Panasonic fait un pas en avant dans l’excellence en dévoilant son dernier appareil photo hybride plein format. Et pour cause, le fabricant renouvelle la gamme Lumix S, dont le Lumix S5 a déjà fait ses preuves, pour rattraper la concurrence. Cela passe notamment par un nouvel autofocus à détection de phase et de contraste, une rafale à 30 ips et un mode vidéo riche, sans oublier un nouveau capteur photo et une stabilisation embarquée.
Si Panasonic introduit bien deux nouveaux boîtiers, avec le Lumix S5 IIX, c’est du Lumix S5 II dont il est question aujourd’hui. La différence entre les deux hybrides se situe notamment au niveau de la robe noire mate du S5 IIX et des performances vidéo. Surtout, le S5 IIX ne sera pas disponible avant l’été.
Fiche technique
Modèle | Panasonic Lumix S5II |
---|---|
Type d’appareil | Hybride |
Format du capteur | Full Frame |
Résolution capteur | 25,28 Mpx |
Stabilisateur d’image | Mécanique |
Définition enregistrement vidéo | 6K |
AF-S | 30 FPS |
Écran orientable | Oui |
Poids | 657 g |
Prix | 1 584 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à l’aide d’un appareil photo prêté par le constructeur.
Design et ergonomie
Légèrement plus imposant que son grand frère le Lumix S5 sorti en 2020, le S5 II affiche des dimensions de 134,3 x 102,3 x 90,1 mm pour un poids de 657 grammes sur la balance (boîtier nu). Sa conception se veut solide, et ça se voit. Le boîtier présente des finitions remarquables grâce à son alliage de magnésium, en plus d’être tropicalisé.
Son revêtement antidérapant lui confère une bonne stabilité en main et un look baroudeur. Il affiche un grip profond, autorisant une prise en main solide et sécurisante.
Des boutons nombreux et bien pratiques
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Panasonic n’a pas lésiné sur les boutons et autres réglages manuels. Là où les débutants en photographie pourraient se sentir intimidés par cette profusion de boutons, les utilisateurs avancés trouveront vite leurs habitudes et un certain confort à avoir sous les doigts tout ce dont ils ont besoin.
Sur la surface supérieure du boîtier, deux roues crantées se trouvent de part et d’autre du viseur. À droite, la molette de prise de vue, où l’on retrouve les classiques modes P, S, A et M. Ajoutons à cela un mode vidéo, un mode automatique intelligent, le mode Slow & Quick et trois modes personnalisés. À gauche du viseur, une molette donne accès aux différentes options de rafale, sur lesquelles nous reviendrons plus bas, ainsi qu’au mode Haute Résolution.
Le déclencheur est lui-même cerné d’une molette de réglages chargée de gérer l’ouverture, alors que l’on trouve les boutons de réglage d’exposition, de balance des blancs et de montée en ISO à proximité. Non loin, le bouton rouge d’enregistrement vidéo est présent.
Un switch entre les modes d’autofocus simple, continu et manuel est accessible directement à proximité du viseur, avec en son centre un bouton permettant d’accéder aux modes d’AF (suivi, zone, point précis, etc.). La disponibilité de ces options à portée de pouce est appréciable, d’autant que la navigation y est simple à prendre en main.
Côté connectiques, le Panasonic Lumix S5 II embarque les classiques ports USB-C et HDMI A ainsi que deux jack 3,5 mm pour le micro et le casque. Notons au passage que les compartiments restent accessibles même une fois l’écran déplié sur le côté, ce qui ne gênera pas les vidéastes en pleine action par exemple.
Enfin, le stockage est assuré par deux slots SD (UHS-I et UHS-II), situés sur le côté du boîtier. L’emplacement batterie se trouve quant à lui sous l’appareil photo, sécurisé par un verrouillage mécanique.
