Test du Nothing phone (1) : il ne fait semblant de rien, mais c’est un bon téléphone (1)

Ça glyphe tout seul

Après des mois d'attente, nous avons enfin testé le phone (1), le premier téléphone de Nothing et son deuxième produit après les ear (1). Une belle étape pour la jeune entreprise qui ne cherche surtout pas à ne pas se faire remarquer. En témoigne le dos du téléphone, à la fois transparent et recouvert par endroits d'un motif de LED, servant de super indicateur à notifications. Snapdragon 778G+, double module 50 mégapixels, écran Oled 120 Hz... Sur le papier, il n'a donc rien à envier à ses concurrents. Voyons voir comment il s'en sort.
Le Nothing phone (1) pour illustration // Source : Frandroid - Robin Wycke
Le Nothing phone (1) pour illustration // Source : Frandroid - Robin Wycke

Ce test a été réalisé le 15 Juillet 2022 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Il y a comme une petite musique qui monte depuis quelques semaines autour du premier téléphone de la jeune marque londonienne Nothing, appelé sobrement phone (1). Cette entreprise ayant notamment été fondée par un ancien fondateur de OnePlus, Carl Pei, nombreu·ses·x sont celles et ceux qui attendent un vrai coup de pied dans la fourmilière, dans un marché du smartphone de plus en plus plan-plan. C’est aussi la promesse de Nothing qui affirme que l’innovation n’a malheureusement plus sa place dans le marché du smartphone. Est-ce que le phone (1) répond aux attentes ? Et plus important encore : peut-il être conseillé ? On répond à tout cela dans ce test.

Fiche technique

Modèle Nothing phone (1)
Dimensions 75,8 mm x 159,2 mm x 8,3 mm
Interface constructeur Nothing OS
Taille de l’écran 6,55 pouces
Définition 2400 x 1080 pixels
Densité de pixels 402 ppp
Technologie OLED
SoC Qualcomm Snapdragon 778G+
Puce graphique Qualcomm Adreno 642L
Stockage interne 128 Go, 256 Go
Appareil photo (dorsal) Capteur 1 : 50 Mp
Capteur 2 : 12 Mp
Capteur photo frontal 8 Mp
Définition enregistrement vidéo 4K
Wi-fi Wi-Fi 6 (ax)
Bluetooth 5.3
5G Oui
NFC Oui
Capteur d’empreintes Oui
Type de connecteur USB Type-C
Capacité de la batterie 4500 mAh
Poids 193,5 g
Couleurs Blanc
Indice de réparabilité ?
7,9/10
Prix 229 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec un exemplaire du téléphone prêté par la marque.

Notre test en vidéo sur YouTube

Design

Rarement en 2022 un téléphone n’aura tant cherché à se démarquer sur son design que le phone (1). Look très iPhonesque jusqu’au positionnement des modules photo, dos transparent qui laisse deviner une multitude de petites LED capables de dessiner en rythme des motifs calqués sur les sons et sonneries du téléphone. Une chose est certaine, quelle que soit l’utilité de la fonctionnalité (sur laquelle nous reviendrons plus bas), le phone (1) propose une vraie nouveauté qui se démarque et il convient de le saluer.

Se démarquer, c’est parfait pour faire parler de soi, mais qu’est-ce qu’il donne vraiment une fois tenu en main ce smartphone clignotant ? La première impression s’avère pour le moins décevante. C’est quelque chose que j’ai pu constater sur la plupart des collègues à qui je l’ai confié quelques minutes lors de ce test. Toutes et tous attendent l’impression que donne un iPhone en main, avec son côté lourd et ses tranches en métal, même s’il s’agit bien d’aluminium ici.

Mes collègues ont donc tous été déçus en découvrant un téléphone plutôt léger (193,5 g), ou tout du moins plus léger que son design et ses dimensions généreuses (159,2 x 75,8 x 8,3 mm) le laissent penser. La faute sans doute à un design qui laisse présager du premium alors qu’il se situe plutôt du côté du milieu de gamme avec ses tranches en aluminium que le dos en verre Corning Gorilla Glass 5 ne parvient pas à rattraper totalement. L’héritage iPhone est aussi sans doute un peu responsable.

