On a essayé l’Opel Grandland Electric : un Peugeot E-3008 plus sérieux, plus allemand

Un Peugeot E-3008 fabriqué en Allemagne ? Presque

Ce n'est plus une surprise, Opel fait partie du groupe Stellantis. Sa dernière création, le Grandland, est un cousin technique du Peugeot 3008 qui tente de se démarquer, mais sans avoir trop de liberté pour le faire. Nous avons essayé cette voiture électrique familiale, voici notre avis.
On a essayé l’Opel Grandland Electric : un Peugeot E-3008 plus sérieux, plus allemand

En bref
Opel Grandland Electric

7 /10
Points positifs de l'Opel Grandland Electric
  • Bonne autonomie
  • Interface utilisateur bien pensée
  • Grand coffre et espace à bord
  • Sièges confortable
  • Bonne alternative au Peugeot E-3008
Points négatifs de l'Opel Grandland Electric
  • Mais ne fait pas mieux que le Peugeot E-3008
  • Suspensions raides
  • Vitesse de charge moyenne
  • Performances plutôt quelconques
 

L’Opel Grandland est le nouveau SUV familial de la marque allemande. Sans surprise, il hérite de nombreux éléments provenant de la banque d’organes de Stellantis, auquel Opel fait partie depuis son acquisition par PSA en 2017.

Une sorte de copier-coller déjà observé avec la Corsa ou le Mokka. Les ingénieurs de la marque allemande, ainsi que l’équipe marketing, ont tenté de démarquer le Grandland de ses cousins français, les Peugeot E-3008 et E-5008, malgré des éléments déjà bien connus, aussi bien niveau mécanique que du design.

Y sont-ils arrivés ? Pour le savoir, nous sommes partis essayer ce nouveau SUV électrique sur ses terres, en Allemagne. Voici ce que nous en avons pensé.

Opel Grandland ElectricFiche technique

Modèle Opel Grandland Electric
Dimensions 4,65 m x 1,90 m x 1,66 m
Puissance (chevaux) 213 chevaux
0 à 100km/h 9 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 170 km/h
Taille de l’écran principal 16 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 42490 euros
Essayez-la   Fiche produit

Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage presse organisé par la marque.

Opel Grandland ElectricDesign : aucun air de Peugeot 3008

Avec 4,65 m de long, le Grandland a grandi de 17 cm. Il se place donc entre un Peugeot E-3008 et un E-5008. Une proposition intermédiaire sans sortir du groupe.

Esthétiquement, on remarque un seul héritage des SUV Peugeot : l’absence de lécheurs de vitres latérales apparents. Ils sont maintenant dissimulés dans les portières pour améliorer l’esthétisme et le coefficient de pénétration dans l’air. Certains jugeront ce gain marginal, surtout sur un SUV haut de 1,64 m.

Là où le Grandland se distingue de ses cousins du groupe Stellantis, c’est surtout par son travail sur l’éclairage. À l’avant, la calandre Vizor est désormais rétroéclairée par des LED blanches. À l’arrière, c’est la même histoire avec un bandeau lumineux rouge intégrant l’inscription Opel. Ces deux éléments sont en réalité les seuls qui attirent l’œil sur l’Opel Grandland. Dans l’ensemble, le SUV reste très discret. Il ne fait pas dans le sensationnel comme les productions du constructeur au lion.

Au moins, si l’Opel Grandland ne se distingue pas par ses motorisations, il le fait par son style.

Opel Grandland ElectricHabitacle : des airs de Peugeot

À l’intérieur, on retrouve des airs de Peugeot. Mais rassurez-vous, l’Opel Grandland ne propose pas le Peugeot i-Cockpit, avec son petit volant ou le double écran flottant du 3008.

C’est davantage l’architecture de l’intérieur qui rappelle le 3008. On dirait que Peugeot et Opel ont fait appel au même architecte d’intérieur. Le conducteur et son passager sont enveloppés par une imposante console centrale.

