Pour le moment, le raz de marées de voitures électriques chinoises n’a pas encore eu lieu en Europe. Alors oui, le nombre de voitures électriques produites en Chine et vendues en Europe ne fait qu’augmenter. Mais il fait aussi compter les acteurs européens ou américains qui produisent en Chine et vendent en Europe, comme Tesla, Dacia ou Mini par exemple.
Du côté des constructeurs « purement » chinois, comme BYD ou Nio par exemple, les ventes augmentent en Europe, mais se heurtent à différents obstacles, qui doivent un peu rassurer les constructeurs européens. Le plus grand des obstacles, c’est la récente hausse des droits de douanes qui touche les voitures électriques produites en Chine et vendues en Europe.
Cette hausse subite (et radicale pour certains constructeurs) a compliqué la mise en œuvre de la stratégie d’invasion de l’Europe par les constructeurs chinois. Pour gagner de l’argent avec leurs voitures vendues en Europe, les constructeurs chinois vont devoir bâtir des usines sur place. Le problème, c’est qu’une usine, ça coûte cher.
100 000 : le chiffre clef
Et justement, le patron français de Nio, récemment interviewé par Le Monde, a apporté quelques détails sur le sujet. On savait que Nio, à qui l’on doit l’excellente Nio ET7 et ses 1 000 km d’autonomie avec sa « recharge » en 3 minutes, voulait attendre de vendre environ 100 000 voitures par an en Europe avant d’implanter une usine sur le Vieux Continent. Et on comprend un peu mieux pourquoi.
Pour aller plus loin
« On reste compétitifs » : pourquoi ce constructeur chinois de voitures électriques reste serein face aux droits de douane européens
Nicolas Vincelot, le patron de Nio France explique qu’il « préférerait avoir un site en Europe, mais cela ne dépend pas des droits de douane, ça dépend d’abord du succès de nos véhicules ici : pour qu’une usine soit rentable, il faut qu’elle produise au moins 100 000 véhicules par an« . Cela a le mérite d’être clair. Et vendre 100 000 voitures électriques en Europe par an dans un contexte incertain, avec une marque peu connue ici relève du challenge. Surtout pour Nio qui a été créé il y a une dizaine d’années et qui n’est toujours pas rentable.
2025 : l’année des usines chinoises en Europe ?
D’autres constructeurs chinois se sont déjà lancés dans la construction d’usine, à l’image du géant BYD, le plus grand concurrent de Tesla, qui a signé avec la Hongrie. Mais il faut dire que cette entreprise a les reins plus solides financièrement que Nio. C’est également le cas du groupe chinois Geely (Volvo, Lotus, Polestar, Zeekr) qui pourrait utiliser les usines de Volvo dès 2025. Certains constructeurs attendent carrément l’ouverture d’une usine locale avant de se lancer en Europe. À l’image de Leapmotor avec Stellantis.
Les prochaines années s’annoncent riches en rebondissements dans l’industrie automobile mondiale. Les constructeurs chinois explorent en effet également la possibilité de batir des usines… aux États-Unis directement. La guerre mondiale économique sur la voiture électrique ne fait que commencer.
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