Ce qui cloche avec la nouvelle Peugeot e-3008 électrique

 
Dévoilée en septembre dernier et désormais disponible en concessions, la nouvelle Peugeot e-3008 déçoit sur quelques aspects, comme son poids particulièrement élevé. Et on sait quelle est la raison qui explique cet embonpoint par rapport à ses rivaux.
Peugeot E-3008 // Source : Peugeot

Si la Tesla Model Y fut la voiture la plus vendue dans le monde l’an dernier, toutes motorisations confondues, elle a de plus en plus de concurrents sur le marché. Parmi eux, la Peugeot e-3008, qui commence tout juste sa carrière, alors que les livraisons viennent tout juste de démarrer.

Un poids particulièrement élevé

C’est en septembre que le SUV électrique avait été dévoilé, puisque nous avions pu le découvrir en avant-première, avant de l’essayer pour la première fois il y a quelques semaines. Si nous avions été globalement satisfaits de cette nouvelle génération 100 % électrique, tout n’est pas rose pour autant. Outre son autonomie moins élevée que prévue pour sa version la plus haut de gamme, on déplore également son poids élevé.

En effet, la e-3008 pèse pas moins de 2 183 kilos sur la balance, soit 330 kilos de plus que le Renault Scénic E-Tech, que nous avions également testé. Par ailleurs, il affiche 274 kilos supplémentaires par rapport à la Tesla Model Y, pourtant un peu plus grande. Et forcément, cela se ressent dans le comportement, mais surtout dans la consommation, et donc dans l’autonomie. D’autant plus que cet embonpoint n’est pas dû à la batterie, qui affiche une capacité de 73 kWh, contre 87 kWh pour le Scénic.

Peugeot E-3008 // Source : Peugeot

En septembre dernier, nous expliquions que ce poids élevé était dû à un positionnement plus haut de gamme, et à des équipements plus nombreux et plus lourds. Mais quelques mois plus tard, les journalistes de Challenges ont une autre explication. Et cette dernière est donnée directement par les ingénieurs de la marque qui ont travaillé sur la conception de la voiture. Et plus particulièrement sur sa plateforme, connue sous le nom de STLA, ici dans sa version Medium.

Cette dernière va équiper de nombreux modèles de la marque, et même du groupe Stellantis, et a été développée pour être la plus polyvalente possible. C’est ce qu’indique Christophe Patois, ingénieur en chef en charge de la Peugeot e-3008. Selon lui, « si nous n’avions eu à développer que le e-3008, sans songer aux dizaines d’autres véhicules qui partageront sa plateforme, nous aurions pu pousser plus loin l’optimisation de la masse de chacun de ses composants« .

La polyvalence avant tout

Le spécialiste explique alors que cette nouvelle plateforme a été « calibrée à la hauteur des caractéristiques du véhicule le plus long et le plus lourd qu’elle est appelée à supporter”, à savoir le Peugeot e-5008 qui arrivera dans quelques mois« . Ce dernier a été annoncé de manière officielle par le constructeur, qui vient de dévoiler une première photo du poste de conduite. Ce dernier prend la forme d’un grand SUV situé au-dessus de la 3008.

Il embarquera jusqu’à sept passagers et nécessite une suspension ainsi que des freins plus gros et plus résistants. Et forcément, cela pèse plus lourd. L’ingénieur déplore que « si Stellantis avait autorisé ses ingénieurs à dimensionner les composants du e-3008 à la juste mesure de ses performances, ils auraient économisé environ 80 kg rien que sur les freins et le train arrière« . La faute à la stratégie de l’entreprise visant à réaliser d’importantes économies ? Sans aucun doute, comme le laissent penser ces déclarations.

Sur X (anciennement Twitter), le spécialiste Bertrand Moreau rappelle que Carlos Tavares, président du groupe franco-italien avait déclaré que concevoir une plateforme uniquement dédiée aux voitures électriques n’a aucune valeur pour le client. Contrairement, par exemple, à la plateforme CMF-EV (AmpR Medium) qui équipe les Mégane E-Tech et Scenic E-Tech électriques.

Il faut se rappeler que la STLA Medium équipera aussi les versions hybrides de la Peugeot e-3008. Si les acheteurs n’y verront sans doute que du feu, certains essayeurs ont tout de même relevé le comportement moins efficace du SUV.

Et c’est le poids qui est notamment mis en cause. C’est aussi ce dernier qui fait que l’autonomie est moins élevée qu’elle aurait pu l’être si la voiture avait été plus légère. Cela devrait notamment se vérifier en ville, puisqu’à plus haute vitesse, c’est surtout le Cx (coefficient de trainée) qui joue un rôle important.


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