Test du Nikon Z50 II : un appareil photo accessible qui en a sous le capot

Initié à l’horizon 2020, le renouveau de Nikon sur le segment de la photographie hybride avait démarré fort avec son Z9, progressivement suivi du Z8, Zf et du Z6 III. Poursuivant sur sa lancée, le constructeur japonais pose enfin la dernière pierre à l’édifice sur son segment APS-C, avec un Z50 II aux allures de mini Z6 III. Un boitier à l’allure très prometteuse et sage… voire peut-être un peu trop ? Coup d’œil sur le nouveau venu.

Nikon Z50 IIFiche technique

Ce test a été réalisé à l’aide d’un appareil photo prêté par le constructeur.

Nikon Z50 IIDesign et ergonomie : Un mini Z6 III

Reprenant la même philosophie que le Z6 III, ce petit Z50 II ressemble pour ainsi dire, énormément à son prédécesseur. Avec des dimensions de 127 x 97 x 665 mm pour 520 g, on peine à voir une vraie évolution à l’œil nu. Néanmoins, c’est lors de la prise en main que tout se révèle.

Avec sa nouvelle poignée plus creusée rappelant une nouvelle fois ses aînés pleins formats, la prise en main du petit APS-C est exemplaire, rappelant les sensations que l’on retrouvait sur les anciens appareils reflex de la marque. Côté poids, la compacité du boîtier, associée à une petite optique à focale fixe, comme les 40mm f/2 (plein format) ou le 24 mm f/1.7, font de ce couple un appareil tout équipé polyvalent sous la barre des 700g.

Mélangeant arrêtes anguleuses et bords arrondis généreux, la prise en main de ce petit Z50 II est une grande réussite, assurant confiance pour les prises de vues à une main, même équipé d’un zoom à fort débattement comme le NIKKOR Z DX 50-250mm f/4.5-6.3 VR ou le gigantesque NIKKOR Z DX 28-400mm f/4-8 VR. L’accessibilité aux boutons est excellente, avec des sensations se rapprochants grandement de celles son aîné, le Nikon Z6 III, en améliorant significativement la copie de son prédécesseur.

On notera pour seul changement majeur l’apparition bienvenue d’un bouton « Picture control » entre la molette arrière et le bouton de réglage des ISO, permettant de faciliter l’usage des filtres de prise de vue, notamment le noir & blanc.

Bien qu’ayant fait le choix d’un chassis en magnésium, assurant la solidité et la longévité du boîtier, Nikon fait l’impasse sur les matériaux onéreux pour son milieu de gamme APS-C, en composant son dernier né de plastique. Malgré tout, celui-ci est assuré comme étant résistant aux intempéries et à la poussière. Un point positif pour ce genre de petits boîtiers souvent exempts de tropicalisation.

Du côté des connectiques, le Z50 II est bien fourni, avec un ensemble très complet. Sur sa partie gauche, on retrouvera un port micro et casque ainsi qu’un micro HDMI. Un port USB-C servant à la recharge du boîtier ainsi qu’au transfert de données est également disponible.

Concernant le stockage, un unique port SD UHS-II est accessible sous le boîtier aux côtés de la nouvelle batterie EN-EL25a, censée améliorer l’autonomie d’environ 10 %. Celle-ci est rechargeable via le port USB-C de l’appareil ainsi que via un boîtier de charge externe vendu séparément.

Nikon Z50 IIVisée : ( Très ) compact mais lumineux ! 

Toujours équipé d’un viseur OLED de 2,36 Mpts, le viseur électronique du nouveau Z50 II ne gagne pas en taille ou en confort, mais en luminosité ! Avec ses 1000 cd/m² ( contre 500 cd/m² sur l’ancien modèle ), le petit viseur compact gagne énormément en lisibilité, notamment en conditions lumineuses compliquées.

Satisfaisant en terme de fluidité et de définition, on regrettera tout de même l’absence de gain de définition qui aurait fait beaucoup de bien à ce petit viseur. Seul appareil à en être encore équipé, le Z50 II est toujours équipé du petit flash pop-up, mais cette fois-ci dans un format plus compact.

