Nio, le constructeur chinois de voitures électriques, retenté son pari avec le lancement de son Nio Phone 2.
Le lancement d’un nouveau modèle seulement 10 mois après le premier témoigne d’une stratégie particulièrement agressive.
Ce smartphone, successeur du modèle lancé en septembre 2023, n’est pas qu’un simple smartphone : il incarne la vision d’une expérience utilisateur totalement intégrée entre votre véhicule et votre vie numérique.
Une fiche technique qui en jette, mais pour quoi faire ?
Le Nio Phone 2 ne lésine pas sur les caractéristiques techniques. Équipé du dernier processeur Snapdragon 8 Gen 3, il embarque un écran OLED Samsung E7 de 6,82 pouces avec une définition 2K et un taux de rafraîchissement adaptatif de 120 Hz (technologie LTPO). La luminosité maximale annoncée de 2 600 nits est impressionnante, mais rappelons que ces chiffres sont souvent à prendre avec des pincettes dans des conditions d’utilisation réelles. Ici, on parle sans doute d’un pic HDR reproductible dans des conditions spéciales.
Côté photo, Nio mise sur un trio de capteurs haut de gamme : un Sony LYT-T808 de 48 MP pour le module principal, accompagné d’un ultra grand-angle Sony IMX882 de 48 MP et d’un téléobjectif périscopique Sony IMX890 de 50 MP offrant un zoom optique 2,6x. Sur le papier, c’est du lourd, mais n’oublions pas que la qualité d’image dépend autant du traitement logiciel que du matériel.
La batterie de 5 020 mAh, compatible avec la charge rapide 80 W en filaire et 50 W en sans-fil, promet une autonomie confortable.
Nio fait le pari de la simplicité et du respect de l’utilisateur avec son Phone 2. Contrairement à des concurrents comme Xiaomi, connus pour leur interface logicielle chargée, Nio met en avant une expérience utilisateur épurée : zéro application préinstallée et zéro publicité.
L’intégration voiture-smartphone
Ce qui distingue vraiment le Nio Phone 2, c’est son intégration poussée avec les véhicules de la marque. Un bouton dédié sur le côté gauche du téléphone permet de contrôler diverses fonctions de la voiture. L’utilisation combinée de l’UWB (Ultra Wide Band) et du Bluetooth pour la fonction de clé numérique promet une sécurité accrue et une localisation plus précise du véhicule.
La fonctionnalité Nio Link pousse encore plus loin cette synergie en permettant d’interagir avec les applications du smartphone directement depuis l’écran d’infodivertissement de la voiture.
L’extension naturelle de la voiture
D’ailleurs, le Nio Phone n’est pas qu’un simple smartphone conçu par un constructeur automobile, c’est l’extension d’une vision technologique globale. Avant même de se lancer dans la téléphonie, Nio avait développé sa propre intelligence artificielle, incarnée par NOMI, l’assistant IA intégré au tableau de bord de ses véhicules électriques. Cet assistant rond, capable de changer d’expression faciale et de bouger en interaction avec l’utilisateur, est vraiment un élément de différentiation en Chine. Les utilisateurs aiment bien le déguiser, comme nous avions pu le voir.
Le smartphone apparaît donc comme une extension naturelle de cet écosystème, permettant d’étendre les fonctionnalités de l’IA au-delà de l’habitacle.
L’interface SkyUI du Nio Phone 2 pousse encore plus loin l’intégration de l’IA avec une intelligence générative intégrée. NOMI a évolué pour inclure NOMI GPT, permettant des interactions en langage naturel plus poussées.
Alors que des géants de la tech comme Xiaomi se lancent dans l’automobile, Nio fait le chemin inverse. C’est un pari osé dans un marché du smartphone ultra-concurrentiel et mature. Avec un prix de départ à 6 499 yuans (environ 825 euros), le Nio Phone 2 se positionne clairement sur le segment haut de gamme.
Nio est présent dans certains pays européens, mais pas en France. On attend l’arrivée d’une marque du même groupe : Firefly.
Si le lancement de Firefly devait se faire en priorité en Europe, c’est finalement la Chine qui sera servie en premier, avec des voitures qui seront commercialisées d’ici à la fin de l’année 2024.
Donc, pour le moment, patience.
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