Comment créer l’un des plus puissants ordinateurs portables gamers de l’année ? Rien de plus pour Razer : prendre son PC au plus grand format, le Blade 18, et lui offrir la fiche technique la plus puissante possible sur le marché. Certes, mais est-ce que cela ne se fait pas au prix de quelques sacrifices, comme nous l’avons déjà observé sur bien des configurations auparavant ? Réponse dans ce test.
Razer Blade 18 (2024)Fiche technique
Modèle | Razer Blade 18 (2024) |
---|---|
Taille de l’écran | 18 pouces |
Définition | 3840 x 2160 pixels |
Technologie d’affichage | mini-LED |
Écran tactile | Non |
Processeur (CPU) | Core i9-14900HX |
Puce graphique (GPU) | NVIDIA GeForce RTX 4090 |
Mémoire vive (RAM) | 32 Go |
Mémoire interne | 1024 Go, 2048 Go |
Système d’exploitation (OS) | Microsoft Windows 11 |
Fiche produit |
La machine est prêtée par Razer pour ce test.
Razer Blade 18 (2024)Design
Bon… Encore une nouvelle année face à un design Razer, et toujours de nouveaux mots à trouver pour parler d’un PC portable dont le look n’a pas changé depuis des années. On serait presque tenté de simplement dire « vous voyez le MacBook ? Pareil, mais en noir », mais ce serait oublier que le coloris « Mercury » — qui mélange le gris et le blanc — existe aussi de nos jours.
Alors, restons sur les bases. Nous sommes face à un beau bébé de 3,10 kilogrammes, mais qui n’est tout de même épais « que » de 2,19 cm. Rien de bien énorme pour un PC à la diagonale de 18 pouces donc, d’autant plus que Razer continue de fournir des matériaux de qualité faits d’aluminium qui justifient également son poids. Le Blade 18, c’est du « comme d’hab » pour Razer : des finitions au-dessus de la norme pour des PC capables d’intégrer une puissance phénoménale dans un châssis maîtrisé au millimètre près. Alors oui, c’est onéreux, mais c’est bien fini.
Clavier et pavé tactile
C’est aussi du « comme d’hab » sur la configuration clavier, que l’on aime ou que l’on déteste. Nous sommes face à des switchs très traditionnels, dont la course n’est pas particulièrement longue. Le rebond est excellent, tout comme la stabilité, et nous avons toujours la touche RGB chère à Chroma…
Mais voilà : ce n’est pas particulièrement « gamer » dans l’esprit, et on regrette toujours qu’en Europe, les inscriptions liées aux raccourcis et aux caractères spéciaux ne soient toujours pas rétroéclairées sur les touches. Un vrai manque que l’on pardonnait il y a quelques années, mais qui nous laisse un goût amer dans la bouche aujourd’hui.
Le pavé tactile est lui d’une diagonale immense, et se place parfaitement au centre de la configuration. Fait de verre, sa glisse est parfaite, mais il ne suit pas la mode des « pavés qui vibrent » à retour haptique et continue de s’activer en pressant uniquement sur le bas de la surface. À ce stade premium, il serait intéressant que Razer se penche sur la question.
Connectique
La connectique est peut-être le point le plus intéressant de ce Razer Blade 18, qui a de toute évidence tout fait pour ne jamais réclamer à son utilisateur de sortir un dongle.
Nous avons à gauche le port d’alimentation propriétaire, un port Ethernet 2,5G, deux ports USB A 3.2 Gen 2, un port USB-C 3.2 Gen 2 et un combo jack. À droite, nous retrouvons un port HDMI 2.1, un port USB A 3.2 Gen 2, un port Thunderbolt 5, et un lecteur de cartes SD plein format.
Oui, vous avez bien lu. Dans sa variante RTX 4090, et uniquement celle-ci, le Razer Blade 18 profite d’un port Thunderbolt 5. Cette nouvelle version promet de doubler, voire tripler la bande passante du port, qui dans sa version 4 offrait 40 Gbps. Ici, nous pouvons au choix débloquer 80 Gbps en upload et en download, ou 120 Gbps d’un sens et 40 Gbps de l’autre. Impressionnant. Les autres versions du Blade 18 s’arrêtent au Thunderbolt 4, pour information.
À quoi sert cette nouvelle génération de port ? Pour l’instant, à rien. Aucun périphérique n’est capable de l’utiliser à la sortie de l’appareil. Mais à l’avenir, on peut imaginer de nombreux périphériques ultra performants faisant appel à ce nouveau port, comme un boîtier pour carte graphique externe qui permettra de bien meilleures performances qu’actuellement. Dans l’idée de faire un investissement sur l’avenir en l’achetant, le Blade 18 ne manque donc vraiment de rien.
