Nous en avons été les principaux témoins lors de nos déambulations au Salon du deux-roues 2024 de Lyon : les grosses cylindrées électriques peinent encore à convaincre, et même à s’imposer parmi les grosses motos thermiques de chez BMW, Ducati, Yamaha ou encore Harley-Davidson.
C’est pourtant à l’écart du stand Harley-Davidson que nous avons pu découvrir (ou plutôt redécouvrir) les dernières nouveautés de Livewire, une marque affiliée à cette dernière qui ne propose que des motos électriques particulièrement épicées, avec des performances de premier ordre.
C’est aussi le cas du constructeur américain Zero Motorcycles, qui propose des motos 100 % électriques aux performances ahurissantes, mais aux tarifs intimidants. Finalement, il n’y a qu’en se dirigeant vers le hall dédié aux nouvelles mobilités que l’on peut découvrir des modèles électriques à foison, et dans 90 % des cas de petites cylindrées.
Un deux-roues français et fabriqué en France
Les petites cylindrées, c’est aussi la spécialité de Peugeot Motorcycles, et le constructeur nous avait donné rendez-vous le premier jour du salon pour découvrir un concept annoncé comme surprenant. Le rendez-vous était donc pris dans une petite salle obscure avec, sous un fin voile noir, un deux-roues français.
Nous avions néanmoins quelques doutes sur le « français », les constructeurs européens ayant tendance à déléguer la fabrication de leurs petits modèles à des constructeurs asiatiques, d’autant plus que Peugeot Motorcycles appartient aujourd’hui au fonds allemand Mutares et au géant indien Mahindra. BMW, pour ne pas le citer, fait par exemple fabriquer son CE-02 à l’indien TVS.
Sauf qu’à la découverte du concept, on remarque d’emblée sur le flan de la « bécane », comme l’appelle Laurent Lilti, Directeur Produit, Marketing et Communication de Peugeot Motocycles, un petit sticker « Made in Baulieu ». Oui, ce modèle, et tous ceux qui en découleront (puisqu’il donnera naissance à plusieurs produits à l’avenir), seront produits au sein de l’usine français et historique de Peugeot Motorcycles, à Beaulieu Mandeure, dans le Doubs.
Faire écho au passé
Voici déjà une bonne nouvelle. La seconde, c’est que ce concept, à mi-chemin entre un scooter et une moto, possède un design drôlement sympathique avec quelques solutions techniques déjà très intéressantes au stade de concept et que nous vous décrirons un peu plus bas. Comme vous l’avez peut-être remarqué sur les photos, le Peugeot SPx, c’est son nom, fait clairement écho à la Peugeot 103 SP.
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Nous n’allons pas vous refaire toute l’histoire du Peugeot 103 SP, nous rappelons simplement que ce modèle iconique de la fin des années 1970 a marqué plusieurs générations et fut notamment le symbole de liberté et d’indépendance en permettant de s’affranchir des contraintes de la mobilité individuelle traditionnelle ou des transports en commun, encore insuffisamment développés ou affreusement chers à l’époque.
Avec ce concept, Peugeot va donc surfer sur le côté nostalgique, un peu comme Renault avec sa nouvelle R5 E-Tech. Une recette qui fonctionne, et les exemples sont nombreux, aussi bien dans l’univers auto que moto. Chez Fiat, la renaissance de la 500 en 2007 a permis au constructeur italien d’être là où il en est aujourd’hui, tandis que chez BMW Motorrad, la gamme Heritage connaît un succès sans pareil, tout comme certains modèles XSR chez Yamaha ou la gamme Vintage chez Kawasaki.
Pour tous les goûts et (presque) tous les permis
Esthétiquement, ce concept est une réussite, avec les codes du 103 conservés et l’aspect moderne des Peugeot plus contemporaines, avec des codes que nous retrouvons sur les voitures. On retrouve notamment la signature lumineuse avec les trois griffes, tandis que les optiques arrière, directement intégrés à la selle, intègrent les mêmes motifs.