Opel a également opté pour des tissus afin d’habiller le Grandland. On retrouve deux teintes de gris sur la planche de bord et les intérieurs de portes. Ce choix rend l’habitacle plus chaleureux, rappelant l’ambiance d’un salon, ce qui n’est pas désagréable. Il fallait bien cette touche pour contraster avec le design froid et austère de la planche de bord. On se demande simplement comment ces habillages en tissu clair vieilliront sur les intérieurs de portes. Autre choix d’Opel : l’utilisation de matériaux recyclés.

La sellerie suit le même jeu de matières. En option, à 2 900 euros, la finition GS peut recevoir une sellerie en cuir Nappa. Cela permet de bénéficier des sièges avant électriques et ventilés.

À l’arrière, l’espace aux jambes est confortable. Avec un empattement de 2,78 m, l’inverse aurait été surprenant. La banquette est rabattable en trois parties. Si vous n’avez que deux enfants, vous pouvez rabattre la place du milieu, ce qui vous permettra de charger des objets longs comme des skis, ou de retrouver enfin la paix à l’arrière du véhicule (les parents comprendront).

Au total, cinq personnes peuvent prendre place à bord. Oui, seulement cinq, car Opel ne propose pas de version sept places. Pour les familles nombreuses qui souhaitent un SUV électrique, il faudra se tourner vers le Peugeot E-5008, le Kia EV9 ou encore la version sept places du Tesla Model Y, qui arrive enfin en Europe !

Conçu comme une voiture familiale, l’Opel Grandland offre de nombreux rangements dans l’habitacle, pour un total de 36 litres. Certains sont plus accessibles que d’autres. Sur la console centrale, on retrouve la Pixelbox, un espace de rangement et de recharge par induction pour smartphone. Cet emplacement est surmonté d’un cache en plastique, apparemment opaque, mais en réalité à 80 % transparent, permettant de voir son téléphone s’allumer au rythme des notifications sans pouvoir vraiment les lire, afin de ne pas quitter la route des yeux.

Sous la console centrale, on trouve également un rangement assez grand, mais moins facile d’accès. En termes d’ergonomie, les Peugeot 3008 et 5008 m’ont laissé un meilleur souvenir.

Enfin, le coffre, large de 1,03 m et offrant une capacité de 550 litres, selon Opel, est suffisant pour transporter votre nouvelle machine à laver. Un coffre pratique, avec un hayon large, identique quelle que soit la motorisation du Grandland : électrique, hybride 48 volts ou hybride rechargeable. Les départs en vacances ne devraient donc pas poser de problème.

Opel Grandland ElectricInfodivertissement : assez simple

Deux écrans sont présents à bord de l’Opel Grandland. Un petit afficheur numérique de 10 pouces est situé derrière le volant pour afficher les informations nécessaires pour le conducteur, telles que la vitesse instantanée, la lecture des panneaux ou le fonctionnement du régulateur de vitesse.

En revanche, pour consulter sa consommation d’électricité, il faut appuyer sur le bouton du commodo droit, et elle apparaît brièvement sur l’affichage tête haute, qui projette les informations de conduite dans le pare-brise.

Pratique à l’usage, il est également facile à régler grâce au bouton des rétroviseurs. On avoue avoir cherché un moment sur l’écran central pour ajuster la position de la projection. On a cherché dans la complexité là où Opel a fait les choses simplement.

Concernant l’écran d’infodivertissement, Opel a choisi un format différent du 16:9 pour cette dalle tactile de 16 pouces, il est compatible Apple CarPlay et Android Auto. La réactivité est excellente, mais il arrive que l’on cherche certaines fonctionnalités. Heureusement, les plus essentielles bénéficient de commandes physiques, notamment pour la climatisation et le volume sonore. Je vous ai déjà dit qu’Opel fait les choses simplement ?

De plus, un mode Pure peut être activé en roulant. Il limite les affichages de l’écran à l’essentiel, évitant ainsi les distractions en conduite.

Opel Grandland ElectricAides à la conduite

En roulant, justement, l’Opel Grandland propose un florilège d’aides à la conduite. L’entrée de gamme comprend l’aide au stationnement avant et arrière, le régulateur de vitesse adaptatif, l’allumage automatique des feux, et l’ensemble des systèmes de sécurités rendus obligatoires avec la norme européenne GSR-2.

