J’ai fait la Loire à vélo sur 120 km en Moustache J électrique : un baroudeur hors-normes

 

Durant trois jours, nous avons vogué sur les routes de la Loire à vélo en Moustache J électrique. Entre une première journée aussi épique que chaotique et des étapes plus modérées ensuite, comment le VAE hyper polyvalent de la marque vosgienne se comporte sur ce type de tracé ? Spoiler : c’était un régal.

Loire à vélo
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Le Moustache J est probablement l’un des plus importants projets de Moustache des dernières années. Rarement un VTC électrique n’a été aussi polyvalent, eu égard à ses prestations, sa double suspension, son cadre fabriqué en France et ces trois versions aussi bien adressées à la ville qu’aux ballades le WE et aux terrains plus techniques.

Quelle joie, donc, d’enfourcher un tel vélo électrique pour vagabonder sur les routes de la Loire trois jours durant. Au passage, cet article n’est que le premier d’une série de quatre autres contenus issus de notre saga estivale « Loire à vélo », et vise ici à mettre en exergue les qualités et les défauts du Moustache J au travers d’un retour d’expérience personnel.

La version prêtée par Moustache était le modèle « All », vendu au prix initial de 5199 euros. Deux options payantes ont été ajoutées au vélo : une batterie de 625 Wh au lieu de 500 Wh (200 euros) et une courroie facturée 800 euros, soit un total de 6199 euros tout de même.

Sur des routes chaotiques, le Moustache J répond présent

Le Jour 1 fut le plus épique et le plus intéressant pour mettre à l’épreuve les aptitudes du Moustache J. all. Pourquoi ? Car nous avons roulé une matinée entière sous des trombes d’eau, lesquelles ont inondé certains petits chemins que l’on devait emprunter. L’après-midi, un changement d’itinéraire nous a malencontreusement guidés vers des routes, elles aussi, gorgées d’eau. Parfait pour voir ce qu’il a dans le ventre.

Parlons de l’adhérence du vélo : les pneus Schwalbe Johnny Watts de 27,5 pouces ont été d’une redoutable efficacité. Et heureusement qu’ils étaient là, tant le sol gadouilleux et boueux a parfois été difficile à franchir. Il convenait d’éviter quelques portions trop profondément inondées et de garder une belle maîtrise de votre train avant, à une allure adéquate pour traverser ce type d’obstacle sans trop de difficulté. Mais dans les faits, les capacités du cycle assurent le coup.

J’ai particulièrement pris plaisir – mes comparses de voyage un peu moins – à circuler sur des tracks gravel, limite VTT. Ce n’était pas au programme initial, mais les dénivelés positifs agrémentés de pierres, petits cailloux et autres branches d’arbres ont été un jeu d’enfant tant le Moustache J apporte du grip, de la puissance et de la stabilité, et ce malgré plusieurs kilos d’affaires rangées dans nos sacoches latérales.

Cette journée n° 1 a en fait été l’occasion parfaite de le pousser dans ses retranchements, sur des terrains qu’il est justement censé dompter. Et il le fait avec brio. C’est un VAE polyvalent, rassurant et surtout baroudeur qu’il est plaisant d’emmener un peu partout sans trop se soucier de ses limites. Mieux : il apporte une belle dose de fun.

Un confort à toute épreuve

Nous n’avions aucun doute sur le niveau de confort du Moustache J, puisque nous l’avions déjà testé en 2023 dans un environnement urbain cependant. En pleine cambrousse, qu’en est-il ? Il en est que la double suspension – fourche SR Suntour XCR 34 de 120 mm de débattement et amortisseur Moustache de 115 mm de débattement – est une merveille.

Moustache J
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

C’est encore plus palpable sur ce type de voyage qui vous amène à circuler sur plein de typologies différentes de terrain : route, chemin, terre, gadoue, piste cyclable. Le vélo en voit de toutes les couleurs, mais fait preuve d’une excellente souplesse qu’importent les situations. Votre corps – et surtout vos cervicales – vous en remercie. La barre est placée haut, et pour du cyclotourisme, c’est juste un régal.

Peut-on aller vite avec le Moustache J ?

