On est montés à bord du Peugeot e-3008 : la voiture électrique française avec la plus grande autonomie

700 km d'autonomie au compteur

 
Peugeot vient tout juste de lever le voile sur la nouvelle génération de sa 3008, qui se décline pour la toute première fois en 100 % électrique, la Peugeot e-3008. Une version très prometteuse sur le papier et totalement réinventée, que nous avons eu la chance de pouvoir découvrir en avant-première. On vous amène avec nous à bord !

Il y a quelques années encore, Peugeot se contentait de proposer la petite iOn, une citadine électrique partageant ses dessous avec les Citroën C-Zero et autres Mitsubishi i MiEV. Mais les choses ont bien changé, tandis que l’Union européenne met la pression aux constructeurs pour qu’ils électrifient massivement leur gamme. Message reçu par la marque au lion, qui a fait un important travail et qui propose aujourd’hui une gamme riche, composée de la e-208, dont nous avons pu découvrir la version restylée et de la e-2008, dont l’essai est à découvrir sur Survoltés. Sans parler de la e-308 ainsi que de la e-408 qui prépare tout doucement son lancement.

Mais le constructeur ne veut pas s’arrêter là, alors qu’il prévoit d’arrêter totalement la vente de voitures thermiques à partir de 2030. C’est ainsi que ce dernier avait annoncé l’arrivée d’une toute nouvelle génération de l’un de ses best-sellers, la 3008, qui se déclinerait dans une version 100 % électrique. Une grande première pour le SUV, vendu à 19 084 exemplaires depuis le début de l’année et qui se maintien en 11ème position des voitures les plus immatriculées en France. Cette nouvelle version aura t-elle le même succès ? Pour l’heure, rien n’est moins sûr.

Car cette nouvelle arrivante aura fort à faire, avec une concurrence très rude. Outre la Tesla Model Y, la Peugeot e-3008 devra aussi se frotter au Renault Scénic E-Tech, que nous avons pu découvrir lors du salon de Munich. Nous vous proposons dès à présent de prendre place avec nous à bord de cette nouvelle itération du SUV star du marché, qui possède de très sérieux arguments. Seront-ils suffisants ? Ce sera aux clients de juger et aux chiffres de vente de parler…

Modèle Peugeot e-3008
Dimensions 4,54 m x 1,89 m x 1,64 m
Puissance (chevaux) 210 chevaux
0 à 100km/h 8,8 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 170 km/h
OS embarqué Peugeot OS
Taille de l’écran principal 21 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 44990 euros
Fiche produit Voir l’essai

Design : nouveau dans la continuité

Souvenez-vous, en 2016 lorsque Peugeot levait le voile sur la 2ème génération de son SUV. Ce dernier avait été plébiscité par la presse pour son audace, avec ses lignes changeant radicalement par rapport à la précédente version qui prenait la forme d’un monospace. Et cela avait payé, faisant de la 3008 l’un des best-sellers du marché français.

Forcément, la tâche était ardue pour les équipes du style de Peugeot, désormais dirigées par Matthias Hossann depuis le départ de Gilles Vidal, qui officie désormais chez Renault. D’autant plus qu’il se murmure que les designers ont été contraints de modifier certains éléments originellement prévus par l’ancien directeur.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Mais alors, comment faire pour faire évoluer une voiture qui se vend très bien, sans la dénaturer ? Ce fut le défi des équipes en charge du projet, et le résultat est plutôt réussi. Certes, les lignes semblent un peu moins agressives que l’ancienne version et la face avant parait un peu boursouflée, mais les éléments forts de l’ADN de la marque sont en revanche toujours là.

Parmi eux, la large calandre intégrant le nouveau blason de Peugeot, entourée d’optiques à LED en forme de griffes livrées de série. Finis les crocs donc, comme sur la Peugeot e-208 restylée, entre autres, tandis que l’on découvre également de petits feux affinés juste au-dessus.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Les proportions globales ont été légèrement retravaillées, afin de donner une silhouette plus trapue à cette Peugeot e-3008, qui affiche un empattement de seulement 2,73 mètres. La voiture est bien campée sur ses jantes de 19 ou 20 pouces, au choix, qui affichent un design plus aérodynamique, afin d’améliorer le Cx (coefficient de trainée) du SUV.

Ce dernier est affiché à 0,28, contre 0,24 pour la Tesla Model Y. On note également que cette nouvelle génération adopte un toit plus incliné que l’ancienne, comme l’avait promis la marque. Un élément de style très tendance, mais qui risque cependant de nuire à l’espace intérieur.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

L’arrière se veut un peu moins torturé que la partie avant, bien que l’on retrouve tout de même un imposant bouclier peint en noir, quelle que soit la teinte choisie parmi six teintes, dont le beau bleu Obsession et le nouveau bleu Bleu Ingaro qui fait son arrivée dans le catalogue.

