1 000 km d’autonomie et charge en 10 minutes : c’est ce que promet Nissan pour ses futures voitures électriques

 
Nissan annonce le lancement d’une voiture dotée de batteries solides d’ici à 2028. Une annonce qui fait suite au démarrage d’une nouvelle usine prototype située au sein Nissan Research Center dans la préfecture de Kanagawa au Japon. Dans la pratique, le constructeur annonce un temps de charge divisé par trois et une densité énergétique doublée. De quoi augmenter drastiquement l’autonomie et réduire les couts de production.
Concept Nissan Max Out

Aujourd’hui, les voitures électriques sont de plus en plus abouties et surtout, elles rencontrent un succès grandissant, ayant même dépassé les diesel en France en décembre dernier. Alors que tous les constructeurs développent leur gamme électrique, en prévision de l’échéance de 2035, il reste encore quelques points à améliorer afin de séduire les clients encore réfractaires et rendre cette motorisation adaptée à tous.

Une technologie prometteuse

Cela concerne notamment l’autonomie, qui demeure encore l’un des principaux freins pour les automobilistes, de même que le prix. Des problématiques qui sont d’ailleurs liées, alors que le coût de la batterie représente environ 40 % du prix de la voiture. C’est notamment pour cela que certains constructeurs, comme Ford ou Renault préconisent d’utiliser des accumulateurs plus petits.

Une stratégie qui permet de limiter l’usage du lithium, dont le prix augmente et l’offre baisse, à tel point que certains craignent même une pénurie. Cependant, qui dit petite batterie dit autonomie faible. C’est le serpent qui se mord la queue. Et ce même si une grande batterie n’est pas non plus une solution idéale, en raison de la hausse de poids. Mais alors, comment faire ?

Usine Audi
Usine Audi, pour illustration

L’une des solutions envisagées par les constructeurs est alors le recours aux batteries solides. Cette technologie très prometteuse se distingue des accumulateurs classiques au lithium par l’usage d’un électrolyte solide. Concrètement, ce système offre une meilleure densité énergétique, multipliée par deux. Ce qui signifie que pour une même taille, plus d’électricité est stockée. Cela serait bénéfique au poids et à l’autonomie, tout en coûtant en plus moins cher puisque Nissan annonce 50 % dans la réduction des coûts.

L’autre grand avantage de la batterie solide est de ne pas avoir besoin de lithium, ni de cobalt. De quoi rassurer quant aux risques de pénurie, comme le pointe du doigt Toyota par exemple.

1 000 km d’autonomie ?

Si l’on prend l’autonomie de 520 km de la Nissan Ariyra, doubler la densité énergétique reviendrait à passer sur une autonomie d’environ 1 000 km sur le cycle mixte WLTP. C’est alors mieux que les modèles actuels comme la Zeekr 001 qui plafonne à 1032 km, sur le cycle chinois CLTC avec une batterie lithium classique, lourde et encombrante, de 140 kWh.

Il n’y a donc sur le papier que des avantages. Cependant, les batteries solides sont encore difficiles à produire de série et très onéreuses à développer. Ce qui n’empêche pas les constructeurs à travailler dessus, dont Nissan qui est actuellement l’un des plus avancés dans le domaine. Interrogé par le site britannique Autocar, David Moss, vice-président de la recherche et du développement de Nissan en Europe s’est justement exprimé sur le sujet.

Arrivée avant 2028

Ce dernier explique alors qu’une première voiture équipée d’une batterie solide devrait voir le jour d’ici à 2028. Une date qui peut sembler lointaine, mais qui ne l’est pas tant que cela, alors que les spécialistes affirmaient que cette technologie ne verrait pas le jour avant au moins une décennie. Mais avant l’arrivée de cette voiture, qui pourrait être préfigurée par le concept Max-Out tout juste dévoilé, il y aura plusieurs étapes.

La première sera la mise en marche de l’usine dédiée à la production de ces cellules à partir de 2025. Un an plus tard, les équipes de Nissan prévoient d’avoir terminé l’étude de cette technologie. Il faudra ensuite travailler à la production en série, qui pose encore problème à l’heure actuelle. Cependant, certaines entreprises sont déjà bien avancées, comme la start-up Solid Power qui va tester une nouvelle ligne de production en partenariat avec BMW.

Une cellule de batterie Solid Power // Source : Solid Power

Une recharge en 10 minutes

Selon Nissan, cette technologie permettrait notamment de réduire de moitié le temps de recharge, grâce à une puissance en hausse qui passerait de 130 à 400 kW. C’est alors l’équivalent de celle délivrée par les bornes de Fastned et Circontrol en Europe.

Surtout, si la puissance maximale est en hausse, la puissance moyenne devrait être radicalement plus élevée. Comme nous l’expliquons dans notre dossier sur la courbe de recharge. On passerait donc de 10 à 80 % en environ 10 minutes. Contre 18 minutes pour les meilleures voitures électriques actuellement.

La première voiture équipée de batteries solides devrait alors reposer sur une plateforme inédite, alors que la marque ne donne que très peu d’informations pour l’instant.

Quoi qu’il en soit, celle-ci n’est pas la seule à travailler sur le développement de cette technologie. C’est en effet également le cas de BMW, de Ford ou encore de Mercedes, entre autres. La firme à l’étoile a alors signé un partenariat avec l’entreprise ProLogium, qui pourrait fabriquer ses batteries à l’état solide en France. Mais en attendant, certains équipementiers travaillent sur la conception d’accumulateurs semi-solides, capables d’atteindre les 80 % en 10 minutes.

Pour aller plus loin
Voiture électrique : on a essayé la « recharge » des batteries en cinq minutes, et c’est bluffant


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