Le casque Philips Fidelio L4 arrive sur le marché des casques Bluetooth à réduction de bruit active sur la pointe des oreillettes. Alors que la majorité des fabricants sortent la grosse artillerie marketing pour vendre leurs casques et écouteurs, Philips y est allé avec le dos de la cuillère, oubliant même d’évoquer que son casque possède un mode Audio Spatial et peut recevoir de la musique via USB sans la moindre perte de qualité. On vous explique pourquoi le Fidelio L4 est un excellent casque qui mérite qu’on s’y intéresse.
Fiche technique
Modèle | Philips Fidelio L4 |
---|---|
Format | Casque sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
RĂ©duction de bruit active | Oui |
Autonomie annoncée | 50 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 330 g |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec des écouteurs prêtés par Philips.
Pratique et confortable
Le Philips Fidelio L4 est un bon gros casque circum-aural tout en rondeurs, aux lignes plutôt plaisantes. Son grand arceau est intégralement rembourré de mousse à mémoire de forme et recouvert d’un cuir synthétique. Philips a pensé aux grandes têtes comme aux petites et son casque semble convenir à toutes les morphologies. Qu’on ait de petites oreilles ou des feuilles de chou, le Fidelio L4 leur offre beaucoup de place. C’est donc un casque confortable, qu’il est facile de porter des heures durant sans fatigue. De ce point de vue, le seul reproche qu’on puisse lui adresser concerne son inertie, pas gênante, mais perceptible lors des mouvements de tête rapides. Si vous n’avez pas prévu de faire du sport avec le L4, c’est toutefois un point négligeable.
Les différents boutons et prises sont répartis sur les coques du casque, celle de gauche abritant une entrée ligne mini-jack 2,5 mm ainsi que les boutons d’invocation de l’assistant vocal et de réduction de bruit active, tandis que celle de droite reçoit le port USB-C de charge et le bouton de mise sous tension. Le reste des commandes est confié à une zone tactile logée sur la coque droite.
Philips fournit une boîte de rangement semi-rigide, un câble mini-jack et un câble USB-A vers USB-C. Ce dernier mesure seulement 20 cm et n’est guère pratique lorsque le chargeur utilisé est branché à une prise murale basse et inutilisable pour écouter de la musique en mode USB avec un ordinateur ou un smartphone. On aura tout intérêt à le remplacer.
Des fonctions cachées
Le Philips Fidelio L4 est une réussite ergonomique. La répartition des contrôles entre boutons et zone tactile limite le nombre de boutons, qu’on apprend vite à localiser. Ils tombent naturellement sous les pouces et sont simples à manœuvrer. La zone tactile est paramétrée pour ne pas réagir aux pressions involontaires. Pour mettre la lecture en pause ou la relancer, il faut en effet tapoter deux fois sur la zone. Une simple pression ne produit aucun effet. Pratique, le fait de plaquer la paume de la main sur la zone tactile active au bout de 2 secondes le mode transparence : le volume d’écoute est abaissé et l’on entend au travers des microphones de conversation. Pour ajuster le volume, il suffit de glisser le doigt de bas en haut et inversement. Chaque glissement augmente ou diminue le volume d’un palier. Grâce à un capteur infrarouge dans la coque droite, la lecture peut être interrompue automatiquement lorsque le casque est ôté.
Pour aller plus loin dans l’exploration des fonctionnalités du casque, il faut utiliser l’application de contrôle « Casque Philips ». On peut alors programmer le bouton de réduction de bruit active pour qu’il propose ou non le mode bruit ambiant (sans besoin de poser sa paume sur la coque), désactiver éventuellement la zone tactile ou la mise en pause automatique (liée au capteur IR).
Un mode Audio Spatial qu’on n’attendait pas
Notre avis : “Difficile de ne pas aimer la restitution du casque Audio-Technica ATH-M50xBT2 ! Le fabricant japonais livre un casque qui devrait ravir bien des oreilles. Chapeau.”
Philips ne communique pas dessus, mais le Fidelio L4 dispose d’un mode de spatialisation du son (Audio Spatial), qui permet d’agrandir la scène sonore. Bonne nouvelle, ce post-traitement numĂ©rique est très bien dosĂ© et totalement convaincant. Le mixage original du titre Ă©coutĂ© n’est pas trahi, ni dĂ©lirant (pas de voix pincĂ©es ni de sons suraigus), mais au contraire vraiment amĂ©liorĂ©, avec plus de profondeur dans l’axe central et globalement une meilleure aĂ©ration. Des fonctions quasiment cachĂ©es dans les paramètres avancĂ©es de l’app qui fonctionnent aussi bien, on voudrait en dĂ©couvrir plus souvent.