Webcam et audio
Le Razer Blade 18 profite d’une webcam 1080p à 5 MP qui sert aussi pour la reconnaissance faciale, par le biais de capteurs AR supplémentaires et le label Windows Hello. L’expérience n’est pas mauvaise, et la définition est ok, mais l’algorithme a un peu plus de mal que la moyenne à bien balancer les niveaux. Après avoir vu ce que la partie photo de Qualcomm était capable de faire, c’est toujours un peu décevant, même si l’expérience est bonne pour la moyenne des PC sous Intel ou AMD.
L’expérience audio, soutenue par un placement parfait des haut-parleurs qui entourent la partie clavier, est… mauvaise. Malgré le rachat de THX par Razer, nous sommes bien loin de ce que proposent Apple et Dell sur ce point, et c’est d’autant plus décevant sur ce grand format 18 pouces. Les haut-parleurs développent un très grand volume qui sature à haut niveau, le staging n’est pas fameux, et aucun des signaux n’est vraiment respecté. Les aigus s’en sortent le mieux, mais les médiums sont complètement effacés et les basses n’ont aucun impact. Le point noir de la configuration est ici.
Razer Blade 18 (2024)Écran
Dans notre configuration de test, le Razer Blade 18 profite d’un écran IPS LCD de 18 pouces supportant une définition Ultra HD de 3840 x 2400 pixels, soit un ratio 16:10. Seule la définition 1600p profite du Mini LED cette année. Aussi, le taux de rafraîchissement maximal supporté ici est de 200 Hz, contre 300 Hz pour la variante Mini LED que nous ne testons pas.
Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, nous pouvons voir que la dalle calibrée officiellement par CalMAN couvre 103,4 % de l’espace DCI-P3 pour 145,9 % de l’espace sRGB en volume. La luminosité maximale est mesurée à un excellent 502 cd/m², avec un ratio de contraste de 1264:1 plutôt bon pour un IPS LCD. La température moyenne des couleurs est, elle, mesurée à 6370K, plutôt proche des 6500K recherchés par la norme NTSC.
Le Delta E00 moyen est, lui, mesuré à un 0,93 parfait, pour un écart maximum de seulement 1,63 sur les tons orangés. Qu’on se le dise : la calibration de cette dalle est proche de la perfection, en plus d’offrir une luminosité largement supérieure à la moyenne du marché. Une très belle performance sur cette diagonale qui n’a pas encore le droit aux dalles OLED hélas, faute d’absence de production.
Razer Blade 18 (2024)Logiciel
Première chose que l’on apprécie toujours autant chez Razer : aucune application publicitaire n’est préinstallée sur le Blade 18. Pas de McAfee, pas de Dropbox ou ExpressVPN… Nous avons le droit à Windows 11 tel qu’il est à la première installation, sans rajouts. À ce prix, ce devrait être la base, mais rares sont les constructeurs à le faire.
On pourra toujours compter sur Razer Synapse lorsqu’il s’agit de gérer l’intégralité du PC. Et sur ce point… le logiciel est extrêmement en retard sur la concurrence. Il est certes plutôt facile à prendre en main, mais fait l’effet d’une application développée pour Linux. Peu de contexte, peu de pédagogie… Nous avons même le droit sur notre exemplaire de test à une catégorie qui n’a pas été traduite. Sans compter les ressources prises par l’application…
Il y a encore du chemin à faire, même si la base n’est pas mauvaise ici et permet également de retrouver les multiples réglages du clavier familiers aux gamers utilisant les périphériques de la marque.
Razer Blade 18 (2024)Performances
Notre configuration de test nous offre le maximum possible pour le Razer Blade 18. Nous avons donc en base le SoC Intel Core i9-14900HX, avec 24 cœurs — 8 performances et 16 efficients — pour 32 threads pouvant turbo jusqu’à 5,8 GHz. Il est couplé ici à 32 Go de RAM DDR5 à 5600 MHz, pas la plus rapide des mémoires vives ni des plus lentes. Nous avons également 2 To pour le système et 2 To pour le stockage, tous deux en PCIe 4.0, sachant que le PC offre deux emplacements M.2 NVMe traditionnels supportant jusqu’à 8 To.