Pour ma part, si je partage cette première impression, il convient de noter qu’après seulement quelques heures de prise en main, dès la première soirée passée à son contact, le form factor du phone (1) a bien vite fait mouche. S’il y a deux types de téléphones, ceux qu’on garde en main en permanence sans trop expliquer pourquoi et ceux qu’on range rapidement dès qu’on en a fini avec eux, le phone (1) appartient clairement à la catégorie de ceux que l’on trimballe en permanence au creux de la paume. Ses coins arrondis y sont sans doute pour beaucoup.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Si nous rapprochons autant le phone (1) de l’iPhone, c’est aussi parce que ses créateurs s’en réclament fortement. Cela se sent particulièrement dans la navigation au jour le jour. Lorsque je consultais des articles ou mes mails, je ressentais une sensation assez proche de celle qui m’habite lorsque j’utilise un iPhone. Si cela reste assez diffus comme sentiment, il est assez aisé d’identifier d’où cela provient : les tranches plates, les larges bordures noires laissent peu de doute quant à l’inspiration de Nothing.

Au passage, signalons tout de même que les bordures s’avèrent pour le moins épaisses que sur d’autres téléphones plus premium. En visionnage de contenu, vous aurez parfois le sentiment de les voir davantage. En jeu aussi, certaines interfaces prévues pour un écran rectangulaire sont légèrement tronquées dans les coins. Le positionnement du poinçon en bas à gauche est un bon point puisqu’il permet de dégager une part importante de l’écran et s’oublie bien vite lorsqu’on utilise le plein écran. Signalons aussi que le téléphone est fourni avec une protection d’écran.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Pour terminer sur le design pur et dur, nous ne nous permettrons pas de juger du bon ou du mauvais goût du dos transparent. Mais avouons-le, avec ses divers motifs (une sorte de bombe au milieu ou encore l’éléphant en bas) et son jeu de textures, le phone (1) se démarque du tout-venant. Signalons tout de même qu’aussi original qu’il puisse être, ce dos n’échappe pas à l’écueil des traces de doigt. La transparence permet au moins que cela soit peu visible.

Vous l’aurez compris, le design fait mouche tout en réussissant l’essentiel de ce que l’on demande de lui : être agréable en main.

Glyphe : redécouvrir le son sur un smartphone

Attardons-nous maintenant sur le point le plus original de ce téléphone. Sa myriade de LED visible en transparence au dos. Lorsqu’elles sont entièrement allumées, elles forment un motif, visible ci-dessous.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Mais la plupart du temps, vous ne verrez pas l’intégralité du dos allumé : le phone (1) intègre dix sonneries et dix sons de notifications qui proposent autant d’animations originales prévues pour les accompagner au mieux. On retrouve donc le principe de la LED de notification, un peu perdue depuis quelques années, mais avec une vraie recherche pour l’amener un peu plus loin. Les animations peuvent se concentrer uniquement sur une partie du Glyphe ou tirer parti de l’intégralité du motif.

Si cela peut paraître un peu accessoire, cela m’a au moins permis de réactiver le son sur un smartphone pour la première fois depuis presque une décennie. L’idée est donc bonne et vous pouvez également utiliser les glyphes en mode silencieux si vous ne supportez pas le sound design.

Ajoutons qu’une option propose de désactiver le son et de n’afficher les notifications que par l’intermédiaire du glyphe si vous posez le smartphone côté écran, avec le dos apparent. J’ai personnellement apprécié cette option qui permet de s’éviter la gêne que peuvent occasionner des alertes sonores tout en restant connectées.

Le seul moment où vous verrez le Glyphe intégralement allumé, c’est lorsque vous l’utiliserez en mode flash pour prendre des photos. Ajoutons que le téléphone intègre également un flash plus classique.

Capteur d’empreinte un poil bas

Pour terminer, attardons-nous sur le reste des forces en présence. Sur la tranche gauche, vous trouverez les deux boutons de volume. Des boutons bien larges et qui produisent un très léger bruit de clic pas désagréable. Juste en face, c’est le bouton d’alimentation, légèrement plus grand, qui part sur la même base.