Visée
Le Lumix S5 II est équipé d’un viseur Oled d’environ 3,68 millions de points. Agréable à utiliser et réactif, il bénéficie de deux fréquences de rafraîchissement à choisir dans les paramétrages : 60 ou 120 images par seconde. Une option appréciable.
L’écran quant à lui est monté sur rotule pour une orientation dans toutes les directions. Un indispensable pour les photographes en quête de plans créatifs et les vidéastes pratiquant le vlog. D’une résolution d’environ 1,84 million de points, il est entièrement tactile. L’utilisateur peut donc passer directement par l’écran pour naviguer au sein des options et menus, de même que pour faire sa mise au point.
La luminosité de l’écran est ajustable de manière automatique ou selon six paliers (allant de +3 à -3) afin de garantir un confort visuel, quelles que soient les conditions lumineuses environnantes.
Contrôle et navigation
Appréhender des menus lorsque l’on n’a pas l’habitude d’utiliser les boîtiers d’un constructeur est une expérience à part entière qui peut relever de la bonne surprise ou tourner au cauchemar. Ici, malgré des années passées à manipuler des appareils photo Canon, je dois dire que l’expérience est plaisante. Les menus sont modernes, clairs et lisibles. J’ai retrouvé sans mal les options recherchées, et plus encore. Un excellent point pour Panasonic qui pourrait faire basculer sans mal des aficionados de la concurrence vers son escarcelle.
La navigation se fait en passant par le trèfle, le stick directionnel ou son propre doigt. Le trèfle orientable dans huit directions est particulièrement agréable à utiliser, se montrant bien équilibré à chaque pression et précis. L’utilisateur saisit rapidement la mécanique et trouve vite ses repères : en bref, le Lumix S5II est facile à prendre en main, ce qu’on ne peut que saluer.
L’accent est mis sur la personnalisation
Surtout, le boîtier est conçu pour s’adapter à son utilisateur, et non l’inverse. Là où d’autres appareils photo peuvent sembler rigides et générer de la frustration, le S5II est un outil malléable à souhait grâce à la pléthore d’options de personnalisation que Panasonic met à disposition. Des paramètres d’image à la vitesse d’autofocus en passant par les différents affichages, il y a de quoi passer des heures à bidouiller son hybride. Ajoutons à cela la possibilité de créer trois profils utilisateurs incroyablement complets, en plus des trois modes personnalisables C1, C2 et C3, voilà un boîtier qui séduira les photographes et vidéastes les plus pointilleux.
Performances
En plus d’un autofocus à détection de contraste, le Lumix S5II embarque désormais un autofocus hybride à détection de phase de 779 points. C’est une grande première pour Lumix et le résultat est plutôt à la hauteur.
Il est capable de suivre l’œil et le visage d’un sujet, de même qu’un animal ou une personne. Certes, le S5 II de Panasonic ne permet pas le suivi d’autant de sujets que ses concurrents, qui incluent les véhicules et différencient les oiseaux des mammifères par exemple, mais il a le mérite d’être performant. Le stick directionnel tombe bien sous le pouce et se montre réactif lors des déplacements. On saisit son sujet sans mal.
Comme on peut le voir ici, le suivi de sujet réglé sur Animal se montre à la hauteur lorsqu’il s’agit de suivre le passage d’un oiseau dans le ciel.
Quant au suivi de l’œil, on constate qu’il parvient sans mal à tracker le modèle jusqu’à ce qu’il soit trop proche de l’objectif pour pouvoir faire la mise au point.
En obturateur électronique, la capture en rafale monte jusqu’à 30 images par seconde. Un beau pas en avant face aux 7 images par seconde permises par le S5 premier du nom. Rappelons par ailleurs que les boîtiers de Sony au même prix, comme l’Alpha 7 IV, sont quant à eux limités à 10 images par seconde.
