Comment Renault va proposer des voitures électriques « aussi bien que Tesla »

 
Renault continue le développement de ses futures voitures électriques et connectées en partenariat avec Google et donne de nouveaux détails sur sa stratégie. L’occasion de lancer un petit tacle à Tesla et à ses fortes baisses de prix, auxquelles le constructeur français peine à adhérer.
Renault Megane E-Tech

Depuis l’affaire Carlos Ghosn, Renault a pris un nouveau tournant et a décidé de revoir toute sa stratégie, sous l’impulsion de son nouveau patron, Luca de Meo. En janvier 2021, la firme au losange dévoilait son plan Renaulution, annonçant notamment l’électrification massive de la gamme et le lancement de la marque Mobilize. Mais le constructeur ne veut pas se reposer sur ses acquis, bien au contraire.

Une voiture connectée

En fin d’année dernière, Renault annonçait de nouveaux changements dans son organisation, avec la création d’Ampère, une entité dédiée à l’électrique et qui sera indépendante. Six voitures électriques devraient voir le jour, dont un modèle en particulier qui sera lancé en 2026 et qui marquera un nouveau tournant pour le constructeur tricolore. Son nom n’avait jusqu’alors pas encore été dévoilé, mais il s’agira d’un SDV, pour Software Defined Vehicule (véhicule défini par logiciel en français).

Derrière ce nom barbare se cache un concept assez simple : il s’agit d’une voiture ultra-connectée, conçue autour des technologies embarquées et intégrant plusieurs couches logicielles. L’intérêt sera de pouvoir maintenir le véhicule à niveau sans toucher au hardware. Pour cela, Renault va travailler main dans la main avec Google ainsi que Qualcomm, qui fournira la plateforme Snapdragon Digital Chassis. Celle-ci équipera les futurs véhicules de la marque.

Si le constructeur n’avait jusqu’alors pas donné beaucoup de détails, il a décidé de s’exprimer à nouveau sur le sujet, lors d’une conférence donnée par Luca de Meo. Relayé par Automotive News Europe, ce dernier a partagé quelques informations sur la stratégie de Renault, et en a profité pour lancer un petit tacle à Tesla. Celui-ci affirme en effet que « nous ne voulons pas faire ce que nous avons fait par le passé, nous voulons vendre nos voitures, nous ne voulons pas donner nos voitures« .

Une référence à peine dissimulée à la guerre des prix lancée par le constructeur américain, à laquelle ne veut pas prendre par la firme au losange, qui a même augmenté le tarif de sa Mégane E-Tech électrique. Le dirigeant a rappelé que l’avancée technologique de son rival était également un « challenge sur le court terme« . C’est notamment pour cela que la marque croit beaucoup à la conception SDV co-conçue avec Google.

Chez Renault et Alpine

Selon Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie chez Renault, la marque « fera aussi bien » que son concurrent américain à partir de 2026. À cette date, la nouvelle architecture sera implantée sur un véhicule, qui prendra la forme d’un utilitaire électrique baptisé FlexEVan comme le précise Numerama. Les journalistes précisent également que les futures voitures d’Alpine seront équipées de cette plateforme, ce qui pourrait ne pas être le cas de celles de Nissan et Dacia.

Pour l’heure, on ne sait pas exactement quelles technologies seront implantées, mais la conduite autonome de niveau 2 ou 3 devrait logiquement être au programme. Les voitures seront également équipées d’un assistant virtuel baptisé Reno et de logiciels permettant d’améliorer l’expérience pour le conducteur en fonction de ses habitudes. Les données seront enregistrées et réutilisées pour proposer des services personnalisés.

Mais quel est l’intérêt concret de cette plateforme technologique ? En travaillant main dans la main avec des géants de la tech, Renault va réduire le nombre de composants électroniques et notamment de processeurs. Au lieu d’une centaine, il ne seront en effet moins d’une vingtaine. De plus, la firme profitera de l’expertise de Google et Qualcomm et devrait économiser plus de 1,5 milliard d’euros en recherche et développement.

Résultat, cette stratégie devrait permettre au constructeur de réduire les prix de ses voitures dans le futur. De plus, la firme prévoit aussi d’implanter des batteries plus petites dans ses véhicules électriques, dont la future Renault 5, afin de garantir des tarifs plus abordables. De quoi rivaliser avec la version de série du concept Volkswagen ID.2all, qui ne dépassera pas les 25 000 euros.


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