La version haut de gamme GS comprend en plus une caméra de recul à 180 degrés et des phares Matrix IntelliLux LED Pixel HD – une technologie matricielle, qui isole les voitures devant nous du faisceau lumineux afin de ne pas éblouir leurs conducteurs. De plus, ils vous accueillent avec une cinématique projetée devant la voiture, un petit détail sympa si vous avez l’habitude de garer votre véhicule dans un garage ou un parking couvert.

L’Opel Grandland est équipé de la dernière génération du système Intelli-Drive 2.0, un système de conduite semi-autonome de niveau 2. Il propose, entre autres, le changement de voie semi-automatique et la recommandation anticipée des changements de limitations de vitesse.

Opel a également prévu une désactivation rapide des aides à la conduite, un signe que l’Union européenne impose, avec sa norme GSR 2, de nombreuses assistances qui ne sont pas forcément acceptées par tous les conducteurs. Les constructeurs tentent donc de trouver des compromis en intégrant des menus permettant de désactiver rapidement les assistances jugées inutiles par les usagers.

Opel Grandland ElectricPlanificateur d’itinéraire

Opel intègre à son système d’infodivertissement un planificateur d’itinéraire. Celui-ci offre la possibilité de choisir le niveau de charge souhaité à l’arrivée.

Même si l’on règle un niveau de charge minimal de 5 % à destination, le planificateur va vous faire arrêter dès que la batterie descend sous les 20 %. Il ne faudrait pas prendre de risques et frôler la panne.

Opel Grandland ElectricConduite : sans étincelle

Je dois vous avouer que je me creuse la tête pour vous parler de la conduite de cet Opel Grandland, principalement parce que rien n’est particulièrement saisissant, en bien comme en mal.

En quittant le parking, on est d’abord un peu impressionné par sa largeur d’1,91 m. Après avoir roulé quelques heures, ce sentiment s’estompe. En revanche, celui d’un amortissement assez sec reste bien présent, plus que dans mes souvenirs du Peugeot E-3008, comme c’est souvent le cas sur les voitures allemandes.

L’insonorisation est convaincante pour ce niveau de gamme, les bruits de roulement se font discrets, et l’utilisation des aides à la conduite est plutôt simple, avec la majorité des commandes regroupées sur le volant. On active le régulateur sur l’autoroute, on règle la distance avec le véhicule qui nous précède, et on laisse les kilomètres défiler.

Les 213 chevaux de notre version d’essai sont suffisants dans toutes les situations auxquelles on s’attend pour un SUV familial. Au moment de freiner, on préfère utiliser le freinage régénératif, qui propose trois niveaux via les palettes au volant. Attention toutefois, aucun mode ne permet une véritable conduite à une seule pédale.

Trois modes de conduite sont proposés : Eco, Normal et Sport. Seul le mode Sport délivre en permanence les 213 chevaux du moteur électrique avant. Le mode Eco distribue 160 chevaux aux roues avant, et le mode Normal en propose 180. La puissance maximale reste cependant atteignable avec le kickdown dans n’importe quel mode. Avec une vitesse limitée à 170 km/h, on repassera pour le côté « autobahnproof »… à moins qu’il ne s’agisse d’une autre vision plus moderne de la conduite sur autoroute allemande.

En conduisant l’Opel Grandland, je me suis rapidement rappelé des Peugeot E-3008 et E-5008. Les sons des avertissements sont identiques, et le comportement est très neutre. Que ce soit les SUV français ou l’Opel, aucune différence notable n’est perceptible derrière le volant.

Opel Grandland ElectricAutonomie, batterie et recharge

L’Opel Grandland Electric propose trois batteries : 73, 82 ou 97 kWh. Ici, on remarque une particularité que l’on ne retrouve pas chez Peugeot : la batterie de 82 kWh. Nous avons posé la question à Opel : « Mais pourquoi avoir choisi de proposer une batterie intermédiaire ? »

Opel nous a répondu avoir choisi cette batterie car il s’agit d’une ACC fabriquée en Europe. Les deux autres batteries, de 73 et 97 kWh, sont fabriquées par BYD. Opel nous a confié vouloir, à terme, se passer des batteries du constructeur chinois pour favoriser des fournisseurs européens. On peut alors imaginer rapidement la disparition de la batterie BYD de 73 kWh du catalogue, d’autant plus qu’à niveau d’équipement équivalent, la batterie ACC est seulement 1 000 euros plus chère que la BYD, et elle propose une autonomie légèrement supérieure.

