OnePlus One : un an après, que vaut le flagship killer de 2014 ?

 
Il y a un peu plus d’un an, le OnePlus One devenait enfin accessible au plus grand nombre du fait d’un plus grand nombre d’invitations envoyées. J’ai profité de cette période pour en acheter afin de remplacer mon vieux Galaxy S3. Et un constat s’impose : durant un an, malgré les innombrables tentations présentes à la rédaction de FrAndroid, je n’ai pas quitté cet appareil. Douze mois, c’est long et il était donc temps, comme les vieux couples, de revenir sur le chemin parcouru ensemble. Voici ce que le OnePlus One a de meilleur, de pire, et ce pourquoi je n’ai toujours pas l’intention de changer de téléphone.
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Un téléphone en avance sur son temps ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’un an après, je ne regrette vraiment pas mon achat. Si je devais faire le compte des bons et des mauvais points de ce téléphone, le résultat serait indéniablement positif. Commençons donc par les bons côtés du téléphone. Si j’ai pris le One et non un autre l’année dernière, c’est surtout à cause de son prix. Vendu 299 euros, il n’avait alors aucun réel concurrent l’année dernière et il convenait parfaitement à mon budget.

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Le dos du OnePlus One, reconnaissable entre tous.

Il est d’ailleurs important de rappeler le contexte tant les choses ont changé en une année. D’un marché bien séparé entre entrée, milieu et haut de gamme, nous sommes passés à un quelque chose de beaucoup plus encombré et moins segmenté, où il est difficile parfois de s’y retrouver dans tous les modèles présents, mais où il est aussi plus facile de trouver un téléphone avec une bonne fiche technique sans vider son PEL. L’année dernière, ce n’était pas encore le cas. Le moindre téléphone embarquant un écran Full HD et un SoC Snapradragon 801 (par exemple un One M8 chez HTC) se monnayait au minimum 600 euros. Le OnePlus One était pratiquement le premier téléphone à proposer une fiche technique alléchante au prix d’un milieu de gamme. Premier par chance ? Par anticipation du marché ? Par sa communication ? Difficile à dire. En tout cas, il a lancé un mouvement.

Un téléphone solide du point de vue des performances

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OnePlus ne s’en cachait presque pas, à ce tarif, les premiers exemplaires ont été vendus à perte. Pour autant, OnePlus a tenu ses promesses quant aux performances. En un an, je n’ai jamais eu à me plaindre des performances de mon téléphone. J’avais bien prévu qu’il soit rapidement dépassé par les nouveaux smartphones haut de gamme de 2015 équipés d’un Snapdragon 810. Mais je ne pouvais pas savoir que ces derniers chaufferaient autant et afficheraient des performances à peine égales au Snapdragon 801 sur la longueur. Une aubaine. Outre ces considérations liées au benchmark, je crois que je n’ai quasiment rencontré aucune application qui a fait ramer mon OnePlus One.

À ce titre, faire tourner HearthStone sans problème quand on est dans son train de banlieue fait encore partie de mes petits plaisirs quotidiens. Ouvrir une dizaine d’applications et passer de l’application le Monde à Wikipedia ou à Google Maps de façon fluide est un sacré bonheur quand on vient d’un vieux Galaxy S3, vous pouvez me croire. Je crois que c’est l’un des points qui me convainc de ne pas changer de téléphone cette année : les smartphones sont devenus tellement puissants qu’il est difficile de voir, hors condition extrême, la différence entre un smartphone haut de gamme de 2015 et mon appareil.

Le meilleur porte-étendard de CyanogenOS

Un an après, je suis également assez impressionné par le suivi logiciel. Comme beaucoup d’utilisateurs de OnePlus, j’ai eu très peur à la fin de l’année dernière, quand les relations entre OnePlus et Cyanogen se sont tendues. J’ai eu encore plus peur quand, 6 mois après sa sortie, Lollipop n’était toujours pas disponible sur mon téléphone. Les mises à jour ont beau avoir été particulièrement lentes, elles sont toujours arrivées à un moment ou un autre.

