Nvidia dépense 500 milliards de dollars pour des usines dédiées à l’IA aux États-Unis

 
Quand Nvidia s’installe au Texas, ce n’est pas pour faire du rodéo… mais pour dompter l’IA. Le géant des puces mise 500 milliards de dollars sur des supercalculateurs made in USA. Un pari aussi audacieux que nécessaire, entre taxes de Trump et course à l’autonomie.
Source : Nvidia

Alors que l’administration Trump joue au yo-yo avec les taxes sur les importations tech, Nvidia prend les devants. Le leader des puces graphiques a annoncé un investissement pharaonique de 500 milliards de dollars pour produire ses supercalculateurs d’IA aux États-Unis.

Deux usines sortiront de terre au Texas d’ici 2026, en partenariat avec Foxconn et Wistron. Une première pour la marque, qui espère ainsi sécuriser ses approvisionnements tout en flattant le Made in America.

Des usines high-tech et des puces fabriquées aux États-Unis

À Houston et Dallas, Nvidia ne lésinera pas sur l’innovation. Les futurs sites assembleront des serveurs bourrés de puces Blackwell, celles-là même qui entraînent ChatGPT et Midjourney. Mais pour optimiser ces usines, la firme compte sur ses propres outils : la plateforme Omniverse crée des jumeaux numériques des chaînes de production, tandis que des robots Isaac GR00T automatisent les tâches complexes. « L’IA va fabriquer l’IA », résume un ingénieur.

Côté logistique, le défi est de taille. Les puces Blackwell sont déjà produites à Phoenix (Arizona) dans l’usine de TSMC, le partenaire taïwanais de Nvidia. Problème : leur encapsulation et leurs tests se font encore à Taïwan. Pour réduire les délais, Nvidia a mandaté Amkor et SPIL, deux spécialistes, pour ouvrir des ateliers en Arizona. Objectif : tout faire localement, du silicium brut au serveur fini.

Cette stratégie tombe à pic. Début mai, Trump menaçait d’imposer des taxes de 32 % sur les produits taïwanais et 145 % sur les chinois. Les puces de Nvidia, majoritairement fabriquées à Taïwan, étaient dans le collimateur. Finalement exemptées, elles échappent à la douche froide… pour l’instant. Mais Jensen Huang, le PDG de Nvidia, ne prend pas de risque : « Produire aux États-Unis renforce notre résilience », assène-t-il.

La Maison-Blanche salue l’initiative, y voyant un effet direct des politiques trumpistes. Pourtant, Nvidia se garde de lier officiellement son projet aux taxes. Une prudence compréhensible, tant les annonces commerciales de Trump sont imprévisibles. D’ailleurs, les puces, smartphones et ordinateurs pourraient finalement bien faire l’objet de 20 % de taxes depuis la Chine. Reste que le calcul est judicieux : en cas de tension avec la Chine sur Taïwan, Nvidia aura un filet de sécurité.


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