La tranche du bas accueille le tiroir à double SIM, le port USB-C et un des deux haut-parleurs. Le second est caché dans la bordure supérieure de l’écran comme c’est souvent le cas.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Le phone (1) intègre un capteur d’empreintes sous l’écran plutôt réactif, même s’il n’est pas sans défaut. Son positionnement très bas oblige à tordre un peu la main pour l’atteindre. De plus, l’indicateur qui définit où mettre sa main est plus petit que la véritable zone de contact, ce qui donne l’impression qu’il faut être très précis alors que l’on peut taper un peu à côté. J’ai également eu quelques moments où le capteur ne fonctionnait plus.

Le téléphone est protégé par une certification IP 53 tout à fait honorable pour cette gamme de prix, même si l’on trouve mieux ailleurs comme de l’IP 67 chez le Galaxy A53 de Samsung. Cet IP 53 signifie que le smartphone est protégé contre les poussières, même si elles rentrent dedans. Il est en outre protégé contre la pluie, mais pas contre les projections d’eau ou encore moins l’immersion.

Écran

L’écran du phone (1) est une dalle Oled plate de 6,55 pouces en full HD+ avec un PPP de 402 et taux de rafraîchissement de 120 Hz. Nous l’avons passé au banc d’essais à l’aide du logiciel CalMan de Portrait Displays et de notre sonde.

Nous mesurons une luminosité un peu basse de 656 cd/m², ce qui s’aligne peu ou prou avec notre usage. En cas de luminosité forte, les reflets gênent un peu la visibilité.

De base, le téléphone propose deux modes de couleur. « Alive » est censé proposer des couleurs plus vibrantes, mais moins réalistes et « standard », supposé être plus proche de la réalité. Difficile de vous donner une valeur claire et nette de température de couleurs sur ces deux modes, étant donné qu’ils sont tous deux accompagnés d’une réglette sans cran, permettant de se fixer sur une valeur de référence. C’est un problème, car quiconque voudrait s’approcher d’une valeur neutre devrait utiliser une sonde, équipement que tout le monde ne possède pas forcément chez soi.

On peut toutefois signaler une différence peu importante entre les deux réglages. Si le point blanc sur le mode Alive s’élève à 7600 K, on mesure 7574 K sur le standard.

Si on pousse à fond vers les couleurs froides, le téléphone propose un delta E moyen pas trop mauvais de 4,38. Cela reste tout de même assez éloigné du chiffre cible de 3. Par acquit de conscience, nous avons donc réglé le smartphone sur 6582 K et mesuré ainsi un delta E moyen de 3,45.

Quel que soit le réglage, la couverture des différents spectres colorimétriques est un peu décevante. Le téléphone atteint 123 % du spectre sRGB, 83 % du DCI-P3 et 56 % du BT.2020. Même sur le milieu de gamme, c’est un peu bas.

Le phone (1) intègre l’option always-on, mais elle est désactivée de base.

Logiciel

Pour son premier smartphone, Nothing inaugure une nouvelle interface, intitulée NothingOS, basée sur Android 12.

Ne vous leurrez cependant pas, il s’agit d’une interface claire et épurée, très proche de ce que l’on peut voir sur un Google Pixel 6, mais avec tout de même sa propre identité visuelle et quelques twists pour l’occasion. Nothing a habillé son interface de visuels en pointillés, façon pixel art. On les trouve un peu partout dans les menus, mais également sur les widgets ou l’écran de verrouillage.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Les widgets qui s’avèrent d’ailleurs une des maigres originalités en présence. On peut ajouter une horloge en pointillé donc, un widget météo en pointillé, ou encore une horloge analogique plutôt élégante. Autre mini-originalité : la possibilité d’afficher en 4×4 n’importe quelle icône. Le volet de notifications est également légèrement mieux pensé que sur Pixel, avec notamment la partie réseau qui s’étend en deux bulles plutôt efficaces.

Pour le reste, Nothing OS fait le service minimum, mais aucune fonctionnalité ne manque à l’appel : mode nuit, sombre, lumière nocturne… Les désormais classiques apportés par Android 12 sont là aussi. On retrouve Monet, qui permet d’adapter les couleurs de l’interface au fond d’écran, ou encore le centre de confidentialité ou le petit indicateur vert pour vous prévenir lorsqu’une application utilise le micro ou la caméra.

Expérience fluide malgré quelques bugs

Si Nothing, par l’intermédiaire de son fondateur Carl Pei, a beaucoup insisté sur la valeur qu’il donne à l’expérience utilisateur, la version 1.02 sur le téléphone que nous avons testé n’était pas encore aussi raffinée qu’espéré.

