Chez Oppo, la gamme Reno, en plus d’adopter le nom d’un acteur français mémorable, vient proposer une alternative, en se plaçant à mi-chemin entre la gamme Find X, plutôt tournée vers l’innovation et le haut de gamme, et la gamme A, davantage occupée à contenter monsieur et madame tout le monde.
Si le Reno 5 n’est jamais parvenu jusqu’à chez nous, ce n’est pas le cas du 6 qui tente de séduire les foules avec son design qui sort un peu des canons du genre. Il possède en outre de solides arguments sur le papier : une charge ultrarapide 65W, un écran OLED 90 Hz et une compatibilité 5 G.
Fiche technique
Modèle | Oppo Reno 6 |
---|---|
Dimensions | 72,1 mm x 156,8 mm x 7,59 mm |
Interface constructeur | ColorOS |
Taille de l’écran | 6,43 pouces |
Définition | 2400 x 1080 pixels |
Densité de pixels | 410 ppp |
Technologie | AMOLED |
SoC | Mediatek Dimensity 900 |
Puce graphique | ARM Mali-G68 MC4 |
Stockage interne | 128 Go |
Appareil photo (dorsal) |
Capteur 1 : 64 Mp Capteur 2 : 8 Mp Capteur 3 : 2 Mp |
Capteur photo frontal | 32 Mp |
Définition enregistrement vidéo | 4K |
Wi-fi | Wi-Fi 6 (ax) |
Bluetooth | 5.2 |
5G | Oui |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Sous l’écran |
Type de connecteur | USB Type-C |
Capacité de la batterie | 4300 mAh |
Poids | 182 g |
Couleurs | Noir, Bleu |
Indice de réparabilité ? |
8,5/10 |
Prix | 188 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un exemplaire prêté par Oppo.
Design
Si on devait décrire bien vite l’Oppo Reno 6, on pourrait oser écrire ceci : c’est un iPhone sans être vraiment un iPhone, car il est moins cher, compatible avec Android et sans encoche.
Mais soyons honnêtes, même si Oppo s’inspire fortement de son comparse au logo en forme de pomme, en particulier avec ses tranches plates en aluminium (on retrouve même les petits traits un peu plus foncés pour les antennes, quasiment aux mêmes endroits que sur le téléphone d’Apple), le niveau de finition est tout de même moins élevé ici. En particulier dans les coins qui accrochent un peu plus que sur l’iPhone.
En règle général, l’Oppo Reno glisse d’ailleurs très peu. C’est en partie dû à son revêtement Glow sur la face arrière. Celui accroche un peu comme un grip, ce qui peut laisser à certaines personnes une impression peu agréable. Ne vous inquiétez ce pendant pas on s’y fait.
Ce Glow a été développé en interne par Oppo, et l’avantage qu’il offre par rapport à du verre classique, est qu’il est plus résistant aux rayures. Il évite en outre les traces de doigt pour ceux et celles qui y sont allergiques.
Ajoutons que l’Oppo Reno 6 est certifié IP 54.
Le bloc photo voit s’empiler les trois modules photos sur un petit rectangle de verre. Il se montre raisonnable côté épaisseur et il s’oublie assez facilement à l’usage.
Une fois ce constat passé, l’Oppo Reno 6 est un smartphone léger (182 grammes, pas mal pour sa taille) et agréable à prendre en main. Plutôt fin, avec ses 7,59 mm d’épaisseur, il glisse sans peine dans une poche bien remplie et possède un joli équilibre. En revanche, il est bien difficile de ne pas l’utiliser à deux mains avec de telles dimensions.
Sur sa face avant, l’Oppo Reno 6 offre un design assez classique dans l’univers Android, protégé en outre d’un verre Corning Gorilla Glass 5. Le smartphone propose une dalle plate de 6,4 pouces aux bordures peu épaisses, du moins sur les côtés et le haut de l’appareil. Car on retrouve tout de même une bordure noire assez visible sur la partie basse. Le poinçon quant à lui est logé en haut à gauche et le détecteur d’empreintes sous l’écran se situe tout en bas de celui-ci.
Attention, dans la bordure supérieure, vous pouvez apercevoir un haut-parleur, mais il ne sert que pour les appels. L’Oppo Reno 6 n’utilise que le haut-parleur de la tranche inférieure pour les jeux, la musique ou les vidéos, et on ne profite donc pas de la stéréo.
Les tranches accueillent trois boutons : le volume à gauche et l’alimentation à droite. La tranche basse laisse entrevoir le tiroir à SIM (compatible double SIM), un port USB-C et une grille pour le second haut-parleur.
