On a essayé le Mini Aceman SE, une voiture électrique amusante et pratique mais qui va maltraiter vos lombaires

Un peu anglaise, un peu allemande, un peu chinoise

Mini s’est rapidement constituée une nouvelle gamme de voitures électriques. Trois nouveaux modèles ont intégré le catalogue en 2024 : la Cooper, le Countryman et l’Aceman. Chaînon manquant entre les deux premiers, nous avons pu essayer le Mini Aceman dans sa version SE. Voici ce que nous en avons pensé.
On a essayé le Mini Aceman SE, une voiture électrique amusante et pratique mais qui va maltraiter vos lombaires

En bref
Mini Aceman SE

Points positifs du Mini Aceman SE
  • Habitacle moderne
  • Système audio Harman Kardon fidèle
  • Puissance du moteur
  • Autonomie au niveau de la concurrence
  • Hayon électrique et coffre plus grand que la Mini Cooper
Points négatifs du Mini Aceman SE
  • Nombreux plastiques durs
  • Système d’infodivertissement pas toujours intuitif
  • Pas véritablement sportif
  • Suspensions raides
 

Le Mini Aceman est un tout nouveau modèle dans la gamme du constructeur britannique, une marque au caractère bien affirmé. Prenant place entre la petite Mini Cooper et le Countryman, qui a bien grandi avec cette dernière génération, l’Aceman rentre dans le segment extrêmement concurrentiel des SUV électriques de segment B.

Uniquement disponible en motorisation 100 % électrique, l’Aceman veut tirer son épingle du jeu par un style bien à lui et une forte personnalité. Nous sommes partis l’essayer pour le découvrir de plus près, l’occasion de s’apercevoir que certains de ces traits tendent à être exagérés…

Mini Aceman SEFiche technique

Modèle Mini Aceman SE
Dimensions 4,08 m x 1,75 m x 1,51 m
Puissance (chevaux) 218 chevaux
0 à 100km/h 7,1 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 170 km/h
OS embarqué Mini OS
Taille de l’écran principal 9,4 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 40000 euros
Essayez-la   Fiche produit

Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage presse organisé par la marque.

Mini Aceman SEDesign : une Mini au style bien distinct

Lorsqu’on découvre pour la première fois l’Aceman, on remarque immédiatement sa filiation avec les autres modèles du constructeur britannique.

Cependant, en tant que nouveau modèle, l’Aceman a pris quelques libertés. En effet, ses optiques ne sont pas rondes comme celles de la Mini Cooper, qui se devait de conserver ce style emblématique. L’Aceman arbore une signature lumineuse propre et une calandre aux lignes géométriques. On apprécie aussi la présence de cinq portes, une caractéristique absente sur la Mini Cooper électrique.

D’ailleurs, si les Cooper E et SE ne sont pas proposées en version cinq portes, c’est pour laisser place à l’Aceman, à peine plus grand avec ses 4,08 mètres et une garde au sol surélevée. En largeur, le SUV Mini mesure 1,75 m et son empattement est allongé à 2,60 m, soit 8 cm de plus que la Cooper. Avec ces dimensions, le Mini Aceman se positionne directement face au Jeep Avenger, qui mesure exactement la même taille et est également proposé en version électrique.

À l’arrière, l’inscription « Aceman S » est apposée sur le hayon électrique de notre modèle d’essai. Des jantes de 19 pouces et des poignées de portes affleurantes viennent compléter le style et cette présentation extérieure du véhicule.

Le Mini Aceman profite d’un coefficient de pénétration dans l’air (CX) de 0,27, un score moyen, mais pas largué dans cette catégorie.

Mini Aceman SEHabitabilité : un espace généreux

À bord du Mini Aceman, les couleurs sont variées : notre version d’essai présente un intérieur bleu marine avec une sellerie en cuir synthétique et un passepoil inspiré des cordages nautiques. Des textiles en polyester recyclé sont présents sur la planche de bord et les accoudoirs.

Si l’effet visuel est réussi, le contact est moins agréable, car le tissu est raide. Un contact prolongé entre le coude et l’accoudoir extérieur peut même causer une gêne. Le Mini Aceman ne dispose pas d’accoudoir central, à l’exception d’un modèle individuel pour le conducteur, rappelant ceux des bus, ce qui peut laisser le passager un peu à l’écart sur ce point.

Notre finition Favoured avec Pack XL offre des réglages électriques pour les sièges avant et une fonction de massage. Cependant, après une heure de route, j’ai ressenti des engourdissements dans le bas du dos.

