Test de la manette Razer Kishi : prête pour le Cloud Gaming

Tant que ce n'est pas dans la colle...

Le jeu en streaming a le vent en poupe. C'est donc une occasion rêvée pour les constructeurs de proposer des produits permettant d'améliorer l'expérience des joueurs mobiles. Razer a donc lancé récemment sa manette universelle Kishi, dont nous vous proposons le test aujourd'hui.
Razer Kishi - Test complet

Ce test est valable pour les variantes suivantes :

En bref
Razer Kishi 2020 (Android)

8 /10
Points positifs du Razer Kishi
  • Concept intéressant
  • Organisation des boutons parfaite
  • Compatible avec de nombreux appareils
  • Port de charge intégré
  • Complètement plug and play
Points négatifs du Razer Kishi
  • Plastiques de mauvaise qualité
  • Difficile de placer correctement nos doigts
  • Obligation de retirer notre coque du smartphone
  • Haut-parleurs obstrués sur certains téléphones
  • Application limitée en fonctionnalités
 

La manette pour smartphone Razer Kishi se présente sous la forme d’un pad extensible dont les « poignées » se positionne de part et d’autre du téléphone. L’objectif étant évidemment d’offrir une meilleure préhension et un confort de jeu similaire à ce que l’on peut retrouver sur une console portable comme la Nintendo Switch.

Proposée au tarif de 89,99 euros, la Kishi est en fait produite par Gamevice et rebadgé avec le logo de la marque aux serpents. Avec l’explosion imminente du marché du jeu en streaming, un tel produit pourrait rapidement trouver son public, si tant est qu’il soit convaincant.

Une idée intéressante

Une fois la petite boite ouverte, on y trouve uniquement la manette Razer Kishi ainsi que quelques notices d’utilisation. Aucun accessoire n’est fourni. La manette est ici présentée dans sa configuration « repliée » et donc de transport. Même si cela peut être tentant, il est impossible d’utiliser la manette dans cette configuration (via une liaison USB ou sans-fil par exemple). La Kishi ne disposant de toute façon pas d’une batterie intégrée.

Razer Kishi - Test complet
La manette reste compact en position « transport » // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Bien que le produit affiche fièrement le logo aux serpents sur sa face arrière, on comprend vite qu’on n’est pas face à un produit vraiment fabriqué par Razer. Comme précisé en introduction, la marque s’est ici rapprochée de Gamevice pour la fabrication de cette manette. Cette particularité se ressent rapidement avec les plastiques utilisés pour la coque qui ne semblent pas d’une extrême qualité. Cette même critique peut également être faite aux différents boutons qui n’offrent pas un rendu très qualitatif.

Razer Kishi - Test complet
Le système d’ouverture de la Kishi // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Avant de pouvoir y glisser notre smartphone, il convient d’ouvrir la manette. On dispose pour cela de deux petites glissières à l’arrière qui, une fois actionnées, libèrent la plaque de maintien où trône le logo Razer. Celle-ci est en fait montée sur un bandeau élastique qui assure le maintien du smartphone par la suite. L’installation du smartphone se fait assez simplement en le glissant dans les emplacements prévus à cet effet. La communication entre les deux appareils est quant à elle assurée par un port USB type C présent sur le pad de droite.

Razer Kishi - Test complet
La version « Android » se connecte à l’air d’un connecteur USB type C // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Chacun des deux pads prend donc en étau une des extrémités du smartphone. Un revêtement en caoutchouc est évidemment présent au niveau des zones de contact afin d’éviter d’abîmer le téléphone à chaque utilisation. Le bandeau élastique précédemment cité assure ensuite que tout tienne en place grâce à la tension exercée sur les deux extrémités de l’appareil.

Razer Kishi - Test complet
La kishi en position « ouverte » // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Au niveau de la compatibilité, Razer propose une liste détaillée des smartphones compatibles sur son site internet mais la manette accueillera la plupart des téléphones respectant ces dimensions : 145.3 – 163.7 mm (hauteur) x 68.2 – 78.1 mm (largeur) x 7.0 – 8.8 mm (épaisseur). Il faudra évidemment retirer l’éventuelle coque que vous utilisez pour pouvoir glisser votre appareil dans la Kishi. De notre côté, un OnePlus Nord avec un verre trempé est bien compatible mais passe tout juste sur le plan de l’épaisseur.

Razer Kishi - Test complet
La manette Kishi est compatible avec la plupart des smartphones // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Une fois l’ensemble en main, on profite d’une ergonomie plutôt convaincante et sans commune mesure avec l’utilisation d’un smartphone nu. Pour ce qui est de l’organisation des touches, Razer s’est clairement inspiré de la manette de Xbox avec ses sticks analogiques (cliquables) asymétriques. On retrouve l’habitude combo ABXY, les flèches directionnelles ainsi que deux boutons sur la tranche supérieure, associés avec des gâchettes analogiques. La Kishi propose également deux boutons d’action et un bouton home, correctement interprété par Android.

Razer Kishi - Test complet
On retrouve des boutons similaires à ceux des manettes de Xbox // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Deux évents sont présents sur la partie supérieure du pad de droite, leur rôle est de laisser circuler le son en provenance des haut-parleurs du smartphone. Si cette configuration est idéale pour notre Nord, elle l’est moins pour certains smartphones équipés de haut-parleurs stéréo en façade qui seront nécessairement bloqués par la coque de la manette. Dommage.

À noter également que la manette dispose d’un port USB Type-C « passtrough » permettant d’alimenter le téléphone lorsqu’il est utilisé avec la Kishi. L’absence de batterie intégrée implique logiquement l’utilisation de la batterie du téléphone pour alimenter l’appareil, l’ajout de ce port de charge est donc bien vu.