On remarque également la disparition des joints d’étanchéité autour des fenêtres, afin de donner un style plus épuré à la voiture, qui bannit aussi le chrome comme chez DS. La nouvelle Peugeot e-3008 reste très compacte, avec une longueur affichée à 4,54 mètres seulement pour 1,89 mètres de large et 1,64 mètre de haut.

Habitacle : changement radical

Si l’extérieur évolue fortement sans pour autant changer du tout au tout, vous verrez que ce n’est pas vraiment la même affaire à l’intérieur. En effet, le poste de conduite de cette nouvelle Peugeot e-3008 a fait l’objet d’un important travail, alors que la marque l’avait déjà montré à travers quelques images un peu plus tôt dans l’année.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet habitacle fait un vrai bond en avant sur le plan technologique, avec son immense dalle tactile sur laquelle nous reviendront un peu plus tard. La présentation gagne en modernité et fait la part belle aux écrans.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

L’ergonomie générale a également été revue, avec l’implantation du sélecteur de vitesse sur le tableau de bord, près du bouton de démarrage et non plus sur la console centrale. Si nous étions un peu sceptiques en voyant les photos, cela fonctionne en fait très bien, même pour ceux qui n’ont pas des bras très longs.

Ce parti-pris a été choisi afin de libérer de l’espace au centre, alors que cette partie a été redessinée pour devenir plus graphique. L’intérêt reste limité mais il faut avouer que cela est esthétiquement réussi, au détriment cependant de la praticité. On note cependant la présence d’un emplacement de chargement par induction pour le smartphone.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le volant a également été modifié et intègre de nouvelles commandes, tout en restant très agréable à prendre en mains. Globalement, le poste de conduite est très réussi et conserve l’ambiance feutrée de l’ancienne génération. Les matériaux sont très qualitatifs et on apprécie la planche de bord en tissu et l’éclairage d’ambiance proposant 8 couleurs sur cette dernière et sur les contre-portes.

Les rangements sont également nombreux, puisque Peugeot annonce pas moins de 34 litres dans le poste de conduite, répartis dans 17 espaces distincts. Le volume de coffre est quant à lui affiché à 520 litres, comme sur la précédente mouture.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

La position de conduite est très confortable, tandis que les sièges électriques, recouverts de TEP, de tissu ou d’Alcantara sont moelleux tout en offrant un bon maintien qui s’adapte à la morphologie de chacun. Ces derniers ont d’ailleurs reçu le label AGR (Aktion Gesunder Rücken).

Les impressions à l’arrière sont un peu plus nuancées, avec une banquette offrant une assise un peu courte et un dossier trop incliné vers l’arrière. De plus, l’espace aux jambes n’est pas forcément le plus grand de la catégorie. Ce qui pourrait coûter des points à la e-3008 dans un duel face au Renault Scénic E-Tech…

Infodivertissement : prestations convaincantes

La première chose qui nous frappe lorsque l’on prend place à bord de cette Peugeot e-3008, c’est sans aucun doute son immense dalle numérique incurvée de 21 pouces baptisée Panoramic i-Cockpit, qui fait un vrai bond en avant par rapport à la précédente génération.

Ce dernier n’est pas sans nous rappeler ce que propose Mercedes ou encore BMW, montrant que la marque tricolore a à cœur de se rapprocher de ses rivales allemandes. L’ensemble apporte une touche de modernité supplémentaire dans ce poste de conduite et est très beau à regarder. C’est en revanche une autre paire de manches en ce qui concerne la praticité.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

En effet, l’écran tactile de 10 pouces est positionné très haut et un peu trop loin du conducteur, ce qui ne facilite pas sa prise en mains. En revanche, les graphismes du système d’info-divertissement Peugeot i-Connect sont très modernes et l’ensemble est globalement assez réactif. Juste en-dessous, nous retrouvons un second petit écran, qui regroupe en fait une dizaine de widgets servant de raccourcis.

Sur ce point, Peugeot a privilégié le coté wahou à l’ergonomie, puisque ces touches nécessitent de quitter la route des yeux. Nous aurions préféré des boutons à l’ancienne, alors qu’une récente étude prouvait que le tactile était dangereux.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Vous noterez d’ailleurs que le poste de conduite du SUV électrique ne comporte quasiment plus la moindre touche physique. Ce sur quoi Skoda est en train de revenir peu à peu après avoir essuyé de nombreuses critiques. Outre Apple CarPlay et Android Auto, qui sont évidemment de la partie, le conducteur peut aussi profiter pour la toute première fois d’un planificateur d’itinéraire intégré ainsi que de la commande vocale Ok Peugeot.

