Nintendo Switch et « obsolescence programmée » : nouvelle plainte en Europe contre les Joy-Con

Un problème récurrent sur la Switch

 
Accusé depuis des années « d’obsolescence programmée » sur ses Joy-Con, Nintendo fait désormais face à une plainte déposée devant la Commission européenne pour les défaillances prématurées constatées sur les manettes de la Switch… une plainte portée par les témoignages de quelques 25 000 consommateurs.
Joy-Con de Nintendo Switch
Les manettes Joy-Con de la Nintendo Switch sont sujettes à des pannes fréquentes et décelées très vite après l’achat // Source : Sara Kurfeß sur Unsplash

L’UFC Que Choisir avait porté plainte en septembre contre Nintendo France pour les pannes récurrentes observées sur les Joy-Con de la Switch, mais c’est désormais à un niveau européen que le géant japonais va devoir s’expliquer : le Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC) vient en effet d’enclencher le mécanisme « d’alerte externe », explique l’UFC dans un communiqué. Initié pour « pratiques commerciales trompeuses, agressives et déloyales », ce protocole va permettre d’ouvrir une enquête européenne sur les pannes constatées sur les Joy-Con. Elle devrait aussi forcer Nintendo à répondre de ces défaillances devant la Commission européenne.

Cette action intervient après que l’UFC Choisir a mis en demeure Nintendo de proposer une réparation gratuite des Joy-Con en novembre dernier. L’association française de défense des consommateurs avait par ailleurs proposé un guide permettant ce genre de réclamations, en s’appuyant sur des ressorts juridiques bien souvent méconnus du grand public. Un guide accessible au bas de ce communiqué.

Nintendo bientôt confronté aux autorités européennes, mais pas seulement…

Comme l’explique l’UFC Que Choisir, non content de porter la plainte devant la Commission européenne, le mécanisme d’alerte externe s’étend aussi aux autorités nationales des consommateurs. Pour la France, la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) sera donc saisie, avec les conséquences que cela devrait représenter pour Nintendo.

Il faut préciser que ces mesures ne sont pas superflues, depuis 2017 et le lancement de la Switch, les joueurs font part de problèmes récurrents avec les Joy-Con. Les pannes sont souvent liées à un problème surnommé « Joy-Con drift », qui déclenche en jeu des actions non demandées à cause de faux positifs. Un problème pour lequel Nintendo a déjà présenté des excuses. Mais comme nous l’expliquions cet été, ces excuses n’avaient pas été couplées à une quelconque solution probante pour les utilisateurs concernés.

Tout le travail mené par l’UFC Que Choisir et les autres associations de consommateurs en Europe aura donc été de réunir des témoignages pour faire pression sur Nintendo et déclencher une action unifiée et concertée. En France, 9100 témoignages ont ainsi été déposés à cette heure (il est toujours possible de le faire à cette adresse), contre près de 25 000 en Europe grâce aux appels des associations de consommateurs belge, néerlandaise, portugaise, italienne, norvégienne, slovaque, slovène et grecque, toutes membres du BEUC.


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