Une connexion à internet lente ou défaillante n’a jamais été agréable. Mais avec l’épidémie de Covid-19, nous sommes plus que jamais dépendants d’internet, que ce soit pour le télétravail ou les nombreuses utilisations personnelles (visioconférence, vidéo en ligne, jeu en ligne…). Une connexion ADSL trop lente, une couverture Wi-Fi insuffisante ou une panne de connexion fibre sont devenues de vrais handicaps.
En temps normal, on peut s’accommoder exceptionnellement d’une période de déconnexion ou d’un partage de connexion depuis un smartphone. Mais ces palliatifs sont inadaptés à la nécessité d’une connexion fiable et rapide en temps de confinement. Or, si la moitié des locaux de France est éligible à la fibre optique, selon le dernier observatoire de l’Arcep (3e trimestre 2020), la quasi-totalité de la population française est désormais couverte en 4G (97 à 99 % selon l’opérateur au 4e trimestre 2020, selon le site Mon Réseau Mobile).
On peut donc envisager de recourir à la 4G en remplacement d’une connexion ADSL trop lente, en complément d’une connexion plus rapide ou comme connexion de secours. Les opérateurs français proposent bien des box 4G, mais elles sont réservées aux zones géographiques les plus reculées (consultez le site Ma connexion internet de l’Arcep). Des box basiques bien souvent à des prix peu compétitifs (des forfaits 200 ou 250 Go pour 30 à 43 euros par mois). Et ne parlons pas des offres 4G pour tablettes et routeurs mobiles, qui facturent 60 Go pour 45 euros par mois.
Une box 4G sur-mesure
Le consommateur éclairé lisant Frandroid a bien mieux fait de confectionner sa propre solution d’internet fixe 4G, en acquérant son propre routeur 4G et en y insérant la carte SIM de son choix. Et pour cela, il est simple de profiter de forfaits mobiles en promotion, d’une option « Multi-SIM » vous offrant une carte SIM supplémentaire sur votre forfait, ou tout simplement en profitant ponctuellement de votre propre carte SIM.
Reste à acquérir un routeur 4G. Les fabricants n’ont pas attendu l’épidémie de Covid-19 pour en proposer. Parmi eux, Netgear dispose d’un routeur 4G à la fois dernier cri et simple d’utilisation.
Le routeur 4G le plus moderne
Sur le marché monotone des routeurs 4G, le Netgear Orbi se distingue par sa jeunesse, par sa modernité, ainsi que par son accessibilité. On ne peut pas dire qu’il soit abordable, puisqu’il est vendu 400 euros, mais il présente la particularité d’être disponible chez de nombreux grands revendeurs. À ce titre, il fait face aux routeurs 4G de Huawei, qui ne sont disponibles qu’auprès des opérateurs ou d’obscurs revendeurs sur les places de marché d’Amazon ou de Cdiscount. Sur le marché des routeurs 4G nus, son principal rival est donc le TP-Link Archer MR600. Lancé en 2018, il se contente d’un Wi-Fi 5 bi-bande à un maximum de 867 Mb/s et d’un modem LTE de catégorie 6 (4G+), capable d’agréger deux porteuses pour un débit théorique plafonnant à 300 Mb/s. Il est en contrepartie presque 3 fois moins cher puisqu’il est vendu 150 euros.
Le « Routeur WiFi 4G LTE Orbi LBR20 » en met plein la vue, en comparaison, du moins sur le papier. Il embarque en effet un Qualcomm Snapdragon X20, un modem LTE Advanced Pro (4G++) de catégorie 18, capable d’agréger jusqu’à 5 porteuses pour un débit théorique culminant à… 1200 Mb/s ! Il est compatible avec toutes les bandes de fréquence utilisées pour la 4G en France. Il l’associe à du Wi-Fi 5 tri-bande, avec 400 Mb/s sur la bande 2,4 GHz et 867 Mb/s sur chacune de ses deux bandes 5 GHz.
Membre de la gamme Orbi, le LBR20 peut fonctionner seul ou bien servir de « base » à un réseau « maillé » constitué d’un ou plusieurs satellites Orbi Wi-Fi 5 (pour 130 à 230 € pièce), pour couvrir uniformément de grandes surfaces. L’une des deux bandes 5 GHz est dédiée à la liaison sans fil avec les satellites, ce qui évite que la bande passante soit divisée par deux (une moitié vers le terminal, l’autre moitié vers la base).
