Le marché de la voiture électrique est en nette progression, c’est indéniable. Et pour cause, les ventes ont fortement augmenté dans toute l’Europe, représentant 21 % du marché en août 2022 contre seulement 11 % sur la même période l’an dernier. Une hausse bien aidée par les aides fiscales telles que le bonus écologique permettent de motiver les clients, bien que celui-ci a été réduit voire supprimé dans certains pays tels que le Royaume-Uni.
Mais les voitures électriques restent encore très chères, affichant un prix plus élevé que les modèles thermiques. Et la balance n’est pas encore prête d’arriver à l’équilibre.
Une parité qui tarde à arriver
Tout du moins, c’est ce que pense Luca de Meo, le patron du groupe Renault ayant succédé à Carlos Ghosn. Présent au Mondial de Paris, l’ancien PDG de Seat s’est exprimé à ce sujet face aux journalistes d’Automotive News. Pour lui, la parité des prix entre les modèles thermiques et électriques n’est pas encore d’actualité, et cela ne devrait pas arriver de sitôt. Il déclare en effet que « je ne vois pas cette parité se rapprocher« .
Le prix des voitures électriques reste encore très élevé par rapport aux modèles à combustion interne équivalents. Un écart que l’on doit notamment au coût des batteries, alors que le patron a déclaré que l’industrie automobile s’attendait il y a huit ans à ce que le prix du kWh de l’énergie baisse d’une centaine de dollars d’ici cinq ans.
Malheureusement, ce n’est pas encore le cas. Néanmoins, selon une étude de BloombergNEF, le coût moyen des batteries lithium-ion a baissé de 6 % entre 2020 et 2021, passant de 140 dollars par kWh à 132 dollars. Cela représente alors une chute de 89 % par rapport à 2010, alors qu’il fallait compter 1 200 dollars du kWh à l’époque.
Une solution simple en apparence
Alors que les spécialistes tablent même sur une potentielle hausse des prix des voitures électriques d’ici à 2026, en raison d’une demande en hausse concernant les matières premières telles que le lithium ou le cobalt, Luca de Meo souligne un fait important.
Pour lui, proposer des modèles possédants de grandes batteries de 150 ou 200 kW est un non-sens sur le plan écologique comme le souligne l’Ademe. Seule la réduction de la taille de celles-ci permettrait d’abaisser les coûts de production, et donc le prix de vente. Les futures Renault 5 et Renault 4 sont de bons exemples, avec des batteries qui ne dépassent pas les 50 ou 60 kWh.
Mais pour cela, il faudra alors que les infrastructures de recharge et le réseau suivent, alors que la France est encore un peu à la traine sur ce sujet même si elle fait partie du top 3 européen.
En effet, avec 71 630 points de charge actuellement ouverts au public au 30 septembre dernier selon l’Avere-France, nous sommes encore loin des 100 000 bornes promises par le gouvernement pour fin 2021. Espérons que le développement du réseau continuera de s’accélérer, alors que la vente de voitures thermiques sera interdite en Europe en 2035.
Si Renault prévoit de devenir une marque 100 % électrique en 2030, Luca de Meo affirme qu’en fin de compte, « ce sera le marché, les clients, qui décideront s’ils veulent être exclusivement électriques« .
Un autre critère à prendre en compte
Mais si les voitures électriques coûtent plus cher à l’achat que les modèles thermiques équivalent, il ne faut pas oublier de prendre en compte un autre aspect souvent mis de côté : le TCO (Total Cost of Ownership ou Coût Total de détention en français).
Un calcul qui intègre plusieurs aspects, tels que le prix d’achat mais également les dépenses d’entretien, d’assurance ou encore de carburant. Si cela varie selon les véhicules, une voiture électrique affiche généralement une valeur plus basse, qui permet de compenser le prix d’achat plus élevé. En effet, en plus du bonus écologique, la carte grise est souvent gratuite et les coûts de maintenance moins élevés. De plus, assurer une auto électrique coûterait également un peu moins cher, tandis que la recharge reste bien moins onéreuse qu’un plein de carburant, du moins à domicile et pour le moment.
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