Si l’ensemble est bien fluide, nous avons tout de même pu essuyer quelques bugs. À commencer par l’impossibilité d’utiliser le clavier à deux reprises sans redémarrer le smartphone en une semaine. Citons également quelques lags ici ou là à l’ouverture de certaines applications comme Chrome ou encore Google Discover. Pour continuer sur les quelques imperfections relevées, on peut citer la traduction du « Flip to glyph » en « Retourner au glyphe » un peu risible.

On regrette aussi que le menu personnalisation soit aussi peu fourni. Vous aurez toutefois la possibilité de télécharger un autre launcher ou un autre pack d’icônes si le cœur vous en dit.

Soyons clair, malgré ces quelques anicroches, Nothing OS reste une vraie réussite. C’est la première fois depuis le passage à Android 12 qu’une interface OEM légère, comprendre par là très proche d’Android 12 stock, nous donne l’impression d’être vraiment achevée. Pour un premier essai, c’est donc très bon.

Pour celles et eux que cela intéresse, le Nothing phone (1) intègre également les API de Tesla en bêta et devrait à terme en faire de même pour les AirPods Pro.

Dès leur premier téléphone, Nothing garantit trois ans de mises à jour majeures et quatre ans de mises à jour de sécurité. Un joli coup pour une nouvelle marque, à une époque où d’autres acteurs bien installés sont incapables de fournir la moindre garantie sur ce sujet. En outre, les trois ans de mises à jour d’Android n’ont pas à rougir face à certains mastodontes comme Oppo ou Google. Ils placent le phone (1) à seulement une marche d’un Samsung qui propose désormais quatre ans de mises à jour majeures sur ces Galaxy A53 et A33.

Pour terminer sur l’interface, n’ayez crainte, vous pourrez bien regarder votre série favorite en Full HD sur les plateformes de SVoD, le DRM Widevine L1 est de la partie.

Photo

Plutôt que d’intégrer une multitude de modules photos inutiles, Nothing a opté pour deux modules un peu mieux équipés que la moyenne.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Voici leur fiche technique :

  • Capteur 50 mégapixels avec objectif grand-angle (f/1,88) avec OIS et EIS, 24 mm ;
  • Capteur 50 mégapixels avec ultra grand-angle (f/2,2), macro 4 cm, EIS ;
  • Capteur frontal 16 mégapixels (f/2,45).

Avec le capteur arrière, il est possible de tourner jusqu’en 4K/30 IPS ou 1080/60 IPS.

Capteur principal

Pour un module photo de milieu de gamme, le principal du phone (1) s’en sort convenablement. Sans être renversant, le piqué est correct et permet de capturer les détails d’une grande scène, comme sur le premier cliché ci-dessous. Dans des conditions plus difficiles, comme les clichés 2 et 3, on constate une petite perte de piqué, mais la photo reste convenable. Attention tout de même sur la photo 3 au ciel nuageux, où l’on sent que les algorithmes ne savaient pas trop comment le gérer. Ils s’en sortent tout de même la tête haute.

D’autant que dans certaines situations difficiles, le téléphone est du genre plutôt impressionnant. Regardez par exemple ce cliché de mon collègue. À l’arrière, la fenêtre était en plein contre-jour, mais le smartphone arrive à récupérer beaucoup de détails. Le contre-jour avec la péniche est aussi plutôt maîtrisé, ainsi que le gros plan avec une scène au second plan.

En revanche, lorsque la lumière commence à baisser, le contre-jour va avoir tendance à baisser en qualité. On peut le voir sur les clichés ci-dessous : le piqué sur les arbres s’écroule et l’on aperçoit même un petit voile gris peu chatoyant.

Autre petite anicroche, mais partagée par de nombreux téléphones dans cette gamme de prix, le vert des feuillages et le ciel bleu ont tendance à être un peu trop prononcés.

Dans l’ensemble, on ne boude pas son plaisir sur ce module principal et il répond aux attentes d’un smartphone à 500 euros sans les dépasser non plus.

Ultra grand-angle

Nothing a tenu à équiper son téléphone de seulement deux capteurs, pour éviter le superflu. Le second module est donc un ultra grand-angle.