À l’arrière, l’espace est surprenant. Mesurant 1,86 m, je peux m’installer derrière un siège avant réglé pour ma morphologie, à condition de ne pas conduire avec les jambes et bras tendus. On peut glisser les pieds sous les sièges avant, et la garde au toit est satisfaisante pour un adulte. Voyager à quatre est confortable, mais la cinquième place est moins accueillante en raison d’une assise plus ferme et d’un tunnel central toujours présent.

Le coffre offre 300 litres de volume, extensible à 1 005 litres une fois la banquette rabattue, mais aucun espace de rangement n’est disponible sous le capot avant.

Le principal défaut de cet intérieur est le choix des matériaux. Pour un véhicule urbain se voulant haut de gamme, la présence généralisée de plastiques durs dans l’habitacle déçoit. Ces matériaux, peu raffinés, rendent certains points de contact inconfortables, en fonction de la position occupée dans le véhicule.

Mini Aceman SEInfodivertissement : une jolie dalle, une ergonomie à peaufiner

Dans l’habitacle du Mini Aceman, on retrouve le même écran rond et tactile que celui de la Cooper. Ce diamètre de 24 cm regroupe toutes les informations sur la voiture, en l’absence de compteurs. Cet écran propose Apple CarPlay et Android Auto.

La réactivité de la dalle tactile est satisfaisante, mais on note quelques ralentissements lors des animations et transitions de pages, ce qui affecte quelque peu l’immersion dans cet univers numérique.

De plus, naviguer dans les menus n’est pas toujours intuitif : ils restent complexes, obligeant souvent à détourner les yeux de la route. Quelques boutons physiques subsistent, mais ils ne permettent pas toujours d’accéder directement aux raccourcis souhaités.

L’assistant vocal, Spike, est une option qui n’intègre pas d’IA comme le voudrait la tendance actuelle. Résultat : ses capacités sont limitées. Contrairement à l’avatar « Reno » de la Renault 5 E-Tech, Spike ne peut pas répondre à des commandes avancées comme « active mon siège chauffant », invitant plutôt à poursuivre avec l’écran tactile.

Un chargeur à induction est présent au bas de la console centrale, tandis qu’un affichage tête haute remplace le compteur pour indiquer vitesse, navigation, limitation de vitesse et médias en cours.

Dans notre version, l’audio est confié à un système Harman Kardon en option, haut de gamme et bien équilibré, avec des réglages amples. Contrairement à celui du Kia EV3, la qualité sonore de la Mini est homogène, offrant une belle restitution tant dans les graves que dans les aigus.

Mini Aceman SEAides à la conduite

Mini suit les dernières tendances en termes d’aides à la conduite et offre à son Aceman une conduite semi-autonome de niveau 2. Il est ainsi pourvu de l’aide au maintien dans la voie, du régulateur de vitesse adaptatif, de la reconnaissance des panneaux de signalisation, du détecteur d’angles morts, d’une caméra de recul et du freinage automatique d’urgence.

Toutes ces aides peuvent être désactivées à votre guise via un menu, que vous pouvez mettre en favoris dans le tiroir d’applications accessible rapidement. Cela demande toutefois 4 ou 5 actions sur l’écran simplement pour enlever l’alerte de survitesse. D’autres constructeurs, comme Renault, proposent des systèmes plus simples pour désactiver les fonctions jugées superflues par le conducteur. Comme l’ensemble des voitures neuves depuis la mise en place de la règlementation GSR-2, ces aides à la conduite se réactivent à chaque démarrage.

L’utilisation du régulateur de vitesse se fait facilement via les commandes sur la branche gauche du volant. Les phares automatiques permettent de ne plus se soucier de l’allumage des projecteurs, même s’ils ne deviennent pas matriciels pour autant.

Mini Aceman SEPlanificateur d’itinéraire : satisfaisant

Bien que citadin, le SUV Mini Aceman propose un planificateur d’itinéraire intégré au système de navigation GPS. Une bonne nouvelle pour effectuer des trajets autoroutiers sans prise de tête.

Comme la plupart des véhicules électriques, il est possible de définir le niveau minimum de batterie souhaité à destination. Nous avons pu le comparer à des planificateurs d’itinéraires concurrents, comme Chargemap, et celui de la Mini nous a paru cohérent par rapport aux recommandations de l’application.

Sur l’écran, on peut visualiser l’ensemble des arrêts nécessaires pour atteindre la destination, le niveau de charge estimé à chaque arrêt, le niveau de batterie minimum pour reprendre la route et le temps d’arrêt.

Mini Aceman SEConduite

La première chose marquante dans ce Mini Aceman, celle que vous remarquerez instantanément, est le diamètre de la jante du volant, très imposante. On sent bien le volant dans la paume de la main.