Sur la page d’accueil de l’app se trouvent les réglages avancés de l’ANC (on y revient) ainsi qu’un égaliseur à six bandes de fréquences et quatre profils : grave, voix, puissant et « tripler » (qui booste l’extrême aigu). C’est amplement suffisant pour ajuster éventuellement la signature tonale du casque à ses goûts, bien qu’elle soit par défaut tout à fait excellente. Le mode « grave » rajoute ce qu’il faut de basses fréquences pour celles et ceux qui aimeraient se faire masser les tympans.
Paré pour le Bluetooth LE Audio
Le Philips Fidelio L4 est équipé d’un contrôleur Bluetooth de dernière génération et supporte une grande variété de codecs. Si avec les sources Apple on est limité à la transmission AAC — au demeurant très bonne — les smartphones Android notamment pourront bénéficier du codec Sony LDAC, qui compresse moins la musique. Surprise, le codec LC3 est supporté, mais il faudra pour en profiter utiliser le casque avec l’un des rares smartphones compatibles Bluetooth LE Audio (Google Pixel 7/8, Samsung Galaxy S23, Samsung Galaxy Z Fold 4 ou Galaxy Z Flip 4). Je n’ai pas été en mesure de tester le casque en transmission LC3, mais il ne faut pas s’attendre à monts et merveilles, ce codec utilisant comme les autres une compression détériorante. Sa prise en charge est néanmoins une bonne nouvelle, car il ouvre potentiellement la voie à la transmission de titres en audio multicanal. Reste à savoir si les services de musique proposant de la musique en Dolby Atmos, les fabricants des smartphones précités et Philips mettront à terme à jour leurs applications respectives pour exploiter à fond le codec LC3.
La liaison Bluetooth est solide et je n’ai rencontré aucun problème au travers d’une cloison mince ou un plancher bois jusqu’à 10 mètres de distance. La latence est modérée et le retard du son sur l’image dans les jeux vidéo est à peine perceptible, en tout cas peu gênant. Évidemment, la synchronisation est parfaite en lecture vidéo. Enfin, le casque peut gérer la connexion simultanée à deux sources Bluetooth.
Une réduction de bruit convaincante
Le Philips Fidelio L4 dispose d’un système d’annulation des bruits extérieurs parasites, afin d’améliorer le confort d’écoute. Deux modes de fonctionnement sont proposés, l’un manuel et l’autre automatique. Dans le premier cas, c’est l’utilisateur qui ajuste le niveau d’intensité de la réduction de bruit dans l’application mobile, tandis que dans le second ce niveau est réglé dynamiquement, en fonction du niveau de bruit ambiant. Si cette ANC adaptative présente un intérêt pour l’autonomie de la batterie du casque, elle n’en a guère pour l’auditeur tant les premiers paliers d’atténuation sont faibles et donc inutiles. Autre bémol : un souffle est clairement audible lorsque l’ANC fonctionne et qu’aucune musique n’est jouée. Rassurez-vous, on ne l’entend plus pendant l’écoute musicale.
Dans l’absolu, la réduction de bruit fait un travail honorable d’isolation quand elle est poussée manuellement au maximum. Comme souvent, ce sont surtout les bruits graves dont l’intensité est réduite (bruit de roulage d’un tram, ronronnement d’un moteur de voiture…), les sons les plus clairs parvenant inévitablement aux oreilles. Le Philips Fidelio L4 ne détrône ainsi pas les casques Bose ou Sony, références du marché en la matière. Son ANC demeure néanmoins un atout, ne serait-ce que chez soi pour atténuer les conversations autour de soi, ou encore lorsqu’on cuisine pour calmer les ardeurs d’une hotte et d’un vieux lave-vaisselle.
Les microphones utilisés pour l’ANC le sont également pour le mode transparence. Grâce à ce dernier, on peut entendre clairement ce qui se passe autour de soi et tenir une conversation sans devoir ôter le casque. Un bémol néanmoins, il y a pas mal de souffle lorsque ce mode est actif.
Un son de référence
J’ai testé le Philips Fidelio L4 en Bluetooth avec différents smartphones (Android, iPhone) ainsi que via ses entrées ligne numérique USB et ligne analogique. S’il existe des différences selon la liaison choisie, la ligne USB, sur le papier la plus qualitative, ne justifie pas d’y recourir systématiquement pour profiter d’un excellent son. En Bluetooth AAC avec un iPhone 2020 SE, on ne boude pas son plaisir.