30,6 kg : oui, vous avez bien lu, c’est bel et bien le poids du Moustache J. all. À la question « Peut-on aller vite avec ce vélo électrique », la réponse est toute trouvée : pas vraiment. Disons qu’à partir du moment où le moteur se coupe à 25 km/h – comme le dispose la loi européenne – il est difficile d’aller au-delà des 35 km/h à la force de vos jambes.

C’est un VAE certes dynamique grâce à son excellent moteur Bosch Performance Line, mais il n’est pas forcément hyper sportif à l’instar du Trek Domane Plus SLR 6 AXS que j’avais pu essayer deux jours durant lors d’un Paris – Dieppe. Ne vous attendez donc pas à fuser avec, mais plutôt à une conduite en bon père de famille.

Loire à Vélo
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

En descente, vous pouvez tout de même vous faire plaisir jusqu’à 50 km/h et plus avec de bons coups de pédales. La stabilité reste bonne, avec une bonne accroche au sol. Par contre, votre position de conduite naturelle n’est pas la plus aérodynamique. Il convient donc de jouer avec votre posture pour mieux fendre l’air.

En côte, la vie est belle. Le mode Turbo est tellement dynamique qu’il vous propulse sans aucune difficulté à 25 km/h, le tout avec un effort plus que modeste. En outre, la transmission à variation continue Enviolo – associée à une poignée tournante – est la solution idéale pour jouer avec votre braquet en toute linéarité.

L’importance de la tige de selle télescopique

C’est probablement l’une des fonctions que j’ai le plus utilisées et appréciées sur le Moustache J : la tige de selle télescopique, qui permet d’un simple bouton et en jouant avec le poids de votre corps de gérer la hauteur de selle.

Pourquoi est-ce si pratique ? Car au moment de vous arrêter, il suffit de presser ledit bouton pour baisser votre selle et de profiter d’un point d’appui beaucoup plus stable avec votre pied. C’est d’autant plus pertinent lorsque vous transportez plusieurs kilos de bagages à l’arrière du vélo, susceptible de basculer d’un côté ou de l’autre.

Le modèle prêté par Moustache était de taille L : avec mes 175 cm, c’était disons, tout juste. J’ai donc pu jouer comme bon me semble avec la tige de selle télescopique en optant pour une assise relativement haute au moment de rouler, et une assise d’un coup beaucoup plus basse lors d’un arrêt.

Quelle autonomie ?

Avec une batterie de 625 Wh, notre Moustache J. all avait de quoi voir venir : environ 60 km avec le mode Turbo, plus de 85 km avec le mode Auto. Nous avons donc opté pour un mix de ces deux modes lors du Jour 1 et ses 60 kilomètres, afin d’arriver à bon port avec quelques pourcentages de batterie tout de même.

Loire à Vélo
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

À l’issue des 60 km, un peu plus de 20 % d’autonomie était encore disponible. Selon la longueur de vos étapes, jouez donc avec les modes. En sachant que le Jour 2 était composé de 27 km et le Jour 3 de 30 kilomètres, la marge était vraiment large et le mode Turbo a principalement été utilisé ensuite.

En bref, c’est un vélo électrique endurant, dont les modes d’assistance font varier l’effort et l’autonomie si vous en ressentez le besoin.

Quels reproches ?

Le Moustache J. all a-t-il livré une copie parfaite ? Pas totalement. Déjà, le frein à disque hydraulique Alhonga, à l’arrière, a fait des siennes dès le second jour. Si le freinage était au départ progressif, une pression forte sur la manette de frein ne générait pas de freinage hyper mordant. C’était frustrant, surtout avec l’inertie du vélo. Difficile de dire si ce souci est lié à un problème de réglage, mais il était bel et bien présent.

Moustache J
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Le Moustache J est un tank. J’exagère certes un peu, mais son gabarit et ses 30 kilos en font un vélo parfois difficile à manœuvrer lorsque vous avez le pied à terre. Qui plus est avec des bagages latéraux et plusieurs kilos d’affaires. Pour ma conjointe, à qui Moustache a prêté un J. on, manipuler le Moustache J n’a pas toujours été une simple affaire.

Enfin, les batteries de 625 Wh sont lourdes, très lourdes, dès lors que vous les transportez indépendamment du vélo. Leur aspect amovible est une excellente nouvelle, mais attendez-vous à muscler vos biceps une fois qu’elles sont extraites.

Série « Loire à vélo »

Découvrez les autres articles de notre série Loire à vélo :

Les derniers articles