Et surtout, CyanogenOS est très propre. C’est simple, c’est Android Stock avec des fonctionnalités en plus cachées dans les menus. La seule chose qui me fait râler aujourd’hui, ce sont des applications présintallées de plus en plus nombreuses qui arrivent avec les mises à jour de Cyanogen et de OnePlus. Je n’utilise pas Swiftkey, je ne vois aucun intérêt à AudioMaxx, j’ai désinstallé Baton (vous vous souvenez de Baton ?) dès que je l’ai aperçu dans ma liste d’applications et je me demande encore si Trucaller n’espionne pas toutes mes conversations. À vrai dire, je suis un peu inquiet des nombreux partenariats que Cyanogen et OnePlus signent tous les jours avec des développeurs d’applications. Ils n’ont pas compris que la force de leur logiciel est justement sa grande sobriété.

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Cyanogen Inc

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Il aura fallu attendre avril 2014 pour avoir Lollipop sur le OnePlus One.

Cyanogen a beau ne pas avoir toujours mis de la bonne volonté dans ses mises à jour du OnePlus One, il faut bien reconnaître que les fonctionnalités présentes dans les options du téléphone sont vraiment pratiques. Comment se passer aujourd’hui d’une double tape sur l’écran pour allumer ou éteindre son téléphone ?

De la même façon, je n’utilise pratiquement pas la fonctionnalité permettant de bloquer des autorisations pour certaines applications. Mais j’étais content de la trouver le jour où j’en ai eu besoin. En fait, c’est le genre de petites choses que l’on est content de trouver et qui n’oblige pas (pour ne pas dire plus) à rooter son téléphone. J’apprécie tout autant les raccourcis pour allumer la lampe torche, l’écran qui passe en Active Display pour afficher les notifications et je considère le magasin de thèmes de Cyanogen comme un bonus pratique même si je ne l’utilise pas. Bref, pour une première expérience avec Cyanogen, c’est franchement réussi. OnePlus ne s’y est d’ailleurs pas trompé en repompant les trois quarts des fonctionnalités phares de CyanogenOS dans son interface Oxygen OS 2.0 du OnePlus 2.

Pour le design, on repassera

Prix, performances, logiciel, je n’ai vraiment pas eu à me plaindre de mon téléphone sur ces sujets-là. Je suis en revanche beaucoup plus circonspect concernant sa taille et son ergonomie. Ces 12 mois passés en compagnie d’un appareil de 5,5 pouces m’ont convaincu que je serai définitivement plus heureux avec un téléphone plus petit. Ok, 5,5 pouces c’est très pratique pour jouer, regarder des vidéos et même browser les réseaux sociaux. Et l’écran est vraiment bon à l’usage, ce qui ne gâche rien. Mais je m’aperçois que c’est surtout pratique quand on ne bouge pas. En situation de mobilité, je trouve le téléphone toujours trop gros et toujours aussi difficile à manier à une main. Le OnePlus X serait sorti un an plus tôt, j’aurais passé outre son écran médiocre et préféré avoir un appareil de 5 pouces en main plutôt que ce mastodonte durant un an.

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Le OnePlus One au quotidien. Le design importe tellement peu qu’on l’enferme dans une coque sans charme.

J’avais déjà des doutes au moment d’acheter le téléphone et après 12 mois d’utilisation, ils se sont confirmés : non, le design ne fait pas partie des points forts du téléphone. Trop gros, trop lourd et sans matériaux réellement premium, de l’extérieur et au bout d’un an, le One n’a pas grand-chose d’un Flagship Killer. J’ai d’ailleurs acheté en tout deux coques pour mon téléphone. La première, une flip cover officielle, je l’ai naïvement achetée sur le site officiel. C’était une catastrophe. Pas pratique, lourde et peu esthétique, je l’ai rapidement mise dans un tiroir avant d’opter pour une coque Diztronic que je trouve personnellement atroce d’un point de vue cosmétique, mais qui fait 1000 fois mieux le job de protection. OnePlus a heureusement fait beaucoup d’efforts à ce niveau-là en fournissant de véritables coques et accessoires dignes de ce nom avec ses OnePlus 2 et OnePlus X. On va dire que c’est l’inconvénient de se fournir chez une marque encore jeune.

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Mais au moins il est bien protégé.

