La voiture électrique à 15 000 € qui se “recharge” en 3 minutes déçoit déjà un peu

 
Si la nouvelle Nio Firefly devait initialement profiter de son propre réseau d’échange de batterie, cela ne sera finalement pas le cas. Le constructeur va finalement utiliser les stations déjà mises en place pour ses voitures électriques.

Encore peu connu en Europe, bien que déjà présent dans certains pays, Nio continue son développement. Et le constructeur chinois indépendant compte bien se faire une place de choix sur le Vieux Continent au cours des prochaines années. Pour cela, il mise évidemment sur ses voitures électriques produites en son nom, mais également sur une nouvelle citadine, vendue sous la marque Firefly.

Un changement de stratégie

Celle-ci est officiellement née à la fin de l’année 2024, avec la révélation de la citadine éponyme. Rivale de la Renault 5 E-Tech ainsi que de la Hyundai Inster, entre autres, cette dernière démarre tout juste sa commercialisation en Chine. Particulièrement abordable, elle coûte moins de 15 000 euros en Chine, et elle débarquera bientôt en Europe. Une très bonne nouvelle, qui devrait contribuer à rendre les voitures électriques plus abordables. Et ce alors que les ventes devraient repartir à la hausse dans le courant de l’année 2025.

Comme toutes les voitures de Nio, la nouvelle Firefly sera dotée d’une technologie innovante et très pratique : l’échange de batterie. Cette dernière permet de remplacer le pack vide par un plein en seulement quelques minutes, le tout de manière automatisée. Cela grâce à des stations dédiées, conçues par le constructeur chinois et déjà implantées en Europe. Au départ cependant, il était prévu que la citadine ait le droit à un réseau dédié, avec ses propres infrastructures. La firme annonçait que ce dernier sera « complètement différente des stations d’échange d’énergie de deuxième, troisième et quatrième génération ».

Nio Firefly

Quelques mois plus tard, où en est-on ? Et bien les choses sont finalement un peu différentes. À vrai dire, Nio a en fait revu ses plans, et a changé de stratégie sur la recharge de sa citadine électrique. C’est ce que confirme Daniel Jin, président de Firefly interrogé par le site spécialisé CNEVPost. Celui-ci indique que les stations d’échange de batteries dédiées à Firefly avaient déjà terminé leur développement. Elles étaient quasiment prêtes à être utilisées par les voitures. Mais en fin de compte, la petite auto utilisera des stations sous le bastion Nio.

Le président explique que « nous avons donc décidé de brancher le Firefly sur la cinquième génération de stations d’échange de batteries de Nio ». Quelle est la raison à ce revirement de situation ? En fait, le constructeur s’est finalement aperçu qu’un seul modèle ne serait peut-être pas en mesure de « soutenir la construction d’un nouveau réseau d’échange de batteries ». En clair, investir autant d’argent pour une seule voiture ne serait tout simplement pas rentable. Ce qui est facilement compréhensible.

Inciter les clients à sauter le pas

William Li, le fondateur et président de Nio confirme que « nous avions envisagé de construire quelques stations de démonstration pour Firefly, une douzaine à une vingtaine ». Mais finalement, ce dernier s’est ravisé. Il estime que la mise en place d’un réseau dédié et exclusif à Firefly n’est pas intéressant sur le plan financier.

Source : Firefly

À noter que les stations de cinquième génération seront opérationnelles dès le début de l’année 2026. Pour aider à patienter, les acheteurs de Firefly ont le droit à une subvention équivalente à 360 euros, qui correspond à deux ans de recharge. Ainsi, Daniel Jin explique qu’« avec ce droit, nous voulons dire aux gens qu’ils n’ont plus besoin d’attendre les stations d’échange de batteries pour acheter une Firefly maintenant ». Nul doute que la citadine devrait rencontrer un beau succès au vu de son prix, qui sera plus élevé en Europe en raison des droits de douane.

Rappelons enfin que les prochaines voitures électriques de Firefly bénéficieront de la nouvelle batterie Choco-SEB de CATL. Les deux entreprises ont en effet récemment signé un accord pour équiper les futures Firefly de ces nouveaux accumulateurs, compatibles avec l’échange de batterie.

Source : Firefly

La capacité est comprise entre 42 et 70 kWh, pour un prix mensuel qui peut atteindre les 78 euros en location. Le but de cette alliance est alors tout simplement de « construire le plus grand réseau mondial d’échange de batteries pour voitures particulières ». À noter que la petite Firefly dont on parle aujourd’hui n’est pas compatible avec les batteries Choco-SEB.


Rejoignez-nous de 17 à 19h, un mercredi sur deux, pour l’émission UNLOCK produite par Frandroid et Numerama ! Actus tech, interviews, astuces et analyses… On se retrouve en direct sur Twitch ou en rediffusion sur YouTube !