D’entrée de jeu, on remarque que la colorimétrie s’éloigne des couleurs assez saturées du premier capteur. L’ensemble donne davantage dans le gris.

On perd aussi beaucoup en piqué et en niveau de détails. Cela se voit par exemple sur les façades des clichés 1 et 4 ou encore sur les feuillages du cliché 2.

C’est donc un grand-angle somme toute assez classique qui nous est ici proposé avec une franche perte de qualité, mais qui a le mérite d’offrir un point de vue différent. C’est toujours plus utile qu’un mauvais macro ou qu’un capteur portrait de 2 mégapixels, puisque l’on peut prendre des photos, certes perfectibles, mais exploitables avec.

L’autre atout de ce capteur est qu’il hérite du mode macro. Comme vous pouvez le voir sur la galerie ci-dessous, la mise au point est loin d’être parfaite, mais cela permet d’obtenir des clichés un peu différents.

Portrait

Le mode portrait est plutôt bon, en ceci qu’il est capable d’arriver à un résultat avec flou d’arrière-plan plutôt réussi. En revanche, il faut bien souvent s’y prendre à plusieurs fois pour obtenir ce que l’on souhaite. Lorsque le téléphone détecte un élément en arrière, on a souvent l’impression qu’il préférera ne pas appliquer un filtre de flou de contour.

Également, lorsque vous souhaitez prendre un portrait d’une personne, le glyphe prend tout son sens. On parvient à un résultat moins écrasé qu’avec un flash. En bonus, vous pouvez surprendre votre sujet ce qui donne des clichés plutôt amusants.

Voici une comparaison avec le flash ou avec le glyphe :

Bien sûr, vous pourrez trouver que celle au flash est plus à votre goût que celle avec le glyphe, à nos yeux, le glyphe permet d’obtenir un cliché un peu moins écrasé. On conserve en outre plus d’éléments à l’arrière-plan et le teint de notre sujet paraît plus fidèle.

Nuit

Le phone (1) intègre un mode nuit. Celui-ci a deux problèmes de fond : le temps de pose est souvent trop long, autour des 5 secondes, ce qui donne des clichés flous, et des lens flare peuvent apparaître.

Outre ces deux ennuis, on parvient tout de même à sortir des images convenables, en particulier en intérieur comme en témoignent les premières photos ci-dessous. En extérieur, nous sommes sur un mode nuit qui n’éclaire qu’assez peu la scène, ce qui peut plaire lorsque l’on veut garder un rendu naturel.

L’ultra grand-angle n’est pas aussi compétitif en mode nuit et ses performances s’effondrent un peu.

Selfie

En selfie, on obtient des clichés pour le moins satisfaisant avec un bon focus et sans un lissage trop important, même si la gestion du HDR pour le ciel pourrait être améliorée. Le piqué n’est pas non plus le meilleur jamais vu, mais pour du milieu de gamme, c’est correct. À deux, on obtient des résultats satisfaisants également.

Mode 50 mégapixels

Le mode 50 mégapixels quant à lui permet de gagner en définition pour des images plus précises.

Sans mode 50 mégapixels
Avec mode 50 mégapixels

Vidéo

En vidéo, le phone (1) peine à conserver la mise au point efficacement. C’est dommage, car le rendu pourrait être correct avec de belles couleurs vibrantes et la possibilité de filmer jusqu’en 4K/30 FPS.

Lorsqu’on bouge, la stabilisation aide peu et le focus en fonctionne d’autant moins. Y compris en 1080p, comme dans cette vidéo.

On appréciera le mode ralenti plutôt efficace dans ce qu’il propose.

Performances

Le Nothing phone est équipé d’une puce de milieu de gamme, le Qualcomm Snapdragon 778G+ gravé en 6 nm. Le plus dans le nom signifiant que le SoC est légèrement plus puissant que son prédécesseur. On peut l’agrémenter à l’envi de 8 Go à 12 Go de RAM LPDDR5 et de 128 à 256 Go de stockage SSD UFS 3.1.

Sur le modèle que nous avons testé, équipé de 8 Go de RAM, nous n’avons déploré aucun ralentissement d’aucune sorte.

Avant de nous pencher sur les benchmarks d’usage pour voir ce que le téléphone a dans le ventre, nous nous devons de vous prévenir qu’il a été accusé d’être programmé pour « tricher » durant les benchmarks.

