La vérité selon Nvidia : pourquoi l’IA ne peut pas tout faire pour le rendu 3D des jeux vidéo

 
Première entreprise d’intelligence artificielle du monde, mais aussi leader dans le secteur des cartes graphiques, Nvidia exploite désormais cette technologie dans tous ses secteurs d’activité. Mais pour son président, Jensen Huang, l’IA ne remplacera pas le rendu 3D.
Jensen Huang, CEO de Nvidia // Source : CES

Nvidia est à l’avant-garde du Neural Rendering depuis plus de cinq ans, une manière d’effectuer une partie du rendu des scènes 3D grâce au travail d’une intelligence artificielle. Le DLSS, sa technologie d’upscaling mais aussi de génération d’images, est un premier exemple de ce que le constructeur peut proposer aux joueurs dans ce tout nouveau paradigme.

Alors que le DLSS 4 a subi une quasi-refonte de tout son socle technique, Nvidia aussi présenté des outils à destination des développeurs pour générer des matériaux et textures plus réalistes grâce à l’IA. Les GPU GeForce RTX 50 proposent désormais une co-intégration des cœurs CUDA et Tensor qui exploitent des réseaux neuronaux pour gérer toutes ces nouvelles technologies de rendu. Peut-on donc s’attendre à ce que le rendu des jeux vidéo soit entièrement dû à l’IA à l’avenir ? Pas si sûr, selon Jensen Huang, le patron de Nvidia.

L’importance du contexte dans le rendu 3D

Lors d’une session de questions-réponses avec le co-fondateur de Nvidia lors du CES 2025, ce dernier a répondu à une question de plus en plus prégnante : le rendu des jeux sera-t-il bientôt exclusivement possible grâce à l’IA ? Les moteurs 3D deviennent de plus en plus complexes, toutes les cartes graphiques proposent désormais des technologies qui exploitent l’intelligence artificielle afin d’accélérer le rendu, et donc les performances, chez les joueurs.

Nvidia

Selon Jensen, il faudra toujours compter sur les techniques de rendu dites traditionnelles, car elles conditionnent ensuite le travail d’une IA. Tout comme ChatGPT a besoin de contexte pour répondre à vos requêtes, il sera aussi essentiel pour toutes les technologies qui découleront du neural rendering.

Ainsi, tout ce qui touche au rendu des textures et de la géométrie d’une scène 3D restera possible grâce aux techniques traditionnelles, et notamment aux shaders. L’IA viendra alors en second temps, se basant sur la procédure du conditionnement, en fonction du contexte de la scène. C’est le cas pour le DLSS, qui a forcément besoin d’un set de données préexistant pour générer des pixels supplémentaires, et parfois des images entières, afin d’améliorer les performances de jeux. Pour reprendre les dires du président de Nvidia « On restera basé sur la 3D, la génération sera possible grâce au conditionnement ».

Nvidia

Pour prendre l’exemple de la technologie RTX Neural Faces dévoilée au CES, la base de travail (la condition) pour générer des visages réalistes grâce à l’IA restera le rendu 3D classique d’un visage ainsi que ses différentes données de pose (structure osseuse, jointures). Il en est de même pour les technologies de textures et matériaux neuronaux présentés à Nvidia pour les développeurs et artistes : le rendu hyper réalistes d’éléments géométriques ou de textures est possible grâce à la rencontre des shaders classique et des unités accélératrices IA comme les cœurs Tensor des cartes graphiques GeForce.

Une béquille essentielle mais controversée

Le Neural Rendering viendra donc accélérer la création et le rendu des jeux, mais ne remplacera pas les techniques traditionnelles selon Nvidia. Elle permet de dépasser le potentiel des GPU grand public, qui ne peuvent plus tenir la cadence sur les titres toujours plus complexes techniques, notamment en définition 4K avec les options de ray tracing activées.

Cette béquille est désormais connue des joueurs, qui pour certains déplorent l’usage systématique de l’IA lors de l’annonce des configurations PC recommandés. L’histoire du jeu vidéo nous a cependant montré que le rendu 3D n’est fait que de techniques pour atteindre une performance cible et une qualité de rendu indissociable du natif.

Si les technologies de rendu traditionnelles ne sont pas prêtes de disparaitre, il faudra toujours plus compter sur l’intelligence artificielle dans les GPU modernes selon Nvidia. Jensen Huang prêche bien sûr sa paroisse, mais alors que la Loi de Moore ne fait plus autorité, l’IA serait l’une des solutions les plus convaincantes à apporter.


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