Razer propose avec l’Opus un casque Bluetooth à réduction de bruit active, certifié par THX. Le fabricant affiche de sérieuses prétentions et s’attaque au pré carré des spécialistes que sont Sony ou Bose. Les solutions acoustiques retenues par Opus sont classiques, avec une paire de transducteurs dynamiques de 40 mm associés à un ampli Bluetooth 5.0 compatible SBC et AAC. Est-ce suffisant pour taquiner la concurrence ? On va le voir dans ce test complet.
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Caractéristiques techniques du Razer Opus
Modèle | Razer Opus |
---|---|
Format | Casque sans fil |
Batterie amovible | Inconnu |
Microphone | Inconnu |
Réduction de bruit active | Oui |
Autonomie annoncée | 25 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 265 g |
Prix | 83 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un modèle qui nous a été prêté par la marque.
Une conception très soignée et un régal de confort
Le Razer Opus est livré avec un étui de transport rigide, un câble de charge USB-C, un câble de liaison analogique mini-jack, un adaptateur avion et un autocollant aux couleurs de Razer. L’expérience au déballage est réussie pour l’utilisateur qui perçoit d’emblée un produit réalisé avec soin. Les différents accessoires sont rangés dans des pochettes en tissu, celle de l’adaptateur avion étant même cousue au boitier. Le casque est esthétiquement très sobre, hormis une touche de brillance aux extrémités de l’arceau, c’est le noir mat qui domine. Sa préhension est agréable, notamment l’arceau qui est intégralement gainé et rembourré.
En main, le casque s’avère léger (265 g) et équilibré. Sur les oreilles, c’est tout simplement parfait, quelle que soit la taille de votre tête, le port est exquis. L’articulation des coques, la mousse à mémoire de forme, la douceur du similicuir, tout concourt à rendre l’expérience sensorielle agréable. La pression exercée autour des oreilles est savamment dosée et n’engendre aucune gêne, même après des heures d’écoute. Mieux encore, le bon équilibre du casque permet de secouer la tête sans qu’il ne génère d’inertie.
Le Razer Opus ne tient pas non plus particulièrement chaud. Après nos longues sessions d’écoutes, aucune trace de transpiration ni même de condensation n’est à déplorer. Peut-être est-ce lié à la présence de fines ouvertures au sommet de chaque coque. En tout cas, le confort est réellement irréprochable, même en portant des lunettes.
Des commandes pratiques, mais une application un peu chiche
Le Razer Opus propose quatre boutons de commandes sur sa coque droite, dont l’agencement est réussi. Il faut peu de temps pour s’habituer à trouver avec le pouce les deux boutons de volume, celui de pause – moins proéminent – ainsi que le bouton de mise sous tension et d’activation de la réduction de bruit. Notez que la manipulation du casque affecte peu l’expérience sonore, car le châssis du Razer Opus est bien amorti et transmet peu de bruits parasites.
En l’absence de NFC, l’association avec un smartphone, un ordinateur ou un téléviseur, s’effectue manuellement. Dès sa mise sous tension, le Razer Opus se place automatiquement en mode appairage s’il ne trouve à portée aucun appareil déjà connu. C’est bien pour la première association, mais pénible si vous désactivez le Bluetooth de votre smartphone temporairement, puisqu’il faudra rétablir la connexion manuellement. La liaison Bluetooth s’est montrée très stable pendant nos sessions d’écoute, le casque recevant correctement le signal à un étage de distance (plancher bois). Le mode gamer permet d’abaisser la latence de traitement des signaux reçus, ce qui est pratique pour jouer et éviter toute désynchronisation audio-vidéo. Dans ce mode, nous avons néanmoins observé quelques microcoupures.
Razer propose une application mobile pour accéder à quelques fonctionnalités non accessibles avec les boutons de contrôle. Un égaliseur est présent, avec 4 modes supplémentaires (amplifié, vocal, basse améliorée, clarté améliorée), mais sans possibilité de personnalisation. Dommage. Par ailleurs, l’arrêt automatique du casque ou la mise en pause lorsqu’on ôte le casque, peuvent être désactivés. Enfin, un manuel d’utilisation est intégré.
Une excellente isolation passive… et active
Qu’on se le dise, l’isolation passive du Razer Opus figure parmi les meilleures que nous ayons pu connaître. Si vous souhaitez tenir une conversation, mieux vaut d’ailleurs activer le mode « Ambiant ». Celui-ci met en œuvre les microphones de conversation du casque, pour diffuser les sons environnants au travers des haut-parleurs. Petit bémol toutefois, ce mode ambiant ne met pas l’accent sur les voix humaines, ainsi tenir une conversation reste parfois délicat. L’isolation fonctionne très bien « en sens inverse », puisqu’aucune fuite sonore n’est à déplorer. Vous ne gênerez donc pas votre entourage en écoutant de la musique.