Modèle Nothing phone (1) Xiaomi Redmi Note 11 Pro Plus 5G Samsung Galaxy A53 Oppo Find X5 Lite Realme GT 2
AnTuTu 9 568842 437450 426366 434782 784726
AnTuTu CPU 154408 125442 95643 117825 190077
AnTuTu GPU 172180 126018 108263 123570 305014
AnTuTu MEM 116223 79167 70664 86122 140273
AnTuTu UX 126031 106823 85481 107265 149362
PC Mark 3.0 14504 10732 11272 8273 13912
3DMark Slingshot Extreme 5512 3849 3586 3767 N/C
3DMark Slingshot Extreme Graphics 5865 3981 3913 4088 N/C
3DMark Slingshot Extreme Physics 4554 3449 2774 2955 N/C
3DMark Wild Life 2819 1953 2286 2016 5720
3DMark Wild Life framerate moyen 17 FPS 11.70 FPS 14 FPS 12.10 FPS 34.3 FPS
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) 22 / 14 FPS 15 / 9.9 FPS 15 / 10 FPS N/C 42 / 13 FPS
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) 29 / 33 FPS 21 / 24 FPS 20 / 23 FPS N/C 55 / 63 FPS
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) 72 / 80 FPS 56 / 62 FPS 55 / 61 FPS N/C 60 / 151 FPS
Lecture / écriture séquentielle 1637 / 1331 Mo/s 993.2 / 827.7 Mo/s 510 / 488 Mo/s 1014 / 855 Mo/s 1966 / 743 Mo/s
Lecture / écriture aléatoire 66279 / 68394 IOPS 62376 / 57445 IOPS 57412 / 50585 IOPS 58013 / 55727 IOPS 69077 / 68073 IOPS

Sans surprise, le phone (1) dépasse d’une tête tous ses concurrents, à l’exception de ceux, comme le Realme GT 2, possédant une puce conçue pour le haut de gamme. Au vu des accusations de triche, nous ne nous attarderons pas davantage sur les benchmarks.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Jugeons plutôt sur pièce avec des jeux, activités intéressantes notamment pour jauger deux points : la qualité du GPU et la dissipation thermique.

Sur Fortnite, malgré l’avertissement en début de jeu selon lequel l’appareil n’est pas officiellement compatible, il est tout de même possible de régler les détails graphiques sur ultra et les IPS sur 60. En revanche, il faudra choisir entre 60 IPS en graphisme élevé ou 30 IPS en Ultra, impossible d’avoir le meilleur des deux mondes.

Le jeu d’Epic Games fonctionne de manière satisfaisante sur le phone (1). On privilégiera le mode 30 avec graphisme ultra plutôt que le mode 60 IPS qui occasionne d’importantes chutes de performances. La chauffe est présente, mais elle ne dépasse pas le niveau à partir duquel continuer à jouer revient à prendre le risque de se brûler les doigts. Cela reste donc dans les limites du raisonnable. Nous avons constaté une chauffe de la batterie jusqu’à 43 °C, ce qui peut l’endommager, mais peu de téléphones évitent cet écueil.

Sur Genshin Impact, nous avons été agréablement surpris également. Le jeu tourne sans encombre sur les réglages moyens et sans trop chauffer non plus. Le phone (1) s’avère donc une vraie bonne machine de jeu.

Batterie

Le phone (1) intègre une batterie de 4500 mAh. Durant notre test, nous n’avons jamais eu de problème pour tenir une journée complète, ce qui vous garantit, avec un usage modéré du smartphone, de tenir une journée et demie si besoin.

Lorsqu’on branche le smartphone, une bande LED à l’arrière indique l’autonomie. // Source : Frandroid – Robin Wycke

Testé à l’aide du logiciel ViSer, qui simule une utilisation programmée du téléphone, le phone (1) a mis 13 heures et 20 minutes à atteindre les 10 % d’autonomie en partant de 100 %. C’est un score bien au-dessus de la moyenne qui confirme notre première bonne impression.

Ceci étant, certains usages semblent plus énergivores que d’autres. Sur Fortnite par exemple, une partie de 10 minutes amène notre autonomie à baisser de 8 points tout de même.