En test, rafale et autofocus travaillent main dans la main pour parvenir à un résultat en action quasiment parfait. Nous l’avons vu dans la prise en main du S5 II avec le suivi d’un skateur en pleine action : hormis lors du passage du sujet derrière un arbre, le boîtier ne le lâche pas. Notons qu’en enregistrement RAW+JPEG, l’hybride permet de capturer plus de 200 images, à condition bien sûr de disposer d’une carte SD ultra rapide. Le meilleur matériel mémoire tirera toujours le meilleur des performances d’un boîtier.
Enfin, le Lumix S5II propose une vitesse d’obturation allant de 1/8000 à 60 secondes.
Une autonomie un peu légère
Panasonic annonce une autonomie de 370 images : c’est peu. Son grand frère le S5 annonçait entre 440 et 470 images, quand le dernier EOS R6 II de Canon avance jusqu’à 760 images via l’écran. Effectivement, en conditions de test incluant de nombreux ajustements de paramètres et par temps froid, la batterie du boîtier a montré des signes de faiblesse assez vite. Quoi qu’il en soit, il est toujours sage de posséder plusieurs accumulateurs quand on pratique la photo avec un appareil hybride, plus gourmand qu’un reflex.
Au rang des performances, il faut souligner que le S5II n’est pas des plus rapides à l’allumage. Notons cependant que le boîtier testé disposait d’une version de préproduction du firmware, ce qui pourrait expliquer le délai entre l’allumage et la mise en service effective de l’hybride. Un manque de réactivité qui pourra être aisément corrigé à l’avenir.
Qualité d’image
Ce nouvel appareil photo hybride signé Panasonic est équipé d’un capteur CMOS 35 mm plein format (35,6 x 23,8 mm) de 24,2 millions de pixels. À cela s’ajoute un nouveau processeur qui vient booster les capacités de l’autofocus.
Pour les besoins de ce test, on a utilisé l’objectif S 20-60 mm f/3,5-5,6 vendu en kit avec le boîtier hybride. Il s’agit d’un objectif photo solide, polyvalent et compact, qui conviendra à merveille aux débutants et aux photographes à la recherche de matériel facile à transporter et versatile. Les utilisateurs plus avancés, que ce soit en termes d’expérience ou de budget, trouveront largement de quoi combler leurs besoins parmi le vaste catalogue d’optiques à monture L compatibles avec le S5II. Rappelons que sont partenaires, au sein de cette monture, Panasonic, Leica et Sigma.
Monter en sensibilité sans perdre en détails
La plage des ISO du S5II s’étale de 100 à 51 200 (204 800 en étendu). On constate en observant la montée en ISO ci-dessous que les images restent très exploitables même en atteignant une sensibilité élevée, autour de 8000 ISO. En outre, la technologie Dual Native ISO associée au processeur donne un coup de pouce à la sensibilité en minimisant le bruit pour conserver une bonne qualité d’image.
Panasonic annonce une plage dynamique de 14+ stops, un beau score permis notamment en vidéo par l’intégration au S5 II de profils d’image adaptés, dont un mode V-Log plat permettant une grande liberté de retouches. Nous y reviendrons dans la partie vidéo de ce test.
Au sujet du style d’image, le boîtier intègre une série de préréglages accessibles par le bouton Q. En plus de styles créatifs comme Monochrome, Paysage, Éclatant ou Naturel, le Lumix S5 II intègre quatre styles à personnaliser selon ses goûts, ainsi qu’un accès direct à vos propres LUTs, là aussi à créer vous-même.
Les amateurs de photos extrêmement détaillées trouveront leur bonheur dans le mode Haute Résolution, résultant à des images de 96 MP. Ce dernier est accessible via le menu, mais également en tournant la molette située à gauche du viseur. Il est toutefois nécessaire d’installer son appareil photo sur un trépied et de photographier un sujet immobile. Dommage, cette fonction était proposée à main levée sur le Lumix GH6.
