Essai du scooter électrique Peugeot e-Ludix : agile et performant, mais très peu endurant

Comme un vélo

 
Reprenant le gabarit fin et léger du best-seller urbain de la marque, le Ludix devenu électrique reste un engin maniable et facile, agréable en ville. Mais aussi un scooter basique, avec ici un tarif au niveau d’une concurrence parfois plus haut de gamme et avec plus d’autonomie.

Après une première incursion comme précurseur des scooters électriques urbains avec son Scoot’elec des années 90, puis le e-Vivacity des années 2010, Peugeot Motocycles propose désormais dans sa gamme une version 100 % branchée de son petit Ludix, scooter électrique d’entrée de gamme ultra-simple, qui a connu un grand succès en version thermique.

La vénérable marque française basée à Mandeure, dans le Doubs, depuis 1898 est depuis quelque temps détenue à 100 % par le groupe indien Mahindra, et c’est dans ce pays qu’est fabriqué le scooter. Son système électrique complet (batterie, brushless en position centrale, contrôleur, tableau de bord) est cependant signé Bosch, une référence rassurante. Le tout est conçu et fabriqué en Europe.

Fiche technique

Modèle Peugeot e-Ludix
Dimensions 177 cm x 67 cm x 113,4 cm
Puissance du moteur 2,5 kW
Couple maximal 35 Nm
Nombre d’assistances 4
Technologie de la batterie Li-Ion
Autonomie annoncée 42 km
Temps de recharge annoncé 240 min
Nombre d’emplacements de batteries 1
Bluetooth Non
Écran électronique Oui
Permis A
Couleur Noir, Blanc, Rouge
Prix 2 999 €
Fiche produit

Design

Un mot d’ordre pour le design de ce petit scooter : simplicité. Perché sur ses grandes roues de 14 pouces aux jantes aluminium noires à trois doubles branches, avec un cadre tubulaire apparent et des plastiques bruts basiques, le e-Ludix est proposé en trois coloris (noir mat, blanc ou orange). Notre version noire brute manque de fantaisie mais ses lignes sont agréables à l’œil.

La roue arrière est dégagée en l’absence d’échappement – évidemment -, est pourvue d’un seul amortisseur et d’un monobras lui donnant un aspect très épuré, du moins du côté droit. Rien ne spécifie au premier coup d’œil qu’il s’agit d’un modèle zéro émission et aucun logo électrique n’est appliqué. Tout juste peut-on lire le nom du modèle sur le côté.

Le guidon ne s’embarrasse pas d’un carénage : le petit phare est intégré dans l’étroit tablier avant et le plancher n’est pas plat, contrairement à la majorité des scooters, ce qui limite l’emport d’un bagage à ses pieds (un crochet permettra cependant de suspendre un petit sac). Les aspects pratiques ne sont pas son fort de toute façon, avec un coffre de selle dédié… à la seule batterie amovible – nous y reviendrons.

Pas de boîte à gants au programme non plus. La hauteur de selle est relativement importante (81 cm), mais grâce à l’étroitesse de l’ensemble, ce n’est pas un handicap pour un gabarit moyen.

Quant au tableau de bord digital, son affichage à cristaux liquides old school de 4,4 pouces manque de visibilité et s’avère un peu petit pour être très lisible. Les informations sont complètes, avec à la fois le pourcentage de charge de la batterie et le kilométrage restant (un bon point : c’est rare !), la vitesse moyenne, l’heure…

Des voyants latéraux fixes complètent l’offre, avec les clignotants et les phares. Malheureusement, aucun ABS n’est au programme. Pas plus qu’une connectivité, malgré le logo Bluetooth. Ces possibilités sont normalement offertes par le système Bosch, mais sur d’autres modèles en l’occurence. Les commodos sont très classiques, avec le minimum légal et trois boutons de commandes pour l’écran de bord.

