Le Nothing phone (1) est le premier smartphone lancé par la nouvelle marque de Carl Pei (ex co-patron de OnePlus). Lancé à moins de 500 euros, cet appareil a voulu se démarquer de la concurrence avec un design sortant un peu du commun. En effet, il se nippe d’un look transparent sublimé par quelques LED au dos qui s’illuminent et s’animent en fonction des notifications et de certaines interactions.
Ce Nothing phone (1) prêté par la marque a été utilisé pendant quatre mois par notre collègue Robin Wycke. Ce dernier est membre de l’équipe vidéo de Frandroid, souvent derrière la caméra, parfois devant, pour nos chaînes YouTube et Twitch. Il se démarque notamment par son fort attachement aux Pixel de Google.
Toutefois, le phone (1) avait suscité sa curiosité. Nous recueillons ici son retour d’expérience.
« Je le recommande vraiment à moins de 500 euros »
Dans l’ensemble, Robin met en avant un point avec le Nothing phone (1) : pour le prix auquel il est vendu, ce smartphone est une bonne affaire. « Je viens d’un modèle haut de gamme et je n’ai pas trop ressenti le fait que j’étais passé à un appareil moins cher ».
« Je le recommande vraiment à moins de 500 euros », explique-t-il d’emblée. Pourquoi ? Notre très estimé collègue a trouvé le smartphone très complet dans l’ensemble avec de belles qualités à mettre en avant.
Un design unique
Passons en détail les points qui lui ont le plus plu. Sans trop de surprise, le design figure en tête de liste des qualités citées. « À la fois sobre et original, on se rapproche beaucoup de l’esthétique de l’iPhone, mais version Cyberpunk avec ses LED à l’arrière ». Il est également satisfait de la préhension, le smartphone tenant bien en main et se montrant suffisamment léger : « Et c’est plutôt agréable ». En outre, « avec son écran aux bordures dont l’épaisseur est parfaitement constante, pour son prix, c’est à se demander comment les autres marques font pour toujours avoir un menton ».
Comment parler du design du Nothing phone (1) sans évoquer la Glyph Interface à l’arrière ? C’est ainsi qu’il faut nommer les LED au dos. Verdict de notre vidéaste ? « Très joli, mais peu utile ». Cela reste un point positif à ses yeux, puisqu’il le voit comme « un super élément de design » qui n’enlève rien à l’expérience utilisateur. « Le plus utile selon moi serait l’indicateur de niveau de charge. Pour le reste c’est très gadget, et finalement au quotidien on l’oublie vite. Par contre, pour frimer en soirée, c’est vraiment top. »
Autonomie et photo
Évoquons aussi « l’excellente autonomie » qui est, selon Robin, meilleure que sur le Google Pixel 6 ou le Pixel 7 Pro qu’il utilise actuellement. Il se réjouit d’avoir pu profiter d’une endurance similaire à celle dont il jouissait à l’époque sur son Honor View 20 « qui était très bon là-dessus ».
Pour un smartphone complet, il faut aussi pouvoir compter sur lui au niveau de la photo. Dans ce domaine, le Nothing phone (1) « est très loin d’être ridicule ». Robin n’a jamais eu l’impression d’être à la traîne au niveau de la qualité des images.
Et même si dans l’ensemble, un Pixel 6a reste meilleur dans l’exercice dans cette gamme de prix (notamment sur le mode nuit), il y a quelques fois ou le Nothing phone (1) se montrait supérieur. « Il est meilleur dans le rendu de certaines textures, comme la moquette au bureau. Il y a plus de détails ».
Pour aller plus loin
Google Pixel 6a vs Nothing phone (1) : lequel est le meilleur smartphone ?
Robin regrette cependant l’absence de téléobjectif, mais rappelons que c’est plutôt normal pour cette gamme de prix.
Quelques bonnes idées
Au passage, pour terminer sur les points très appréciés, évoquons le menu Bluetooth qui apporte une touche d’originalité avec un aperçu en image des écouteurs connectés et de leur niveau de charge. Citons aussi un petit détail sympathique : quand le Nothing phone (1) est utilisé à l’horizontale, le panneau des notifications et des paramètres rapides a une disposition ingénieuse.
Il est, en effet, coupé en deux dans le sens vertical « avec à gauche les réglages rapides et à droite les notifications. L’espace est ainsi beaucoup mieux utilisé que sur Android Stock/Pixel Expérience, c’est vraiment bien pensé ».
Les qualités à peaufiner
Ce ne sont là pas les seules qualités du Nothing phone (1) mises en avant par notre collègue du pôle vidéo de Frandroid. Il y a d’autres points positifs qu’il retient, mais ceux-là méritent encore un peu de travail.