Sans surprise, dans la mesure où l’isolation passive du casque Razer Opus est réussie, la réduction de bruit active (ANC) se montre très convaincante. Celle-ci combine les quatre microphones du casque pour mesurer les basses fréquences parasites, qui sont ensuite diffusées en inversion de phase par les transducteurs, afin de les annuler. Bien qu’un seul niveau d’ANC soit proposé, nous n’avons pas éprouvé le besoin de plus d’efficacité. Dans les transports, la rue ou encore en cuisine, hotte aspirante et lave-vaisselle en action, l’auditeur est maintenu dans une bulle de sérénité. Bose ou Sony font peut-être un peu mieux, mais au prix d’une « sensation de vide » plus importante, voire gênante pour certaines oreilles. Avec le Razer Opus, l’auditeur est choyé.
Une signature sonore agréable, mais une scène brouillonne
Razer est peu disert sur l’apport de THX Ltd dans le développement de son casque. Tout au plus sait-on que les équipes de l’entreprise fondée par Georges Lucas, ont aidé à mettre au point la signature sonore du Razer Opus. Ce label de qualité est traditionnellement accordé aux appareils audio (amplis, enceintes…) qui présentent une distorsion très faible à fort volume d’écoute. C’est le cas ici, mais, entendons-nous bien, cela ne saurait constituer un gage de musicalité.
Nous avons longuement écouté le Razer Opus, avec des sources variées : musique depuis Spotify, fichiers audio FLAC 16 bits/44,1 kHz, films et séries depuis Netflix ou Plex, et ce avec un ordinateur portable et deux smartphones — le casque est compatible uniquement avec les codecs Bluetooth SBC et AAC. Enfin, nous avons évalué ses performances en liaison filaire avec un petit DAC Audioquest DragonFly. Ce casque présente deux signatures sonores plutôt voisines, selon que l’ANC est active ou non. Les meilleurs résultats sont logiquement obtenus sans la réduction active des bruits environnants, l’annulation des sons graves générant toujours des perturbations dans la réponse en fréquence.
Sur la signature sonore, nous constatons qu’elle lorgne davantage du côté des casques Bose, avec une prédominance des registres grave et aigu, au détriment du médium. Cette restitution dite physiologique, tient compte de notre hypersensibilité aux fréquences médiums et présente l’intérêt de maintenir un équilibre tonal à très fort volume. Ainsi, l’écoute prolongée du Razer Opus n’engendre que peu de fatigue auditive.
Malheureusement, ce casque pêche par un cruel manque d’étagement des plans sonores. Outre que la scène n’est pas bien large, elle n’est pas non plus très profonde, avec à la clé une restitution brouillonne. On ne dira pas désagréable, mais il n’est pas simple de positionner les instruments ou les voix dans l’espace. Les timbres souffrent nécessairement de ces défauts, et qu’on écoute Status Quo, Luis Fonzi, The Weeknd, Mano Negra ou Gainsbourg, tout sonne un peu pareil. En revanche, si l’on regarde Godzilla vs Kong, cela ne pose guère de problèmes : on en prend plein les oreilles et on s’amuse que le casque atteigne des sommets d’intensité, sans acidité. Reste que le manque de neutralité, combiné à une contraction de l’espace, nuit au plaisir auditif qu’on est certainement en droit d’attendre d’un casque labellisé THX.
Lorsque la réduction de bruit est activée, le registre grave perd en densité, mais de façon modérée, ce qui ne compromet pas l’équilibre tonal. Avec un fil à la patte et un bon DAC au bout, le Razer Opus ne se change pas en carrosse, mais permet en revanche d’écouter à un volume digne d’un night-club, si cela vous dit en ces temps de pénurie. Attention, pour exploiter correctement l’entrée ligne du casque, il faut l’éteindre, sans quoi le signal entrant est numérisé et traité par l’ampli intégré. On perd donc tous les bénéfices de l’ampli externe. Notez que la réduction de bruit active peut toutefois être utilisée avec une source analogique.
Un dernier mot sur la qualité des appels audio : elle est très bonne avec les logiciels de VoIP (Skype, WhatsApp, etc.), mais moyenne pour les appels passés sur les réseaux mobiles. Qui plus est, aucune alerte vocale n’est émise lors de la réception d’un appel.
Une endurance étonnante
Razer annonce dans le manuel de l’application mobile une autonomie maximale de 32 heures avec la réduction de bruit active, et jusqu’à 40 heures sans. D’après nos tests, c’est un petit minimum. Sans réduction de bruit, à volume d’écoute élevé, mais acceptable, il restait encore 20 % de batterie après 100 heures d’écoute musicale. Sans doute qu’en poussant le volume au maximum, ANC active dans un environnement hyper bruyant (métro), l’autonomie s’approche-t-elle des données constructeur. Reste que le Razer Opus est très endurant et que son autonomie ne sera jamais une réelle préoccupation.
Quant à son temps de charge complet, il est d’environ 3 heures.
Prix et disponibilité du Razer Opus
Le casque Razer Opus est disponible en France depuis le début de l’année. Il est proposé en deux coloris : bleu minuit ou noir, à 210 euros.
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