Si le MWC 2023 a bien entendu été marqué par une tendance de fond sur les lunettes connectées, en particulier du domaine de la réalité augmentée, une autre tendance plus discrète s’est imposée : la communication par satellite à l’aide d’un smartphone.
Sur le stand de MediaTek, on pouvait par exemple assister à une simulation d’appel vidéo par satellite. Ailleurs, sur le stand Qualcomm, nos collègues de 01Net ont rencontré Francesco Grilli, le responsable de Snapdragon Satellite, le programme qui vise à démocratiser les communications par satellite sur téléphone.
L’appel vidéo au coin de la rue
Pour l’heure, les diverses technologies présentées se contentent soit d’un SOS chez Apple, soit de l’envoi d’un simple SMS en quelques secondes. Nous avons d’ailleurs pu l’essayer au MWC et le résultat est déjà très probant avec une latence très raisonnable. Si Qualcomm attend la fin de l’année pour lancer son offre, la firme de San Diego imagine déjà le futur.
Francesco Grilli avance en effet que « la prochaine étape sera celle des communications audio et vidéo ». L’ingénieur italien ajoute : « Si tout se passe au mieux, nous commencerons à pouvoir communiquer ainsi au mieux à partir de 2026. »
Comment est-ce possible ?
Alors qu’on pensait que l’utilisation des satellites par un smartphone nécessiterait une grande antenne, il s’avère qu’il n’en est rien et que des smartphones commercialisés en 2023 sont bien capables de parler avec ces objets célestes. Dans cette perspective, la vidéo arrive, elle aussi, très vite.
Si un simple smartphone peut discuter avec un satellite, cela s’explique par de récentes améliorations sur les « accéléromètres, gyroscopes et magnétomètres » désormais « intégrés de série ». Suffisamment précis, ces capteurs permettent d’arriver à une marge d’erreur inférieure à 20°. Celle-ci permet, en pointant son téléphone dans la bonne direction, de communiquer avec le ciel.
Le fait de pointer restera sans doute une obligation : « Quand vous passez un coup de fil avec votre téléphone, vous ne pointez pas. Les modems et les antennes sont mobiles et doivent trouver les antennes tous seuls. Cela entraîne une grosse perte d’énergie et limite donc la portée des signaux. Mais si vous réduisez le faisceau d’émission/réception sur un point précis du ciel », alors la portée augmente, détaille l’ingénieur auprès de 01Net.
Les nuages ne devraient pas être capables de jeter une ombre sur ces projets. En effet, « la L-Band utilisée par notre partenaire Iridium s’étend de 1616 à 1626,5 MHz et la pluie ou les nuages n’ont aucune incidence sur ces fréquences » rassure Francesco Grilli.
Vous l’aurez compris, d’ici 2026, au mieux, on devrait commencer à pouvoir expérimenter les premiers appels vidéo passant par un satellite. Les usages pour les aventuriers en perdition ou les travailleurs du bâtiment dans des zones reculées peuvent être énormes.
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