Du côté de l’écran arrière tactile, le changement est de taille ! Terminé l’écran sur charnière, avec l’arrivée attendue de la rotule 3 axes. Conservant néanmoins sa définition de 1,04 Mpts sur 3,2 pouces, le gain de confort est particulièrement notable pour les prises de vues sans viseur, délestant enfin Nikon de cette critique répétitive sur l’absences de rotule pour l’ensemble de son parc de boîtiers photos.

Compatible pour le vlog et lumineux, l’écran s’avère agréable et lisible dans la majorité des situations, permettant tant les prises de vues que la navigation dans les menus, tout en pouvant être rangé de revers pour le protéger en déplacement. À noter, les prises de vues verticales seront néanmoins uniquement possible via le mode photo. Un petit manque regrettable tant ce boîtier pourrait s’avérer pratique pour la captiation de formats verticaux courts.

Nikon Z50 IIContrôle et navigation : l’évolution discrète mais efficace

Comme mentionné plus haut, on ne retrouve pour seule grosse différence sur ce nouveau Z50 II que le bouton « Picture Control » sur la face supérieure.

Toujours équipé de deux touches de personnalisations Fn1 et Fn2 (associés en paramètres d’usine au mode autofocus et à la balance des blanc), on retrouve les mêmes deux roues crantées ainsi que les trois boutons Rec, ISO et compensateur d’exposition, alignés désormais derrière le déclencheur, se rapprochant de ce qu’on retrouve sur les boîtiers full frame de la marque.

Pour ce qui est des menus, pas de changement chez le fabricant japonais. Dans cette même idée, un nouveau bouton dédié au réglage de la rafale fait également son apparition au même emplacement que sur le Z6 III. En terme de navigation pure, on retrouve la même facilité tant au tactile qu’au trèfle, toutes deux disponibles par défaut. En outre, le bouton « i » sur la face arrière est toujours de la partie, permettant un accès rapide aux principaux réglages du boîtier (personnalisable) que ce soit sur l’écran ou dans le viseur. Une fois n’est pas coutume, on ne retrouvera pas de joystick sur cette itération APS-C. L’option étant toujours réservée aux monture pleins format de la firme.

Nikon Z50 IIQualité d’images : Du neuf avec du vieux

Reprenant le capteur CMOS de 20 Mpx ni rétroéclairé ni empilé, Nikon fait un peu les fonds de tiroir pour optimiser le prix de vente de son nouvel APS-C.

Non stabilisé, ce capteur n’est pas foncièrement mauvais et assure des cliché de qualité et tout en revêtant une bonne colorimétrie fiable. Il en résulte des fichiers de 5568 x 3712 pixels, possédant une latitude de recadrage modérée mais satisfaisante.

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Côté chiffres, des Raws sans perte pesant autour des 30 Mo et des Jpeg autour des 7 Mo sont à compter, ce qui reste une taille raisonnable due à la taille du capteur. Bien que celui-ci ne soit pas plus défini, comme sur le Canon EOS R50 et ses 25,5 Mpx ou encore le Fujifilm X-M5 et ses 26 Mpx, vendus dans la même gamme de prix, les fichiers sont de qualités et supportent un recadrage de 50 à 100 %.

Malgré ces quelques points d’amertumes, c’est en se penchant du côté du processeur que le sourire revient. Si Nikon nous avait agréablement surpris en intégrant son excellent EXpeed 7 sur tous ses boîtiers plein format, heureuse est la découverte de le retrouver jusqu’à son entrée de gamme APS-C.

Toujours très performant, et ayant déjà fait ses preuves sur le Z9, Z8 ou encore le Zf, le couple offre des performances particulièrement convaincantes faisant reconsidérer ce capteur qu’on aurait pu bouder dans un premier temps. Se rapprochant une nouvelle fois grandement de ce qu’on peut retrouver sur le Z8 ou le Z9, les performances ne sont tout de même pas du même calibre à cause des capacités du capteur, ni empilé ni rétro éclairé. On retrouvera notamment du rolling shutter bien visible en obturateur électronique et des effets de banding suivant les types d’éclairages.

