On a joué avec la Nintendo Switch OLED : le vrai changement dans la continuité

 
Annoncé par surprise début juillet, la Nintendo Switch (modèle OLED) est déjà passée entre nos mains, histoire d’avoir un premier aperçu avant son arrivée le 8 octobre prochain. Premier tour du propriétaire pour savoir si les changements sont d’ampleur.

« Est-ce que c’est vraiment intéressant l’écran OLED pour des jeux Nintendo ? » « Ok, l’écran est plus grand, mais si c’est pour jouer sur sa TV, quel intérêt ? » « Et pourquoi payer bien plus cher alors que c’est la même ? » Après l’annonce par surprise de la future Nintendo Switch (modèle OLED) –de son vrai nom–, les questions étaient nombreuses à nous assaillir, aussi bien sur l’apport d’un écran OLED qui ne soit pas 4K que sur l’absence de toute montée en gamme technologique pour l’accompagner.

Alors, lorsque l’on nous a proposé d’aller déjà voir de plus près à quoi ressemblait cette nouvelle console hybride, notre curiosité n’a pas tardé à se réveiller. Seul bémol à cette découverte, aussi ennuyeux pour nous comme pour vous, lecteurs : nous devons vous raconter ce que nous avons vu et notre ressenti par rapport aux annonces faites par Nintendo. L’événement était une présentation « privée » de la firme, sans possibilité de filmer ou photographier. Vous ne verrez pas de nouvelles images de notre prise en main.

De petits ajustements bienvenus sur le design

Avant sa sortie officielle le 8 octobre prochain, la nouvelle Switch s’est donc dévoilée à nous, avec son nouveau design tout en blanc et noir. Il faut avouer que c’est assez élégant. Le revêtement n’est pas tout à fait le même, sans que l’on ne soit réellement capable d’expliquer la sensation de différence. Le blanc fait plus texturé, plus mat. Mais la prise en main par les Joy-Con reste la même, les manettes étant rigoureusement les mêmes, avec leurs avantages… et leurs possibles défauts de Drift qui n’ont pas été corrigés.

Du côté des petites touches de changement, sur le haut à gauche, le bouton d’alimentation n’est plus rond, mais rectangulaire, tout comme les touches volume +/- qui ont été redessinées. À droite, le slot pour insérer les cartouches de jeu est également repensé. Son ouverture est plus large, mais accueille les mêmes dimensions de cartouche, et se referme mieux, sans doute pour éviter l’espèce d’encoche qui existait jusque-là pour ouvrir l’espace.

La nouvelle Nintendo Switch OLED // Source : Nintendo

Au dos, on trouve un nouveau support pour poser la Switch en mode sur table. Il est cette fois sur toute la longueur de la console, à la façon de celui des tablettes Microsoft Surface Pro, et cela apporte un véritable confort, avec un pied inclinable qui peut pratiquement mettre la console à plat. Cela permet surtout de bien mieux s’adapter à votre angle de vue. Mais c’est aussi une véritable bénédiction pour votre tranquillité d’esprit lorsque la console est ainsi posée. Plus d’inquiétude de la voir glisser à cause de cet ancien pied semblable à une mini cale bancale et peu solide. L’ensemble est extrêmement stable pour jouer en mode sur table et on apprécie de pouvoir ajuster l’inclinaison selon ses envies.

Les contours de la console sont plus brillants et ce n’est pas seulement parce que le modèle en main est neuf. La finition fait un peu plus premium. Le système audio a également été revu et l’on trouve désormais deux haut-parleurs repositionnés sur la tranche inférieure, dans une ouverture plus large. Cela donne plus d’ampleur à l’expérience audio en jeu sans avoir besoin de faire cracher le tout.

Un écran vraiment somptueux

Passons au gros morceau, la dalle. C’est le cœur de la nouvelle déclinaison de la Switch avec son écran OLED de 7 pouces. Dès qu’on prend en main la console, on est étonné d’avoir une Switch aux mêmes dimensions alors que l’écran paraît si grand. Et l’expérience en devient totalement différente. On en prend plein les yeux dès l’allumage tant l’ajout de l’OLED par rapport à l’ancienne dalle LCD (de 6,2 pouces) donne un coup de modernité.

Partie sur Nintendo Switch OLED
Une partie de jeu vidéo sur la Nintendo Switch OLED // Source : Nintendo

C’est un peu comme la première fois que vous avez troqué votre smartphone avec une dalle LCD pour de l’Amoled ou du Super Retina (iPhone). Soudainement, l’image devient plus éclatante, plus colorée, plus contrastée, avec des noirs vraiment noirs… Bref, comme si elle avait pris un coup de polish. En fait, c’est vraiment ça. On notera juste que l’écran malgré son agrandissement dans un châssis pourtant identique conserve une fine bordure, mais toujours bien visible, tout autour. En ajustant aussi bien l’intégration de la dalle comme sur la Switch Lite, on aurait presque pu espérer une diagonale d’écran un peu plus grande dans le même encombrement.

