Mini ?

Reste que pour une relativement petite voiture, elle garde un atout, comme celui de pouvoir s’échapper des villes pour voyager grâce à une autonomie confortable et une puissance de charge correcte.

Points positifs du Mini Cooper SE 2024

  • Infodivertissement complet

  • Planificateur d'itinéraire

  • Consommation contenue

Points négatifs du Mini Cooper SE 2024

  • Prix

  • Suspensions et confort fermes

  • Son virtuel de la voiture

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