Opel annonce une autonomie WLTP de 523 km pour la batterie de 73 kWh et de 585 km pour la batterie de 82 kWh, un rayon d’action valable pour une consommation WLTP moyenne annoncée entre 17,1 et 18,1 kWh/100 km.

Lors de notre essai mêlant autoroute à un maximum de 120 km/h et routes secondaires, nous avons consommé un petit 17 kWh/100 km. Il faut reconnaître que les conditions étaient optimales, avec un peu moins de 20 degrés à l’extérieur, n’obligeant pas à utiliser la climatisation ni le chauffage. Les routes présentaient peu de relief.

L’autonomie de la batterie de 97 kWh n’est pas encore homologuée, mais Opel communique déjà plus de 700 km. Et ce n’est pas surprenant, car Peugeot atteint ce résultat en utilisant cette batterie dans ses SUV.

Opel Grandland ElectricPrix, concurrence et disponibilité

Nous avons fait un article présentant tous les tarifs de l’Opel Grandand. Mais voici une piqure de rappel avec un tableau :

Motorisation Finition Autonomie Prix
Électrique 213 ch (73 kWh) Edition 523 km 42 490 € (38 490 € avec bonus écologique)
Électrique 213 ch (73 kWh) GS 523 km 44 490 € (40 490 € avec bonus écologique)
Électrique 213 ch (82 kWh) GS 585 km 45 490 € (41 490 € avec bonus écologique)

L’Opel Grandland arrive sur un marché très concurrentiel. Ses plus grands concurrents sont bien sûr le Peugeot E-3008 et le Peugeot E-5008, ce dernier ayant l’avantage de proposer une version 7 places. Le prochain Citroën C5 Aircross devrait également adopter vraisemblablement les mêmes motorisations et batteries.

En dehors du groupe Stellantis, l’Opel Grandland se heurte au Renault Scénic, lui aussi apprécié pour son rapport prix/autonomie, et au duo Volkswagen ID.4 / Skoda Enyaq. Mais bien sûr, il y a la star du marché, le Tesla Model Y, qui continue de faire figure de référence.

La version Long Range, ainsi qu’une E-All Wheel Drive (300 chevaux), sont attendues un peu plus tard en 2025.

Note finale du test
7 /10
Qu'on se le dise franchement, l'Opel Grandland n'est pas une voiture mémorable. Elle fait ce qu'on lui demande, point. Il s'agit d'une voiture électrique familiale rationnelle. Pas de folie dans le style, pas de conduite exaltante, pas de puissance déraisonnable, pas d'intérieur futuriste. L'Opel Grandland est une voiture sérieuse pour des personnes sérieuses.

C'est une alternative au Peugeot E-3008, surtout pour ceux qui n'assument pas le style exubérant et agressif du SUV au lion. Mais on se demande comment l'Opel peut séduire. Ce n'est pas une mauvaise voiture, en témoigne la note de 7/10 identique à celle que nous avons attribuée au Peugeot E-3008. Mais ce dernier profite d'un habitacle plus impressionnant et d'un style affirmé, ce qui facilite le coup de cœur. Et pour les personnes souhaitant une voiture plus discrète, il y a toujours le Tesla Model Y, qui a un style épuré, tout comme l'Opel.

Points positifs de l'Opel Grandland Electric

  • Bonne autonomie

  • Interface utilisateur bien pensée

  • Grand coffre et espace à bord

  • Sièges confortable

  • Bonne alternative au Peugeot E-3008

Points négatifs de l'Opel Grandland Electric

  • Mais ne fait pas mieux que le Peugeot E-3008

  • Suspensions raides

  • Vitesse de charge moyenne

  • Performances plutôt quelconques

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