Je ne m’attendais pas du tout à ce que Philips propose un casque qui coche tant de cases, au point de procurer un plaisir auditif permanent, peu importe ce qu’on lui donne à jouer. Au-delà de la balance tonale douce et agréable, ce sont les capacités dynamiques tout à fait exceptionnelles qui interpellent. Le régime transitoire des transducteurs conjugué aux qualités des amplis intégrés permet une superposition délicate des différents éléments sonores. Sa signature tonale est très homogène : le grave est précis et généreux jusque très bas en fréquence, le médium rapide et équilibré, l’aigu soyeux et fluide.
La réponse en fréquence est éloquente. Le registre grave est exploré avec puissance jusqu’aux limites de l’audible, avec une bosse de présence de 30 à 40 Hz — très agréable — et un petit rebond entre 100 et 200 Hz pour donner un peu de nervosité aux percussions. Le registre médium est assez linéaire dans sa partie basse (les voix sont harmonieuses) et s’accidente néanmoins passé 1 kHz. La « vilaine » bosse à 2 kHz, théoriquement problématique car elle correspond à la fréquence de résonance de notre conduit auditif, n’occasionne aucune gêne en pratique. On s’habitue à ce pic de présence, finalement léger et surtout exempt de dureté, preuve que les membranes des transducteurs sont très bien amorties. Le pic à 5 kHz apporte de la luminosité, tout comme celui à 12 kHz. Et puis, ces variations de niveau passent crème, car ce casque passe comme un éclair d’une fréquence à une autre, donnant à l’auditeur une sensation de justesse et de réalisme. Au final, les timbres sont bien respectés en pop, jazz, rock ou tout autre style de musique.
- Grave : extension parfaite, avec une puissance perceptible dans l’infragrave et de la rapidité dans la partie haute du registre
- Médium : de jolies voix, de la réactivité et aucune dureté d’aucune sorte
- Aigu : bien placé vis-à -vis des fréquences médiums, fluide et sans excès de brillance
Régime transitoire et scène sonore du Philips Fidelio L4
Le Fidelio L4 jouit d’un comportement dynamique premium. Il sait restituer les petits écarts dynamiques avec minutie et va surprendre en cela plus d’un mélomane. Pas besoin d’avoir des oreilles surentraînées à l’écoute musicale pour s’en rendre compte : c’est aussi flagrant sur une belle prise de son de Gregory Porter que sur des mixages plus brouillons de musique pop. Tout fait sens. Un morceau très difficile comme Girls Just Wanna Have Fun met en lumière la capacité du L4 à se jouer de tous les pièges. L’important tassement dynamique du mixage, la sonorité métallique de la batterie électronique, Cyndi Lauper qui chante aussi fort qu’elle peut… ce titre est entraînant mais éprouvant pour les oreilles. Pas avec ce casque. Dès l’intro, on est saisi par sa capacité d’analyse, le placement des différents instruments et, surtout, la séparation entre chaque plan sonore. Une guitare et une basse au centre, une autre à gauche, un synthé devant, un autre à droite, tous jouant fort et malgré cela l’auditeur suit le jeu de chacun des instruments sans forcer son attention.
Dernier bon point : ce casque peut jouer très très fort sans que l’auditeur ne déplore de tassement dynamique, même lorsque le mode de renforcement des graves est actif. Sympa pour se faire masser les tympans.
Des appels de bonne qualité
Le Philips Fidelio L4 est équipé de filtres de réduction des bruits environnants et du vent lors des appels téléphoniques. Le fabricant insiste sur la qualité de ces appels et force est de reconnaître qu’elle est au rendez-vous. Le processeur de traitement a un léger temps de retard à l’allumage et une paire de secondes défile avant que les bruits qui entourent l’utilisateur soient efficacement réduits.
Lors des différents appels que j’ai passés, ma voix était très bien extraite du bruit de fond et l’on m’entendait donc très bien. Réciproquement, j’entendais parfaitement mon interlocuteur. Notez que l’app de contrôle propose de bénéficier d’un retour audio de sa propre voix.
Une autonomie d’enfer
Grand format oblige, la batterie de 800 mAh embarquée dans le Philips Fidelio L4 lui confère une autonomie stellaire. Annoncée à 40 heures ANC active et à 50 heures sans réduction de bruit, elle s’établit selon mes mesures dans ces eaux, à 38 heures ANC en marche (niveau max) et avec un léger renforcement du grave, à 50 % du volume. C’est tout bonnement excellent et en tout cas amplement suffisant pour tenir la journée entière. Le casque peut en outre continuer à fonctionner lorsqu’il est en charge. Sur ce point, il faut environ 2 heures pour refaire le plein de la batterie, et si cette dernière a été complètement vidée, seulement un quart d’heure pour retrouver une dizaine d’heures d’autonomie.
Prix et date de sortie
Le casque Philips Fidelio L4 est disponible en coloris noir au prix de 349 euros.
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