Recharge

Le phone (1) peut se recharger en filaire jusqu’à 33 W, en sans fil Qi jusqu’à 15 W et charge inversée 5 W. On regrette l’absence de chargeur dans la boîte. Ajoutons que le chargeur officiel de Nothing peut monter jusqu’à 45 W, ce qui vous permettra de l’utiliser avec d’autres appareils.

En partant de 21 % d’autonomie, nous sommes arrivés à 30 % en 5 minutes de charge et 40 % en 10 minutes. C’est donc une charge relativement lente.

Audio

Le téléphone intègre des haut-parleurs stéréo. Le volume sonore est assez élevé pour l’entendre, même avec un ventilateur allumé à fond à côté. En revanche, on constate un léger déséquilibre avec la partie droite qui prend un peu le dessus.

La qualité sonore n’est pas époustouflante. Plus on augmente le volume, plus le son se rapproche des aigus. On acquiert au passage un son un peu moins bien défini. Ceci étant, à mi-volume, les basses prennent un peu plus de place et le son est convenable.

Les sons du glyphe sont tous plus ou moins dans le même univers. À mi-chemin entre R2D2 et un bruitage de jeu vidéo de Game Boy. On aime ou on n’aime pas, mais cela a au moins le mérite de proposer un sound design original et encore un peu plus de caractère au téléphone. Ajoutons que les sons se synchronisent avec le glyphe, ce qui donne un effet décuplé.

À l’arrivée, j’ai même pour ma part réalisé que pour la première fois depuis presque 10 ans, j’avais envie de garder mon smartphone en mode sonnerie plutôt que de le plonger en mode vibreur ou silencieux comme je le pratique depuis déjà bien longtemps. Je pense même que l’idée de proposer des sonneries et des sons de notifications pas trop musicaux permet à l’arrivée de garder ces sons à proximité de la sensation offerte par le bruit d’un vibreur. À une époque où tout le monde s’est habitué à ne plus entendre un son émaner d’un téléphone pour prévenir son utilisateur, cela peut aider à franchir le pas. Garder toutefois en tête que certains sons se révèlent trop violents pour être utilisés décemment. Je pense notamment aux alarmes qui, même si elles font l’effort pour certaines de se rapprocher d’une mélodie, ne donnent vraiment pas envie de se réveiller avec.

Réseaux et communications

En appel, le Nothing phone (1) délivre un son globalement clair à l’interlocuteur. Bien qu’un peu compressé, l’ensemble reste compréhensible, même sur un boulevard très fréquenté. Là où cela coince un peu plus, c’est lorsque vous vous taisez. Le micro censé couper laisse en réalité passer un grand nombre de sons. Il tente en outre de les atténuer quelque peu, transformant ainsi, selon mon interlocuteur, des bruits de camion ou de moto en « des bruits de voisin en train de déplacer des meubles ». Je doute que ce soit l’effet escompté.

Source : Frandroid – Robin Wycke

Le Nothing phone (1) et un téléphone compatible 5G. Il intègre toutes les bandes actuellement exploitées par les opérateurs en France. Ajoutons qu’il fait l’impasse sur les bandes mmWave, comme tous les smartphones de milieu de gamme.

Pour la connectivité, vous pouvez compter sur du Bluetooth 5.2, du Wi-Fi 6 et la présence d’une puce NFC. Signalons que nous ne sommes jamais parvenus à faire fonctionner Google Pay dessus.

Prix et date de sortie

Voici la grille tarifaire du Nothing phone (1) :

  • 469 euros en 8 + 128 Go ;
  • 499 euros en 8 + 256 Go ;
  • 549 euros en 12 + 256 Go.

Il est disponible en deux coloris, blanc (présent dans ce test) et noir.

Questions fréquentes

Nothing phone (1)Qui est Nothing ? Quelle est son origine ?

Nothing est une marque britannique fondée en 2020 par Carl Pei après son départ de OnePlus. Pour se lancer, le chef d’entreprise a levé des fonds auprès d’investisseurs prestigieux tels que Tony Fadell (inventeur de l’iPad), Casey Neistat (YouTubeur à succès) ou Kevin Lin, cofondateur de Twitch.

Le Nothing Phone(1) est-il waterproof ?

Le Nothing Phone(1) est certifié IP53. Cela signifie qu’il est résistant à la pluie, mais ni aux éclaboussures importantes, ni à l’immersion.