Mais après plus de 500 km d’essai, aussi bien en tant que conducteur que passager, il y a bien plus important à dire sur le Mini Aceman. Commençons par son plus gros point noir : l’amortissement. C’est raide, trop raide à notre goût. Certes, les clients Mini viennent chercher une voiture dynamique au feeling « go-kart », comme le rappellent les représentants de la marque, mais il n’était pas nécessaire de donner à la suspension une telle rigidité. Le terme « skateboard » semble plus approprié pour décrire le confort du Mini Aceman.

Que ce soit en ville, sur les ralentisseurs ou sur autoroute, la suspension est désagréable. Dans le premier cas, elle n’absorbe pas le choc, et dans le second, au-dessus de 110 km/h, une ondulation se fait sentir, vous secouant légèrement dans la voiture.

En revanche, sur des routes sinueuses bien revêtues, la conduite devient plus dynamique et agréable. Avec cet amortissement sec, la voiture prend très peu de roulis. Les jantes de 19 pouces accentuent la sportivité du Mini Aceman.

Nous avons aussi l’impression que la puissance est mieux transférée au sol que dans la Mini Cooper SE. Elle ne dévie pas de sa trajectoire lorsque l’on appuie fort sur l’accélérateur. Pourtant, les trains roulants sont strictement identiques, tout comme le moteur de 218 chevaux. Nous pensons que le poids légèrement supérieur, déclaré à 1 785 kg par le constructeur (avec conducteur de 75 kg) et l’empattement un peu plus long, jouent en faveur de la stabilité globale de la voiture. Tant mieux. Ce Mini Aceman est moins vif que la Mini Cooper, mais qui pourra s’en plaindre pour une voiture citadine familiale ?

Côté performance, le Mini Aceman SE n’est pas en reste avec ses 218 chevaux et 330 Nm de couple. Cela lui permet d’afficher un 0 à 100 km/h en 7,1 s et des reprises fulgurantes. On ne se pose jamais la question avant de dépasser, la puissance est toujours suffisante. La vitesse est limitée à 170 km/h, ce qui est déjà largement suffisant pour risquer la perte de son permis.

Plusieurs modes de conduite et d’affichage sont disponibles, mais nous avons principalement exploré trois options : le mode Green (mode économique), le mode Core (conduite standard) et le mode Go-Kart (pour une conduite plus sportive).

En alternant ces modes et en adoptant une conduite dynamique sur des routes secondaires avec quelques dénivelés, nous avons mesuré une consommation de 14,5 kWh/100 km. Sur autoroute, à une vitesse stabilisée de 120 km/h, la consommation a augmenté à 16,5 kWh/100 km. Nous sommes exactement dans les valeurs de consommation WLTP annoncées par le constructeur. Ces résultats se situent dans la moyenne de la catégorie, comparable à une citadine comme la Peugeot e-208.

Pour récupérer un maximum d’énergie, le mode B sur la boîte de vitesses permet de ralentir avec le freinage régénératif jusqu’à l’arrêt total, il s’agit donc d’un mode de conduite à une pédale.

Puisque l’on parle d’autoroute, disons que le Mini Aceman peut s’y aventurer, mais ce n’est pas son domaine de prédilection. L’amortissement fait rebondir la voiture au-dessus d’une certaine vitesse, et l’insonorisation n’est pas excellente. Cela peut être pardonné en raison de sa vocation urbaine.

Mini Aceman SEAutonomie, batterie et recharge

Le Mini Aceman se décline en trois niveaux de puissance. La version d’entrée, nommée Aceman E, propose 184 chevaux et 290 Nm de couple, associés à une batterie de 38,5 kWh pour une autonomie WLTP de 310 km selon le cycle WLTP. Côté recharge, ce modèle accepte jusqu’à 75 kW, ce qui permet de passer de 10 à 80 % de batterie en 28 minutes. La capacité de la batterie a été augmentée de 2,5 kWh par rapport à la Cooper E.

La version intermédiaire, testée ici, est l’Aceman SE, la puissance de charge atteint 95 kW en pic. Elle dispose de 218 chevaux et d’un couple de 330 Nm. Sa batterie de 49,8 kWh promet une autonomie WLTP accrue de 406 km en cycle WLTP tout en affichant une consommation similaire à celle de l’Aceman E. Cette performance s’explique par l’intégration d’un onduleur optimisé, conçu pour réduire les pertes électriques, ce qui permet de compenser la puissance supplémentaire sans impact notable sur la consommation.