De l’aveu de Laurent Lilti, ces feux intégrés à la selle ne devraient malheureusement pas être proposés de la sorte sur la version de série, mais avouons toutefois que ça a clairement de l’allure. Les jantes de 16 pouces intègrent en leur centre un petit cache-écrou directement emprunté aux Peugeot e-208 et autres e-308.
Le concept Peugeot SPx mêle une conception moderne et durable, avec notamment un châssis monocoque en aluminium. Il y a quelques éléments que nous ne retrouverons pas sur la version de série, mais la fourche avant en parallélogramme, le monobras oscillant, les freins à disques avec ABS, le nombre restreint de pièces et les quelques matériaux recyclés devraient être de la partie sur le modèle définitif.
Avec environ 80 kg sur la balance comme objectif, ce dernier devrait être atteignable, du moins dans la version avec une seule batterie. Ce deux-roues sera homologué, selon les versions, dans trois catégories : L1, L3, et une sorte de « 125 cm3+ » pour les amateurs de performances. Pour tous comprendre sur les différentes catégories, n’hésitez pas à consulter notre article dédié.
Quelles autonomies pour les versions de série ?
Il existera deux versions avec deux autonomies différentes. Celle de base, sans le gros bloc noir placé entre les jambes, dispose de deux petites batteries d’une capacité encore inconnue. Compte tenu de la taille des batteries, on imagine une capacité totale située entre 3 et 5 kWh, mais à confirmer. Précisons que, même si ça ne se voit pas, ces deux petites batteries sont amovibles.
Il sera donc possible de les monter chez soi et les recharger sur une prise secteur, sans avoir à se soucier de trouver une borne de recharge. Il sera aussi possible, vie une prise située non loin des repose-pieds, de recharger le véhicule sur une borne dédiée.
La version avec les deux petites batteries devrait avoisiner les 50 à 60 km d’autonomie selon nos estimations, tandis que la seconde avec la troisième grosse batterie pourrait avoisiner, voire même dépasser les 100 km. Le moteur électrique central sera étayé d’une transmission par courroie pour faire avancer l’engin.
Côté performances, hormis la version L1 qui sera limitée à 45 km/h, celles au-dessus devrait sans doute dépasser les 100 km/h. De quoi envisager un usage polyvalent et non pas uniquement cantonner à de la ville pure.
Un deux-roues électrique personnalisable à prix réduit ?
L’ensemble sera géré par un petit écran numérique et couleur connecté, mais d’après Laurent Lilti, il ne sera pas aussi complet que ce que nous pouvons retrouver chez BMW par exemple. Il y a deux raisons à cela. D’une part, obtenir les licences pour adapter des fonctions de mirroring coûte cher, très cher même, et n’aurait pas d’intérêt pour un client qui cherche aussi, via ce produit, un prix relativement accessible.
D’autre part, la majorité des clients de petites cylindrées, et même des plus grosses, utilisent les fameuses fixations type « Quad Lock » avec leur téléphone portable pour la navigation. En termes de connectivité, hormis une connexion Bluetooth et une prise USB-C, la version de série du Peugeot SPx devrait se contenter du minimum.
En revanche, en termes de rangement, comme le BMW CE-02, ce ne sera pas l’apothéose. Il faudra équiper le véhicule d’un petit top case pour y loger son casque. Le modèle sera aussi disponible avec une selle deux places, tandis qu’un socle tubulaire pourra être ajouté pour les repose-pieds du passager.
Peugeot misera aussi sur l’ultra-personnalisation, avec la possibilité d’ajouter des sortes de repose-pieds additionnels et plus confortables pour le pilote, comme sur un vrai scooter, et tout un tas d’autres éléments techniques et esthétiques dont Peugeot garde encore le secret.
Une chose est sûre, il nous tarde de découvrir la version de série de ce Peugeot SPx, et toute la gamme qui en découlera, d’autant plus que ce produit aura l’argument d’être fabriqué en France. Rendez-vous fin 2025 pour voir arriver la version de série en concessions.
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