
Après avoir lancé pas moins de 4 cartes graphiques de bureau, Nvidia est prêt à lancer ses GPU mobile pour PC portables. Ces fameuses RTX mobile sont à chaque génération attendues au tournant afin d’évaluer leur couple performance / consommation.
Encore plus cette année, Nvidia se focalise sur une utilisation hybride, entre jeu vidéo et créativité. Nous avons donc testé une première implémentation de cette GeForce RTX 5090 mobile sur une série de jeux, mais aussi dans diverses charges de travail créatives (montage, 3D) afin d’évaluer le niveau de performance à attendre.
Caractéristiques techniques de la GeForce RTX 5090 mobile
Architecture | Blackwell |
Processeur graphique | GB203 |
Processeurs de flux (CUDA Cores) | 10 496 |
Fréquence de base | 990 MHz |
Fréquence Boost | 1515 MHz |
Mémoire vidéo | 24 Go GDDR7 |
Fréquence mémoire | 1750 MHz (28 Gbps effectif) |
Interface mémoire | 256 bits |
Bande passante mémoire | 896 Go/s |
Cœurs Tensor | 328 |
Cœurs RT | 82 |
TMUs | 328 |
ROPs | 112 |
TGP | 95 – 150 Watts (+25W) |
La RTX 5090 mobile bénéficie des nouveautés majeures de l’architecture Blackwell avec la mémoire vidéo rapide GDDR7, qui passe cette année à 24 Go contre 16 Go pour la RTX 4090 mobile, ainsi que les nouveaux cœurs Tensor et ray tracing.
Par rapport à la RTX 4090 mobile, ce nouveau GPU offre une fréquence boost ainsi qu’une fréquence mémoire qui baissent de presque 500 Hz. La bande passante est heureusement bien supérieure (576 Go/s pour la RTX 4090 mobile, avec un nombre de Cuda Cores qui talonne les 10 500 (contre 9 728 pour l’ancienne génération).
Enfin, la RTX 5090 mobile peut monter en TGP jusqu’à 150W, avec 25W supplémentaires grâce au Dynamic Boost.
Notre configuration : le Razer Blade 16 (2025)
Nous testons la GeForce RTX 5090 mobile au sein du tout nouveau Razer Blade 16 officiellement lancé ce premier trimestre 2025. Il est important de comprendre comment fonctionne la relation entre Nvidia (et ses concurrents) avec les constructeurs et OEM comme Razer.
Nvidia préconise une implémentation, en fournissant notamment une échelle de TGP (enveloppe thermique) à adopter. C’est le constructeur qui décide ensuite du processeur auquel l’associer, mais aussi du châssis ainsi que du système de refroidissement.
Dans ce cas précis, le Razer Blade 16 fait partie de cette famille grandissante des ultra portables gaming, à savoir des machines de jeu qui se veulent vraiment portables. Ici, le châssis s’est encore allégé cette année de 30% pour une finesse de 1,49 cm.

Ce modèle se place donc comme le compromis idéal entre portabilité et performance, alors que le Razer Blade 18 arrivera à une date ultérieure avec une approche axée sur les performances pures.
Sur ce Razer Blade 16, nous tournons donc sur un AMD Ryzen AI 9 HX 370 qui se place comme un processeur haut de gamme, mais à la consommation plus mesurée de 54W. Pour comparaison, les processeurs de PC portables gaming peuvent afficher un TDP max de 175W en mode Turbo.
Concernant la partie graphique, le TGP de base est 135W, avec un DynamicBoost réglé à 25W pour une enveloppe totale de 160W possible sur le Razer Blade 16.
Ces données sont donc à garder en tête pour ce test, car elles conditionnent le potentiel de la RTX 5090 mobile sur châssis précis.
MaxQ, les technologies de Nvidia pour les PC portables
Il est important de faire un rappel sur les fondations de la technologie MaxQ de Nvidia ainsi que les nouveautés introduites cette année pour l’architecture Blackwell.