Écran
Avant toute chose, signalons que l’écran de l’Oppo Reno 6 a une légère tendance à afficher un peu plus de reflets que la moyenne. Difficile de démêler si cela provient de sa luminosité maximale plutôt moyenne (569 cd/m²) ou tout simplement des propriétés de la dalle.
Quoi qu’il en soit, nous sommes face à un écran OLED de 6,4 pouces en FHD+ plutôt agréable à utiliser au quotidien. Il est loin d’être le plus réactif dans sa gamme de prix, puisqu’il affiche un taux de rafraichissement de 90 Hz ainsi qu’un taux d’échantillonnage de 180 Hz. C’est d’ailleurs un point qui peut se sentir parfois à l’usage.
Oppo a fait ce choix du 90 Hz en jugeant que la plupart des utilisateurs ne « font pas la différence entre du 60 et du 90 Hz, encore moins entre du 90 Hz et du 120 Hz. » L’entreprise a considéré que le 90 Hz était « un bon compromis ».
Côté couleur en revanche, on est servi et c’est la grande force de cette dalle, sans aucun doute (en même temps avec une interface qui se prénomme ColorOS, c’est presque contractuel). L’Oppo Reno 6 propose une chouette couverture des différents spectres de couleurs, avec 161 % en sRGB, 108 % en DCI-P3 et 73 % en BT 2020, mesuré grâce à notre sonde et le logiciel Calman Display.
Comme c’est parfois le cas, qui dit qui explosion de couleurs dit température de couleur un peu poussée vers les bleus dans les modes par défaut. On mesure ainsi 7200K, que ce soit en mode Vive ou Doux. En revanche, l’interface d’Oppo, ColorOS, nous permet grâce à une réglette de nous approcher de la valeur cible 6500K. Nous avons ainsi mesuré 6314K en poussant à fond vers « plus chaud ».
Logiciel
L’Oppo Reno 6 embarque ColorOS 11, une interface destinée à fusionner avec l’OxygenOS de OnePlus dans le courant de l’année 2022.
Dans l’ensemble, c’est une interface qui tente et parvient souvent à proposer une belle fluidité dans les animations, malgré quelques ratés parfois (lag, animation un peu tronquée). On est cependant loin des cadors du plaisir d’utilisation avec une certaine aridité dans certains sous-menus qui manquent clairement de pictogrammes et de feedback à chaque interaction.
De même, côté ergonomie, dommage que le bouton « tout fermer » du gestionnaire de tâches ne permette pas vraiment de tout fermer. Lorsque le smartphone le juge, il vous indique « votre téléphone est dans des conditions optimales », et il ne ferme pas toutes les applications. Cependant, Oppo nous explique qu’il y a une bonne raison à cela. « , si des apps ne se ferment pas, c’est parce que celles-ci ont été verrouillées dans la RAM. »
Et en effet, il est possible de verrouiller certaines apps (elles apparaissent d’ailleurs avec un cadenas), en particulier celles qu’on utilise le plus fréquemment. Si cela peut paraitre un peu frustrant au début, c’est en fait bien pensé. Il faudrait peut-être l’expliquer aux nouveaux utilisateurs cependant.
Cet effort dans la fluidité ne l’empêche pas de proposer une bonne dose de personnalisation, tout en conservant une simplicité d’utilisation bienvenue. On peut choisir de relooker à peu près tout sur ColorOS, depuis le style des icônes jusqu’à l’animation du couleur d’empreintes, en passant par le tiroir de notification. Quelques ajouts sympas sont à noter comme la possibilité d’éclairer les bords de l’écran lorsque celui-ci est éteint.
Mais là où la personnalisation est vraiment poussée à son paroxysme, c’est dans l’utilisation du téléphone. Le menu appelé Outils confort permet de personnaliser à outrance les gestes et raccourcis, jusqu’à atteindre l’expérience souhaitée.
Mention spéciale aussi pour le réveil qui s’adapte à la météo. C’est un petit détail, mais ma foi fort agréable. On retrouve également la barre latérale de raccourcis, mais c’est une fonctionnalité qui tend à être présente partout désormais.
ColorOS se démarque aussi par sa simplicité. On n’y est rarement perdu, on trouve tout ce qu’on souhaite assez rapidement, tant que ce n’est pas trop compliqué à trouver. Quitte à être parfois trop simple dans son approche. Le menu batterie par exemple ne donne pas assez d’informations. Mais dans l’ensemble, ColorOS tire davantage parti de sa simplicité qu’autre chose.
Signalons aussi quelques erreurs de traduction sur la version française, mais rien de méchant.
Aucun souci du côté multimédia. Le DRM L1 Widevine est bien activé et permet donc de consulter du contenu vidéo en HD sur les plateformes de SVoD.