Un modem 4G très mal intégré
Le Netgear Orbi 4G propose trois modes de fonctionnement :
- Il peut servir de routeur 4G autonome pour remplacer entièrement une connexion ADSL. Dans ce cas, ses deux ports Ethernet sont des ports LAN permettant de relier des appareils au réseau local.
- Il peut se muer en routeur pour une box ADSL ou FTTH, avec la 4G en connexion de secours. Il faut alors brancher sa box à l’un des deux ports Ethernet, qui devient un port WAN. On parle de « failover » 4G.
Malheureusement, on ne peut pas faire l’inverse, c’est-à-dire utiliser une connexion 4G rapide comme connexion principale, avec une connexion ADSL plus lente comme connexion de secours.
- On peut enfin désactiver la connexion cellulaire et l’utiliser comme routeur conventionnel.
Dans tous les cas, le LBR20 est un routeur Netgear comme un autre. D’ailleurs, le fabricant a fait le minimum pour intégrer la fonction 4G à son produit. Pour preuve, le sous-menu « Paramètres haut débit mobile » est le dernier du menu « Paramètres » de l’application mobile, isolé des trois autres sous-menus « Paramètres ». Pire, sur l’onglet « Simple » de l’interface web, le menu « Internet » propose seulement les réglages de la connexion fixe, même lorsque le routeur est en configuration 4G uniquement. Les paramètres 4G ne sont accessibles que depuis l’onglet « Avancé ».
Le routeur 4G de Netgear ne gère ni les appels GSM ni les SMS, contrairement à ceux de Huawei qui intègrent une fonction SMS basique à leur interface web et à leur application, et auxquels on peut brancher un téléphone fixe. C’est sans importance pour ceux disposant d’un abonnement 4G dédié, mais ce serait fort utile pour ceux qui utilisent ponctuellement la SIM de leur smartphone ou une Multi-SIM appels et internet.
Lorsque le routeur est en configuration failover, il n’est pas facile de déterminer quelle connexion est utilisée à l’instant T : une LED illumine le haut du routeur le temps qu’il bascule sur la 4G lorsque la connexion fixe est perdue (nous y reviendrons), mais cette LED ne sert à rien le reste du temps. Elle aurait pu illuminer le routeur d’une couleur ou d’une autre pour indiquer quelle connexion est active. Il n’y a aucun autre voyant témoignant de la force du signal, de l’état du routeur, etc. L’application mobile affiche bien deux pictogrammes sur sa page d’accueil, mais ceux-ci n’indiquent pas explicitement quelle connexion est active. Il faut taper sur l’image du routeur pour afficher un « Mappage réseau », sur lequel l’un des deux pictogrammes est grisé. Sur l’interface web, le seul moyen de déterminer quelle connexion est active est de se rendre dans Avancé → Configuration → Configuration Internet → Paramètres haut débit mobile → État de la connexion et de faire défiler le popup vers le bas pour vérifier si la ligne État de la connexion indique Connecté ou Déconnecté.
Des interfaces indignes d’un leader du matériel réseau
Le produit n’a pas que des défauts, mais restons encore un peu sur notre lancée avec les défauts des interfaces.
Il faut bien souligner que l’application mobile rend le produit simple d’emploi, comme les apps des systèmes Wi-Fi rivaux tels Google Wifi, Amazon eero ou Ubiquiti AmpliFi. Même si elle comporte une trentaine d’étapes, incluant la création d’un compte Netgear pas toujours utile, le procédure d’installation est facile.
Mais sur un produit « set and forget » comme un système Wi-Fi, l’interface web et l’application sont ce qui rend ou non plaisante la configuration du produit. Malheureusement, celles des produits Orbi sont indignes à la fois des prix demandés et du profil de la marque, multinationale basée dans la Silicon Valley et spécialisée dans le matériel réseau depuis plusieurs décennies. L’interface web est lente, datée, bancale et souvent mal traduite, parfois même pas traduite. Quant à l’application mobile, elle ne fait pas appel aux interfaces natives et détonne tant sur iOS que sur Android, en plus d’être elle aussi bancale et mal traduite. C’est d’autant plus regrettable que le switch Nighthawk SX10 prouve que Netgear est capable de réaliser une interface web responsive moderne et soignée. Un modèle du genre.
