Test de la Nvidia GeForce RTX 4090 mobile : quand le PC portable devient plus performant qu’une PS5

 
Nous avons eu l’occasion de tester la GeForce RTX 4090 mobile, la carte graphique la plus puissante actuellement disponible sur PC portable. Benchmarks, DLSS 3… voici notre avis complet.

Après les versions « bureau » de ses cartes graphiques dotées d’une architecture Ada Lovelace, Nvidia a annoncé au CES 2023 les versions mobiles de ses RTX 40xx. Au total, ce sont cinq GPU qui ont été annoncés, avec plus de puissance bien sûr, mais aussi de nouvelles technologies comme l’arrivée de Max-Q 5 ᵉ génération.

Nous avons testé la GeForce RTX 4090 mobile pour nous en faire une idée.

Caractéristiques techniques de la GeForce RTX 4090 mobile

La GeForce RTX 4090 mobile de Nvidia est la plus puissante des cartes graphiques actuellement disponibles sur PC portable.

GeForce RTX 4090 mobile
ArchitectureAda Lovelace
CUDA Cores9728
Tensor Cores304
RT Cores76
Fréquence d’horloge1455 – 2040 MHz
TGP80 – 150 W (+25 W)
Mémoire16 Go GDDR6
Bande passante mémoire 256-bit

On notera que ce GPU embarque donc plus de 1300 unités de calculs de plus que la RTX 3080 Ti mobile (7424) et que son TGP monte à 175 W avec le Dynamic Boost 2.0.

Notre configuration : le Razer Blade 16

Pour tester les performances de cette RTX 4090 mobile et vérifier ce qu’apportent ces cœurs supplémentaires, Nvidia nous a fourni un Razer Blade 16 (2023). En plus de son GPU tout neuf, il est équipé d’un processeur Intel Core i9-13950HX avec 24 cœurs et 32 threads et une fréquence de base de 2,2 GHz (5,5 GHz en turbo), 32 Go de RAM DDR5 (2x 16 Go @ 4800 MHz) et 1 To de mémoire en SSD NVMe.

Enfin, le tout propulse un écran de 16 pouces UHD+ (3840 x 2400 pixels) à 120 Hz. Dans le cadre de ce test, sauf mention contraire, les résultats ont cependant été obtenus avec la définition d’écran réglée sur 2560 x 1600 pixels afin de coller à l’usage le plus courant. C’est une définition que l’on devrait retrouver plus souvent sur les PC portable en 2023.

Nos tests ont été effectués sur Windows 11 (Famille 22H2) avec les drivers Nvidia en version 528.37.

Les benchmarks de la RTX 4090 mobile

La RTX 4090 mobile sur 3DMark

Lorsqu’il s’agit de mesurer et comparer la puissance graphique brute d’un GPU (sans recours à l’IA notamment), le benchmark synthétique 3DMark Time Spy Extreme est évidemment une référence en la matière.

Sur ce test, qui génère un rendu en 4K (sous DirectX 12), nous avons obtenu un score graphique de 10 518, avec une moyenne de 67,78 images par seconde sur la première partie et 60,91 FPS sur la seconde partie. On note que malgré la chauffe — jusqu’à 80° lors de notre troisième passage consécutif –, les scores ne vacillent jamais. On se retrouve donc légèrement en dessous de la RTX 4070 Ti de bureau (10 946), mais largement au-dessus de la RTX 3080 Ti mobile (6513).

Rappelons que ce test est purement synthétique, sans ray tracing ni DLSS.

En ray-tracing

En février 2022, nous disions que la RTX 3080 Ti mobile était très impressionnante sur le test DirectX Raytracing de 3DMark avec une mesure à 36,94 images par seconde, « tout simplement l’un des meilleurs résultats que nous avons enregistrés sur ce test ». Un an plus tard, la RTX 4090 mobile est capable pour sa part d’afficher une moyenne de 68,70 FPS sur ce même test et de maintenir ce score sur la durée.

