Grâce à Renault, cette voiture électrique se passe totalement de lithium

 
Après la marque chinoise Sihao, c’est au tour de Renault de se lancer dans la production de batterie au sodium, sans lithium. Pour cela, la firme française travaille main dans la main avec son partenaire chinois Farasis Energy afin d’équiper une première voiture électrique, la nouvelle EV3.

Après celle des prix déclarée par Tesla, c’est une autre guerre qui oppose de nombreux constructeurs : celle des batteries. En effet, alors que de nombreux spécialistes s’inquiètent d’une possible pénurie de lithium dans le futur, les marques travaillent désormais au développement de nouvelles alternatives. Parmi elles, la batterie au sodium, qui intéresse très fortement les différents acteurs de l’industrie automobile.

Renault s’en mêle

Il y a quelques jours, la marque chinoise Sihao, détenue par le groupe JAC (Anhui Jianghuai Automobile Group Corp) dont Volkswagen fait partie, annonçait l’arrivée d’une nouvelle version de sa citadine Flower Fairy dotée d’une batterie au sodium. Une avancée majeure grâce au fournisseur Hina Battery, alors que la voiture devient la première au monde à être dotée de cette technologie. Mais cela ne devrait pas durer très longtemps.

En effet, c’est désormais au tour d’une autre entreprise chinoise, Jiangling Motors Electric Vehicle (JMEV) d’annoncer être également prête à équiper l’une de ses voitures avec un accumulateur sans lithium, comme l’explique le site Yicai Global. Si vous ne connaissez pas cette marque, c’est tout à fait normal, car celle-ci est uniquement présente en Chine. Et vous ne le saviez sans doute pas, mais elle appartient au groupe Renault.

Ce qui fait que le constructeur français est donc l’un des premiers à proposer ce type de technologie. Si celle-ci n’est pas encore présente sur un véhicule de série, cela ne devrait plus trop tarder. En effet, et comme l’explique le site Electrive, le fournisseur Farasis Energy a annoncé avoir déjà converti certaines lignes de production de son usine de Ganzhou, en Chine, afin de produire ces accumulateurs. Ainsi, les premiers seront implantés sur la compacte EV3.

Totalement inconnue en Europe, la voiture électrique vendue par l’entreprise chinoise JMEV devrait donc entamer sa production de série avec ces nouvelles batteries d’ici à la fin du mois de juin. Déjà présente dans le catalogue du constructeur, elle est actuellement proposée avec un moteur électrique d’une puissance de 35 kW (47 ch) et une batterie de 32 kWh. Comme le montre le site de la marque, elle est livrée avec une dotation complète, incluant la vision à 360 degrés ou encore la détection des angles morts.

Un vrai atout

Au mois d’août dernier, Farasis Energy annonçait également son ambition de construire une nouvelle usine à Ganzhou également, qui serait en mesure de produire jusqu’à 30 GWh par an. À titre de comparaison, le site de CATL récemment mis en service en Europe prévoit de produire 14 GWH chaque année, tandis que Tesla prévoit 100 GWH dans sa Gigafactory de Berlin, voire 250 après son extension.

Pour l’heure, l’entreprise n’a pas encore donné tous les détails techniques au sujet de cette nouvelle batterie Na-ion, mais les journalistes d’Automobile Propre annoncent que celle-ci affiche une capacité de 32 kWh. Ainsi, la citadine de 3,70 mètres de long pourra parcourir jusqu’à 302 kilomètres en une seule charge. Il s’agit sans doute du cycle chinois CLTC, bien plus optimiste que notre WLTP qui devrait donner environ 256 kilomètres.

Si rien n’a encore été annoncé, il est tout à fait probable que cette technologie soit exportée en Europe et qu’elle équipe certains modèles du groupe Renault, dont la Dacia Spring ou encore la future R5 électrique.

Une batterie pour réduire le prix des voitures électriques

D’autant plus qu’elle possède de nombreux atouts, à commencer par un coût plus faible en raison de l’absence de lithium, dont le prix a tendance à augmenter. Ainsi, il sera possible de proposer des batteries plus grandes, alors que la seule solution actuellement envisagée pour réduire le prix des voitures est de proposer des packs plus petits.

Si la densité d’énergie stockée est moins importante que dans une batterie LFP (lithium-fer-phosphate), cette technologie encaisse mieux les charges rapides et répétées. Ce qui est cohérent avec le développement du réseau de bornes de recharge rapide, d’autant plus qu’il n’est plus pertinent d’avoir une voiture offrant une trop grande autonomie. Enfin, les batteries au sodium sont également plus résistantes au froid, un vrai atout quand on sait que celui-ci a un impact négatif sur la vitesse de charge et l’autonomie.


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