Enfin, la version sportive, le Mini Aceman John Cooper Works, offre 258 chevaux et 350 Nm de couple. Elle reprend la même batterie de 49,8 kWh, mais avec une autonomie WLTP abaissée à 355 km, probablement en raison de ses performances accrues. Comparativement, l’Alfa Romeo Junior Veloce affiche une autonomie équivalente, mais elle se distingue par une puissance supérieure et un différentiel autobloquant mécanique sur le train avant, avantage indéniable pour les amateurs de sportivité.

Les batteries du Mini Aceman sont fournies par S-Volt avec une garantie de 8 ans ou 160 000 km. Plus tôt, je vous parlais de la gêne sur la place centrale arrière occasionnée par le tunnel au milieu de l’habitacle. Ayant posé la question à Mini, le constructeur nous a fourni une photo permettant de constater que cet espace laisse passer les câbles haute tension entre la batterie et le moteur.

Mini Aceman SEPrix, concurrence et disponibilité

Le Mini Aceman représente un tournant stratégique pour la marque, à l’image de la « Neue Klasse ». Ludovic Leguem, directeur de la communication et des affaires publiques de Mini, a d’ailleurs précisé : « Ces modèles sont à Mini ce qu’est à BMW la Neue Klasse. C’est une bascule ; il s’agit de véhicules pensés pour être électriques. » Pour accompagner cette transition, le constructeur a instauré une nouvelle politique tarifaire, ajustant ses prix pour offrir plus de transparence, avec un tarif unique et sans remise, afin de séduire une clientèle plus large.

Cependant, bien que la gamme débute à 33 550 €, la stratégie de communication se concentre davantage sur une offre de location à partir de 350 € par mois, avec apport, pour un modèle en finition Classic Pack S. Quant à notre version d’essai, l’Aceman SE Favoured Pack XL, elle s’affiche à 45 060 €.

À ce tarif, on pourrait espérer bénéficier du bonus écologique, mais en raison de sa production en Chine, le modèle n’y est pas éligible. Mini vise tout de même un rapatriement de la production en Angleterre d’ici 2026, ce qui pourrait enfin rendre ce modèle éligible aux aides françaises.

Face à la concurrence, le Mini Aceman s’attaque de front aux Jeep Avenger, Opel Mokka et autres Alfa Romeo Junior. Des modèles qui offrent des alternatives intéressantes en termes de motorisations, avec des versions hybrides, thermiques, électriques et même quatre roues motrices. Cette polyvalence leur confère un avantage certain sur le marché, pouvant répondre à plus de besoins.

À l’inverse, le Mini Aceman, uniquement électrique, pourrait peiner à séduire une clientèle qui, pour l’instant, n’est pas totalement prête à adopter une solution 100 % électrique, notamment pour les résidents en appartement qui ne disposent pas d’infrastructures de recharge à domicile.

Note finale du test
7 /10
Le Mini Aceman incarne la nouvelle vision 100 % électrique de la marque, accompagnée d’une stratégie tarifaire simplifiée avec des prix fixes. Son modèle d’entrée de gamme débute à 33 550 €, mais l’offre de location longue durée démarre à 350 € par mois, avec un apport. Cependant, en raison de sa production en Chine, il ne bénéficie pas du bonus écologique.

Il va donc devoir compter sur son style "so British", son intérieur au look moderne et son comportement dynamique intéressant pour séduire. Cependant, certaines de ses qualités se paient : le comportement sportif que Mini a voulu lui donner en faire une voiture trop raide au quotidien, notamment en ville, et l'habitacle certes très design présente malheureusement trop de plastiques durs.

Pour ce qui est des performances, les accélérations sont franches et l'autonomie est dans ce qu'il se fait pour la catégorie. Il n'y a que la charge qui est un peu plus lente que les autres concurrent puisque l'Aceman plafonne à 95 kW alors que les autres arrivent à 100 kW, une différence minime qui ne va pas rendre l'Aceman moins agréable à l'usage.

Le Mini Aceman se confronte au Jeep Avenger, qui, contrairement à l'Aceman uniquement électrique, propose également des versions hybride et thermique, couvrant un plus large éventail de besoins. Ce choix exclusif de Mini pourrait limiter son attractivité à court terme.

Points positifs du Mini Aceman SE

  • Habitacle moderne

  • Système audio Harman Kardon fidèle

  • Puissance du moteur

  • Autonomie au niveau de la concurrence

  • Hayon électrique et coffre plus grand que la Mini Cooper

Points négatifs du Mini Aceman SE

  • Nombreux plastiques durs

  • Système d’infodivertissement pas toujours intuitif

  • Pas véritablement sportif

  • Suspensions raides

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