“Nous sommes meilleurs que Nissan sur les voitures hybrides” : la phrase de trop qui fait tomber à l’eau un deal historique

 
Si Nissan et Honda avaient envisagé une fusion à la fin de l’année 2024, le projet a finalement été annulé. Et cela n’a rien à voir avec la voiture électrique, mais plutôt avec un désaccord sur la technologie hybride.
Crédit : Nissan

Alors que le marché automobile ne se porte pas très bien, de nombreux constructeurs font face à des difficultés. C’est par exemple le cas de Nissan, à qui il ne resterait que 12 à 14 mois à vivre selon certains experts. L’entreprise basée à Yokohama subit une forte baisse de ses ventes, qui l’a obligé à annoncer pas moins de 9 000 suppressions d’emplois.

Une fusion avortée

Mais voilà qu’en décembre 2024, nous annoncions que la marque pourrait finalement fusionner avec Honda et Mitsubishi. Le but ? Créer un nouveau groupe automobile, qui pourrait devenir le 3ème plus puissant au monde derrière Toyota. Une décision critiquée par Carlos Ghosn, ancien PDG de Nissan. Et finalement, ce rapprochement providentiel pour le constructeur japonais en difficulté ne se fera pas. Car si un accord avec été signé l’an dernier, les négociations ont finalement été interrompues au mois de février.

Cette information avait été annoncée par le Nikkei, qui avait pu s’entretenir avec des sources proches du dossier. Celles-ci expliquaient que les discussions avaient pris fin en raison de divergences croissantes pour les deux parties. À ce moment-là, les désaccords portaient sur le fait que Honda aurait souhaité que Nissan devienne une simple filiale. Ce que ce dernier avait refusé, affirmant que cela nuirait à l’idée de fusion entre égaux. Mais il semblerait que ce ne soit pas la seule raison de la rupture.

Crédit : Nissan

C’est en tout cas ce qu’explique le site Japan News, qui nous donne quelques détails supplémentaires sur cette affaire. En fait, le principal point de friction entre les deux potentiels partenaires est la technologie hybride de Nissan, connue sous le nom de e-Power. Honda aurait tout simplement demandé à la firme de l’abandonner, au profit de sa propre technologie e:HEV. Une proposition très mal accueillie par le constructeur dirigé par Makoto Uchida.

Celle-ci a contribué à creuser encore plus le fossé entre les deux marques, et à aboutir sur la fin des négociations. D’autant plus que Honda n’a visiblement pas pris de pincettes pour formuler sa demande, comme l’explique le média japonais. L’un des dirigeants de la firme basée à Tokyo aurait affirmé qu’« il est évident que nous sommes meilleurs que Nissan lorsqu’il s’agit de voitures hybrides ». Ce qui n’a visiblement pas plu à ce dernier, et on peut le comprendre aisément.

Un nouveau partenaire ?

Outre le coup à l’égo, c’est surtout qu’il n’est pas question pour Nissan de dire adieu au e-Power, et ce pour une raison très simple. Pour développer cette technologie, qui équipe notamment le Qashqai, le constructeur a investi des sommes particulièrement élevées, qui dépasseraient les deux milliards de dollars. Autant dire que la firme va devoir l’utiliser encore pendant de longues années afin de la rentabiliser. Mais Honda ne l’entend pas de cette oreille, et estime que son hybride e:HEV est plus intéressante sur certains marchés.

C’est notamment le cas aux États-Unis, alors que le e-Power serait plutôt destiné au Japon. Mais si le divorce semble entamé entre les deux ex-futurs partenaires, Honda est revenu à la charge. Le constructeur a proposé à Nissan reprendre les négociations, à une condition : qu’il se sépare de son PDG, Makoto Uchida. Pour l’heure, rien n’a encore été confirmé à ce sujet, mais il est possible que la firme accepte, au vu de ses difficultés actuelles. Les prévisions tablent sur une perte nette de 80 milliards de yen en 2024, soit environ 507,6 millions d’euros.

Source : Nissan

En parallèle, des discussions seraient en cours avec un autre constructeur : Tesla. En effet, le gouvernement japonais aimerait que le constructeur entre au capital de Nissan et investisse massivement. L’entreprise dirigée par Elon Musk pourrait profiter des usines de la firme nippone aux États-Unis en contrepartie. Mais pour le moment, rien n’a encore été confirmé et l’entreprise basée au Texas ne s’est pas exprimée sur le sujet.


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