On a testé Android Automotive à bord du nouveau Renault Espace hybride

L'OS qui devrait être présent dans toutes les voitures

 
Renault est l’un des premiers constructeurs à proposer les services de Google directement intégrés dans ses nouvelles voitures. Lors des essais du nouveau Renault Espace, nous avons pu tester la dernière version d’Android Automotive chez Renault, l’occasion de constater que la frontière avec l’univers du smartphone est aujourd’hui très mince.

Vous en avez assez du système embarqué de votre voiture ? Entre lenteur, bugs en tout genre, temps de latence, GPS à la traîne et jamais à jour ou encore ergonomie catastrophique, rares sont aujourd’hui les systèmes d’infodivertissement embarqués satisfaisants.

Avec l’arrivée d’Apple CarPlay et Android Auto, ces soucis ont été en partie résolus, mais cela passe toujours via un élément extérieur, à savoir votre smartphone. Et si l’écran de votre voiture devenait lui-même une sorte de smartphone ?

C’est ce qui est en train de se passer chez plusieurs marques, qui ont conclu un partenariat avec Google pour le développement de leur système d’exploitation. Renault et Volvo sont les principaux constructeurs à en bénéficier aujourd’hui, mais Honda, Ford, Cadillac ou encore Chevrolet vont aussi peu à peu déléguer la partie infodivertissement à Google.

L’interface Android Automotive du Renault Espace // Source : Greg pour Frandroid

Mais peut-on réellement en vouloir aux constructeurs d’avoir été autant à la traîne dans ce domaine ? En plus de ne pas vraiment avoir le savoir-faire adéquat, ils subissent de plein fouet l’évolution numérique qui va beaucoup plus vite que le développement d’une voiture en elle-même.

Aujourd’hui, avec l’avènement de la voiture électrique et des aides à la conduite, le système d’infodivertissement fait entièrement partie de l’éco-système d’une voiture. Une expérience insatisfaisante sur ce point, surtout pour les modèles neufs, et ce sera à vous faire regretter d’avoir opté pour une voiture récente.

Android Automotive : qu’est-ce que c’est ?

Nous avons déjà pu tester le système Android Automotive de première génération lors de notre essai du Volvo XC40 électrique il y a environ deux ans. Le résultat était assez spectaculaire, avec un vrai bon en avant par rapport aux systèmes embarqués que nous connaissions. À l’heure actuelle, il n’y a bien que les systèmes développés par BMW, Audi, Mercedes et Tesla qui peuvent vraiment rivaliser, tout le reste étant complètement aux abois.

Se basant sur Android, le système d’infodivertissement Android Automotive est proche de celui d’un smartphone. La page d’accueil est un peu différente des voitures que nous avons l’habitude de prendre en main avec plusieurs onglets, un portail pour les applications, et même un volet de notifications, pour les mises à jour notamment.

Les différentes applications liées à la navigation qu’il est possible de télécharger en natif // Source : Greg pour Frandroid

Il y a également un accès au Google Play Store afin d’y télécharger des applications. Le catalogue se garnit régulièrement, avec désormais des applications faites spécialement pour la voiture, comme des jeux pour passer le temps ou encore des applications que nous avons l’habitude de retrouver sur smartphone. Ainsi, il est possible de télécharger Waze et l’intégrer directement dans son système d’exploitation, sans avoir besoin de connecter son smartphone avec Apple CarPlay et Android Auto.

Là encore, comme sur un smartphone, il est possible d’organiser son écran comme bon nous semble, en glissant du bout du doigt une application sur une autre partie de l’écran de 12 pouces disposé au format portait.

L’intégration dans l’écran d’Apple CarPlay est une réussite // Source : Greg pour Frandroid

Pour profiter au maximum de l’expérience et de la connectivité, le client devra activer son abonnement en se connectant sur le site Internet d’Orange. Toutes les voitures Renault sont équipées d’une e-SIM, celle-ci s’activant lorsque vous souscrivez un contrat chez Orange, avec de la data pour faire fonctionner le système embarqué de la voiture.

Quid de la partie navigation ?

Comme énoncé plus haut, nous avons pu profiter du nouveau système d’Android Automotive à bord du nouveau Renault Espace, un modèle hybride de 200 ch, sept places, qui repose essentiellement sur les bases du Renault Austral. Sa planche de bord est assez proche de la Renault Mégane E-Tech, avec deux écrans l’un situé sous les yeux du conducteur et qui fait 12,3 pouces et l’autre, tactile, de 12 pouces. D’ailleurs, Android Automotive est déjà présent sur la Mégane E-Tech comme on a pu le voir dans notre essai.

Android Automotive se démocratise sur l’ensemble de la gamme Renault (pas sur la nouvelle Clio, dommage), et le système s’améliore constamment avec des mises à jour over-the-air. Le système d’infodivertissement OpenR Link bénéficie d’une ergonomie très claire avec des commandes physiques en guise de raccourcis sous l’écran, notamment pour la climatisation.