Notre avis sur Le Nothing phone (1)

Design
9
Le phone (1) se démarque de n'importe quel smartphone sur le marché, mais n'oublie pas non plus l'essentiel. Passé l'impression étrange de tenir un iPhone qui n'en est pas un, on découvre une prise en main quasi irréprochable. Ajoutez la présence de Glyphe, ses LED à l'arrière qui ajoutent une vraie fonctionnalité, l'IP 53 et le Gorilla Glass 5 et vous avez un design très bien maîtrisé.
Écran
7
Bel écran Oled de 120 Hz en full HD+, doté malheureusement d'une luminosité un peu faible, d'une couverture du spectre colorimétrique décevante. Pour la plupart des usages, c'est toutefois amplement suffisant.
Photo
7
Le module photo principal du phone (1) offre un résultat plaisant à l'œil, avec une bonne gestion du HDR et du mode portrait. Les clichés de nuit gagneraient à gagner en rapidité d'exécution. Le Glyphe quant à lui apporte un vrai intérêt pour faire varier l'éclairage et surprendre vos sujets. Le module ultra grand-angle est un peu en retrait par rapport à son homologue, mais on peut tout de même en tirer des clichés corrects.
Performances
9
Dans un usage quotidien, le phone (1) ne vous lâchera pas et assure une navigation sans ralentissements. Il peut même s'attaquer à des jeux en 3D sans peine, à condition d'accepter quelques menues concessions ici ou là.
Logiciel
7
Pour une première, Nothing OS est plutôt une réussite. L'interface colle très bien aux standards d'Android 12 tout en proposant une belle fluidité. Attention aux quelques bugs et quelques fonctionnalités manquantes toutefois. La personnalisation pourrait être améliorée. Si vous êtes amateur-rice de simplicité, vous pourriez rajouter un point.
Autonomie
8
Une autonomie au-dessus de la moyenne qui vous garantit sans soucis une journée et demie d'utilisation avec un usage normal du téléphone. Si la charge est un peu lente (33 W), on aurait apprécié trouver un chargeur dans la boîte tout de même.
Réparabilité
7,9
/10
INDICE DE RÉPARABILITÉ
Note finale du test
8 /10
Le phone (1) a tous les traits d'une pop star. Pas nécessairement le meilleur dans sa catégorie sur un plan purement technique, il arrive à tirer la couverture médiatique à lui avec ses frasques et son look inimitable.

Mais derrière ce premier constat, n'ayez crainte, il s'agit d'un vrai bon téléphone. Qui plus est, un bon premier téléphone, une vraie pirouette, donc pour la jeune marque britannique qui lance ici son deuxième produit seulement. Bien sûr, avec son pedigree, le phone (1) est avant tout un produit d'adhésion. Soit vous adorez le concept du glyphe à l'arrière, que ce soit pour prendre des photos avec un flash inimitable en soirée ou pour transformer votre manière de recevoir des notifications, soit vous trouvez ça surfait.

Au-delà de cette originalité, il convient de dire que le phone (1) possède tous les fondamentaux d'un téléphone basique en 2022. C'est même étonnant à quel point il est basique, mais son nom, qui veut pour rappel dire téléphone (1) semble finalement très bien trouvé. Jugez plutôt : son écran est décent sans être époustouflant, son interface est volontairement très basique et épurée, ses photos sont tout à fait utilisables et comparables à ce que la concurrence propose sans jamais non plus nous faire tomber de notre chaise. Un smartphone quoi.

Cela dit, le phone (1) propose tout de même quelques atouts qui le font sortir du lot, à commencer par un design à la prise en main franchement impeccable, ainsi qu'une puce véloce capable de tenir le choc. Le seul vrai bémol et point que nous aurions à redire vient de l'autonomie du téléphone, qui nous a paru un peu faible.

Points positifs du Nothing phone (1)

  • Le glyphe, vrai élément original et utile

  • Puissance en jeu 3D

  • Écran 120 Hz...

  • Capteur principal plutôt doué

  • Interface claire et agréable

Points négatifs du Nothing phone (1)

  • Chauffe légère en jeu

  • Mode nuit un peu lent

  • Les couleurs et la luminosité de l'écran

  • Pas de chargeur dans la boîte

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