Lancé en 2017, MaxQ est en vérité un ensemble de technologies visant à allier performance et efficacité énergétique selon les différentes charges de travail. Voici les nouveautés cette année.
Le Power Gating avancé pour le GPU
Cette année, Nvidia se met au Power Gating avancée pour ses GPU mobiles. Cette technologie consiste à éteindre certaines parties inutilisées de la puce pour en réduire sa consommation. On peut ainsi désactiver des cœurs (Cuda, RT, Tensor) non utilisés pour gagner en autonomie lorsque la charge de travail, qu’elle soit ludique ou créative, n’exploite pas le stack complet de la carte graphique.
Une tension indépendante pour la mémoire GDDR7
Les apports de la GDDR7 sont à trouver au niveau de sa rapidité, bande passante, mais aussi de sa capacité à entrer et à sortir encore plus rapidement d’un état de veille.
Dans le cadre d’un PC portable, cela permet notamment à la VRAM d’être fourni indépendamment en alimentation et bénéficier elle aussi d’un Power Gating qui règlera la tension de la GDDR7 séparément des autres portions de la puce graphique.
Gestion intelligente de la veille et des fréquences d’horloge
Enfin, MaxQ introduit cette année des transitions encore plus rapides pour les fréquences d’horloge du GPU. Ainsi, celles-ci s’adaptent aux applicatifs les plus « instables » nous dirons, ou en tout cas dynamiques. De ce fait, ces fréquences ne gravitent pas autour d’une même valeur, mais peuvent s’abaisser drastiquement au sein même d’une image rendue pour conserver de l’énergie.
La puce graphique dans son ensemble peut entrer dans un état de veille profond jusqu’à 10 fois plus rapidement par rapport à la génération précédente.
Ici, on parle vraiment de latence réduite entre la puissance désirée par une charge de travail précise et celle fournie effectivement par le GPU. En activant ainsi ses différents modes basse consommation, la machine gagne en théorie progressivement de l’autonomie.
Le DLSS 4 pour les performances… et l’efficacité énergétique
Enfin, on en parle depuis le début de l’année, mais le DLSS 4 est aussi une technologie qui vise à optimiser l’efficacité énergétique d’une puce graphique.
En effectuant un rendu en basse définition, avec un upscaling grâce aux cœurs Tensor, la carte graphique travaille moins. Mais dans ce cas, le CPU pourrait alors être davantage sollicité. Dans notre cas précis, il s’agit d’un AMD Ryzen à consommation modéré, ce qui pourrait dans certains aide à conserver de la puissance lors du jeu à basse définition (au détriment des performances, cela va sans dire).
Performances ludiques
Nous avons testé la RTX 5090 mobile sur plusieurs jeux, en nous concentrant sur des tests qui mettent l’emphase sur la partie graphique de la machine. Nous voulons solliciter le processeur le moins possible, ce qui peut s’avérer compliqué à une définition de 1600p.
Pour vous livrer rapidement ces chiffres, nous avons réduit notre liste de jeux testés à 5, en divisant à chaque fois entre rasterisation et ray tracing.
Synthétiques
Commençons par nos traditionnels benchmarks synthétiques, qui nous donnent un premier aperçu du niveau de performance de cette RTX 5090 mobile face aux cartes graphiques desktop.
Dans le test 3D Mark Steel Nomad, en pure rasterisation, la RTX 5090 mobile se place au niveau d’une RTX 4070 Ti Super et devant une RTX 5070 dans cette implémentation précise du GPU.
En ray tracing dans le test 3D Mark Speed Way, la puce mobile de Nvidia est juste devant une Radeon RX 7900 XTX de AMD et toujours devant la RTX 5070.
On pourrait donc s’attendre à des performances milieu de gamme des deux dernières générations, mais sur un format PC portable. Tâchons maintenant de vérifier ça en jeu.
Rasterisation
Sans les options de ray tracing d’activé, la RTX 5090 mobile s’en sort bien nativement avec des performances oscillant entre 40 et 90 FPS en 1600p. Vous pourrez profiter ainsi de 40 images par seconde dans le très gourmand Black Myth Wukong, et près de 48 en moyenne dans Alan Wake 2.

