« On reste compétitifs » : pourquoi ce constructeur chinois de voitures électriques reste serein face aux droits de douane européens

 
Le constructeur chinois Nio s’apprête à lancer sa marque Firefly en Europe, malgré la hausse des droits de douane qui entrera en vigueur dès le mois de juillet. Une mesure qui ne fait pas peur à l’entreprise, qui promet tout de même un tarif très compétitif pour ses futures voitures électriques.
Nio ET9
Nio ET9 // Source : Nio

Si vous ne connaissez pas encore Nio, préparez vous à en entendre beaucoup parler lors des prochaines années. Et pour cause, le constructeur chinois fondé en 2014 par William Li et actuellement basé à Shanghai se déploie en plus en plus en Europe, même si la France en est pour le moment privée.

Une marque abordable

La firme vient ainsi d’annoncer le lancement de son nouvel EL8 dans plusieurs pays sur le Vieux Continent. Tandis que dans le même temps, Bruxelles vient d’annoncer une hausse des droits de douane pour les voitures électriques produites en Chine. Une mesure décidée comme une punition, puisque la Commission Européenne accuse les constructeurs venus de l’Empire du Milieu de concurrence déloyale. En cause, des subventions accordées par le gouvernement chinois, qui leur permettrait d’afficher des prix très bas, et ainsi de casser le marché.

Désormais, des taxes allant jusqu’à 38 % s’appliqueront sur l’importation des autos produites en Chine, afin de réduire la différence tarifaire avec leurs homologues européennes. Cela ne semble toutefois pas vraiment effrayer Nio, dont le PDG s’est récemment exprimé dans les colonnes du site spécialisé CNEVPost. Et ce alors que la jeune entreprise prépare le lancement de sa nouvelle sous-marque Firefly, qui sera notamment conçue pour le marché européen.

Sous la bâche se cacherait cette fameuse Firefly // Source : Weibo

Si la hausse des droits de douane aurait pu la dissuader de venir chez nous, cela ne semble absolument pas être le cas, bien au contraire. L’homme d’affaires a d’abord affirmé son opposition à cette mesure, en affirmant que cela n’est pas juste. Pour lui, l’Europe est un modèle en ce qui concerne les énergies vertes et la mobilité durable, et imposer une hausse des taxes sur les voitures électriques est assez illogique. Il précise cependant que cette dernière n’est pas encore définitive.

S’il exprime son mécontentement vis-à-vis de la décision de Bruxelles, le dirigeant se veut tout de même rassurant. Il indique que même si cette hausse des droits de douane est confirmée, cela ne remettra pas en cause le fait que les voitures vendues par sa marque Firefly resteront très compétitives en Europe.

Une production européenne ?

Comme le rappelle CNEVPost, les voitures estampillées Firelfy devraient afficher des prix compris entre 100 000 et 200 000 yuans, ce qui équivaut à 12 900 et 25 700 euros environ selon le taux de change actuel. Des tarifs qui seront donc évidemment revus à la hausse, puisque Nio va devoir faire face à 31 % de taxes à l’importation. Des frais qui seront en partie répercutés sur le prix de vente, même si le constructeur devrait également rogner sur ses marges pour limiter les dégâts pour les clients.

Les premières livraisons sur le continent devraient démarrer d’ici au 2ᵉ trimestre 2025. Notons qu’une production en Europe n’est pas exclue par le constructeur chinois, bien au contraire. Son PDG a en effet affirmé que cela serait envisagé une fois que le volume de ventes sera suffisant. Il vise alors au moins 100 000 unités par an avant de réfléchir à une fabrication locale.

Onvo L60 // Source : Onvo

Si le lancement de Firefly devait se faire en priorité en Europe, c’est finalement la Chine qui sera servie en premier, avec des voitures qui seront commercialisées d’ici à la fin de l’année 2024. Pour l’heure, on en sait très peu sur les autos prévues par l’entreprise, mais l’une des premières à arriver sera une auto assez petite, qui bénéficiera probablement de l’échange de batterie de Nio. Il s’agira sans doute d’une citadine ou d’une compacte, mais rien n’a encore été confirmée pour le moment.

Une situation qui affecte une autre marque de Nio. Il s’agit d’Onvo, qui vient de présenter son premier modèle, un SUV électrique nommé L60, et qui est également prévu pour l’Europe – dont la France.


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