Aujourd’hui, l’un des principaux freins à l’achat d’une voiture électrique reste l’autonomie, même si cet aspect ne cesse de s’améliorer au fil des années. Sans parler du réseau de bornes de recharge qui s’étoffe aussi grandement, en France et dans le reste du monde.
Néanmoins, le défi actuel des constructeurs est de proposer des véhicules pouvant parcourir la plus grande distance possible tout en passant le moins de temps à la borne. Un objectif loin d’être atteint par tout le monde, comme le prouve le test des 1 000 kilomètres conduit par le youtubeur norvégien Bjørn Nyland.
Une belle avancée
Outre le systèmes 800 volts, qui équipe de plus en plus de modèles comme les Porsche Taycan et autres Kia EV6 et qui permet de réduire considérablement le temps de recharge, les constructeurs et équipementiers planchent sur une autre technologie. Il s’agit cette fois-ci des batteries solides, très prometteuses.
Affichant une meilleure densité énergétique et moins propices à la surchauffe, celles-ci peuvent donc accueillir plus de cellules. Résultat, le pack est plus compact et plus léger permettant d’offrir une autonomie plus importante. Il pourrait alors s’agir d’une réponse très efficace au prix encore élevé des batteries, alors que la seule solution actuellement viable est simplement d’intégrer des accumulateurs plus petits dans les voitures.
Une stratégie notamment envisagée par Renault. Le constructeur français travaille lui aussi sur les batteries solides, avec l’aide d’Airbus.
Pour l’heure, les batteries à l’état solide ne sont pas encore vraiment d’actualité, notamment en raison de la difficulté à industrialiser le processus de fabrication. Selon Nissan, les premiers véhicules de série équipés de cette technologie ne devraient pas voir le jour avant 2028. Néanmoins, une solution intermédiaire est actuellement en train d’émerger : les batteries semi-solides.
Celles-ci se rapprochent des batteries Lithium-ion avec un électrolyte liquide, mais elles n’utilisent pas de liant, ce qui permet d’augmenter leur densité. Pour l’heure, seul Nio semble toutefois avoir avancé sur le sujet, alors que la marque avait promis l’arrivée d‘une batterie semi-solide de 150 kWh dans ses ET5 et ET7. C’est désormais quasiment chose faite.
Jusqu’à 1 000 kilomètres
Comme l’annonce le site chinois CNEVPost, la production de ce pack semi-solide vient tout juste de débuter, au sein de l’usine de WeLion, l’entreprise chargée de fournir cette technologie à Nio. Ainsi, la marque sera la première au monde à proposer un véhicule de série doté de cette batterie.
La production à grande échelle débutera quant à elle au cours des prochaines semaines, alors que cet accumulateur se retrouvera bientôt sous le plancher des Nio ET5 et ET7, au cours du premier trimestre 2023 si tout se passe bien.
D’une capacité de 150 kWh, celui-ci devrait alors permettre aux deux berlines électriques de parcourir jusqu’à 1 000 kilomètres en une seule charge selon le cycle chinois CLTC. Il faut donc toutefois retirer environ 15 % pour avoir la valeur avec le cycle européen WLTP, ce qui correspond peu ou prou à 850 kilomètres environ. Un record, alors que la Mercedes EQS et la Lucid Air affichent actuellement une autonomie record pour une voiture de série, avec 780 km au compteur selon les versions.
Il faudra toutefois faire encore preuve de patience avant de voir arriver la première batterie totalement solide sur nos voitures électriques. Mais lorsque ce sera le cas, il devrait s’agir d’une véritable révolution pour l’industrie automobile. Selon Nissan, le coût du kWh produit à l’aide de ces batteries sera tellement bas qu’il sera possible d’atteindre la parité avec les modèles thermiques d’ici à 2030.
Car pour l’heure, ce n’est pas encore le cas, même si un rapport de France Stratégie montre qu’il est moins onéreux de posséder une voiture électrique qu’une auto à combustion interne grâce au coût plus faible de l’entretien et de l’électricité.
Pour rappel, la Nio ET7 est d’ores et déjà commercialisée dans certains pays d’Europe tels que la Norvège et l’Allemagne avec ses batteries classiques de 75 et 100 kW. Celles-ci sont compatibles avec le battery swapping, via des stations implantées dans les deux pays pré-cités. Ce qui permet de « recharger » la batterie en seulement cinq minutes, avec un échange motorisé et automatisé.
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