Dans les points qui m’ont très moyennement convaincu, se trouve également la photo. Je vais être franc, c’était l’aspect qui m’intéressait le moins sur ce téléphone. Ma pratique de la photo au smartphone se résume à prendre des photos de bébé d’amis (un truc qui arrive régulièrement quand on dépasse les 30 ans, croyez-moi) ou à photographier trois fois par an des paysages de week-end ou de vacances. Les quelques photos de paysages ou en mouvement que j’ai prises ont systématiquement tourné entre le médiocre et le moyen. J’ai une confiance très limitée en cet appareil photo.

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En photo, c’est très moyen.

Le côté le plus sombre du One : son SAV

On termine par ce que le OnePlus One a de pire. Et cela ne concerne pas sa bande de fréquences 4G en moins, que je vis plutôt bien à Paris. Non, la pire chose qui puisse vous arriver avec un OnePlus One, c’est de passer par le SAV de la marque. J’en ai fait l’expérience deux fois. La première fois, c’était pour une question stupide, je ne parvenais pas à accéder à la mémoire de mon téléphone sous Windows. J’ai expliqué longuement mon problème en anglais dans un email. La réponse est arrivée quatre heures plus tard et le conseiller me demandait de faire une vidéo du problème. Finalement c’est un ami qui m’a fait remarquer que j’avais décoché une option dans les paramètres de mon smartphone…

La seconde fois s’est un peu mieux passée. Et pour cause, j’avais (en fait, c’était mes beaux-parents, mais c’est une longue histoire et je compte encore passer des week-ends chez eux) brisé l’écran de mon téléphone. Le téléphone a été remplacé en trois semaines environ. J’ai dû payer 150 euros, mais on m’a envoyé un téléphone tout neuf.

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L’écran tactile ne répondait plus. OnePlus m’en a envoyé un neuf (que j’ai en partie payé).

C’est surtout un ami a qui j’ai conseillé le OnePlus One qui en a vraiment bavé avec son One. Pour une raison que j’ai du mal à expliquer, son téléphone s’est mis à planter méchamment du jour au lendemain et a enchaîné tous les problèmes possibles que pouvait rencontrer le OnePlus One. Impossible de lancer la moindre application sans que cette dernière plante, y compris Gmail. Son écran tactile ne fonctionnait qu’à moitié. Son téléphone chauffait comme un Xperia Z3+ sorti d’un benchmark. Sa lente agonie s’est terminée par une mort aussi soudaine qu’attendue avec une batterie qui se déchargeait en un instant. Croyez-moi dans ce cas, vous avez envie d’entendre tout sauf ça de la part du SAV :

Au final, il aura mis un mois avant de changer de téléphone. Une véritable catastrophe. Effet de bord supplémentaire, je suis passé comme le pire ami du monde en conseillant un téléphone que je pensais très bon. À chaque fois que je le revois, il me parle de son iPhone 4 “qui faisait des photos correctes et qu’Apple m’aurait remplacé immédiatement”. Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça ? De fait, avec un téléphone vendu moins de 300 euros, il était certain que le premier téléphone de la marque allait subir de nombreux problème. J’ai eu la chance d’y échapper, mais les forums sont remplis de clients réellement traumatisés par l’incompétence et la légèreté des conseillers. On sent clairement que des économies ont été réalisées ici.

Ce n’est pas le meilleur, mais je ne regrette pas mon achat

Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, j’aurai peut-être du mal à conseiller un appareil OnePlus à quelqu’un qui s’apprête à un avoir son premier smartphone Android. Même si OnePlus s’est considérablement amélioré avec ses nouveaux appareils, les OnePlus 2 et OnePlus X restent encore réservés à des gens qui n’ont pas peur de parler anglais à un service client que j’imagine très limité. Pour autant, j’aime encore énormément mon OnePlus One. Un an après, c’est un téléphone qui tient bien la route : sa version d’Android est à jour, il fait tourner toutes les applications correctement et je n’ai pas honte de le sortir en public. Pour 300 euros, je pense avoir fait une véritable affaire. Et surtout, je pense que je vais le garder pendant une année supplémentaire. Pour un premier produit, on a déjà vu bien pire.


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