Quoi qu’il en soit, ces interfaces offrent les fonctions habituelles des systèmes Wi-Fi mesh : activation d’un réseau Wi-Fi invité, liste des appareils connectés, mesure des volumes échangés (mais pas des débits instantanés)… L’interface web propose les réglages avancés permettant de brancher la base directement à un ONT pour remplacer la box de son FAI (adresse MAC, VLAN, options DHCP 60 et 61).
L’Orbi 4G propose en plus les mêmes fonctions de sécurité payantes que le Nighthawk RAX200 que nous avons récemment testé. On retrouve donc Armor, solution de cybersécurité fournie par Bitdefender. Pour 70 dollars par an, elle détecte et bloque les malwares, les ransomwares ou le phishing au niveau du routeur, ce que d’autres fabricants font gratuitement, mais en plus elle donne droit à l’installation de l’antivirus Bitdefender sur un nombre illimité d’ordinateurs, de tablettes et de smartphones. Lors de notre essai, elle nous a surtout notifié qu’elle n’avait rien à signaler et sa seule vraie alerte fut un faux positif (le site légitime L’Aventure Apple identifié comme phishing).
On retrouve aussi Circle, une solution de contrôle parental prenant la forme d’une application distincte, avec un compte Circle distinct du compte Netgear, et avec une liste d’appareils distincte. On ne peut pas le gérer depuis une interface web accessible depuis un ordinateur. L’administrateur du routeur peut consulter l’historique de navigation de son conjoint et de ses enfants, limiter le temps de connexion et bloquer certaines plateformes (Netflix, Instagram…) ou certaines catégories de services en ligne (réseaux sociaux, « contenu explicite »…), de manière permanente ou selon des périodes (devoirs, loisirs, sommeil…). Circle aussi fait payer ce que d’autres, comme Synology, offrent gratuitement. Circle propose un service limité gratuit ou un abonnement à 50 dollars par an.
Des performances 4G et Wi-Fi optimales
Le Netgear Orbi 4G n’est pas le plus plaisant à bricoler. Mais nous avons gardé le meilleur pour la fin : une fois configuré, « it just works », ça fonctionne.
Premièrement, nous n’avons jamais eu besoin de le redémarrer pour rétablir la connexion ou pour rétablir le bon niveau de performances. On ne peut pas en dire autant de tous les routeurs et surtout de toutes les box de fournisseurs d’accès à internet.
Deuxièmement, les performances sont optimales. En FTTH et en Ethernet, on frôle comme attendu le débit maximal théorique de 1 Gb/s en réception et de 500 Mb/s en émission de notre abonnement. En FTTH et en Wi-Fi, on obtient 500 Mb/s en réception et 400 Mb/s en émission, en phase avec les meilleurs points d’accès Wi-Fi 5 offrant un débit maximal théorique de 867 Mb/s.
Concernant le modem 4G, nos résultats sont très loins du maximum théorique de 1200 Mb/s de la LTE de catégorie 18, mais il a toujours fourni des débits égaux à ceux d’un Google Pixel 4, équipé du même modem, testé immédiatement avant ou après avec les mêmes cartes SIM Orange, Bouygues Telecom et Free. Dans notre cas, plus ou moins 70 Mb/s en réception et 10 Mb/s en émission, de quoi répondre confortablement à la plupart des usages (y compris le streaming de vidéo 4K). Le routeur dispose d’ailleurs de deux prises SMA pour connecter une antenne externe. Dommage que Netgear n’en vende pas !
Un failover anormalement long
Nous n’avons qu’une seule réserve au niveau des performances : la bascule vers la 4G en cas de coupure de la connexion filaire, que nous simulons en débranchant l’ONT de l’Orbi 4G, dure au minimum 1 minute, et jusqu’à 2 minutes et 30 secondes, sans qu’on puisse expliquer une telle variation. La connexion 4G est déconnectée quand la connexion filaire est utilisée, mais ça n’explique pas selon nous un tel délai. Un smartphone dont on désactive le mode avion, par exemple, se reconnecte presque instantanément. Surtout, d’autres solutions 4G comme UniFi LTE basculent en 15 secondes (voir ce test d’un Youtuber américain).