L’ensemble est donné pour 88 kg en tout, alors que la batterie seule pèse environ 11 kg. Logée sous la selle, elle y prend presque tout l’espace disponible et est facilement extractible avec son système de strap.

Conduite

La prise en main du e-Ludix est très naturelle et ne dépaysera pas trop les habitués à sa version thermique, le bruit en moins naturellement. Seule la procédure de démarrage agace, avec l’appui simultané sur un levier de frein et un bouton du commodo. Une fois lancé, le petit Peugeot accompagne ses évolutions d’un bruit moteur léger (sans être gênant), ce qui n’est pas un mal pour aider à se faire entendre des piétons.

Plusieurs modes de conduite sont proposés avec, du plus « performant » au plus économe : Boost, Cruise, Go, Neutral et Crawl. Une marche arrière est aussi au programme avec ce dernier mode, mais avec 88 kilos de masse, elle ne sera utile que pour des manœuvres dans des rues très pentues.

En mode Boost, les accélérations sont convaincantes, franches et efficaces pour se faufiler dans le trafic urbain, laisser derrière soi les voitures au feu vert et assurer des reprises suffisantes. La maniabilité dans le trafic est très appréciable, tout autant que la douceur du moteur à basse vitesse et le gabarit étroit et compact de l’engin.

Le confort distillé est très correct, malgré un amortissement assez basique. La selle est du genre souple, voire molle, participant au moelleux ressenti. En duo, elle est trop courte pour offrir un grand confort et cela restera une solution de dépannage. De solides repose-pieds et une poignée de maintien intégrée aident cependant le passager à se sentir mieux accueilli.

Côté freinage, le petit disque avant remplit son office mais le tambour arrière reste léger et peut facilement bloquer. Suffisant en usage normal mais attention à bien doser les deux poignées en cas de freinage plus soutenu.

Autonomie et recharge

L’autonomie limitée du e-Ludix est clairement un des défauts : malgré une petite aide grâce à la récupération d’énergie au freinage, il ne fait pas de miracles. Il faudra plutôt compter sur une autonomie limitée à une trentaine de kilomètres en conduite vive, voire une quarantaine en mode économique. Autant dire que cela ne suffira pas pour tous les usages.

À chacun de bien prendre en compte cette contrainte, sachant que pour la plupart des trajets urbains quotidiens, cela peut suffire si l’on a un trajet fixe et que l’on peut facilement recharger chaque jour. Mais c’est vraiment trop juste pour un usage pro. Le chargeur de 500 W et 9A permet une recharge à 80 % en 3 heures et 100 % en 4 heures.

Prix et disponibilité

Peugeot place son scooter électrique au niveau des plus chers des modèles équivalents 50 cm3, ce qui n’est pas tout à fait logique au vu de ses prestations et de sa présentation. À 3 490 euros, il est plus onéreux qu’un Piaggio 1 avec une plus grosse batterie ou qu’un Unu, plus confortable et pratique. Pour adoucir la facture, il peut bien entendu bénéficier d’une prime à la conversion jusqu’à 1 100 euros et de 400 euros d’aide à Paris par exemple.

Crédit Photos : NV/Peugeot

Note finale du test
6 /10
Un tel modèle de conception qui semble économique remplit bien son œuvre pour des déplacements quotidiens, avec un agrément non négligeable.

Mais il pâtit d’un tarif trop élevé face à une concurrence de plus en plus affûtée, proposant des atouts qui manquent au petit scooter français : une meilleure autonomie, plus de protection aux intempéries et de rangements.

Bref, plus d'aspects pratiques que l’on peut attendre d’un scooter électrique utilisé pour un usage intense.

Points positifs
Peugeot e-Ludix

  • Facilité de conduite

  • Agilité, gabarit

  • Performances très correctes

Points négatifs
Peugeot e-Ludix

  • Autonomie vraiment limitée

  • Tarif trop élevé

  • Tableau de bord rustique, présentation basique

Les derniers articles