Performances
L’Oppo Reno 6 est l’un des rares smartphones à embarquer le SoC Dimensity 900 de MediaTek. Ce dernier est aidé de 8 Go de RAM et de 128 Go de stockage non extensibles.
Modèle | Oppo Reno 6 | Vivo X60 Pro | Realme GT | Xiaomi 11T Pro | OnePlus Nord 2 |
---|---|---|---|---|---|
AnTuTu 9 | 425046 | 697580 | 813199 | 646840 | 588470 |
AnTuTu CPU | 116253 | 190568 | 209676 | 145947 | 154639 |
AnTuTu GPU | 120545 | 240803 | 311884 | 283226 | 198246 |
AnTuTu MEM | 82087 | 128663 | 130475 | 103764 | 119040 |
AnTuTu UX | 106161 | 137546 | 161164 | 113903 | 116545 |
PC Mark 3.0 | N/C | 11173 | 14789 | 13525 | 8226 |
3DMark Slingshot Extreme | 3785 | N/C | N/C | N/C | N/C |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | 4069 | N/C | N/C | N/C | N/C |
3DMark Slingshot Extreme Physics | 3041 | N/C | N/C | N/C | N/C |
3DMark Wild Life | 2018 | 4044 | 5878 | 5857 | 4196 |
3DMark Wild Life framerate moyen | 12 FPS | N/C | 35.20 FPS | 35.10 FPS | 25 FPS |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 14 / 9 FPS | 32 / 23 FPS | 45 / 30 FPS | N/C | 28 / 20 FPS |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 20 / 24 FPS | 47 / 57 FPS | 56 / 65 FPS | N/C | 39 / 46 FPS |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 52 / 61 FPS | 108 / 128 FPS | 60 / 157 FPS | N/C | 65 / 122 FPS |
Lecture / écriture séquentielle | 972 / 728 Mo/s | 1737 / 788 Mo/s | 1401 / 212 Mo/s | 1750 / 770 Mo/s | 1781 / 1269 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 61236 / 59073 IOPS | 76586 / 78773 IOPS | 48095 / 35161 IOPS | 55367 / 52736 IOPS | 54090 / 59476 IOPS |
Et ce n’est pas une grande réussite. Au petit jeu des benchmarks, il est largement devancé par des Realme GT ou des Xiaomi 11T Pro, qui se négocient quelque cent cinquante euros plus chers que lui. La comparaison devient vraiment gênante lorsqu’on le place à côté du OnePlus Nord 2, qui le dépasse sans peine, malgré son tarif 100 euros moins chers.
Ce constat se vérifie quelque peu lors d’un usage de la vie de tous les jours. Si la plupart du temps, l’Oppo Reno 6 se montre plutôt fluide, j’ai tout de même eu à déplorer quelques légers ralentissements de temps à autre.
En jeu, il s’en sort correctement à des niveaux de qualité graphique raisonnables. Sur Fortnite, en réglages graphiques moyens, avec une résolution 3D de 75 %, on obtient 30 FPS à peu près stables. Étonnement, il est possible de lancer Genshin Impact dans une qualité faible, si l’on est prêt à supporter quelques baisses de framerate intempestives.
Photo
Pour la partie photo, l’Oppo Reno 6 est équipé de trois capteurs :
- Un 64 mégapixels consacré aux clichés grand-angle (f/1,7)
- Un 8 mégapixels qui se charge des ultra grand-angle (f/2,2)
- Un 2 mégapixels pour la macro (f/2,4)
Capteur principal
La photo sur l’Oppo Reno 6 est assez inégale. Certains clichés en contre-jour ou avec une belle luminosité flattent plutôt bien la rétine.
Le traitement logiciel est tout de même un peu agressif. Sur le ciel du premier cliché ci-dessus, on a un effet de glooming, comme si on avait peint le ciel, un peu étrange. On pourra mettre cela sur le compte du contre-jour. Sur le deuxième cliché, la séparation entre ciel bleu et feuille d’arbre n’est pas bien nette et on perd beaucoup de piqué au niveau du feuillage.
Sur les clichés ci-dessous, on peut constater aussi que le ciel et le vert, défaut classique, sont un peu trop saturés.
J’ai constaté aussi quelques soucis de colorimétrie sur certains clichés. Le rouge change de teinte ici, alors que la luminosité n’avait pas changé.
Dans l’ensemble, il faut retenir que le capteur principal délivre des photos plutôt satisfaisantes qui feront bien le travail dans la vie de tous les jours, mais si vous êtes passionné de photo et que vous cherchez un résultat très précis, passez votre chemin.