Des fonctionnalités basiques

La manette Razer Kishi s’accompagne d’une application éponyme disponible sur le Play Store. Malheureusement, celle-ci se cantonne uniquement à nous donner une liste de jeux compatibles avec la manette et classés par genre. L’application n’est d’ailleurs pas vraiment à jour puisque certains des titres présentés ne sont pas disponibles sur le Play Store français.

Il n’est donc pas possible de personnaliser le fonctionnement de la manette, seule une interface de gestion des mises à jour est présente, pour charger un nouveau firmware sur la Kishi. Impossible par exemple de mapper les boutons de la manette sur des zones de l’écran. Le modèle de Razer se veut être complètement plug & play et ne fonctionnera qu’avec les jeux compatibles avec les manettes.

Razer Kishi - Test complet
L’application se présente comme un simple lanceur // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Si toutefois vous êtes intéressés par ce type de fonctionnalités, vous pouvez vous tourner vers l’application Octopus qui a été développée pour cela. Attention toutefois, certains jeux non compatibles avec les manettes comme PUBG Mobile ou Call Of Duty Mobile pourraient détecter cette application comme de la triche et vous bannir.

Rassurez-vous, le catalogue proposé au sein de l’application Razer est plutôt fourni et la Kishi reste évidemment compatible avec toutes les plateformes de Cloud Gaming, comme le Xbox Game Pass. Nous avons par exemple pu effectuer quelques tours de piste sur GRID via Stadia, sans aucun problème ni aucune manipulation spécifique. Il est même possible de naviguer dans l’interface d’Android à l’aide des boutons de la manette.

Une expérience de jeu convaincante

Maintenant que vous savez tout sur cette manette, il est temps de se pencher plus en détail sur l’expérience qu’elle délivre en usage réel. Afin de tester au mieux la Razer Kishi, nous l’avons ici utilisée sur quelques gros titres Android mais également sur Stadia et certains émulateurs disponibles sur le Play Store.

Razer Kishi - Test complet
La Kishi est évidemment compatible avec Stadia // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Grâce à Stadia, nous avons pu profiter d’un accès à l’excellent jeu de course automobile GRID, la Kishi y est d’ailleurs reconnue sans aucune action de notre part. Si l’on omet les éventuelles latences du système de jeu de Google, force est de constater que l’expérience délivrée par la Kishi est très convaincante. Les boutons principaux offrent une réactivité similaire à ceux des manettes Xbox One et seules les gâchettes viennent ternir un peu l’expérience avec une course bien moins douce que sur la manette de Microsoft.

Le fait que la manette utilise directement le port USB de notre smartphone implique une latence très minime (comparativement à une manette Bluetooth par exemple). Cette excellente réactivité se traduit par une expérience de jeu très convaincante sur des titres plus exigeants comme la série Modern Combat, disponible sur le Play Store.

Razer Kishi - Test complet
La manette fonctionne également avec les émulateurs // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Ce test de la Razer Kishi a également été l’occasion de revenir un peu en enfance pour profiter du très classique Pokémon Émeraude. Le plaisir de pouvoir y rejouer avec de vrais boutons n’a pas de prix et la manette a immédiatement été reconnue au sein de notre émulateur (RetroArch) pour ne pas le citer. On regrette cependant la mollesse de la croix directionnelle qui aurait mérité un toucher plus franc bien plus agréable pour ce type d’utilisation.

Après avoir passé quelques heures avec la manette au creux de la main, une seule réelle critique peut lui être faite sur le plan de la prise en main. En effet, du fait du système de « fermeture » de la Kishi, la partie arrière de cette dernière dispose d’une forme plutôt basique et parsemée de nombreuses découpes. Il en résulte une prise en main un peu perturbante et une difficulté à positionner nos doigts correctement à l’arrière des pads.

Razer Kishi - Test complet
La prise en main n’est pas parfaite, notamment à l’arrière // Source : Edouard Patout pour Frandroid

Au-delà de ce petit bémol, nous réitérons le fait que l’insertion de notre téléphone (un OnePlus Nord) n’est pas particulièrement aisée et qu’il faut obligatoirement retirer sa coque. C’est un peu contraignant et cela enlève une bonne partie du côté plug & play de la Kishi. Dommage.

Prix et disponibilités de la manette Razer Kishi

La manette Razer Kishi est disponible au prix conseillé de 89,99 euros pour la version Android et 109 euros pour la version iPhone.

Note finale du test
8 /10
Razer propose avec sa manette Kishi, une prestation très convaincante. L'idée d'ajouter des pads de part et d'autre de notre smartphone est particulièrement bonne et la prise en main se révèle efficace, à quelques petits détails près.

On regrette par contre l'aspect très plastique de l'ensemble qui ne présage pas forcément une durabilité dans le temps exemplaire. De la même façon, quelques efforts auraient pu être faits sur l'application associée qui manque cruellement de fonctionnalités.

La Razer Kishi est tout simplement un très bon choix pour les aficionados du jeu mobile ou ceux souhaitant se lancer pleinement dans le Cloud Computing sur mobile. De la même façon, les amateurs de retrogaming y trouveront également leur compte.


Points positifs du Razer Kishi

  • Concept intéressant

  • Organisation des boutons parfaite

  • Compatible avec de nombreux appareils

  • Port de charge intégré

  • Complètement plug and play

Points négatifs du Razer Kishi

  • Plastiques de mauvaise qualité

  • Difficile de placer correctement nos doigts

  • Obligation de retirer notre coque du smartphone

  • Haut-parleurs obstrués sur certains téléphones

  • Application limitée en fonctionnalités

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