Proposé en kit avec le Nikkor Z DX 16-50mm f/3.5-6.3 VR, nous avons de nôtre côté, oscillé entre ce petit 16-50mm et un objetif à focale fixe, le Nikkor Z DX 24mm f/1,7, afin de maintenir un maximum de compacité lors de nôtre test. Même si le capteur affiche la même plage ISO que son prédécesseur, l’arrivée du Expeed 7 fait pourtant la différence dans le rendu de la montée en bruit numérique.

Offrant une image quasi parfaite jusqu’à 800 ISO, plage à partir de laquelle on sent une montée progressive du bruit, ce petit Z50 II s’en sort particulièrement bien jusqu’à 3200 ISO; avant de perdre en superbe de façon plus franche, à partir de 6400 ISO.

La colorimétrie restant un atout de ce capteur, la montée de bruit ne gêne pas vraiment la fiabilité des couleurs jusqu’au palier raisonnable de 12 800 ISO, moment à partir duquel les détails disparaissent aussi peu à peu. À ce stade, l’image se dégrade irrémédiablement jusqu’à 204 800 ISO étendu, plage à laquelle la photo n’est franchement plus exploitable du tout. Pour ce qui est de la gestion colorimétrique et des fortes dynamiques, le comportement de ce Z50 II est similaire à ce que l’on peut retrouver sur son prédécesseur mais s’avère tout de même très satisfaisante, avec environ 2 à 3 IL de marge pour les images surexposées et 3 à 4 IL pour les images sous exposées.

Dans les cas les plus nécessiteux, on pourra pousser encore d’un IL supplémentaire au prix d’une dérive chromatique importante. Faute de parc optique DX suffisamment complet, l’absence d’optiques lumineuses aura pour principal effet sur ce Z50 II de faire perdre rapidement les hautes lumières, avec des blancs expressément brulés et un bruit qui aura vite tendance à s’installer.

Nikon Z50 IIPerformances : Le redoutable EXpeed 7 aux commandes

Equipé d’un autofocus hybride à 209 points AF (détection de phase + de contraste), ce petit Z50 II surprend par ses capacités. Associé au désormais célèbre Expeed 7, les performances du boîtier sont tout simplement sans comparaison avec ses prédécesseurs sur le segment APS-C.

Bien qu’exempt de la moitié des points focus des boîtiers professionnels de la marque (493 pts pour le Nikon Z9), le dernier né est désormais extrêmement véloce et précis dans la reconnaissance de sujet complexes et devient le premier boitier APS-C de la firme à intégrer le système d’AF 3D Focus. De façon exhaustive, on retrouvera sur ce Z50 II des capacités d’autofocus d’appareil de gamme largement supérieure avec la possibilité d’accrocher et suivre avec précision les cibles suivantes : humains (yeux, visage, torse), voitures, motos, vélos, trains, avions (cockpit, face avant et carlingue), oiseaux et animaux domestiques (référencés comme félins et canidés avec la possibilité de reconnaitre les yeux, la tête et le corps complet). Le tout sélectionnable manuellement au tactile ou de façon automatisée par l’appareil.

Sur le terrain, on retrouve sans surprise les très belles performances de l’EXpeed 7 qu’on avait déjà eu plaisir à utiliser sur le reste de la gamme. Particulièrement rapide et fluide, il ne fait presque jamais défaut y compris en basse lumière avec des capacités qui raviront les photographe animaliers ou portraitistes qui pourront se targuer de faire des photos parfaitement nettes, même au plus grandes ouvertures, à main levée. Avec son taux d’erreurs très faible, cet AF est définitivement l’une des forces majeures de la nouvelle gamme Z et surtout de son APS-C.

Du côté de la rafale, obturateur identique oblige, les performances en terme de rafale mécanique se retrouvent très similaire au prédécesseur. Avec une capacité de rafale entre 30s et 1/4000e, la rafale mécanique s’avère plutôt bruyante et le passage du mode mécanique au mode électronique ne se fait que par l’activation du mode silencieux du boîtier. Un système étonnant et peu intuitif qui ne laisse d’apparence à l’utilisateur que la possibilité de passer du mode mécanique au mode premier rideau seulement.