Ultra grand angle
Commençons par dire que l’ultra grand angle, du fait d’une définition moins élevée, affiche des clichés un peu moins précis dans les détails. On peut le voir sur l’immeuble ci-dessous. Par ailleurs, la gestion des couleurs varie un peu d’un capteur à l’autre.
Et c’est globalement une constante : le ciel est plus saturé avec l’ultra grand-angle. Le rendu est aussi plus grossier, mais il reste plutôt exploitable par rapport à certains concurrents.
Macro
Le mode macro, comme souvent, possède une utilité discutable. Il aurait été peut-être mieux de proposer un téléobjectif, même de qualité moyenne.
Portrait
Le traitement logiciel du mode portrait est assez désastreux. Les clichés sont soit recouverts d’une légère brume numérique un peu étrange, soit deviennent inexploitables avec des flares franchement peu ragoutants.
Selfie
On préférera au mode portrait le mode selfie, beaucoup plus à l’aise, que ce soit en contre-jour ou pas. Il gère bien les dynamiques, ne modifie pas trop le visage, bref, on se voit bien l’utiliser.
Vidéo
Oppo a souhaité mettre en avant fortement la vidéo. Le Reno 6 intègre ainsi de nombreuses technologie dédiées à cet usage comme un mode Portrait Couleur IA, un mode Super Ralenti, le mode HDR, un mode Ultra nuit ou encore le Focus tracking.
Audio
Sans surprise, avec un seul haut-parleur, l’Oppo Reno 6 ne brille pas particulièrement par ses capacités audio.
Jusqu’à atteindre les 80 % environ, le son est saturé d’aigus, puis se dote de quelques medium à haut volume. Cependant, si vous êtes un peu sensible aux grésillements, les sons aigus sont particulièrement désagréables lorsque le son est poussé à fond.
Autre souci inhérent à la présence d’un seul haut-parleur : le son s’avère forcément assez mal réparti lorsqu’on regarde du contenu vidéo. En jeu, on aura aussi tendance à bloquer la seule sortie sonore et à devoir bouger rapidement son doigt pour retrouver le son.
Batterie
L’Oppo Reno 6 charge vite, mais alors vraiment très vite. Pas étonnant grâce à sa charge 65 W, couplée à une batterie d’une taille moyenne de 4300 mAh.
En charge, voici ce que nous avons obtenu en partant de 0 % :
- 5 minutes : 25 % ;
- 10 minutes : 45 % ;
- 15 minutes : 64 % ;
- 20 minutes : 79 % ;
- 25 minutes : 91 % ;
- 30 minutes : 100 %.
À l’usage, il s’en sort particulièrement bien sur les courtes charges de 5 minutes pour reprendre un peu d’autonomie au vol.
En plus de cette bonne capacité de charge, l’Oppo Reno 6 offre une autonomie légèrement en dessus de la moyenne. Nous l’avons d’abord testé à l’aide du logiciel ViSer, sur lequel nous avons notre propre protocole. Ce dernier teste les smartphones sur une utilisation hybride (avec et sans écran, tâche énergivore et peu consommatrice), mais plus importante encore, le smartphone est testé en continu.
Verdict de notre test : l’Oppo Reno 6 tient 12 heures et 40 minutes. Cela le place donc dans le gros du peloton sur tous les smartphones testés cette année.
À titre indicatif, lorsque je l’utilisais, je n’ai jamais manqué de batterie dans ma journée en partant d’une charge complète le matin. L’Oppo Reno 6 tenait environ 36 à 40 heures en continu avec un usager léger (journée de travail pas passée le nez sur le smartphone).
Sur Netflix, dans un environnement très éclairé, il passe de 96 % à 82 % de batterie en deux heures de visionnage.
Réseau et communication
En appel, l’Oppo Reno 6 parvient à filtrer efficacement les sons dans un environnement très bruyant (un boulevard parisien très passant). À part les sons très soudains (voix, klaxon), la majorité des nuisances est filtrée. Malheureusement, cette filtration s’opère au prix d’une lourde compression sur la voix. Si cela permet de rester intelligible, ce n’est pas toujours agréable.
Côté connectivité sans fil, l’Oppo Reno 6 sort le grand jeu. Il couvre l’intégralité des bandes 4G disponibles en France (B28, B20, B3, B1 et B7) et la majorité des bandes 5G (n1, n3, n7, n20 et n28).
Le Wi-Fi 6 et le Bluetooth 5.2 sont de la partie, tout comme tous les principaux systèmes de positionnement par satellites (GPS/Galileo/Glonass/Beidou).
Prix et date de sortie
L’Oppo Reno 6 est proposé à 499,90 euros. Il existe en deux couleurs : Noir Stellaire et Bleu Arctique.
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