Le marché automobile n’est pas au mieux de sa forme en ce moment, puisque les ventes de voitures neuves sont en forte baisse. L’électrique en prend aussi un coup, mais cette motorisation n’est pas la seule responsable de cette situation, qui s’explique par de nombreux facteurs, notamment stratégiques.
Une nouvelle alliance japonaise
Cependant, tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne, et certains ont plus de mal que d’autres. C’est par exemple le cas de Volkswagen, qui traverse une crise sans précédent, ou encore de Nissan. La firme japonaise serait même au bord de la disparition, puisque certaines sources indiquaient qu’il ne lui restait plus que 12 à 14 mois pour survivre. En cause, des immatriculations en chute libre, ce qui a incité la firme à annoncer un vaste plan de réduction des coûts.
De nombreux licenciements sont également prévus, tandis que la firme basée à Yokohama continue le développement de sa future citadine basée sur la nouvelle Renault 5 électrique. Mais son salut pourrait finalement venir de l’un de ses concurrents, Honda. Si un rachat par ce dernier avait été évoqué, cela prendrait en fait la forme d’une fusion, comme l’indique un communiqué de presse commun. Lors de la conférence de presse, à laquelle Reuters a participé, les deux géants de l’automobile ont annoncé vouloir fusionner d’ici à 2026.
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Pour l’heure, rien n’est donc encore acté, et il faudra patienter avant d’en savoir plus au sujet de cette nouvelle stratégie. Mais si elle finit par aboutir, elle risque de faire très mal à la concurrence. Et pour cause, cette fusion permettrait aux deux constructeurs japonais de constituer un groupe particulièrement puissant, qui serait le 3ᵉ plus grand au monde. Il se situerait juste derrière Toyota et Volkswagen, qui restent à l’heure actuelle les leaders mondiaux. Et ce n’est pas le seul avantage de cette stratégie.
En effet, ce rapprochement permettrait aussi à Nissan et Honda d’avoir plus de force pour faire face à la concurrence grandissante des constructeurs chinois, tels que BYD. Pour mémoire, la firme de Shenzhen est actuellement le numéro 2 de la voiture électrique dans le monde, au coude à coude avec Tesla. La fusion serait d’ailleurs aussi un moyen de mieux rivaliser avec la firme d’Elon Musk, qui compte bien ne pas se laisser faire. Et pour cela, les deux marques nippones ont plus d’un tour dans leur sac.
Mitsubishi aussi
Si tous les détails ne sont pas encore connus, Reuters nous informe que la nouvelle alliance devrait être dirigée par Honda, et qu’elle pourrait permettre de générer plus de 19 milliards de dollars de bénéfices. La firme explique d’ailleurs qu’il ne s’agit en aucun cas « d’un sauvetage de Nissan », puisque le constructeur va devoir d’abord redresser et stabiliser ses activités avant la fusion. Une fois l’alliance formée, cette dernière permettra aux deux géants de réduire les coûts de développement et de production en mutualisant les technologies, et sans doute les usines également.
De plus, Mitsubishi Motors, dont Nissan est actuellement le principal actionnaire, veut également sa part du gâteau et pourrait aussi rejoindre ce nouveau groupe asiatique. Ce qui pourrait ainsi permettre à la marque de bénéficier du savoir-faire de Nissan sur l’électrification. Mais pour le moment, rien n’est encore fait et le PDG de Mitsubishi, Takao Kato, indique examiner les différentes possibilités. Il devrait annoncer sa décision d’ici au mois de janvier 2025.
En intégrant la marque, ce nouveau groupe pourrait vendre plus de 8 millions de voitures dans le monde, prenant la place de Kia-Hyundai, actuellement numéro 3 mondial. De son côté, Renault a également indiqué qu’il envisagera toutes les options possibles, alors que la firme reste le premier actionnaire de Nissan. Le patron de Honda a quant à lui expliqué lors d’une conférence donnée à Tokyo que « nous devons renforcer nos capacités pour les combattre d’ici 2030, sinon nous serons vaincus ».
Les réactions ne se sont pas fait attendre : si Renault, principal actionnaire de Nissan, reste stoïque, Carlos Ghosn, ex-PDG de Nissan et aujourd’hui en fuite au Liban, n’a pas mâché ses mots, évoquant « un geste désespéré » de la marque japonaise, en plein « mode panique ». Reste à savoir qui aura raison.
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