À titre de comparaison, la RTX 4070 Ti de bureau affiche 66,44 FPS en moyenne sur ce même test. L’architecture Ada Lovelace montre donc ici une nouvelle fois sa supériorité incontestable par rapport aux générations précédentes qui n’arrivaient pas à dépasser les 60 images à la seconde.

La RTX 4090 mobile sur V-Ray et OctaneBench

L’architecture se débrouille aussi bien sur du gaming que sur des usages professionnels. C’est ce que nous avons souhaité mesurer avec V-Ray et OctaneBench, des benchmarks évaluant la partie modélisation 3D.

À ce petit jeu, notre machine de test a obtenu un score de 747 sur OctaneBench avec le ray tracing activé et 525 sans le RT. Sur V-Ray, elle monte à 2550 sur ses cœurs CUDA et jusqu’à 3460 avec le ray tracing.

Même pour les professionnels, la RTX 4090 mobile se présente donc comme le meilleur choix à l’heure actuelle dans un PC portable pour gagner en efficacité.

La RTX 4090 mobile en jeu

Cyberpunk 2077

Afin de tester au mieux les capacités de la RTX 4090 mobile, notre premier test s’est porté sur Cyberpunk 2077, un jeu récent, gourmand en ressources et compatible avec le DLSS 3.

Sur le benchmark intégré au jeu, avec les paramètres réglés en Ultra, nous avons ainsi atteint les 97 images par seconde de moyenne avec le DLSS 3 en auto (59 ms de latence). En DLSS 2, le jeu tourne à 65 FPS en moyenne, avec une latence de 45 ms. Si l’on passe en 4K (3840 x 2400 pixels), on termine tout de même le benchmark avec 76 FPS de moyenne en DLSS 3 (51 ms de latence), ce qui est déjà beaucoup pour ce jeu et cette définition.

En réglant le DLSS en mode « Performance Ultra » avec génération d’images (DLSS 3), on monte alors à 96 FPS en 4K pour 61 ms de latence. Là encore, ce sont les performances que l’on obtient avec une RTX 4070 Ti de bureau. Autant dire que pour un ordinateur portable, c’est un exploit.

Avec le DLSS 3, on obtient donc en 4K des performances à peu près équivalentes à ce que proposait la 3080 Ti mobile… en Full HD.

Spider-Man Miles Morales

Retour en 1600p pour tester le DLSS 3 sur Spider-Man Miles Morales, un jeu nerveux où l’affichage évolue rapidement.

Sur le jeu Marvel, on enregistre une moyenne de 85 FPS en DLSS 2 avec 40 ms de latence, contre 115 FPS et 70 ms de latence en DLSS 3. Le gain de framerate est flagrant, tandis que la différence de latence ne se ressent pas vraiment manette en main. Et pour cause, puisque la différence sur le retard à l’affichage représente moins d’une image entre le moment où l’on appuie et le moment où l’action apparaît à l’écran.

A Plague Tale : Requiem

Pour prendre un exemple un peu moins flatteur pour ce GPU, intéressons-nous à A Plague Tale : Requiem, lui aussi compatible DLSS 3, toujours en 1600p et avec les réglages en Ultra.

Sur les performances moyennes, le jeu s’en sort très bien, avec un ordre de grandeur équivalent, voire supérieur à la RTX 4070 Ti de bureau. Selon les options sélectionnées, le jeu tourne autour de 175 FPS (DLSS 3 Auto), voire 216 FPS (DLSS 3 Performance Ultra). Ici aussi, le petit surplus de latence mesuré ne vient pas déranger la progression du jeu en solo.

A Plague Tale Requiem

Le jeu illustre néanmoins les limites du jeu sur un ordinateur portable. Si ces résultats sont très bons, même excellents, ils sont légèrement entachés par le « 1 % low », c’est-à-dire la moyenne du 1 % des FPS les plus bas. Alors que la RTX 4070 Ti de bureau affiche un solide 121 FPS, assurant une fluidité à toute épreuve quoi qu’il arrive, nous avons relevé un « 1 % low » oscillant de 50 à 67 FPS ici.