Google Maps // Source : Greg pour Frandroid

Pour la partie navigation, la plus importante sûrement pour une voiture, vous aurez donc directement accès à Google Maps. Il sera aussi possible de télécharger en native Waze. Une fois téléchargé, vous aurez à scanner avec votre téléphone un QR Code qui s’affichera sur l’écran de la voiture pour ensuite bénéficier de l’application directement de la voiture avec votre propre compte.

Le gros point positif, c’est qu’il est possible de mettre Google Maps (qui intègre le planificateur d’itinéraire de la voiture sur la Mégane E-Tech) sur l’écran d’instrumentation de 12,3 pouces et Waze (pour bénéficier de l’indication des radars) sur l’écran tactile central. L’inverse n’est en revanche pas possible.

Habituellement, dans les voitures équipées d’un système de navigation, si vous lancez Google Maps, Apple Plans ou Waze via Android Auto ou Apple CarPlay, le système de navigation principal se désactive.

Notre Renault Espace d’essai n’étant pas électrique, il n’y a pas de fonction planificateur d’itinéraire. En revanche, ce système est disponible sur la Renault Mégane E-Tech. Il suffit simplement d’entrer votre destination dans le système de navigation, d’appuyer ensuite sur « Arrêt pour recharge » et la voiture vous donnera les bornes auxquelles vous arrêter. Malheureusement, le système ne permet pas de savoir si les bornes sont opérationnelles.

De ce fait, n’hésitez pas à vérifier sur l’application ChargeMap, ou bien via d’autres applications permettant de trouver des bornes, pour savoir si la borne que la navigation vise est bien fonctionnelle. Néanmoins, on imagine bien que Renault et Google vont prochainement proposer ce service qui tend à devenir indispensable, tant le nombre de bornes défaillantes peut parfois être conséquent.

Une commande vocale au point

Le Renault Espace est équipé d’une commande vocale permettant d’activer certaines fonctions de la voiture sans avoir à bouger les mains du volant. Renault s’est aussi tourné vers Google et son Assistant, bien plus pertinent que les assistances vocales que nous avons pu essayer sur d’autres modèles.

Outre l’activation de la climatisation, le réglage des températures ou encore le choix de la radio, vous pourrez activer l’Assistant via un « Ok Google » suivi de votre indication pour entrer une destination GPS sur le système Google Maps. Par exemple : « Ok Google, aller au Havre », pour vous rendre directement au centre-ville de la cité portuaire normande.

Les applications disponibles

Comme énoncé plus haut, il est possible, via le Google Play Store, de télécharger des applications. Nous sommes en revanche encore assez loin de tout ce que nous pouvons avoir sur un smartphone et une tablette. Mais d’une manière générale, compte tenu du fait que nous soyons dans une voiture, de nombreuses applications ne seraient pas forcément utiles.

Le catalogue d’applications disponibles au sein du Google Play Store // Source : Greg pour Frandroid

Nous pouvons donc ainsi télécharger des applications comme Spotify pour la musique, ou encore YouTube pour regarder des vidéos et Netflix pour des séries.

Renault et Google : quelle suite ?

Fin d’année dernière, Renault et Google ont annoncé une nouvelle étape dans leur partenariat avec la signature de nouveaux contrats portant sur la conception de l’architecture numérique du « Software Defined Vehicle ».

Les deux entreprises développeront un ensemble de composants logiciels dédiés à la nouvelle plateforme « Software Defined Vehicle », directement à bord et en périphérie de la voiture. Renault et Google approfondiront les synergies et usages dans le cadre de la stratégie « Move to Cloud » du groupe français.

Derrière ces formulations un peu triviales se cache quelque chose d’assez simple dans les faits. Renault et Google vont créer une sorte de « jumeau numérique » doté d’une intelligence artificielle pour faciliter l’intégration continue de services dans le véhicule et la création de nouvelles applications.

Un vrai petit ordinateur // Source : Greg pour Frandroid

Renault utilisera davantage la plateforme Google Cloud pour collecter et analyser les données des différents modèles commercialisés, et même ceux déjà vendus. Renault précise que cela se fera de manière sécurisée et sans violation de la vie privée et en association avec Qualcomm et ses systèmes Snapdragon Digital Chassis.

Dans les faits, ces nouveaux logiciels pourront être capables de prévoir avec plus de précision les entretiens, tout en accentuant l’expérience à bord en fonction des habitudes du conducteur.

L’expérience pourra même être encore ultra-personnalisée et cela pourrait même servir pour créer des modèles d’assurance qui tiennent compte de l’utilisation de la voiture et du comportement du conducteur au volant. Les informations recueillies pourront ainsi être utilisées pour créer des services personnalisés en fonction des besoins du conducteur.

Évidemment, il y a certaines questions « éthiques », puisque si vous avez tendance à rouler un peu vite, vous serez considéré comme un conducteur à risque et votre assurance devrait vous coûter plus cher. Un peu intrusif n’est-ce pas ?

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