La colorimétrie du Lumix S5II
Comme à chaque test, c’est au Canon EOS R6 que le Lumix S5II est comparé. Ici, seule l’exposition a été corrigée si besoin. On constate que le modèle de Panasonic tire davantage sur les tons froids et les teintes vertes en balance des blancs automatique, contrairement à l’appareil photo de Canon qui a toujours tendance à partir dans les tons chauds et les teintes roses. En dehors de ces premières constatations, les écarts de couleurs ne sont pas tranchés.
Du côté des formats photo, ce Lumix fait dans la sobriété en proposant des images au format RAW et JPEG. À l’heure actuelle, seul le logiciel Silkypix est compatible avec le développement des fichiers RAW issus du S5II, le temps que les autres logiciels de développement — Lightroom, DxO PhotoLab, Luminar, Capture One, etc — soient mis à jour.
Qualité vidéo
Si Panasonic a bien fourbu son Lumix S5 II côté photo, il n’a pas pour autant oublié sa frange d’utilisateurs davantage tournés vers la vidéo.
Il peut enregistrer jusqu’en 6K 29,97 p 4:2:0 10 bit ou en 4K 4:2:2 10 bit, en passant par un mode Full HD jusqu’à 120 p pour des ralentis de qualité. Un mode anamorphique 3,3 K tel qu’on le trouvait sur les GH4 et GH5 est également de la partie, pour donner un look résolument cinématique à ses productions vidéo. Notons cependant un crop de x 1,5 au-delà du format 4K 30 p, que l’on trouvait déjà sur le S5 premier du nom.
Nous les avons remarqués en photo, ils se démarquent d’autant plus en vidéo : le style d’image V-Log et les LUTs, créés par l’utilisateur lui-même, sont de précieux atouts en vidéo. Le V-Log vient aplatir l’image pour donner plus de marge de manœuvre lors de la colorimétrie en postproduction, tandis que les LUTs donnent un look de base à l’image. Là encore, à chacun de venir mettre au point son propre style selon ses besoins.
Côté vidéo, l’autofocus ne démérite pas. Il est en effet très capable de suivre un sujet (ici, un humain) sans le lâcher malgré les obstacles mis sur son chemin ou le détournement du visage. Lors de nos essais, la reprise de suivi du sujet s’est faite sans heurt.
Le capteur du S5 II est stabilisé sur cinq axes, permettant de gagner jusqu’à 5 stops selon le constructeur, mais le boîtier dispose d’options supplémentaires comme Active IS pour aider à la stabilisation vidéo à main levée. Dans la vidéo ci-dessous, nous avons testé les différents modes de stabilisation, qui se montrent plutôt convaincants.
Enfin, le boîtier promet un temps d’enregistrement illimité, quel que soit le format choisi. Quid de la surchauffe ? Pour éviter cela, Panasonic renouvelle l’intégration d’un ventilateur au sein du viseur, ce qui explique sa proéminence.
Bien sûr, surchauffe ou non, l’enregistrement illimité est à modérer avec la capacité mémoire et l’autonomie disponible.
Tarif et disponibilité
Le Lumix S5 II (référence DC-S5M2) est commercialisé 2 199 euros boîtier nu. Il sera disponible fin janvier. Le kit incluant l’objectif Lumix S 20-60 mm f/3,5-5,6 est quant à lui au tarif de 2 499 euros. Pour information, la version « X » du S5II se négociera pour 300 euros supplémentaires boîtier nu, au prix de 2 499 euros, quand le même kit monte, lui, à 2 799 euros. Si l’on sait que le Lumix S5IIX sera disponible courant 2023, la date exacte n’est pour l’instant pas précisée.
Panasonic opte là pour une tarification plutôt agressive au vu de la concurrence. Chez Canon, l’EOS R6 II capable lui aussi d’une rafale de 30 ips est vendu 2 899 euros, quand le Sony A7 IV se négocie autour de 2 800 euros. Chez Nikon, le Z6 II est pour sa part commercialisé autour des 2 300 euros. Le Lumix S5II se situe donc dans la fourchette basse, un argument de plus en sa faveur aux yeux des utilisateurs.
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