La différence entre la moyenne et ce 1 % low entraine parfois une légère latence visible en jeu, notamment sur de longues sessions, quand le portable se met à chauffer.

Les technologies Max-Q 5e génération

L’un des principaux avantages des cartes Nvidia réside non seulement dans la puissance des GPU, mais aussi dans tout l’écosystème applicatif conçu au fil des générations. Ces technologies, que Nvidia intègre sous l’appelle Max-Q en est ici à sa 5e génération. Certaines permettent de gros gains de performances, d’autres sont plus difficilement mesurables.

Le DLSS 3

La première, nous l’avons évoquée tout au long de cet article, puisqu’il s’agit de la technologie phare de Nvidia : le DLSS. Cette technologie de supersampling passe ici à la troisième génération et permet non seulement d’extrapoler des pixels en créant un rendu à faible définition, mis à l’échelle par la suite par les cœurs Tensor, mais également de générer des images.

Ces images supplémentaires apportent un gain de framerate certain, et donc une impression de fluidité, mais viennent avec deux contreparties. La première est que la latence est accrue et la seconde est que ces images supplémentaires ne peuvent qu’anticiper le mouvement de ce qui existe déjà à l’écran. Vous ne verrez pas vos ennemis surgir de derrière un mur plus tôt malgré vos images supplémentaires.

En soi, ces contreparties sont totalement acceptables sur les jeux solo et permettent un confort très appréciable. Lors de parties multijoueur, la question se pose et ce sera à l’appréciation de chacun. Si vous ne jouez pas à un niveau compétitif, c’est envisageable, mais si vous voulez optimiser au mieux vos performances et que votre configuration le permet (a priori avec une RTX 4090 mobile, elle vous le permet), n’hésitez pas à rester en DLSS 2.

Dynamic Boost 2.0 (Max-Q 3e gen)

Cette technologie permet au constructeur de votre PC d’allouer plus de puissance à votre GPU si votre CPU n’en a pas besoin. Sur les jeux très gourmands en ressources graphiques et peu gourmands en puissance de calcul, vous pouvez ainsi gagner jusqu’à 25 W de puissance GPU. Ce boost est récupéré de manière dynamique sur votre CPU et réalloué dès que ce dernier le nécessite.

La gestion de la consommation

Cette cinquième génération concentre ses nouveautés davantage sur la consommation que sur les performances (déjà largement améliorées par le DLSS 3). Nvidia annonce alors une mémoire à haute efficience, une mémoire graphique à faible tension et un contrôle de mémoire à trois vitesses pour moins consommer lorsque la puissance n’est pas nécessaire.

Dans les faits, cela ne se ressent pas directement sur la consommation. Lors de nos tests, le GPU consommait de 7 à 10 W sur un bureau inactif et dans les 110 W en jeu. On reste donc approximativement sur la consommation de la génération précédente, avec toutefois un gros gain de performances.

Un GPU mobile pensé pour la 4K

La gamme RTX 40xx mobile s’annonce donc équivalente à la gamme de bureau en matière d’évolution intergénérationnelle. Le gain est net, d’autant plus sur des jeux compatibles DLSS 3. Ces derniers restent néanmoins encore peu nombreux (une cinquantaine en comptant ceux à venir prochainement).

Sur cette RTX 4090 mobile plus précisément, on est en présence d’un GPU forgé pour les personnes les plus exigeantes, vous ne trouverez pas mieux en portable à l’heure actuelle. Lorsqu’il est présent, le DLSS 3 permet de jouer sans sourciller en 1440p, voire en 4K, avec des performances équivalentes à ce que proposait la génération précédente en Full HD, et sans hausse de consommation. Clairement, le rapport performance-watt est au rendez-vous.

Bien sûr, l’excellence a un prix. Dans cette configuration, le Razer Blade 16 coûte 5 400 euros. À ce prix, on aurait évidemment du mal à le conseiller au commun des mortels tant que davantage de jeux compatibles DLSS 3 ne sortent pas. Nous avons hâte en revanche de tester le reste de la gamme 40xx mobile de Nvidia, dont le plus fier représentant a été à la hauteur de nos espérances.

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