Et réciproquement, le rétablissement de la connexion filaire entraîne une coupure d’environ 1 minute. À titre de comparaison, un routeur UniFi bascule sur la connexion filaire seulement 10 secondes après son rétablissement, avec une coupure d’une toute petite seconde.
L’Orbi 4G bascule bien automatiquement vers la 4G puis vers la connexion filaire, et répond à ce titre à la promesse de base. La bascule aura une chance d’être imperceptible si la coupure survient pendant que vous lisez une (longue) page web ou rédigez un (long) email. Mais si vous écoutez de la musique sur Spotify, regardez une vidéo sur YouTube ou Netflix, il y a peu de chances que la mémoire tampon soit suffisante. Comme les autres défauts préalablement cités, ce n’est pas forcément disqualifiant, mais c’est regrettable sur un produit d’une si grande marque et à un tel prix.
Prix et disponibilité du Netgear Orbi 4G
Le « Routeur WiFi 4G LTE Orbi LBR20 » a été lancé au prix de 400 euros. Jusqu’au 21 février 2021, il est en promotion à 340 euros sur la boutique en ligne de Netgear, sur Amazon et sur Boulanger.
[…] Nighthawk M5 peut ainsi faire office de routeur cellulaire fixe, comme alternative au Netgear Orbi 4G que nous avons testé et aux box 4G commercialisées par les opérateurs, en remplacement ou en […]
Voilà tout à fait, c'est juste qu'aujourd'hui pour faire un achat, j'ai l'impression qu'il faut être juriste 😅
Oui, il y a plusieurs définitions :)
Une appellation qui n'est rien d'autre que commerciale. Comme les abonnements à vie par exemple.
Bien vu, bonne idée ! J'essaierai de me procurer une antenne à connecteurs SMA pour une prochaine fois. :-)
Ce que je veux dire c'est que si je constatais une hausse de débit de 25%, on ne pourrait pas en tirer la conclusion que d'autres acheteurs pourraient augmenter leurs débits de 25%, à part peut-être mon voisin (et encore). Inversement, si je ne constatais aucune hausse de débit, car je capte déjà un signal optimal, on ne pourrait pas en tirer la conclusion que ça ne servirait à rien à un autre acheteur. Mais oui, il faut garder à l'esprit qu'on peut brancher une antenne, ce qui selon les cas peut débloquer une situation. Par exemple, il se peut qu'on ne capte pas dans sa maison, mais qu'on puisse installer une antenne directionnelle sur le toit pour obtenir des débits honorables. Malheureusement on ne peut pas faire de généralité !
Si on fait du failover 4G sur de l'ADSL ou de la fibre, le taux de probabilité que le réseau 4G ET le réseau filaire soient en panne en même temps est quasi nul. C'est dans ce sens qu'un routeur 4G est une garantie pour le télétravail. À noter que ce qu'on appelle communément "internet garanti" dans le monde professionnel, ce n'est pas une connexion à internet qui n'a aucune chance de tomber en panne, c'est une connexion à internet pour laquelle le FAI s'engage à réparer rapidement ou à dédommager autrement. Ma définition correspond à celle qu'Orange donne à son service de connexion de secours 4G pour le grand public : https://assistance.orange.fr/assistance-commerciale/le-sav-de-vos-equipements-et-services/service-24h-garanti-partage-de-connexion-internet_210979-754230
Bonjour ! Concernant l'antenne, je n'en ai pas, Netgear non plus, et j'ai fait le choix de ne pas m'en procurer autrement car ça n'aurait pas été pertinent : qu'est-ce que l'influence d'une antenne <b>chez moi</b> aurait démontré ? À mon avis rien qu'on puisse généraliser ou transposer facilement. Concernant la 5G… Il s'agit d'un routeur 4G, comme je l'ai bien écrit, il n'y a donc pas à tester la compatibilité 5G ;-) En revanche mon prochain test est celui du routeur mobile 5G et Wi-Fi 6 Netgear Nighthawk M5 !
Ah bah oui, bien vu, je n'ai même pas fais attention 🤦🏼 +1
Pas de soucis ;}
Ah bah oui, bien vu, je n'ai même pas fais attention 🤦🏼 +1
[…] Aller à la source […]
Tu penses qu'un router ou modem va te garantir internet ?
Pourquoi?
Un internet garanti ne peut l'être que par le FAI...
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