Associé aux modes AE/AF, les capacités du Z50II se limitent à 11 i/s en obturation mécanique et 15 i/s en obturation électronique. Des chiffres raisonnables permettant d’obtenir une décomposition nette du mouvement avec une garantie de mise au point efficace. Pour ce qui est du buffer, on attendait un peu au tournant ce petit Z50 II à l’AF aiguisé… et nous ne sommes clairement pas déçu !

Si on retrouve 200 images environ en Raw + JPEG à 15 i/s, c’est en en RAW uniquement que le buffer accueille le plus d’images avec un shoot continu jusqu’à 300-320 images sans interruptions. De belles capacités qui complètent très bien son excellent AF, et démarquant le Z50 II de ses concurrents directs. Pour les amateurs de photographie sportive ou animalière, Nikon intègre également en plus de l’Expeed 7, son système de pré-déclenchement, enregistrant 1 seconde avant l’appui sur le déclencheur, ainsi qu’une rafale C30 (à 30 i/s avec AF en JPEG). Malheureusement, tout n’est pas rose, et l’autonomie est clairement le point sur lequel il est regrettable de se pencher.

Malgré une nouvelle batterie EN-EL25a, censée augmenter l’autonomie de l’appareil d’environ 10 %, les résultats sur le terrain montrent une capacité de seulement 200 à 300 images avec une batterie complètement chargée. De plus, la météo n’étant pas l’alliée des appareils hybrides, ces capacités seront encore amputées de façon significative en fonction des conditions dans lesquelles vous utiliserez ce Z50 II, faisant encore baisser l’autonomie. Un point faible notable donc, qui forcera à se munir de plusieurs batteries ou d’une batterie externe compatible pour recharger régulièrement vôtre boîtier.

Nikon Z50 IIQualité vidéo : Ce qu’il faut là ou il faut

Globalement complète et bien pensée, la partie vidéo ne fait pas défaut sur ce Nikon Z50 II. Disposant de capacités avancées comme des formats HLG ou N-Log, du focus peaking, des waveform ou des zebras, le boîtier est compatible avec une utilisation en webcam grâce au protocole UAC/UVC ainsi qu’avec les Luts développés par RED pour Nikon. Plus classiquement, on retrouve sur ce petit boîtier des capacités d’enregistrements allant du 4K 30p en H.265, en passant par de la 4K 60p (au prix d’un crop 1,5x), jusqu’à de la 5,6k suréchantillonnée, particulièrement riche en détails.

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Sans oublier le ralenti en Full HD à 120p, les capacités de ce petit appareils sont donc assez surprenantes. reprenant les éloges données précédemment pour ses capacités AF affutés et fiables, la vidéo est globalement très plaisante avec ce petit boîtier.

Néanmoins, les problèmes inhérents au capteurs sont toujours de mise pour le mode vidéo. L’absence de stabilisation du capteur rendant la captation très sensible, associée à d’importants effets potentiels de bending. Bien que la stabilisation numérique soit de la partie, le crop nécessaire pour l’utiliser (1,15x) est frustrant en plus du fait que les résultats ne soient pas suffisants sans le soutien d’une optique stabilisée. On vous conseillera donc très vivement l’utilisation d’un pied ou d’un bras stabilisé pour vos captations vidéos.

Nikon Z50 IIPrix et disponibilité du Nikon Z5OII

Le Nikon Z50 II est disponible dès à présent au tarif de 999 euros boîtier nu. Également disponible en kit, on le retrouvera avec le Nikkor Z DX 16-50mm f/3.5-6.3 VR au tarif de 1149 € ou encore avec le Nikkor Z DX 18-140 mm f/3,5-6,3 VR au tarif de 1419 €. Pour les désireux d’un gros pack complet, on retrouvera également le boîtier associé au 16-50 mm et le Nikkor Z DX 50-250 mm f/4,5-6,3 VR pour la somme de 1399 €.