Nous avons pu tester le nouvel écran — qui reste en 720 px malheureusement — et son nouveau format sur trois jeux maison : Mario Kart 8 Deluxe, Super Mario Odyssey et The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Trois titres qui font évidemment la part belle aux couleurs marquées, à la direction artistique ou aux dessins tout en rondeur des univers de Nintendo. Avec ses couleurs pétantes, Super Mario Kart 8 Deluxe est forcément plus beau. C’est tout bête à dire, mais dans un jeu aux couleurs vives et aux contrastes pareils, le rendu sur un écran bien plus qualitatif est fort appréciable, que vous jouiez en solo ou à deux. De même sur Super Mario Odyssey qui reprend le même game design dans l’idée. La scène initiale de nuit du village de chapeaux dans la brume avec la lune en fond change de dimension sur un écran OLED, prenant un coup de modernité, comme si on avait un Mario en véritable film d’animation Pixar sous le nez.

Les jeux promettent d’être plus beaux sur la Switch Oled // Source : Nintendo

Nous avons ensuite pu refaire le début de Breath of the Wild. Avec sa patte graphique si particulière, le dernier opus des aventures de Link se peaufine. Ce qui est apparu le plus étrange, c’est que la dalle OLED plus grande a aussi fait ressortir des détails auxquels nous n’avions jamais véritablement prêté attention (une brume bien présente par endroit, les touffes d’herbe ailleurs…). Les effets de lumière du soleil sur le paysage, comme sur certaines courses de Super Mario Kart, bien plus somptueuses grâce à la force de la technologie OLED. Il faut aussi reconnaître que certains éléments lumineux, dont la couleur était poussée sur le jeu pour mieux apparaître sur une dalle LCD, vont avoir tendance à « baver » tellement ils seront soudainement devenus flashy façon néon. On pense notamment aux couleurs rouge ou bleu du piédestal s’illuminant dans le Sanctuaire de la Renaissance lorsque la tablette Sheika y est posée.

Un mot sur la station d’accueil qui accompagne la Switch OLED. Elle sera disponible en blanc, assortie à la nouvelle version de la console. Le nouveau dock existe aussi en coloris noir habituel avec Switch aux Joy-Con bleu et rouge. Et comme celle-ci, elle est plus élégante, avec l’intérieur en noir brillant. Ses bords misent davantage sur des courbes douces. Au dos, on peut désormais retirer l’intégralité du cache pour brancher les câbles. Certes, elle perd un port USB, mais elle récupère un port Ethernet pour se connecter à Internet. Cela s’avérera à terme bien plus utile pour jouer en réseau, voire jouer en cloud gaming, l’un des nouveaux dadas de Nintendo. On apprécie aussi l’ouverture pour faire mieux passer les câbles.

Bonne nouvelle : la Switch OLED est compatible avec l’ancien dock. Et l’ancienne Switch est compatible avec le nouveau dock qui devrait plus tard être vendu séparément.

Un modèle qui pèse un peu plus

Du côté des mauvais points, il y a le poids. La Switch OLED ne fait certes que 23 grammes de plus, mais cela se sent en main, notamment si vous avez tendance comme nous à positionner vos doigts bien au centre à l’arrière pour soutenir le tout. Au bout de 15 minutes de jeu, nous avons déjà ressenti le surpoids de l’écran. Imaginez au bout de quelques heures de jeu… Ce n’est pas non plus une enclume, loin de là ! Mais il faut le savoir si vous comptez avant tout vous servir de la console en mobilité. Cela va muscler vos doigts avant de finir par s’y faire.

De cette première prise en main, on en retire néanmoins une première impression plutôt positive. Les changements visuels sont réels sans bouleverser l’expérience globale. Celle-ci tend plutôt à être améliorée lorsque vous jouez en mobilité. Car pour les adeptes du jeu sur écran externe, hormis le fait d’avoir une nouvelle station d’accueil élégante avec un port Ethernet, le changement ne sera pas visible, voire inintéressant.

La Switch OLED semble bel et bien s’adresser avant tout aux nouveaux joueurs ou à ceux qui détiennent la toute première version et qui vont gagner en autonomie (la même que pour la V2). Car pour le reste, le moteur reste le même, seul le châssis change. Savoir si cela vaut le coup est une affaire de goût et d’utilisation. Mais aussi de coût avec environ 50 euros de plus sur la facture. Une somme non négligeable si vous n’utilisez la console hybride qu’à la maison.

La Nintendo Switch (modèle OLED) sera disponible le 8 octobre prochain autour des 350-360 euros.

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