Le meilleur élève reste Cyberpunk 2077, la vitrine technologique de Nvidia, qui atteint les 80 images par seconde en moyenne. Dragon Age : The Veilguard dépasse lui aussi les 70 images par seconde.
Avec ces chiffres, la RTX 5090 version mobile se place au niveau du milieu de gamme desktop de cette année, à savoir les GeForce RTX 5070 et Radeon RX 9070.
Ray tracing
Nous avons testé deux jeux en ray tracing (A Plague : Tale Requiem, Dragon Age : The Veilguard) et trois jeux en path tracing (Cyberpunk 2077, Black Myth Wukong et Alan Wake 2). Les deux premiers jeux nous ont montré des performances similaires, autour des 53 FPS en moyenne, alors que les autres sont plus à la peine.
Le plus gourmand, Alan Wake 2, peine à dépasser les 19 images par seconde alors que les deux autres gravitent autour des 24 FPS en moyenne.

Ici, la puce se place quasiment au niveau d’une GeForce RTX 4070 Ti Super et juste au-dessus d’une RTX 5070 et au-dessus d’une Radeon RX 9070 XT.
Dans ces cas de figure, nous activons donc le DLSS 4 en mode Équilibré ainsi que les différentes options de Multi-Frame Generation. Ainsi, il est possible d’atteindre quasiment 200 images par seconde avec la MFG 4x dans Dragon Age : The Veilguard, 160 dans Cyberpunk 2077 ou encore 138 FPS dans Alan Wake 2.

Comme nous l’avons déjà observé sur les versions de bureau de la puce, la latence augmente certes de 20 ms une fois l’option activée, mais reste plutôt stable jusqu’à 4x. Le jeu solo avec le réglage maximal demeure très confortable, il reste impressionnant (et franchement satisfaisant), de jouer à des jeux comme Cyberpunk 2077 et Assassin’s Creed Shadows à quasiment 200 images par seconde sur un PC portable avec écran Oled.
Sur batterie
Si l’utilisation sur batterie d’une telle machine devrait être rare, elle n’est pas exclue. Nvidia propose depuis plusieurs année la suite de technologies MaxQ dont nous avons détaillé le fonctionnement dans une partie précédente de ce dossier.
Nous avons donc voulu tester les performances de jeux une fois l’adaptateur secteur débranché, ainsi que l’autonomie avec et sans la fameuse fonctionnalité BatteryBoost activée. Cette dernière décide des meilleurs réglages pour l’autonomie de la batterie. À noter qu’en mode batterie, les paramètres de puissance ne peuvent être réglés au maximum dans le Razer Blade 16 et le GPU fonctionne autour des 45W au lieu des 150W en mode secteur.
La fonctionnalité BatteryBoost applique des réglages minimums avec le DLSS en mode Ultra Performance ainsi que la génération d’images activées. La qualité d’image en prend un coup, mais il sera au moins possible d’utiliser le DLSS Override pour activer le modèle Transformer afin de rattraper un peu le rendu dans les scènes les plus complexes.