Il est aussi possible de planifier le début de la charge durant les heures creuses directement via l’écran tactile, tandis que la voiture peut également être préchauffée en avance grâce à l’application pour smartphone.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

La dalle numérique est complétée par un grand combiné numérique positionné plus haut que sur la précédente mouture. Une manière pour la marque de répondre aux critiques qui évoquaient un manque de lisibilité en raison de la position du volant. Ce nouvel écran, d’une diagonale de 10 pouces également est donc plus grand et plus clair, jouant par la même occasion le rôle d’affichage tête-haute.

La nouvelle Peugeot e-3008 se dote de deux prises USB-C à l’avant dès l’entrée de gamme et la version équipée du i-Connect Advanced s’en offre deux supplémentaires pour les passagers à l’arrière. Le SUV propose également trois prises 12 volts à l’avant et dans le coffre.

Motorisation, autonomie et recharge

Cette nouvelle Peugeot e-3008 vient compléter l’offre électrique de la marque, mais se positionne un peu à part dans la gamme. Et pour cause, cette dernière ne reprend pas la base technique e-CMP des e-208 et autres voitures électriques du groupe Stellantis. Et pour cause, le SUV est le tout premier véhicule de l’entreprise franco-italienne à reposer sur la plateforme STLA Medium.

Si cette dernière a été spécifiquement conçue pour des motorisations électriques, elle équipera aussi les versions thermiques et hybrides rechargeables. Elle se distingue notamment par une répartition optimisée des cellules de batteries ainsi que de nouveaux trains roulants.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Au total, trois déclinaisons électriques de la e-3008 seront proposées aux clients, avec deux ou quatre roues motrices. Les puissances sont comprises entre 210 et 320 chevaux pour la version coiffant la gamme équipée d’une transmission intégrale, pour un couple maximal de 343 Nm à l’avant et 166 Nm à l’arrière. À noter que le moteur électrique est fabriqué en France, de même que le réducteur fourni par Valeo.

Deux batteries NMC (nickel – manganèse – cobalt) sont disponibles pour le SUV électrique, affichant une capacité de 73 et 98 kWh (capacité nette) et offrant une autonomie oscillant entre 525 et 700 kilomètres selon le cycle WLTP. Cette dernière est implantée sous le plancher du véhicule pour maximiser l’habitabilité.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Ce dernier fait l’impasse sur l’architecture 800 volts au profit de 400 volts, tandis que la charge s’effectue de 20 à 80 % en 30 minutes à une puissance maximale de 160 kW en courant continu. Un chargeur intégré de 11 KW est aussi livré de série, mais il est aussi possible de choisir une version 22 kW en courant alternatif pour réduire le temps de recharger sur les bornes publiques non rapides.

À noter que la voiture est dotée de la charge bidirectionnelle V2G et V2L permettant d’alimenter des appareils électroniques via la prise de recharge. La pompe à chaleur fait aussi partie de la dotation de la Peugeot e-3008, comme sur la Renault Mégane E-Tech, entre autres.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le SUV électrique se dote de trois niveaux de régénération au freinage, grâce à des palettes situées derrière le volant comme le fait notamment Kia. En revanche, Peugeot ne précise pas si la voiture peut aller jusqu’à l’arrêt complet, pour la conduite à une pédale.

On sait cependant qu’elle est équipée de la conduite autonome de niveau 2 et de nombreuses assistances comme la reconnaissance des panneaux ainsi que l’alerte active de franchissement de ligne. Il faut également savoir que la batterie est garantie 8 ans ou 160 000 km à une capacité de 70 %.

Prix et disponibilité

La nouvelle Peugeot e-3008 sera officiellement lancée dans les showrooms de la marque au cours du mois de février 2024, alors qu’elle sera produite en France, au sein de l’usine historique de Sochaux. À noter que les batteries seront fournies par l’entreprise ACC (Automotive Cell Company, créée par TotalEnergies, Mercedes et Stellantis et fabriquées dans l’usine de Lens dans le Nord de la France. Au départ, les cellules seront toutefois fournies par une filiale de BYD, le géant chinois, numéro 2 de la voiture derrière Tesla.

Peugeot e-3008 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Rivale de la Tesla Model Y et du Renault Scénic E-Tech, cette nouvelle arrivante dans la gamme se déclinera en deux finitions, Allure et GT mais n’a pas encore dévoilé ses tarifs. Espérons que le ticket d’entrée sera situé sous la barre des 47 000 euros, ce qui permettra au SUV de rester éligible au bonus écologique de 5 000 euros. Mais nous devrions en savoir plus au cours des prochains mois.

Les premières rumeurs annoncent un tarif en entrée de gamme de 50 000 euros et 60 000 euros en version grande autonomie. Malheureusement, cette version n’arrivera pas avant le début de l’année 2025.

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