Et bien sûr, nous avons surtout le droit à une NVIDIA GeForce RTX 4090 mobile à son TGP maximal de 175W. Une bonne nouvelle pour quiconque douterait que Razer soit capable de l’intégrer à sa pleine puissance dans un format contenu de la sorte, du moins contenu pour un 18 pouces.
Benchmarks
Nous retrouvons sous Cinebench 2024 des scores de 1515 points en multi core pour 117 points en single core. Ces derniers sont un peu décevants en considérant que nous sommes dans les eaux d’un Apple M1 Max, mais sont dans les eaux de ce qui est attendu sur cette puce mobile. Intel reste puissant, mais reste aussi un peu en retard sur la concurrence aujourd’hui, et AMD comme Qualcomm n’attendent que de le voir chuter. Sur cette configuration tout de même très portée gamer et destinée à être vendue à peu d’exemplaires, on aurait presque aimé voir une configuration sous Ryzen 3D, mais nous n’avons pas à nous plaindre de ce 14900HX pour autant.
Côté performances graphiques, pas de déception non plus. Certes, nous sommes sur la version mobile, mais la RTX 4090 nous envoie tout de même un gros score de 5467 points sur Speed Way pour 4801 points sous Steel Nomad de 3DMark. Nous sommes ici dans les eaux d’une RTX 4070 Super version desktop en termes de puissance.
Côté calculs de l’intelligence artificielle, c’est un peu toujours la même chose. La grande avance de NVIDIA sur ce point se ressent toujours autant avec un score de 1187 points sur notre benchmark d’inférences IA propulsé par Procyon.
Et enfin, sur le stockage, une bonne surprise. À 6913 MB/s en lecture pour 4935 MB/s en écriture séquentielle, et avec de très bons scores en lecture/écriture aléatoires, nous sommes bien face au haut du panier sur la fin de gen du PCIe 4.0. Vivement que le PCIe 5.0 se développe sur les configurations portables, mais le Blade 18 n’a pas à rougir de ses performances.
En jeu
Cette RTX 4090 mobile est bien nécessaire pour profiter de la définition native de cette dalle 4K. On voit bien ici le parallèle possible avec la 4070 SUPER desktop : les jeux tournent dans cette définition native sans problème si l’on ne vise pas les 60, mais plutôt les 30 FPS. Il faudra profiter des technologies exclusives liées au DLSS de NVIDIA pour pousser les performances plus loin encore, mais on aurait tendance à privilégier un jeu en 1440p pour le meilleur rapport fluidité/performance.
Pour les créatifs
Pas de surprise également sur la partie créative, où NVIDIA a encore une longueur d’avance. Cette RTX 4090 est un véritable monstre, particulièrement sur le traitement vidéo où la plupart des autres SoC mobiles du marché ont du mal à véritablement tirer leur épingle du jeu.
Refroidissement et bruit
Une telle configuration chauffe, c’est bien normal. Mais Razer sait aujourd’hui bien maîtriser celle-ci, notamment sur ce Blade 18 où l’on profite de pas moins de 8 ventilateurs intégrés en prime d’une chambre à vapeur « extra large ».
On ne dépasse pas les 58°C au châssis même lorsque le PC est poussé à pleine puissance. Mais surtout, on ne subit pas de thermal throttle, ce qui garantit des performances toujours maintenues qu’importe les conditions de températures. Alors oui, les ventilateurs sont évidemment audibles, mais pas au point d’être terriblement dérangeants. C’est maîtrisé.
Razer Blade 18 (2024)Autonomie
Le Razer Blade 18 profite d’une très large batterie de 91,7 Wh, qui est presque à la limite légale de 99,9 Wh sans l’atteindre pour autant malgré sa grande taille. Le bloc d’alimentation fourni pour notre variante surpuissante est de 330W, et utilise donc un port propriétaire pour être connecté. Le bloc lui-même a une taille relativement mesurée pour sa capacité.
Bon. C’est un PC gamer. Nous ne nous attendions à rien, et c’est exactement ce que nous avons : entre 2 à 3 heures d’usage en bureautique, avec l’écran réglé à 50 % de sa luminosité.
Le Blade 18 ne fait pas mieux que la moyenne du marché, surtout sur cette diagonale, et doit plutôt être considéré comme un all-in-one transportable.
Razer Blade 18 (2024)Prix et disponibilité
Le Razer Blade 18 de 2024 est disponible au prix de départ de 3 399,99 euros, pour une configuration intégrant une RTX 4070 en base.
Pour notre configuration de test, il vous faudra débourser pas moins de 5199,99 euros, sachant que l’écran 4K n’est pas encore disponible à l’écriture de ce test.
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