L’objectif est de conserver un niveau de performance autour des 60 images par secondes, ce qu’il parvient à faire dans nos tests. Dans cette configuration, nous atteignons une autonome d’une heure et 43 minutes.
Sans Battery Boost, avec tous les réglages au maximum, ainsi que le DLSS (en mode Equilibré) et la génération d’images, nous atteignons aussi les 60 images par seconde, mais au détriment d’un Low 1% assez désastreux. Ce n’est évidemment pas dans ce mode que les PC portables gaming sont pensés en nomade.
Si vous souhaitez sacrifier de l’autonomie, mais moins en performance et qualité d’image, alors les pré-réglages Moyen et Haut (sans ray tracing) pourront être un bon compromis. Ceux-ci vous amènent à des moyennes de 60 et 70 FPS pour une autonomie d’une heure et 15 minutes dans nos tests (75 minutes).
Attention, tous les jeux sont différents et ne font pas proposer la même autonomie selon leur socle technique. Mais ces chiffres sont encourageants quand la RTX 4090 peinait à dépasser l’heure dans la plupart des cas.
Performances créatives
Nvidia se veut désormais comme l’allié des joueurs, mais aussi des créatifs. C’est en ça qu’une machine comme le Razer Blade 16 avec la RTX 5090 veut offrir le meilleur des deux mondes. Nous avons ici effectué deux benchmarks différents basés sur deux logiciels de montage vidéo.
La grande nouveauté cette année réside dans la présence de 3 encodeurs vidéo, comme la RTX 5090 de bureau, avec la possibilité d’encoder et décoder des vidéos H.H24 et H.265 au format 4.2.2. C’est auparavant le processeur qui se chargeait d’encoder de ce type de vidéo, le GPU peut désormais s’en charger bien plus rapidement. Nous rajouterons les résultats de nos tests ultérieurement pour ce cas de figure plus précis qui intéressera les créateurs de tout horizon.
Le premier benchmark que nous utilisons, c’est UL Procyon pour Premiere Pro, qui offre depuis peu une option « Accélération GPU », testant ainsi l’application de filtres, traitements ainsi que le rendu final accéléré par la carte graphique. La GeForce RTX 5090 mobile se place ici au niveau d’une RTX 4090 desktop, un score tout bonnement excellent qui montre à nouveau les progrès de Nvidia en la matière.
Nous passons ensuite sur PugetBench, un outil de test créatif complet qui est compatible avec le logiciel DaVinci Resolve, qui se repose bien plus sur l’accélération GPU ainsi que l’IA que la concurrence. Les résultats sont ici un peu moins reluisants avec 8 429 points, soit des performances en deçà d’une RTX 4070 Super et derrière la RTX 5070 à 9924 points. On reste cependant sur une excellente performance pour un GPU mobile, qui a pour lui des performances d’encodage que la concurrence n’a clairement pas.

Enfin, sur le benchmark Blender, la RTX 5090 mobile se place juste derrière les modèles haut de gamme des deux générations précédentes, et talonne notamment la RTX 4080.
Le niveau de performance attendu est donc assez massif pour ces deux usages, encore une fois en mode secteur dans ce cas précis pour bénéficier de tout le potentiel du GPU.
Conclusion
Qu’il est complexe de juger cette RTX 5090 mobile sur cette seule version au sein du Razer Blade 16. Nous testons ici le GPU et non la machine, nous n’évaluons donc pas dans cet article les choix de Razer pour le positionnement de son nouveau modèle.
Si on sent que la puce graphique pourrait s’exprimer davantage dans des châssis plus « permissifs » dirons-nous, elle nous offre des performances très solides sur les jeux les plus gourmands.
Grâce aux options d’upscaling et de génération d’image du DLSS 4, qui offrent cette année des gains de performance, mais aussi de qualité d’image, vous pourrez jouer à n’importe quel titre de manière fluide. Nous avons fait le test sur de nombreux jeux AAA, et notamment Assasssin’s Creed Shadows pour l’écriture de cette conclusion, et celui-ci peut se jouer avec toutes les options de ray tracing activées sans sourciller (avec DLSS bien sûr).
En fonction du PC portable sur lequel elle sera implémentée, la RTX 5090 mobile (et le reste de la gamme) sera aussi très intéressante pour les créateurs de contenu, qu’il s’agisse de montage, de 3D ou même d’inférence IA. L’exemple du Razer Blade 16, à la portabilité sensiblement améliorée cette année, la destine ainsi à cet usage hybride.
Évidemment, tout cela a un prix et les machines intégrant une RTX 5090 pourront dépasser les 5000 euros selon les OEM. Un budget plus que conséquent qui destine ces PC aux utilisateurs les plus exigeants et fortunés. Ceux pour qui le rendu vidéo ultra rapide est aussi important que le jeu en path tracing, et ce dans une machine « transportable ».
Reste maintenant à voir comment s’en sortira le reste de la gamme dans des machines plus accessibles : est-ce que les gammes plus nomades suffiront pour concurrencer des MacBook Pro qui peinent encore à devenir des machines de jeu ? C’est en effet l’objectif à demi avoué de Nvidia qui s’adresse désormais aussi bien aux joueurs qu’aux créateurs.
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