En l’état, son ressenti est encore mitigé sur ces éléments.
Retour haptique
C’est le cas du moteur haptique qui est « très bon niveau feeling, on se rapproche des Pixel, mais capricieux ». Si vous tapez vite sur le clavier, par exemple, il ne réagira pas forcément à chaque touche :
Parfois le moteur haptique cesse de fonctionner pendant la frappe de texte, puis toutes les vibrations manquées semblent restituées d’un coup dans une grosse vibration bien bruyante (à en surprendre les passagers du train où j’étais). Ça m’est arrivé quatre ou cinq fois.
Expérience logicielle
Le côté épuré de Nothing OS, l’interface proposée sur le phone (1) a de quoi plaire avec une navigation facile à prendre en main et sans fioritures. Cependant, après quatre mois avec ce smartphone, Robin regrette une interface qui se rapproche de celle des Pixel dans l’ADN sans pour autant proposer quelques fonctionnalités vraiment utiles telles que l’intégration de Google Lens dans le multitâche ou la copie de texte depuis une image.
« De la part d’une boîte qui semblait être un “nouveau OnePlus”, je m’attendais à plus de personnalisations, je m’attendais à une interface à la philosophie proche de celle d’OxygenOS, mais ce n’est vraiment pas le cas ».
Dans la même veine, si vous pouvez utiliser la Glyph Interface comme une lampe torche plus puissante, il faut passer par les options de flash dans l’appareil photo pour profiter de cette fonction. Il est dommage de ne pas pouvoir activer cette option directement depuis les paramètres rapides, « ou alors je n’ai pas trouvé ».
L’écran 120 Hz
L’écran 120 Hz est « super agréable » aux dires de Robin, mais ce n’est pas non plus le pus fluide. À certains moments, les 90 Hz du Pixel 6 lui paraissaient plus réactifs. C’est un ressenti qu’il a eu sur certaines applications, tandis que le temps de latence sur quelques interactions lui a paru plus long que nécessaire.
Bref, il y a de belles choses, mais encore de petites optimisations à apporter de ce côté-là.
Plus de bugs que sur le Pixel 6
Il faut maintenant parler des choses qui fâchent. Et il y en a quelques-unes sur le Nothing phone (1). En quatre mois, Robin a rencontré des soucis techniques. Beaucoup. « Venant d’un Pixel 6, pourtant connu pour ses bugs, j’ai eu beaucoup plus de bugs sur le Nothing phone (1) ».
Le pire d’entre eux concernait l’écran de verrouillage :
Parfois (c’était quasiment quotidien), le capteur d’empreintes disparaissait ! Le petit emplacement rond n’était plus visible en bas de l’écran, et rien ne se passait lorsque je mettais mon doigt à l’endroit du capteur. Cette situation ne se réglait pas immédiatement en verrouillant/déverrouillant. Il fallait parfois redémarrer complètement le smartphone. D’autres fois, le smartphone freezait : écran blanc, écran noir, et après quelques secondes tout revenait à la normale.
Un autre bug suscite la surprise. À plusieurs reprises, Robin a remarqué que la certification Widevine L1 du Nothing phone (1) n’était plus détectée. Or, dans le monde merveilleux des DRM, Widevine L1 — jugé plus sécurisé que le niveau L3 — est indispensable sur un smartphone Android pour accéder aux contenus SVoD avec une qualité HD (ou plus).
« Mais en général un reboot accompagné d’un clear cache/data sur l’app concernée réglait le problème » et Robin profitait à nouveau de flux vidéo dans les meilleures qualités.
Enfin, et là il ne s’agit pas d’un bug, notre vidéaste a été frustré par l’impossibilité de passer du grand-angle à l’ultra grand-angle (et inversement) pendant qu’il filmait.
Des débuts prometteurs
Au terme de ces quatre mois d’utilisation, les retours de Robin nous permettent de confirmer quelques impressions lors de notre test. Le Nothing phone (1) est un très bon premier smartphone pour la jeune marque de Carl Pei.
Le produit ne donne pas l’impression d’avoir été précipité ou bâclé. Il est soigné, complet et agréable à utiliser au quotidien et a trouvé son bon prix à moins de 500 euros. Cependant, malgré les beaux efforts réalisés, des erreurs de jeunesse subsistent, notamment sur la partie logicielle qui mérite d’être peaufinée pour éviter les bugs et étoffer quelques fonctions.
On espère donc des mises à jour pertinentes sur ce modèle et un futur smartphone — le phone (2) ? — qui saura tirer les bonnes leçons.
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